- Excusez-moi, Monsieur, pourriez-vous m’indiquer où se trouve le fameux château de Dollmaster, s’il vous plaît ?
- C’est la grande bâtisse qu’est derrière, ma p’tite dame, répondit l’homme avant de s’éloigner.
Snow se retourna. En effet, derrière les maisons délabrées de ce quartier morne, un grand manoir se dressait. Il n’était plus très loin, ce qui la rassura. Son long voyage touchait à sa fin.
Elle partit dans cette direction d’un pas rapide. Il était déjà plus de quinze heures et arriver le soir n’était pas de ses coutumes. Même s’il s’agissait d’arriver dans un grand château, dans lequel vivait une femme dont elle avait entendu la réputation tout récemment. Une polyvalente, très réputée, qui aurait aussi des dons de psychologie. Cela avait suffi à susciter l’intérêt de la jeune hérissonne blanche, qui s’intéressait à cette pratique autant qu’elle en nécessitait.
Elle avançait toujours, un peu gênée. A quoi pouvait bien ressembler cette Dollmaster ? Rien que le nom l’intriguait. La situation engendrait plus de curiosité que d’inquiétude en Snow, mais le fait de se présenter auprès d’une demoiselle qui devait être de bonne famille, vu le domaine dans lequel elle habitait, paraissait vraiment inopportun. Mais bon, la jeune fille avait décidé de prendre son courage à deux mains. Elle savait très bien pourquoi elle venait.
Après une bonne dizaine de minutes de marches dans les rues du village, elle arriva près des grilles de la propriété. Des grilles immenses, au même titre du jardin qui se dressait derrière. Elle regarda les alentours en se trémoussant nerveusement. Comment allait-elle entrer là-dedans ? C’est à cette question qu’elle aperçut une sonnette au-dessus d’elle. Elle sonna après un moment d’hésitation.
Elle attendit un moment, tirant sur sa jupe simple. Elle ne comprenait pas ce qui la poussait à porter des jupes courtes, alors que cela la rendait mal à l’aise. Elle avait également opté pour un sweat à capuches vert pâle, choisi à la va-vite. Et maintenant qu’elle allait rencontrer sa cible, elle se disait qu’elle aurait dû mettre un pantalon. Soudain, une silhouette se dessina au fond du jardin. Quelqu’un, certainement un serviteur, approchait. Snow ne se rendit compte qu’il ne s’agissait pas d’un humain au moment où celui-ci ouvrit les grilles. C’était une sorte de pantin de bois, animé comme par magie, sans visage, sans expression. Elle eut un instant peur, mais restait fascinée.
- Je… je souhaite voir Dollmaster s’il vous plaît.
Le pantin se retourna et se dirigea vers la demeure. Même si elle n’était pas sûre d’avoir l’autorisation de le faire, Snow suivit la créature. Quand elle passa le seuil, la grille se referma toute seule derrière elle.
- C’est bizarre ici, dit Snow, un peu anxieuse. Dollmaster est à l’intérieur ? C’est elle qui fait tout ça ?
Le pantin ne répondit rien. Il ne devait pas pouvoir prononcer grand-chose, sans bouche. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de l’interroger pour se calmer l’esprit :
- Hum… Dollmaster sait déjà que je suis là… ? J’espère que je ne la dérange pas…
Toujours aussi indifférent, le serviteur la guida jusqu’aux portes du château.
J'étais tranquillement assise, en train de tenir mon journal sur mes dernières recherches dans ma chambre quand j'appris par l'intermédiaire d'une de mes dolls oiseaux consacrés à la surveillance. Quelqu'un s'était aventuré dans mon domaine et me chercher. Il s'agissait de la jeune hérissonne Snow Moonsoul. Elle était réputée comme étant l'une des plus belle femmes du monde. Je l'avais déjà vu il y a quelque temps mais n'avait pas eu l'occasion de lui parler. J'ignorai quelle raison la mener à moi mais je n'allais pas m'en plaindre. Cela tombait d'autant à pic que j'étais actuellement seule, hormis quelques serviteurs, sans aucun membre de Neo Paradygm Imperium ni aucune du conseil des 4.
Je rangeai mon journal avant de me lever. Je me dirigeai vers mon dressing pour aller me changer. Je n'allais tout de même l'accueillir en robe de chambre, même si la mienne est kawai, rose avec des dessins mignons. En tant que maitre des lieux, je devais honorer plutôt deux fois qu'une les règle de bienséance. Après hésitation, j'optai pour une petite robe en dentelles noir kawai comme je les aime même si je préfère le rose. Et j'avais une veste noire et un châle rose par-dessus pour ne pas avoir l'air d'une personne impudique. J'appelai des servants.
-Esclaves, rangez pour qu'il range le thé et préparez une collation pour moi et ma visiteuse!
Quand la sonnette retentit, je me connectai à un de mes serviteurs qui allât accueillir ma charmante visiteuse. Bien que décontenancée, celle-ci gardait son objectif en tête. Un point que j'appréciais. D'un geste de doigt, je refermai le portail après son passage par le biais de ma manipulation organique que j'avais appliquée à mon château.
J'entendis la grande porte d'entrée du grand et somptueux hall claquait alors que je commençais à descendre le grand escalier. J'arrivai sur le palier intermédiaire entre le premier et le rez-de-chaussée et vit Snow qui se tenait devant la porte d'entrée en face de moi. Elle m'évoquait une adorable enfant perdue. Je lui souris et étendit mes bras en parlant avec douceur.
-Ohayo, Snow-chan. Sois la Bienvenue dans ma demeure. Dis-je en descendant les dernières marches pour la rejoindre.
Je m'avançai vers elle avant de faire une classieuse révérence.
-Je suis Dollmaster mais tu peux aussi m'appeller Mary. J'ai entendu que tu étais à ma recherche. que puis-je donc pour toi.
Je balayai du regard ce hall que je connaissais bien. Luxueusement décorée et personnalisée avec des bannières avec mes armoiries de Neo Paradygm Imperium et des tableaux me représentant moi ou des personnes qui m'étaient proches. J'avais même commandé une fresque représentant mes aventures malheureusement celle-ci était fragile et se trouvait actuellement en cours de restauration. Il y avait également de nombreuses armures de chevaliers, bras baissés et arme à la mains ainsi que des sculptures de diverses créatures. Parfois on pouvait surprendre un regard fugitif de leur part ou avoir l'impression de les avoir vu bougé. Et ce n'était pas qu'une impression.
-Allons dans ma chambre, nous serons mieux pour discuter. Suis-moi, Flocon de neige chan!
Après être arrivée dans le hall, une magnifique jeune femme, aux cheveux rose et au joli sourire, vint se présenter à Snow. Elle était très polie, très charmante, vêtue d’une robe rose également, dont les dentelles noires dépassaient, se mariant à merveille au gilet qu’elle portait en accompagnement. Un peu intimidée, fascinée par une telle beauté, la jeune hérissonne resta sans voix durant un instant. Puis, répondant à la révérence de son interlocutrice, elle s’inclina maladroitement.
- Très enchantée, Mademoiselle… Mary-Sama, fit-elle, quelque peu gênée, en la suivant.
La maîtresse du lieu l’invita à la suivre jusqu’à sa chambre. Ce qu’elle fit, en se demandant comment Dollmaster connaissait-elle son nom. Snow se dit qu’en propriétaire légitime d’un tel manoir, qui semblait magique pour la jeune hérissonne, la gracieuse dame devait être tout aussi dotée de pouvoirs.
L’intérieur était très joli, raffiné, orné de divers objets de collection, sur lesquels Snow pouvait s’attarder. Mais elle ne voulait pas retarder la marche de Dollmaster, une marche très classieuse, digne des plus grandes nobles. Elle se demanda un instant ce qu’elle faisait ici, dans un endroit si luxueux, elle qui faisait déjà un effort pour ne pas paraitre trop commune. Mais cela était difficile pour elle, toute pourprée qu’elle était, trainant les pieds et serrant le bas de son sweet d’un geste nerveux.
Arrivées dans la chambre de la splendide jeune femme, Snow eut le souffle coupé. A l’image du manoir, l’appartement était tout aussi délicat, mais il y régnait cette ambiance agréable des chambres à coucher. De la boisson chaude était déjà servie sur la table. La demoiselle blanche entra et s’installa, à l’exemple de Dollmaster. Il était grand temps de lui révéler sa présence en ce lieu et de ne pas la faire impatienter plus longtemps. Mais elle avait beaucoup de mal à rester concentrée :
- Voilà, j’ai beaucoup entendu parler de vous, et j’ai notamment appris que vous aviez beaucoup de connaissances, dont certaines dans le domaine de la psychologie…
Elle hésitait à regarder son interlocutrice dans les yeux, bien que son visage angélique affichât un sourire bienveillant et perpétuel. Elle se sentait un peu stupide. Finalement, elle lâcha le reste d’une traite, comme si tout cela fut trop lourd à supporter plus longtemps :
- Etant intéressée par cette… médecine, je viens ici pour vous demander certains conseils.
Elle ne révéla pas immédiatement la deuxième raison de sa venue. Quelque chose l’en empêchait. Peut-être simplement désirait-elle batifoler avant de passer aux choses sérieuses ? Cette femme la fascinait. C’était un sentiment étrange, à la fois du respect et de l’envie de recevoir son amitié. Cela ne lui était jamais arrivé auparavant.
Je pris le temps d’examiner la jeune Snow qui se tenait devant moi. Elle était vêtue simplement d’une jupe courte et sweat à capuche vert pâle. Elle n’en demeurait pas moins magnifique. Elle était cependant fort mal à l’aise. Même quelqu’un d’aussi stupide que Pyro ou Mr P Bear pourrait s’en rendre compte.
-J’ai moi aussi entendu parler de toi, Snow-chan.
Je lui pris la main et l’emmena donc dans ma chambre où mes serviteurs avaient déjà préparé la collation posée sur une table basse. Je m’installai sur un des coussins autour et désignai un coussin à coté à Snow en lui faisant signe de venir.
-Par ici ! Par ici ! Ne sois pas si stressée, Flo...con de nei...ge …chan. Lui dis-je en détachant les syllabes tout lui souriant et lui adressant un clin d’œil.
Je lui proposai à boire.
Finalement Snow décida de prendre son courage à deux mains et de m’expliquer le motif de sa venue. Une partie du moins car sa réponse me paraissait incomplète.
-Que veux-tu boire ? Thé, café, chocolat, ou autre chose ? N’hésite pas à prendre des gâteaux avec, fais-toi plaisir ! Lui demandai-je tandis que des serviteurs faisaient le service.
Pour ma part, j’avais pris du thé nature. Après l’avoir humé, je regardai hérissonne en lui souriant de plus belle.
-Eh bien ! On dit beaucoup de choses sur moi ! Déclarai-je avec satisfaction.
C’était toujours un plaisir de savoir qu’on parlait de moi et que j’étais connu. Enfin presque toujours.
-En effet, je m’intéresse à beaucoup de choses et pourrais t’aider. En matière de psychologie, je me qualifierai davantage de mentaliste, me spécialisant sur le fonctionnement de l’esprit et de sa conscience. Toutefois cela nécessite une pleine collaboration et une véritable introspection de ta part, ma chère Snow.
Bien sur, je pourrais utiliser mes pouvoirs pour forcer la collaboration et l’introspection de Snow mais je n’en avais absolument pas envie et j’étais capable de m’en passer. De plus, Snow était venue de son plein gré me voir en me faisant confiance, ce ne serait pas bien de la tromper avec mes pouvoirs. Ce ne serait pas intéressant ni pour moi ni pour elle pour l’aider. Il faudrait qu’elle se livre à moi d’elle-même. Je me levai et lui tourna le dos le temps de prendre quelque chose sur une commode.
–Sapristi ! J’étais sure de l’avoir laissé par ici. Talis l’aurait-t-elle prise ? Ah, la voilà !
Puis je revins m’asseoir en face de la charmante hérissonne. J’avais mis une paire de lunette et j’avais dans les mains en étrange cube que j’opérai.
-L’esprit est comme un puzzle, il est nécessaire de le remettre en ordre. Déclarai-je avec un sourire énigmatique en fixant Snow dans les yeux.
Je posai devant elle un losange qui représentait le puzzle achevé.
-Que dirais-tu de commencer ton introspection ? En même temps que je t’aide à te relaxer.
J’avais balancé mes lunettes et étais à nouveau à côté d’elle, en train de caresser ses jambes dont je pouvais apprécier la douceur.
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Dollmaster se montra fort agréable. Voyant bien la gêne de Snow, elle pria son hôte de se détendre un peu. Désormais dans la chambre de la maîtresse du manoir, celle-ci proposa de la boisson :
- Que veux-tu boire ? Thé, café, chocolat, ou autre chose ? N’hésite pas à prendre des gâteaux avec, fais-toi plaisir !
- Merci beaucoup… du chocolat serait très gentil… répondit-elle, légèrement détendue.
Les coussins étaient vraiment confortables. L’ambiance était agréable et chaleureuse. Les collations furent servies par des serviteurs du même type que celui qui avait ouvert les grilles de la propriété. Snow souhaiterait se renseigner à ce sujet. Comment la jeune femme aux cheveux roses pouvait-elle faire fonctionner tous ces pantins et poupées ?
Après avoir expliqué la raison de sa venue, Snow attendit, un peu anxieuse, la réaction de Dollmaster. Celle-ci se mit à sourire, très amusée :
- Eh bien ! On dit beaucoup de choses sur moi !
Snow rougit doucement en l’observant.
- D’ailleurs, avança-t-elle doucement en prenant en main sa tasse, je vois mal par quel moyen vous auriez pu me connaître… est-ce grâce à votre magie ? Elle avait dit magie sans surprise. Et, en toute honnêteté, elle avait posé cette question sans aucun doute sur la réponse. Mais ce qui l’intriguait le plus était de savoir pourquoi elle la connaissait, elle. Il y avait pourtant tant de monde en Nintendo World. Dollmaster avait-elle le pouvoir de connaître tout le monde ?
Après la réponse de la charmante dame, elle annonça, toujours bienveillante :
- En effet, je m’intéresse à beaucoup de choses et pourrais t’aider. En matière de psychologie, je me qualifierai davantage de mentaliste, me spécialisant sur le fonctionnement de l’esprit et de sa conscience. Toutefois cela nécessite une pleine collaboration et une véritable introspection de ta part, ma chère Snow.
- Je suis plutôt prête à collaborer en ce qui me concerne, murmura Snow, un peu flattée de tous ces « chan » et ces « chère » que Mary employaient.
Elle n’avait pas peur de subir une introspection de sa part. Ce serait même intéressant de voir un peu comment elle s’y prendrait pour l’« introspecter ». Ayant noté les termes savants que son interlocutrice utilisait, Snow la regarda se lever pour aller trouver un objet. Elle revint ensuite, un cube entre les mains et des lunettes sur le nez. Cette femme avait réellement quelque chose d’étrange, d’attirant.
- L’esprit est comme un puzzle, il est nécessaire de le remettre en ordre, murmura-t-elle d’un ton mystérieux.
La jeune hérissonne crut frissonner doucement. Dollmaster posa le cube et ajouta sur la table une sorte de losange.
- Heu, hésita Snow, un peu perdue. Je ne vois pas vraiment quoi faire avec ça…
Elle s’en voulut de ne rien comprendre dès le début. Mais Dollmaster resta toujours aussi souriante. Elle dit alors :
- Que dirais-tu de commencer ton introspection ? En même temps que je t’aide à te relaxer.
Elle s’assit ensuite à côté d’elle et commença à lui effleurer les jambes. Très sensible, Snow se crispa.
- Désolée… je n’ai pas l’habitude qu’on me relaxe, ria-t-elle, empourprée.
Elle se détendit progressivement, malgré la gêne. Jamais une femme ne l’avait touchée ainsi. Elle se sentit toute chose, mais tenta de paraitre naturel.
Snow me demanda comment je la connaissais. Elle pensa d'emblée à la magie ce qui me fit rire. Je pris le temps de finir ma tasse avant de lui répondre.
-Ma magie a beaucoup d'utilité y compris pour acquérir des renseignements mais je n'en ai pas eu besoin dans ton cas. Il se trouve que nous avons au moins une amie commune, Shikkan qui travaille à présent pour moi. De plus je dois avouer que j'avais déjà l'occasion de t'apercevoir il y a quelque temps alors que tu combattais une créature nommée Sonic Exe en compagnie d'un groupe de personne et où j'ai d'ailleurs trouvé ta prestation fort intéressante. Et j'ai aussi entendu dire que hérissonne blanche était l'une des plus superbes de ce monde. Déclarai-je en finissant par un nouveau clin d'œil.
Mes explications et ma démonstration la désorientèrent comme elle l'avoua d'ailleurs. Je repris le losange et le serra dans une main. De l'autre, je la caressai au niveau de la poitrine
- Je ne te demande pas de faire ce puzzle, c'est une métaphore? Imagine que ce losange serait ton esprit en désordre. Il suffit alors de le remettre en ordre comme ceci.
Je desserrai le poing sous ses yeux, révélant non pas le losange mais le cube.
- De cette manière, tu peux retrouver toutes les pièces de ta conscience et de ton comportement, y compris ceux que tu aurais perdus pour une raison ou une autre.ça peut aussi être des rêves et des désirs. Pour commencer simplement, tu pourrais me parler davantage de toi et ton histoire. Même si j'en connais déjà une partie, l'entendre de ta propre bouche avec tes propres mots sera beaucoup plus enrichissant.
J'avais quitté mon coussin et m'étais à présent placé juste derrière elle, l'enlaçant au niveau de la taille entre mes jambes tandis que je la fis s'allonger, sa tête au niveau de ma poitrine. Je lui caressai les cheveux.
-Dis-moi si ce-la te con-vient com-me po-si-tion, Snow Chan. Dis-je en détachant les syllabes avec le rythme d'un métronome.[/color]
- Ma magie a beaucoup d'utilité y compris pour acquérir des renseignements mais je n'en ai pas eu besoin dans ton cas. Il se trouve que nous avons au moins une amie commune, Shikkan qui travaille à présent pour moi.
« Shikkan ? » se dit Snow en affichant une mine étonnée. Elle n’avait pas eu des nouvelles de la dame mutante depuis un bon moment. Pourquoi celle-ci s’était-elle retrouvée à travailler ici ? Il y avait pourtant de grandes différences entre ces pantins dénués de vie et cette jeune fille dotée d’un esprit aussi réel que celui de la petite hérissonne. « Peut-être se sent-elle bien maintenant… » tenta-t-elle de se persuader. Après tout, Dollmaster était très accueillante. Elle ne devait pas faire de mouron au niveau de l’apparence, et peut-être cela permettait-il à Shikkan d’être heureuse là où elle était. Snow aurait aimé passer voir son amie, mais le moment ne s’y prêtait pas encore. Elle devait rester concentrée sur son interlocutrice. Mais… Shikkan avait donc parlé d’elle ? Elle se sentit toute fière sans vraiment savoir pourquoi.
- De plus je dois avouer que j'avais déjà l'occasion de t'apercevoir il y a quelques temps alors que tu combattais une créature nommée Sonic Exe en compagnie d'un groupe de personnes et où j'ai d'ailleurs trouvé ta prestation fort intéressante. Et j'ai aussi entendu dire que hérissonne blanche était l'une des plus superbes de ce monde.
Elle ponctua son annonce d’un clin d’œil. Snow rougit doucement en se tortillant les mains, petit sourire bête aux lèvres. Elle n’avait pas l’habitude qu’on la flatte de la sorte. Puis, libérée du curieux effet que lui procurait l’écoute d’une telle déclaration, elle reporta son attention à la première phrase.
- Oh, vous voulez parler de Nightmare, Scott, Merwen et Black Rock Shooter ?
Les premières personnes gentilles qu’elle avait rencontrées. Surtout Nightmare. Il était le premier membre de son espèce qu’elle croisât alors.
- Je m’en souviens, dit Snow en riant légèrement, je ne savais pas encore parler à l’époque. Et j’étais loin de me douter qu’après des moments aussi chaleureux, nous partirions à la rencontre d’un monstre.
Elle frissonna en repensant aux yeux rouges et aux dents inondées de sang de la mauvaise réplique de Sonic. Il avait été rapide, terrifiant, et Snow, encore ingénue à l’époque, ne l’avait pas vu aussi horrible que dans son souvenir. Mais la chose avait tout de même fait du mal à ses compagnons, tellement vif qu’on ne le voyait pas arriver. C’était aussi à ce moment précis que… elle essaya de ne pas y penser, bien qu’elle soupçonnât qu’elle devrait bientôt l’annoncer à Dollmaster, qui, ayant parlé de « prestation », devait de toute manière le savoir déjà. Et qui sait, cette dernière avait-elle certainement un moyen de régler le problème ?
Détendue par ses caresses, elle avait presque fermé les yeux. Elle se sentait bien. C’est alors que la voix mystérieuse de Mary lui souffla doucement, tandis que sa main remontait doucement au niveau de sa poitrine. Elle sentit un drôle de frisson lui monter à la tête.
- Je ne te demande pas de faire ce puzzle, c'est une métaphore. Imagine que ce losange serait ton esprit en désordre. Il suffit alors de le remettre en ordre comme ceci.
Tenant toujours le losange dans l’autre main, elle ferma son poing et, quand elle le rouvrit, le cube avait remplacé le losange. Snow cligna des yeux.
- De cette manière, tu peux retrouver toutes les pièces de ta conscience et de ton comportement, y compris ceux que tu aurais perdus pour une raison ou une autre. Ça peut aussi être des rêves et des désirs. Pour commencer simplement, tu pourrais me parler davantage de toi et ton histoire. Même si j'en connais déjà une partie, l'entendre de ta propre bouche avec tes propres mots sera beaucoup plus enrichissant.
Elle l’écouta silencieusement en l’observant. Elle la trouvait très jolie avec son beau visage doux et mâture, à l’image d’une grande poupée. L’entendre dire qu’elle-même était l’une des plus belles filles du monde lui parut presque déplacé. Elle n’avait pourtant rien d’extraordinaire. Il y avait plus d’humains que de furries en Nintendo World, et Dollmaster, à son propre avis, la dépassait de loin au niveau du physique !
Après ces mots, la dame rose se leva et, quittant son coussin, elle alla se placer juste derrière elle, s’asseyant de manière à ce qu’elle entoure la taille de Snow de ses jambes. Surprise, la jeune fille blanche rougit et, sa tête reposant sur la poitrine de Dollmaster, elle se laissa caresser les cheveux, un peu gênée tout de même, mais elle se sentait protégée. Cette femme avait quelque chose d’excitant, de cette excitation qu’on pouvait avoir quand ce sont les hommes qui nous courtisent. Si elle n’a guère eu affaire à beaucoup d’hommes, le fait de se retrouver avec ce type de sentiment vis-à-vis d’un être du même sexe désorienta Snow. Elle ne se débattit pas pourtant. Elle décida qu’elle laisserait faire les choses, car sa dévorante curiosité la prit soudain. Jusqu’où pourrait aller cette forme d’excitation ?
- Dis-moi si ce-la te con-vient com-me po-si-tion, Snow Chan, murmura lentement Dollmaster.
Snow ne répondit rien pendant quelques secondes, ayant rougi encore plus. Elle se sentait toute chose câlinée ainsi.
- Ca me convient, répondit-elle doucement.
Elle fut un peu déconcentrée au début, mais elle s’habitua à cette douceur étrange. Ensuite, détendue, elle se rappela que Mary désirait connaitre quelques morceaux de son passé. Elle les livra au fur et à mesure, comme elle le put, car certains détails lui provoquaient un certain émoi, mais des questions nouvelles se posaient dans son esprit à mesure qu’elle parlait :
- Eh bien… je ne me souviens pas avoir eu de vrais parents. Je suis née dans un endroit froid et gris. Les murs, le plafond, le sol, il n’y avait que du métal. Et il y avait des gens. Ils avaient tous une sorte de blouse blanche. Des humains. Des scientifiques je crois. Au début, ils étaient gentils. Surtout l’un d’entre eux. Une jolie brune, qui s’appelait Clémence. Elle était plus avec moi que n’importe quelle autre personne dans cet endroit. C’est elle qui m’apprenait des choses là-bas. En fait, je crois même que c’est elle qui m’a donné mon nom.
Elle employait des phrases courtes, racontait doucement, les yeux fermés, les souvenirs remontant au fur et à mesure dans sa conscience.
- Elle était vraiment gentille. Elle me montrait des jeux, et nous jouions. Il y avait aussi une autre personne qui attirait mon attention. C’était Eddie… Elle eut un pincement au cœur en y repensant.
- Un jeune homme blond. Il était ignorant vis-à-vis de moi, mais il m’observait sans arrêt. On aurait dit qu’il tentait de trouver quelque chose en moi qui susciterait son intérêt. Je n’avais pas su quoi. En tout cas, la vie était assez bien. Bien que je n’eusse pas le droit de sortir – mais de toute manière, je ne savais même pas qu’un monde extérieur existait – je me contentais de l’endroit où je vivais. Clémence me suffisait…
Le regard de Snow s’assombrit doucement.
- … et pourtant je l’ai tuée…
Elle resta immobile un instant, perdue dans son souvenir. Mais quelque chose la gênait dans cette phrase.
- Et je n’ai rien ressenti du tout… pourtant, j’aurais aimé qu’elle soit là… je suis triste quand je pense à elle.
Elle se rendit compte soudain que raconter ce passage si tôt, en coupant les éléments survenus avant, devait rendre la conversation bien gênante. Elle a tué quelqu’un…et elle l’avoue ouvertement. Comment Dollmaster faisait-elle pour l’envoûter autant ?
Elle n’osa rien dire de plus pour l’instant. Elle repensa à ce qu’elle appelait son « Ombre ». Cette chose qui se tapissait au fond d’elle. « C’est pourtant elle qui les a tués… pas moi. Mais… aurais-je quand même souhaité qu’elle surgisse pour me faire sortir de ce laboratoire ? » Elle s’en souvenait… la souffrance qu’elle avait subi après tant de pouponnage l’avait effarée. Pourquoi avaient-ils décidé de devenir aussi méchants ? C’était une question où elle pouvait imaginer des milliers de réponses, mais sans jamais savoir laquelle était la bonne. Et cela la frustrait.
Snow leva la tête vers Dollmaster.
- Je n’aurais jamais pu dire ça aussi facilement à quelqu’un. Vous êtes très étonnante, sourit-elle afin de détendre un peu l’atmosphère.
Snow appréciait ma « relaxation » qui produisait son effet. La jeune hérissonne se rasséréna et me parla de son passé. A la description de son lieu de naissance et des personnes qu'elle y avait côtoyées, je compris qu'elle était née dans un laboratoire. J'observai l'évolution de ses émotions au fur et à mesure de son récit tout comme le contraste quand elle avait repensé à sa rencontre avec des amis puis la rencontre avec le Sonic Exe. Elle arrêta son récit sur la mort de Clémence qui était la plus proche d’elle là-bas. Elle l'avait tuée pourtant. Snow était ensuite retourné dans ses réserves. Je me doutai que qu'elle ne me disait pas tout. C'était déjà bien qu'elle ait pu me dévoiler ceci. Je l’encourageai et la réconfortai
- C’est très bien Flocon de neige ! Tu es la bonne voie. Je suis flattée que tu te confies à moi. Lui dis-je avec un sourire rassurant tandis que je lui caressais le visage. Je suis sincèrement désolé si mes questions font remonter tes souvenirs douloureux en toi mais cela fait partie de l’introspection pour que nous puissions mieux te comprendre. Dis-moi si c’est trop difficile !
Je tapais dans mes mains pour qu’un serviteur nous rapporte à boire et des gâteaux. Je fis servir Snow tandis que je méditais sur ce qu’elle m’avait raconté Outre Clémence, elle avait mentionné quelqu’un d’autre.
-Puis-je te demander qui est Eddie ? Qu’est-t-il devenu ?
Le peu que Snow avait dit sur cette personne ne semblait pas rassurant. Au début j’aurai pensé qu’il s’agissait d’un autre cobaye puis Snow avait dit « qu’il tentait de trouver quelque chose en moi qui susciterait son intérêt ». Cela me laissait deviner qu’il devait être le responsable du projet dont Snow était la cobaye.
-Si j’ai bien compris ce que tu m’as raconté, tu es née dans un laboratoire et ça se passait bien au début. Tu as dit qu’ils étaient gentils aux débuts, cela veut-il dire que ça n’a pas duré ? Que s’est-il passé ensuite avec…
J’interrompis ma phrase ne voulant pas la pousser trop d’un coup. Mes yeux brillaient ; J’avais une main qui avait un doigt tendu et qui paraissait écrire. En réalité, bien que ce ne fût pas visible aux yeux de Snow, c’est vraiment ce qui se passait. Je ne tenais pas à désorienter l’hérissonne avec mes notes et avais trouvé un usage insolite mais pratique de mes capacités à manier les énergies. Je marquai des notes sur ce qu’elle me racontait en les marquant en animus. Mon premier mot clés était bien évidemment « Snow » qui était relié au nom « Clémence » et « Eddie » par des flèches représentant des verbes, « aimer », « tuer », « observer », « manipuler ». J’avais placé des points d’interrogation dans les zones d’ombres.
-Oh j’oubliai quelque chose. Tu te rappelles du puzzle que je t’ai montré ? J’ai un petit quelque chose du même genre qui pourra t’assister dans ton enquête. En fait c’est un gadget que j’ai créé et qui est encore au stade expérimental, je dois l’avouer.
Je fis un mouvement de bras et quelque chose me tomba dans la main. Il s’agissait d’un rubik cube sauf que toutes les cases de celui-ci étaient blanches. Je le tendis à Snow.
-J’aimerais que tu le Gardes en main et que tu l’ignores ! Tu le résoudras sans t’en rendre compte. Laisse-moi t’expliquer comment ça marche !
Comme je l’avais dit, ce cube était une autre de mes œuvres. J’expliquai à l’hérissonne l’avais imprégné de mon énergie de manière à ce qu’il soit capable de retranscrire les pensées de la personne qui l’a en main. Ainsi Snow allait en avançant dans son enquête, le résoudre et le reformes dévoilant sur les faces blanches des symboles semblables à des runes, retranscrivant ses émotions et ses pensées profondes. J’avais d’ailleurs nommé cela Runik’s Cube. Je lui en expliquai le fonctionnement.
-Bien entendu, si cela te fait peur, on peut s’en passer. Dans tous les cas, n’oublies pas que je suis toujours là pour te soutenir. Lui susurrai-je à l’oreille avant de lui faire un bisou dans le cou.
Snow avait du mal à rester concentrée. Une immensité de souvenirs surgissaient. Ce n'était pas matériel, mais c'était lourd à porter. Raconter ainsi son passé pour la toute première fois lui provoquait des sensations étranges. << C'est du passé... et pourtant, c'est toujours là... >>
Elle avait surtout honte de raconter de telles choses. Le mot << tuer >> sonnait si creux dans ses oreilles... comme si avoir tué Clémence avait été tout à fait naturel. Une part d'elle ne trouvait pas ça normal, tandis que l'autre... tandis que l'autre ne se souciait de rien du tout. Rien du tout.
Snow cligna des yeux, un peu hagarde. Dollmaster l'avait écoutée silencieusement, attentive, bienveillante. Elle lui paraissait différente. Enfin, elle se paraissait différente. La petite hérisonne était détendue, engourdie, agréablement hors-monde, tout ce qu'on pouvait ressentir dans une chambre aussi chaude et enveloppante. Son introspectrice la caressait et la massait toujours aux épaules, aux visages, et ses miscles détendus l'empêchaient de s'inquiéter sur ses souvenirs.
Tandis que Snow se taisait, la voix encourageante de Dollmaster alla la réveiller un peu.
- C’est très bien Flocon de neige ! Tu es la bonne voie. Je suis flattée que tu te confies à moi.
Sa bonne humeur contenue la mettait en confiance. Elle était vraiment rassurée.
- Je suis sincèrement désolée si mes questions font remonter tes souvenirs douloureux en toi mais cela fait partie de l'introspection pour que nous puissions mieux te comprendre. Dis-moi si c’est trop difficile !
Aussitôt, elle frappa dans ses mains et des serviteurs vinrent leur apporter des gâteaux. La jeune fille blanche était fascinée de cette simplicité toute aristocrate. Dollmaster n'était pas obligée de tout faire elle-même : il lui suffisait simplement de donner des ordres. C'était bien pratique. Cependant, créer tous ces pantins ne devait pas être facile non plus. Cette facilité de vivre devait amplement être mérité pour le travail enduré.
Tandis que Snow acceptait un cookie au chocolat, toujours contre Dollmaster, celle-ci annonça :
- Puis-je te demander qui est Eddie ? Qu’est-t-il devenu ?
Snow eut un frisson désagréable. Le visage aux yeux brillants de plaisir du jeune homme blond lui apparut tel un éclair. Après quelques longues secondes, elle répondit :
- Eh bien... je ne suis pas trop sûre de son rang... mais c'était un garçon d'une vingtaine d'années, blond... il... je crois que c'était lui qui commandait... il était aussi humain, je crois vous l'avoir déjà dit, et lui aussi portait cette blouse. C'est le premier être que j'ai vu.
Elle sourit en y repensant.
- J'avais eu très peur. Quand on naît, on ne s'attend à rien... encore moins à des choses bizarres qui bougent. (Amusée, elle croqua doucement dans son cookie) Et... pour ce qu'il est devenu... il est mort également...
Elle mâcha gravement, regardant fixement un point du mur. Elle ne savait pas vraiment qui il était en fin de compte.
- Tout ce que je sais... c'est qu'il était le plus méchant de tous, ajouta-t-elle sans rien dire de plus.
Involontairement, elle se cala mieux contre Dollmaster pour avoir plus de confort. Elle était si chaude. Cela lui rappelait ses câlins avec Clémence. Cela lui aurait manqué en y pensant, mais la présence de Mary faisait toute la différence.
- Si j’ai bien compris ce que tu m’as raconté, tu es née dans un laboratoire et ça se passait bien au début. Tu as dit qu'ils étaient gentils aux débuts, cela veut-il dire que ça n’a pas duré ? Que s’est-il passé ensuite avec…
Sans que Snow ne sût pourquoi, elle s'interrompit. Peut-être avait-elle peur de trop brusquer les choses ?
- Non... répondit simplement Snow. Ca n'a pas duré.
Les souvenirs se firent plus douloureux. Mais elle ravala son inquiétude pour le moment. La jeune femme aux cheveux roses allait dire quelque chose.
- Oh j’oubliais quelque chose. Tu te rappelles du puzzle que je t’ai montré ? J’ai un petit quelque chose du même genre qui pourra t’assister dans ton enquête. En fait c’est un gadget que j’ai créé et qui est encore au stade expérimental, je dois l’avouer.
Un nouveau gadget ? Allait-elle encore lui donner quelque chose dont elle ne comprendrait rien du tout ? Snow stressa un peu, en se demandant si tant de trucs comme ça étaient nécessaires en psychologie. Mais elle espérait surtout que ce nouvel objet ne serait pas trop compliqué à utiliser. Elle n'avait aucune envie de décevoir Dollmaster.
- J’aimerais que tu le gardes en main et que tu l'ignores ! Tu le résoudras sans t’en rendre compte. Laisse-moi t'expliquer comment ça marche !
Ses craintes envolées, Snow s'empara du rubik cube tout blanc et le regarda en écoutant Dollmaster. Imprégné de magie, il consistait à retranscrire les sentiments du porteur en langage runique. Snow faillit avoir un mouvement de recul, mais c'était avant tout pour l'aider, et c'est pourquoi elle décida de ne pas refuser. Après tout, ce serait même intéressant de voir un peu quels signes apparaitraient. << Serait-il possible de modifier mes sentiments en créant des combinaisons spéciales sir le cube ? Brr, c'est tout de même assez inquiétant. >> Voyant bien son hésitation, Dollmaster se pencha.
- Bien entendu, si cela te fait peur, on peut s’en passer. Dans tous les cas, n’oublie pas que je suis toujours là pour te soutenir.
- Non non, ça va... merc-...
Le bisou distribué dans son cou la cloua. Elle eut juste un immense et nouveau frisson au contact des lèvres, et aussi du souffle chaud qui accompagnait. Les joues brûlantes, elle tenta de se reprendre. Mais cette barrière qu'elle dressait d'habitude auprès de ces << dragueurs >> ne venait pas. Elle aurait pu se laisser faire encore, honteuse, certes, mais sans le moindre refus. Et elle ne comprenait pas pourquoi.
Finalement, détestant voir les anges passer, elle parla.
- Vous savez, des fois on se demande pourquoi on naît... pour ma part, je ne m'étais jamais posée la question. La vie paraissait tellement simple, quand ils étaient encore gentils avec moi... mais après... je ne sais pas... je ne sais même pas pourquoi ils ont eu cet élan de cruauté. Je n'ai plus eu le droit de voir Clémence. Séparée d'elle, tout devenait horrible. J'avais l'impression qu'on ne me considérait plus du tout comme un être normal...
Elle essayait de ne pas avoir d'images dans la tête, regardant droit devant elle.
- Ils faisaient des sortes de test... mais des test... simplement affreux. Je ne sais pas ce que cela leur apportait. Ils avaient tous le visage grave... indifférent. Je pleurais et criais... et tout le monde n'en avait rien à faire. Il n'y avait qu'Eddie qui semblait réagir mais... il riait... il semblait prendre plaisir à ma souffrance. Et je ne sais pas pourquoi...
Elle essaya de retenir ses larmes. Elle ne comprenait pas ce qu'elle avait fait à cette époque. Ce qui avait pu provoquer tant de méchanceté. Elle aurait aimé que tout fût différent. Même si une partie d'elle ne regrettait en rien ses actes passés.
- Ca a duré je ne sais pas combien de temps... et un jour... elle a surgi... et puis... je suis partie...
Snow serra fort le cube. Elle était crispée.
- Vous avez une idée de pourquoi ils ont fait tout ça... ? Ce que j'ai pu faire de mal ?
Aussi douloureux que puisse être ses souvenirs, l’hérissonne faisait preuve d’une abnégation admirable et répondait à mes questions. Ce que je soupçonnais sur Eddie se confirmer. J’acquiesçai tout en sirotant une tasse de thé.
Elle accepta également mon Runik cube. Tandis qu’elle parlait des runes apparurent sur la surface. Je la laissai faire, même si une nouvelle fois certaines de ses explications ‘m'interpellèrent. jusqu'à qu’elle me pose une question. Je vis qu'elle était en larmes. Je l'enlacer de mon étreinte et la réconforter comme je pouvais. Malheureusement dans le cadre de la séance, je devais dire la vérité
- Tu étais leur expérience et te faire du mal était pour eux une étape…logique. Cet Eddie te considérait comme sa propriété. J’ai l’impression qu’ils voulaient voir comment tu réagirais à leurs tortures. C’est cruel j’en conviens…les gens n’ont pas toujours besoin de raisons légitimes pour faire du mal aux autres surtout quand ils s’estiment supérieur.
Probablement que c’était en rapport avec ce que Snow refusaient d’évoquer. Je savais que cela devait avoir un lien avec son rôle lors du combat contre le Sonic exe ou elle avait utilisé des chaines et avait joué un grand rôle dans son élimination. Tails doll, ou plutôt sa pierre d'âme qui était rempli des restes de Sonic exe, pourrait me donner des indications mais ce serait une expérience dangereuse qui risquait de raviver pleinement les désirs de vengeance de son alter ego Quoi qu'il en soit, Snow et moi avions plus de similitudes que ce j’aurai pensée de prime abord. Je pris doucement le cube de ses mains et l'examinai.Les mots amour, solitude, souffrance, trahison, vengeance s'étaient inscrit dessus. Des noms aussi « Eddie Monsoul, Clemence » et d'autres inconnus mais en tonalité évocatrices « Lilybeth, Erdath ».
-Je l’ai moi-même subi…. J’ai été aimé puis abandonné par ma « grande sœur tandis que celle-qui a fait de moi ce que je suis et que je considère comme ma mère agissait pour son propre intérêt mais a par la suite éprouvait de réel sentiment pour moi avant de m’abandonner à son tour tandis que mon grand père était un vampire puissant et cruel. J'ai également fait de mauvaises choses de mon coté qui me valent d'être considérer comme une criminelle.
Je marquai une pause avant de poursuivre.
-La solitude est vraiment quelque chose de terrible, n'est ce pas, flocon de neige?
Je lui souris
-Ne crois pas être maudite à ta naissance. Après tout tu as bien réussi à te faire des amis par la suite que ce soit Shikkan et ceux qu'on a évoqués précédemment. Et maintenant que souhaiterai tu?Plus tôt tu m'as dit que tu avais besoin de conseil mais tu ne m'as précisé sur quoi.
Cette phrase tournait dans la tête de Snow, présente depuis bien longtemps déjà. Regardant Dollmaster avec des yeux tristes et inquiets, elle attendit sa réponse, le coeur battant. La maîtresse de la demeure la réconfortait toujours en l'étreignant, de manière presque maternelle. Elle en fut troublée mais reconnaissante. Puis, soupirant, Dollmaster s'excusa de lui faire déterrer ainsi tous ces souvenirs, et lui annonça ce qu'elle pensait de tout cela. Snow aurait ainsi été une expérience créée en laboratoire, et ces scientifiques l'auraient torturée pour la tester. Elle resta grave, assommée.
Cela paraissait logique pourtant. Snow connaissait bien ces histoires de scientifiques fous et dénués de sensibilité, ainsi que ces malheureux cobayes qui n'avaient rien choisi. Mais elle n'avait jamais imaginé ni vu son passé ainsi. Elle avait simplement cru faire une bêtise, une bêtise grave.
- C’est cruel j’en conviens… les gens n’ont pas toujours besoin de raisons légitimes pour faire du mal aux autres surtout quand ils s’estiment supérieurs, continua la jeune femme aux cheveux roses, ce qui fit tiquer Snow.
- Dans ce cas... murmura-t-elle, est-ce considéré comme un blâme de les avoir tués ?
Elle regretta aussitôt cette question. À quoi bon être à blâmer ou non ? Elle avait tué des centaines de personnes ; qui étaient à l'origine de sa souffrance, certes, mais pourquoi avoir rendu coup pour coup ? Si la légitime vengeance se faisait par tout le monde, il n'y aurait plus personne. Mais d'une autre manière, elle avait tué pour sa survie. Si on pouvait dire cela bien sûr, car Snow ignorait tout des intentions de l'Ombre qui se terrait en elle. Cette Ombre avait tout de même tué Clémence, qui jamais n'avait fait de mal à la jeune hérissonne. Quelque chose d'autre que la survie la poussait à tuer sans raison à son avis.
Elle regarda le cube, et fut surprise de voir des inscriptions apparues à sa surface. C'était un langage runique qu'elle ne comprenait pas, à l'inverse de Dollmaster, qui semblait parfaitement s'y connaître. Elle examina l'objet après l'avoir pris doucement de ses mains. Il y eut un silence. Snow se sentait mieux. Raconter son passé douloureux permettait d'atténuer sa douleur.
- Je l’ai moi-même subi...
- Hein ?
Snow regarda son interlocutrice, surprise. Dollmaster lui conta alors, très brièvement, quelques brides de son passé. Snow l'écouta, silencieuse, et cette dernière phrase où la magicienne avouait avoir commis des crimes la fit frissonner. Elle n'insista pas là-dessus pourtant. Le passé était le passé, et la dame né semblait plus avide de comettre des choses affreuses.
- La solitude est vraiment quelque chose de terrible, n'est-ce pas, flocon de neige ?
- Oui, répondit-t-elle à voix basse, légèrement perturbée.
Elle hésitait à lui parler de l'Ombre, mais elle savait très bien que Dollmaster était au courant de l'existence de cette partie de sa conscience. Il faudrait bien qu'elle se confie à ce sujet, à un moment où à un autre. Qui sait, peut-être avait-t-elle une solution contre ça ? Elle en doutait fort.
Mary lui demanda ensuite ce qu'elle souhaitait exactement au sujet des conseils. Snow quitta sa tristesse et tenta de se concentrer.
- Eh bien... c'est juste que je me dis que, soigner les blessures de l'âme, tout cela ne doit pas être facile. Il pourrait arriver qu'en essayant de soigner, on pourrait empirer l'état du blessé.
Elle n'avait pas changé de position, toujours posée contre Dollmaster.
- J'ai lu pas mal de choses là-dessus, le catharsis, les refoulements, la conscience, ect. Ça paraît tellement compliqué et tellement subtil que ça me donne l'impression qu'il faut être inné et énormément doué pour être un bon psychologue, psychanalyste. Pouvoir agir sur l'esprit me paraît tellement... badass, fit-elle en étouffant un rire.
Elle n'avait pas trouvé d'autres mots dans l'immédiat.
Snow avançait dans son introspection en suivant mon guidage. Elle s'était mise à analyser son passé avec du recul, ce qui était très bon signe.
-je pense que tu as trouvé toi-même la réponse a savoir si ce que tu as fait est juste ou pas. Il est probable que tu avais de bonnes raisons et que cet Eddie semblait être une vermine mais tu n'aurais pas souhaiter en arriver là ou pas avec de telles conséquences par rapport à la femme qui te servait de tutrice et d'amie.
Elle ne parlait pas trop mais je sentais bien qu'elle y réfléchissait, manœuvrant le propre puzzle de son esprit.
-Badass? C'est une façon de voir les choses. Quoi qu'il en soit, tu te débrouilles très bien Flocon de neige. Enfin il est vrai que je suis particulièrement douée dans ce domaine.
Je la caressai affectueusement.
-Eh bien, pour ce qui est des blessures de ton âme, ça risque de te choquer, mais pourquoi vouloir absolument les soigner? Ne faudrait t-il mieux pas les comprendre et vivre avec plutôt que de les refouler. Et de risquer de les voir ressurgir beaucoup plus tard avec violence. Bien sur je suis capable de faire en sorte de les guérir et que tu ne les oublies même..
Je repensai aux noms étranges que j'avais lus sur le Runik cube. Je n'étais pas sure qu'ils évoqueraient quelque chose à Snow et risquait plutôt de la perturber.
-La décision t'appartient! Quel que soit ton choix je l'aiderai , que ce soit pour comprendre tes blessures ou...pour oublier.
« La décision t'appartient ! Quel que soit ton choix je t'aiderai, que ce soit pour comprendre tes blessures ou... pour oublier. »
Snow fixa le mur en face d’elle avec une légère anxiété, réfléchissant aux dernières paroles de Dollmaster. Comprendre ses blessures semblait être la solution la plus intéressante et la plus constructive. A quoi bon oublier ce passé désastreux ? La jeune furry jugeait bon d’essayer de régler ses problèmes et de tenter d’éclaircir les zones d’ombre de son passé au cours de cette thérapie. Oublier… ne servait à rien en soi. Elle estimait que les souvenirs finiraient par resurgir tôt ou tard, car si l’on changeait la mémoire de quelqu’un, on ne changeait pas celle des autres… à moins que Dollmaster ait des capacités tout aussi efficaces dans cette matière. Snow n’en doutait pas, mais sa décision était prise.
- Je préfère essayer de les comprendre, dit-elle enfin.
Désormais à l’aise dans ce manoirsi bon et si chaleureux, elle changea de position contre Doll, se redressant légèrement pour poser sa tête au creux du cou de la maîtresse du lieu, blottie contre elle comme une enfant, appréciant cette chaleur et cette maternité qu’elle dégageait. Il était tant d’avouer clairement ce qui s’était passé.
- Vous savez, Doll-sama… je n’ai jamais vraiment tué tous ces gens… ce n’était pas réellement par mon biais, quand bien même ce fut le cas, corporellement… en fait… je crois qu’il y a quelqu’un d’autre en moi.
Elle marqua une pause, le temps de prendre conscience la réaction de Dollmaster. Elle fut rassurée de la voir calme et de l’inciter à continuer. Elle se lança donc :
- Je ne sais pas qui c’est… mais elle et moi sommes très différentes. Je l’ai appelée l’Ombre. Une partie de moi qui se masque dans les tréfonds de ma conscience, et qui n’apparait que très peu. J’ignore si c’est une personnalité à part entière, ou si c’est simplement le moi opposé, avec des traits de caractère que je n’ai pas… « Mais elle reste un être que je n’aime pas. Quand elle apparait, moi je disparais. Je prends sa place au fond de notre conscience, passive et incapable d’agir. Je vois, entends, suis toutes ses actions, mais je ne peux rien contrôler. La première fois qu’elle a surgi, c’était dans cette cellule vide où Eddie m’enfermait. Je pleurais. J’étais très faible cette fois-là. Je pense que c’est lors de ces états de fragilité que je lui donne involontairement l’occasion de « prendre ma place » - je ne vois pas d’autres termes plus adaptés. « Toujours est-il que, ce jour où elle est apparue, j’ai senti qu’elle avait un pouvoir extraordinaire. Là où il y a du métal, elle a la capacité d’y invoquer des chaînes, une quantité de maillons qu’elle adapte à son bon plaisir, y ornant le bout d’armes tranchantes ou de pics transperçants… c’est avec ce pouvoir qu’elle a mis fin aux jours des habitants du laboratoire. Tous, sans exception. Et cette immobilité qu’elle avait… elle ne bougeait presque pas, elle marchait calmement entre ses chaînes qui faisaient tout le travail. Je n’ai senti aucune peine, aucuns remords aux choses qu’elle accomplissait. C’est comme si elle n’existait que pour ça : tuer. »
Une fois son discours terminé, Snow regarda Dollmaster.
- Je suis persuadée que, comme moi à l’état passif, elle nous écoute et te regarde au même titre que moi. Je ne sais pas pourquoi elle existe, si c’était volontaire pour Eddie ou bien un accident de fabrication. Cela dit, pourquoi Eddie aurait-il créé un monstre qui finirait par le tuer ? C’est absurde.
A moins qu’Eddie aurait mis au monde un esclave incapable de lui obéir ? C’était tout aussi probable que le reste. Mais dans ce cas-là…
- En supposant que le véritable objectif d’Eddie était l’Ombre, est-ce donc moi, mon vrai moi, qui aurais été… l’accident de cette expérience… ? murmura Snow, une nouvelle inquiétude naissant dans ses yeux.
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