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Illeïna Milanys [validée]
Nom: Illeïna Milanys, dite La Noble
Groupe: Custom
Camp: Neutre
Physique: La première chose qui parvint à vos oreilles fut le bruit de ses pas, incroyablement réguliers, qui résonna dans toute la pièce où vous vous trouviez. Puis, plus doux que le son des talons claquants sur les dalles de marbre, celui du tissus qui se froisse doucement au rythme d'une marche. Elle arrivait, elle allait apparaître dans l'encadrure de la porte travaillée... On vous avait conté sa prestance, la beauté de ses traits mais vous vous disiez toujours que ceux qui vous peignait le tableau de la jeune Dame exagéraient les faits sans aucuns scrupules. Pourtant, la silhouette élancée qui apparu devant vous semblait porter en elle plus de noblesse que toutes les Reines de ce monde.
Si son être entier semblait fragile, vulnérable, son allure lui conférait une force écrasante. Ses épaules droites, légèrement en arrière, la faisait paraître plus grande qu'elle ne l'était et son port de tête qui, sans paraître hautain ou arrogant, était haut et noble lui donnait une majesté toute féminine. Même ses gestes sans doute un peu trop gracieux et calculés semblaient naturels pour la jeune femme qui continuait d'avancer vers vous.
Sa peau claire était dissimulée par une robe vert émeraude qui tombait jusqu'au sol, traînant doucement sur le carrelage. Le vêtement laissait les bras fins de la Dame découverts, tombant en plis irréguliers sur sa poitrine et était fixé sur ses épaules par deux broches de métal ouvragées. Il épousait ensuite ses formes avant de s'élargir de nouveau, au niveau du genoux jusqu'au sol. Dans son dos le tissus tombait des ses épaules jusqu'à la cambrure de sa colonne vertébrale, laissant une grande partie des dorsaux de la jeune femme nus, puis il formait une traîne qui rampait sur le sol à sa suite. Bien que la structure de la robe soit complexe, l'étoffe était simple, sans broderie, dentelle ou autre rajout à la mode (comme toutes les robes qu'elle avait l'habitude de porter).
Malgré son statu royal, elle ne se parait presque d'aucun bijou et seul trois bracelets fins, faits d'un matériau étrange, ceignaient chacun de ces poignets. Ils paraissaient appartenir à la peau de la jeune femme tant ils étaient serrés autour de l'articulation: ils épousaient la forme de l'os et de l'avant bras sans pour autant la gêner, comme si ils avaient été mis ainsi à sa naissance et qu'ils avaient grandis avec elle. Plus étrange encore, leurs reflets métalliques ondoyaient comme bon leurs semblaient sur la surface lisse des anneaux sans être influencé par une quelconque lumière ; Ils semblaient suivre le rythme d'une respiration, d'un cœur qui bat, achevant ainsi de rendre les parures "vivantes" aux yeux de l'observateur.
Si aucun autre ornement n'habillait ni son cou, ni ses doigts ou encore les lobes de ses oreilles, sa longue chevelure était parée de nombreuses pièces d'argent qui formaient un ensemble complexe. Les mèches châtaignes qui auraient du encadrer son visage étaient retenues sur le sommet de son crâne par une fleur ornée d'une perle. De ses pétales partaient vers l'arrière deux petites chaines qui retenaient un anneau dans lequel le reste de la masse sombre était rassemblée avant de tomber dans son dos en ondulant. Le bijou se prolongeait vers l'avant de sa tête, formant une sorte de dentelle métallique jusqu'à l'avant de son front ou reposait une autre perle.
Le tout prolongeait parfaitement le visage fin et allongé de la Dame qui, encore un peu juvénile, possédait déjà des traits altiers et une expression calme. Un léger sourire était peint sur ses lèvres close, rehaussant ses pommettes discrètes tout en faisant apparaître les fossettes de ses joues et ressortir la mouche qu’arborait sa joue droite. Elle avais posé sur vous un regard maternel et accueillant qui, pourtant, semblait lire jusque dans votre âme... D'un noir profond, il reflétait la moindre de ses pensées sans aucune forme de pudeur ou retenue, laissant couler sur vous le fil de sa réflexion. Cependant, bien que son esprit fut en train de s'attarder sur votre personne alors qu'elle vous observait, de ses yeux effilés ne ressortait aucun jugement. Juste une étrange bienveillance.
Alors que vous la détailliez, gravant ainsi son portrait dans votre mémoire, un détails vous interpella. Pour deux raison. La première est le fait que vous ne l'aviez pas remarqué alors qu'elle ne vous le dissimulait pas et qu'elle l'arborait même avec fierté. La deuxième est que... Sa nature même, sa finesse, sa fragilité même illusoire étaient en désaccord, en opposition totale avec l'objet que vos yeux avaient rencontré.
Pourquoi cette femme porte-t-elle une lame ?
Psyché: Honneur, Amour, Protection, Respect et Tempérance. Parmi les nombreux mots que le langage offre, ce sont sans doute ces cinq là qui reflétaient le mieux la mentalité de la Dame.
Elle avait un code d'honneur qui lui était propre, à la fois semblable et différent de celui du Guerrier. Elle payait ses dettes, quelle qu'elle fussent, et jamais quelqu'un qui lui avait rendu un service restait sans salaire. Ses promesses étaient sacrées et elle les tenaient toutes comme elle honorait tous ses engagements et sa droiture vis à vis de cela l'avait conduit à détester profondément les parjures: elle considérait que si la promesse ne pouvait pas être tenue, elle n'avait pas à être formulée.
Bien qu'elle puisse comprendre que le déshonneur de la défaite ne puisse être réparé que par la mort du perdant, elle considérait cette... "convention" inappropriée et partait du principe qu'il fallait parfois plus de courage pour se relever et apprendre de sa défaite que de se laisser mourir. Mais elle comprenait qu'un vaincu puisse lui demander de mourir pour se laver de sa honte et acceptait le plus souvent d’accéder à sa requête: un Guerrier est le seul à décider de son sort et de son honneur.
Le cœur d'Illeïna était ouvert au Monde. Elle aimait la vie avec mélancolie et douceur, admirait la terre sur laquelle elle vivait avec les yeux d'une éternelle enfant: la beauté d'une lumière, d'un arbre ou d'un combat était à ses yeux la plus précieuse des merveilles. Cependant, si elle s'attachait aux lieux, aux animaux, elle était beaucoup plus réservé vis à vis des Hommes. Tous pouvais attiser sa sympathie mais rare étaient ceux qui avaient vraiment conquit une place dans ses sentiments. Et aucun de ceux qui y étaient parvenu n'avait quitté son cœur. L'amour qu'elle donnait était immuable, elle ne le reprenait jamais, ni ne le niait.
Passer un accord avec la Dame équivalait à se mettre sous sa protection. Personne ne pouvait toucher ne serait-ce qu'un seul cheveux d'un de ses alliés ou d'un de ses proches si elle s'y opposait et les rares personnes qui essayèrent tout de même s'en mordent encore les doigts.
Cependant, sa volonté de Protection ne s'arrêtait pas là. L'esprit est parfois ternit par quelques fantômes, quelques ombres du passé et il est difficile de se protéger de la noirceur de sa propre psyché. C'est à ce niveau là que se jouait le véritable rôle protecteur de la jeune femme: accueillir ces ombres, ces peines que portent les hommes, accepter qu'un guerrier pleure dans ses bras, laver ses mains du sang qu'elles ont répandu. Préserver les Hommes de leur propre peurs, de leurs propres hantises. Être le parfait complémentaires de ceux qui protègent en combattant, en luttant et protéger en recueillant, en acceptant.
C'est en cela qu'elle était la Dame.
Si Illeïna semblait respecter beaucoup de choses, connaître sa véritable pensée en la matière était difficile. Elle témoignait à toutes et à tous un respect conventionnel mais, en définitive, les êtres qu'elle admirait vraiment était peu nombreux.
Elle avait beaucoup de considération pour l'esprit guerrier: elle respectait chaque combat, chaque manière de voir une bataille. Elle révérait les anciens combattants pour leurs fait d'armes, les novices pour les preux qu'ils allaient devenir, elle honorait l'art de la guerre et l'honneur des combattants. Elle acceptait leurs choix.
Elle estimait plus que tout sa famille, ceux de son sang, ceux à qui elle devait la vie bien que pour la majorité d'entre eux, elle ne les aima pas.
Elle admirait le courage du faible encore plus que celui du preux et la parole des sages.
Elle respectait les pensées de chacun et la force de ceux qui s'élevaient contre le cours des choses ou un destin trop injuste.
Et, par dessus tout, la jeune femme savait aborder toutes les situations avec calme. Elle avait sur ses nerfs un contrôle quasi-absolu ou en tout cas, elle paraissait l'avoir. Elle savait faire preuve de suffisamment de diplomatie pour désamorcer certains conflit épineux et ne se lançait que très rarement au hasard dans une entreprise. Et même si, parfois, il lui fallait faire un choix sans en être certaine, elle prenait toujours la décision qui portait le moins à conséquence.
Honneur, Amour, Protection, Respect et Tempérance. Tels étaient les cinq maîtres-mots de la Dame.
Histoire: Gall laissait doucement courir l'archet sur les cordes de son violon. Ses cheveux sombre, mis-long étaient attachés dans son dos et ses yeux vairons, ambres et noirs, étaient clos. La mélodie d'une berceuse défilait sous ses doigts mélomanes, berceuse destinée à l'enfant qui venait de naître quelques mois auparavant et qui offrait déjà au musicien, en guise de chant, un babil rieur et cristallin. Le jeune homme se laissait porter par ce son jusqu'alors inconnu avec amusement, changeant parfois de mélodie mais conservant toujours la même douceur dans sa manière de jouer.
Assise dans un fauteuil, juste derrière le berceau, leur mère observait la scène en souriant. Au bout d'un moment, la mélodie s’éteint et l'enfant vint se pencher au dessus de sa sœur.
-Elle paraît si fragile, si inoffensive... Mère ?
-Oui mon fils. Qu'y a-t-il ?
-Je vous prends comme témoin et je fais le serment, devant vous, de toujours protéger ma sœur . Elle en aura besoins, regardez vous même: quel que soit le danger, il est évident qu'elle ne pourra jamais s'en défendre seule avec un corps aussi petit.
A ces mots, la mère ne pu réprimer un rire léger dont elle s'excusa aussitôt, juste après que son regard eu croisé la mine dépitée de l'enfant. Il ne comprenait visiblement pas pourquoi elle riait.
-Elle va grandir, Gall. Tu as été comme elle et j'ai été comme toi.
L'enfant sembla réfléchir un instant. Il reporta son regard sur le berceau, puis sur l'adulte... Il compara la taille de sa main avec celle du nourrisson. Il examina le bébé encore un peu avant de se tourner de nouveau vers sa mère, les yeux pleins de détermination.
-Et bien je la protégerait quand même !
La femme sourit pleinement. Elle avait les deux plus beaux enfants du monde.
Enfance
Le son d'un chant d'enfant se perdait dans l'air du matin. Dans le jardin intérieur, entre les racines de l'arbre Créateur, Gall s'était assis tandis qu'Illeïna avait été se perdre une petite dizaine de mètres plus haut, dans les branches les plus basses. Pourtant, sa voix lui parvenait encore, claire, légère, aussi pure que ses premier babils.
Illeïna... Au fil des ans, il s'était construit entre lui et la petite fille une complicité douce. Il partageait leurs jeux et il lui faisait découvrir le Monde tandis qu'elle lui rappelait sans cesse la curiosité avec laquelle il fallait redécouvrir chaque chose. Elle avait les yeux braqués sur la vie et voulait en saisir l'entière Beauté, l'absolue Poésie... Sans en louper la moindre miette. Un rien l’émerveillait: un brin d'herbe, un papillon, une lame brillant au soleil, les yeux de leur mère... Elle aimait tout, se réjouissait de tout et se nourrissait de chaque expérience avec une avidité effrayante.
Si leur mère les avait élevé du mieux que son statu royal le lui permettait, les deux enfant avaient été sous la tutelle d'autre mentors que leur parents. Firen, le Maître d'Arme antédiluvien du palais avait pris en charge le jeune homme et Maïren, une jeune gouvernante de haute naissance, avait fait l'éducation de la fillette. Elle était d'une sévérité exécrable et, bien qu'elle sache faire preuve de patience et peut-être, peut-être, de douceur, elle tâchait avec zèle d'inculquer à la jeune Dame l'étiquette dans ces moindres détails. Jamais elle ne tolérait le moindre écart, que ce soit un dos un peu moins droit qu'à l'ordinaire ou encore une révérence un peu plus maladroite... Cependant, trop habituée à ce qu'on lui obéisse, elle ne savait pas faire face à la moindre tentative de rébellion et, plus d'une fois, le frère et la sœur n'en avaient fait qu'à leur tête, laissant la pauvre femme vociférer vainement sans y prêter la moindre attention.
Comme à ce moment là. Ils avaient échappé à la surveillance de la mégère (avec l'aide de Firen) et étaient venus se réfugier sous le feuillage de cet arbre gigantesque. Car aujourd'hui était un jour particulier comme en témoignaient les habits d'apparat des jeunes Seigneurs. Aujourd'hui, il avait seize ans. Et aujourd'hui, il serait fait Chevalier.
Les trompes furent sonnée et Illeïna le rejoint. Ils n'avaient échangé aucun mot et c'est en silence qu'ils allèrent à la grande salle, mais chacun d'eux savait ce qui était importait et avait compris ce que l'autre avait à lui faire comprendre. Ce fut sereins et fiers qu'il se joignirent à la foule.
Serment
La cérémonie c'était achevée et Gall s'était relevé Chevalier. Le soleil s'était couché, la nuit était venue et le lendemain serait un jour comme tout les autres. Bien sûr, on féliciterait le jeune adoubé mais rien de plus et la journée se déroulerait normalement jusqu'au soir suivant.
Dans la pénombre d'un couloir endormi, un bruit discret se fit entendre. Le bruit des pas légers que laissent les pieds nus sur un carrelage de pierre. Puis, un peu plus fort, le son d'un porte à laquelle on frappe.
-Gall... Gall, ouvre, c'est moi.
Emmitouflée dans une étole, en robe de nuit, c'est ainsi qu'Illeïna se présenta à son frère. Qui ne paru pas étonné de la voir.
-C'est dans un si piteux état qu'une Dame se présente à un Chevalier de rang royal ? Allons bon, ne fait pas cette tête, entre.
Lui adressant un sourire timide, la jeune fille passa les battant de bois. Elle était heureuse que son frère lui ai accordé cet entretiens, pourtant tardif.
Elle admirait Gall. Il lui faisait aimer l'art du combat et le maîtrisait comme sans doute personne au Palais. Le seul à être encore capable de le battre était Firen (mais qui pouvais être vainqueur d'un combat contre Firen ?) et ses exploits contre les plus brillants épéistes lui avait valu le titre de Chevalier. Il lui parlait pendant des heures de ses combats et de l'honneur des Guerrier, il lui parlait des exploit des combattants des autres contrées, de la Beauté d'une esquive, de l'incroyable sensation qu'était celle de posséder pleinement son corps et elle l'écoutait toujours avec une attention à toute épreuve, se passionnant avec lui des diverses prouesses que tous avaient accomplis.
Et comme chaque Héros avait une Dame, elle avait décidé d'être la sienne. Sa mère lui avait dit qu'il lui avait juré de la protéger alors qu'elle était encore dans son berceau, il était donc logique qu'elle lui offre ses couleurs.
-Que me vaut cette visite ?
-Donne moi ton bras. Ne discute pas, donne moi ton bras. S'il te plait.
Il le lui tendit et elle s'en saisit. Sur son poignet, ses bracelets vivant commencèrent à s'agiter et, petit à petit, l'un d'entre eux se mit à se détacher, laissant sur sa peau une légère trace dorée, avant de venir se refermer l'articulation de Gall.
-Il repoussera vite. C'est ainsi que les Dames offrent leurs couleurs aux Braves. A partir de maintenant, je suis ta Dame comme tu es mon Chevalier. Je serais là pour te donner de la force, recueillir tes larmes, t'accorder le repos et soutenir tes combats. Tu me protégera. C'est un don précieux, prends en soins.
Il se leva, alla en direction de la table et saisit l'arme qui lui avait été remise. Prenant la garde dorée en main, il dégaina et posa un genou à terre. Présentant l'arme à sa sœur, la lame fine pointé vers lui, il déclama:
-Je fais une nouvelle fois le serment de te protéger comme tu as fait le serment de me soutenir. sJe t'offre ma lame, mon bras et mes combats. C'est un don précieux, prends en soin.
Elle prit la garde dans ses petites paumes, lui intima de se relever puis lui rendit son épée. Il la regarda un instant en souriant avant de replacer son arme dans le fourreau noir qui lui était destiné. Il ne pouvais s'empêcher de penser que, malgré ses huit ans, elle paraissait déjà adulte.
-Maintenant file, avant que Maïren ne se rende compte de ton absence.
Il regarda la petite fille sortir de sa chambre en sautillant, satisfaite. Puis, laissant son arme non loin de son lit, il se recoucha et s'endormi.
Désillusion
Illeïna, c'est le cœur lourd, crois moi, que je t'écris ce billet.
Depuis hier, la fièvre de Gall à reprit, plus forte et plus vicieuse qu'avant et il est probable qu'il ne survive pas à cette semaine. Les médecins continuent de le bercer d'espoirs auxquels eux même ne croit plus, et ton frère le sais. Il est malade, pas dupe mais beaucoup confondent les deux. Il voit sa déchéance aussi bien que toi ou moi mais avec encore plus d'amertume et de dégoût. Il était un Brave, le voilà vieillard avant l'heure.
Le Prince Gall à toujours été d'un naturel fier et il l'est encore. C'est pourquoi il refuse de mourir couché dans son lit, abattu.
Il m'a demandé un duel à mort.
Vu son état, il n'y a aucun doute sur le vainqueur: il n'a actuellement pas la moindre chance, il souhaite juste mourir en Preux, trépasser au fil de l'épée. Je sais à quel point tu aime ton frère et c'est au nom de cet amour que je te demande de ne pas t'opposer à sa décision. Il est un Guerrier, lui seul peut décider de sa fin et s'il décide de périr par les armes au lieu de mourir dans ses draps, c'est son choix et tu te dois de le respecter. Ton honneur de Dame t'y oblige et ton amour de sœur t'y contraint. Ton père veut que tu assiste à ce combat mais ne te sens pas obligée de venir. Ni moi, ni mon Prince ne t'en voudrions, je suis même, pour ma part, opposé à ta venue: ce n'est pas un spectacle pour une enfant de douze ans. Sache tout de même que le duel se déroulera dans la petite salle d'arme, à dix heures, libre à toi de t'y présenter ou non.
Respectueusement et affectueusement.
Firen
-Maïren, demande à ce que l'on me fasse couler un bain. Chaud. Très chaud. Puis, fais moi porter mes habits de cérémonie et fais mander la coiffeuse.
-Vous avez l'intention d'y aller, ma Dame ?
-Puis-je compter sur toi ?
-Je serais là, à votre retours, pour sécher vos larmes, Altesse.
La jeune fille reposa la lettre, se leva et passa dans la pièce d'à côté. Elle ne pleurerait pas.
"A ma sœur je lègue Mélopée, ma lame. Puisse-t-elle la défendre au delà de ma mort."
Renouveau
Après la mort de Gall, Illeïna avait perpétué la mémoire du prince en se rendant chaque jour sur sa tombe. Petit à petit, elle avait appris à accepter son décès et avait le cœur de moins en moins lourd lorsqu'elle allait déposer une fleur entre les racine de l'arbre qui avait été planté au dessus de ses cendres, comme le veut la tradition. Seul restait le souvenir d'un Chevalier, mort l'épée au poing, d'un frère, d'un ami. Qui n'était pas tout à fait mort puisque quelqu'un pensait encore à lui. Si Illeïna était parvenu à faire son deuil, sa mère s'enferma dans la peine pendant un certain temps. Elle n'en sortit d'ailleurs jamais complètement mais la vie avait fait en sorte qu'elle ai d'autre préoccupations. Quand à son père, il avait perdu son héritier et il maudissait la mort de son fils pour cela. Pas une fois il essaya de sécher les larmes de son épouse ou de faire preuve de compassion envers sa fille.
Un an après la mort de son Gall, Sa Majesté tomba enceinte d'un nouvel enfant. C'est donc à l'age de treize ans qu'Illeïna devint la grande sœur d'Errelyn, une petite brunette aux yeux ambres. Errelyn était une enfant encore plus curieuse qu'Illeïna ne l'avait été. Plus intrépide aussi. Toujours en expédition, à la recherche d'un nouveau trésors dans les couloirs du château, elle défiait sans cesse l'autorité de Maïren, au grand désespoir de cette dernière et pour le plus grand plaisir d'Illeïna qui l'accompagnait dans toutes ses escapade. La Dame lui appris à monter à cheval, à jouer du violon et essaya de lui enseigner en cachette le peu d'escrime qu'elle avait appris auprès de son frère (sans grand succès). Elle lui parlait des heures entière de Gall, de ses exploit guerrier. Puis, elle lui racontait le monde. Et à chaque histoire la petite la regardait avec des yeux plein d'étoiles.
Elle était une sœur fabuleuse.
Rêve15 ans plus tard
Une escouade entière de gardes. Dans sa chambre. Alors qu'elle avait prévu de dormir.
Illeïna venait d'être réveillée de sa sieste par Maïren qui, affolée, la secouait comme un vulgaire sac. Relevant la tête et offrant à sa gouvernante un regard dur, elle allait exiger des explications quand la pauvre femme se mit à lâcher un flot de paroles incompréhensible. Elle lui fit signe de se calmer puis lui demanda de répéter, plus lentement, ce qu'elle avait à lui dire.
-Un intrus a, ma Dame, pénétré le château et nous craignions pour votre vie. De plus, votre sœur est introuvable et une unité entière de garde à disparu...
Elle ne laissa pas à sa pauvre préceptrice le temps de finir sa phrase. Saisissant ses bottes et Mélopée, elle se précipita hors de sa chambre, encore en chemise de nuit. Errelyn allait encore faire une bêtise... Derrière elle, elle entendait le brouhaha que provoquait la marche des gardes en armure qui tentaient de la rattraper. Arrivant à un balcon, elle grimpa sur la rambarde et se laissa tomber sur la terrasse du dessous. Le nombre de fois où elle avait fait la course avec sa sœur dans cette aile du château, ils n'espéraient tout de même pas l'empêcher de les semer ?
Elle parcouru ainsi le palais une bonne partie de l'après midi, passant à tout les endroits où sa cadette avait l'habitude de passer du temps, sans résultat. Alors qu'elle se rendait une énième fois dans la chambre de cette dernière, espérant qu'elle y soit revenue, un mouvement sur la façade attira son attention. Se précipitant vers la plus proche fenêtre, elle eu juste le temps de voir une très grande forme désescalader le mur avant de disparaître dans les jardins. C'était lui l'intrus que tous décrivait comme étant un... démon ? Affolée de voir qu'il venait, sans doute possible, de la chambre d'Errelyn, elle gravit les dernières marche quatre à quatre et ouvrit la porte sans frapper.
La jeune femme était tranquillement assise sur le lit et jouait du violon comme si de rien n'était. Un sourire flottant sur le visage, elle regarda son aînée avec un air taquin.
-Il est parti.
-Je... Je t'ai cherché toute l'après-midi, idiote ! J'étais morte d'inquiétude et toute la maison aussi !
Elle posa l'instrument et vint embrasser sa sœur sur le nez.
-Ne t'en fais donc pas autant pour ma personne. Je vais bien, mais toi en revanche, tu m'as l'air éreinté. La nuit tombe et ta chambre est loin. Dors ici ce soir, moi, j'irais au pigeonnier.
Puis, elle quitta la pièce en sautillant. Illeïna était, malgré tout, rassurée. Elle allait bien, c'était tout ce qui comptait.
La jeune Dame attendit ensuite que la nuit ai pris ses aises dans le château en lisant avant de se toiletter sommairement. Toujours en chemise de nuit (elle n'avait pas eu l'occasion de se changer, ce qui était assez inhabituel pour elle, sois dit en passant), elle s'installa sur le matelas, s'engouffrant sous les draps. Elle s'endormis rapidement, plongeant dans un sommeil calme et serein.
S'approchant d'elle, un homme au grand manteau et au cheveux long, posa le bout de ces doigts sur son front.
-Il est désormais temps que tu rejoigne un autre monde.
Petit à petit, elle bascula. Un rêve, un royaume étrange, inconnu... Lointain. Elle avait quitté son monde pour un autre. Pour Nintendo World.
A suivre en rp...
Aime: Le silence, le son du violon et celui des lames qui s'entrechoquent, sa mère, son frère et sa sœur.
N'aime pas: Les parjures, son père.
Comment ai-je connu le forum: Par Sumaru et Gozen (Yé suis la pitite ami de Su' ^^)
Description personnelle: Yé soui oune poney qui fait du rp depuis... J'dirais deux ans, qui aime beaucoup de trucs mais surtout les cookies et les lapins. Voilà.
Groupe: Custom
Camp: Neutre
Physique: La première chose qui parvint à vos oreilles fut le bruit de ses pas, incroyablement réguliers, qui résonna dans toute la pièce où vous vous trouviez. Puis, plus doux que le son des talons claquants sur les dalles de marbre, celui du tissus qui se froisse doucement au rythme d'une marche. Elle arrivait, elle allait apparaître dans l'encadrure de la porte travaillée... On vous avait conté sa prestance, la beauté de ses traits mais vous vous disiez toujours que ceux qui vous peignait le tableau de la jeune Dame exagéraient les faits sans aucuns scrupules. Pourtant, la silhouette élancée qui apparu devant vous semblait porter en elle plus de noblesse que toutes les Reines de ce monde.
Si son être entier semblait fragile, vulnérable, son allure lui conférait une force écrasante. Ses épaules droites, légèrement en arrière, la faisait paraître plus grande qu'elle ne l'était et son port de tête qui, sans paraître hautain ou arrogant, était haut et noble lui donnait une majesté toute féminine. Même ses gestes sans doute un peu trop gracieux et calculés semblaient naturels pour la jeune femme qui continuait d'avancer vers vous.
Sa peau claire était dissimulée par une robe vert émeraude qui tombait jusqu'au sol, traînant doucement sur le carrelage. Le vêtement laissait les bras fins de la Dame découverts, tombant en plis irréguliers sur sa poitrine et était fixé sur ses épaules par deux broches de métal ouvragées. Il épousait ensuite ses formes avant de s'élargir de nouveau, au niveau du genoux jusqu'au sol. Dans son dos le tissus tombait des ses épaules jusqu'à la cambrure de sa colonne vertébrale, laissant une grande partie des dorsaux de la jeune femme nus, puis il formait une traîne qui rampait sur le sol à sa suite. Bien que la structure de la robe soit complexe, l'étoffe était simple, sans broderie, dentelle ou autre rajout à la mode (comme toutes les robes qu'elle avait l'habitude de porter).
Malgré son statu royal, elle ne se parait presque d'aucun bijou et seul trois bracelets fins, faits d'un matériau étrange, ceignaient chacun de ces poignets. Ils paraissaient appartenir à la peau de la jeune femme tant ils étaient serrés autour de l'articulation: ils épousaient la forme de l'os et de l'avant bras sans pour autant la gêner, comme si ils avaient été mis ainsi à sa naissance et qu'ils avaient grandis avec elle. Plus étrange encore, leurs reflets métalliques ondoyaient comme bon leurs semblaient sur la surface lisse des anneaux sans être influencé par une quelconque lumière ; Ils semblaient suivre le rythme d'une respiration, d'un cœur qui bat, achevant ainsi de rendre les parures "vivantes" aux yeux de l'observateur.
Si aucun autre ornement n'habillait ni son cou, ni ses doigts ou encore les lobes de ses oreilles, sa longue chevelure était parée de nombreuses pièces d'argent qui formaient un ensemble complexe. Les mèches châtaignes qui auraient du encadrer son visage étaient retenues sur le sommet de son crâne par une fleur ornée d'une perle. De ses pétales partaient vers l'arrière deux petites chaines qui retenaient un anneau dans lequel le reste de la masse sombre était rassemblée avant de tomber dans son dos en ondulant. Le bijou se prolongeait vers l'avant de sa tête, formant une sorte de dentelle métallique jusqu'à l'avant de son front ou reposait une autre perle.
Le tout prolongeait parfaitement le visage fin et allongé de la Dame qui, encore un peu juvénile, possédait déjà des traits altiers et une expression calme. Un léger sourire était peint sur ses lèvres close, rehaussant ses pommettes discrètes tout en faisant apparaître les fossettes de ses joues et ressortir la mouche qu’arborait sa joue droite. Elle avais posé sur vous un regard maternel et accueillant qui, pourtant, semblait lire jusque dans votre âme... D'un noir profond, il reflétait la moindre de ses pensées sans aucune forme de pudeur ou retenue, laissant couler sur vous le fil de sa réflexion. Cependant, bien que son esprit fut en train de s'attarder sur votre personne alors qu'elle vous observait, de ses yeux effilés ne ressortait aucun jugement. Juste une étrange bienveillance.
Alors que vous la détailliez, gravant ainsi son portrait dans votre mémoire, un détails vous interpella. Pour deux raison. La première est le fait que vous ne l'aviez pas remarqué alors qu'elle ne vous le dissimulait pas et qu'elle l'arborait même avec fierté. La deuxième est que... Sa nature même, sa finesse, sa fragilité même illusoire étaient en désaccord, en opposition totale avec l'objet que vos yeux avaient rencontré.
Pourquoi cette femme porte-t-elle une lame ?
Psyché: Honneur, Amour, Protection, Respect et Tempérance. Parmi les nombreux mots que le langage offre, ce sont sans doute ces cinq là qui reflétaient le mieux la mentalité de la Dame.
Elle avait un code d'honneur qui lui était propre, à la fois semblable et différent de celui du Guerrier. Elle payait ses dettes, quelle qu'elle fussent, et jamais quelqu'un qui lui avait rendu un service restait sans salaire. Ses promesses étaient sacrées et elle les tenaient toutes comme elle honorait tous ses engagements et sa droiture vis à vis de cela l'avait conduit à détester profondément les parjures: elle considérait que si la promesse ne pouvait pas être tenue, elle n'avait pas à être formulée.
Bien qu'elle puisse comprendre que le déshonneur de la défaite ne puisse être réparé que par la mort du perdant, elle considérait cette... "convention" inappropriée et partait du principe qu'il fallait parfois plus de courage pour se relever et apprendre de sa défaite que de se laisser mourir. Mais elle comprenait qu'un vaincu puisse lui demander de mourir pour se laver de sa honte et acceptait le plus souvent d’accéder à sa requête: un Guerrier est le seul à décider de son sort et de son honneur.
Le cœur d'Illeïna était ouvert au Monde. Elle aimait la vie avec mélancolie et douceur, admirait la terre sur laquelle elle vivait avec les yeux d'une éternelle enfant: la beauté d'une lumière, d'un arbre ou d'un combat était à ses yeux la plus précieuse des merveilles. Cependant, si elle s'attachait aux lieux, aux animaux, elle était beaucoup plus réservé vis à vis des Hommes. Tous pouvais attiser sa sympathie mais rare étaient ceux qui avaient vraiment conquit une place dans ses sentiments. Et aucun de ceux qui y étaient parvenu n'avait quitté son cœur. L'amour qu'elle donnait était immuable, elle ne le reprenait jamais, ni ne le niait.
Passer un accord avec la Dame équivalait à se mettre sous sa protection. Personne ne pouvait toucher ne serait-ce qu'un seul cheveux d'un de ses alliés ou d'un de ses proches si elle s'y opposait et les rares personnes qui essayèrent tout de même s'en mordent encore les doigts.
Cependant, sa volonté de Protection ne s'arrêtait pas là. L'esprit est parfois ternit par quelques fantômes, quelques ombres du passé et il est difficile de se protéger de la noirceur de sa propre psyché. C'est à ce niveau là que se jouait le véritable rôle protecteur de la jeune femme: accueillir ces ombres, ces peines que portent les hommes, accepter qu'un guerrier pleure dans ses bras, laver ses mains du sang qu'elles ont répandu. Préserver les Hommes de leur propre peurs, de leurs propres hantises. Être le parfait complémentaires de ceux qui protègent en combattant, en luttant et protéger en recueillant, en acceptant.
C'est en cela qu'elle était la Dame.
Si Illeïna semblait respecter beaucoup de choses, connaître sa véritable pensée en la matière était difficile. Elle témoignait à toutes et à tous un respect conventionnel mais, en définitive, les êtres qu'elle admirait vraiment était peu nombreux.
Elle avait beaucoup de considération pour l'esprit guerrier: elle respectait chaque combat, chaque manière de voir une bataille. Elle révérait les anciens combattants pour leurs fait d'armes, les novices pour les preux qu'ils allaient devenir, elle honorait l'art de la guerre et l'honneur des combattants. Elle acceptait leurs choix.
Elle estimait plus que tout sa famille, ceux de son sang, ceux à qui elle devait la vie bien que pour la majorité d'entre eux, elle ne les aima pas.
Elle admirait le courage du faible encore plus que celui du preux et la parole des sages.
Elle respectait les pensées de chacun et la force de ceux qui s'élevaient contre le cours des choses ou un destin trop injuste.
Et, par dessus tout, la jeune femme savait aborder toutes les situations avec calme. Elle avait sur ses nerfs un contrôle quasi-absolu ou en tout cas, elle paraissait l'avoir. Elle savait faire preuve de suffisamment de diplomatie pour désamorcer certains conflit épineux et ne se lançait que très rarement au hasard dans une entreprise. Et même si, parfois, il lui fallait faire un choix sans en être certaine, elle prenait toujours la décision qui portait le moins à conséquence.
Honneur, Amour, Protection, Respect et Tempérance. Tels étaient les cinq maîtres-mots de la Dame.
Histoire: Gall laissait doucement courir l'archet sur les cordes de son violon. Ses cheveux sombre, mis-long étaient attachés dans son dos et ses yeux vairons, ambres et noirs, étaient clos. La mélodie d'une berceuse défilait sous ses doigts mélomanes, berceuse destinée à l'enfant qui venait de naître quelques mois auparavant et qui offrait déjà au musicien, en guise de chant, un babil rieur et cristallin. Le jeune homme se laissait porter par ce son jusqu'alors inconnu avec amusement, changeant parfois de mélodie mais conservant toujours la même douceur dans sa manière de jouer.
Assise dans un fauteuil, juste derrière le berceau, leur mère observait la scène en souriant. Au bout d'un moment, la mélodie s’éteint et l'enfant vint se pencher au dessus de sa sœur.
-Elle paraît si fragile, si inoffensive... Mère ?
-Oui mon fils. Qu'y a-t-il ?
-Je vous prends comme témoin et je fais le serment, devant vous, de toujours protéger ma sœur . Elle en aura besoins, regardez vous même: quel que soit le danger, il est évident qu'elle ne pourra jamais s'en défendre seule avec un corps aussi petit.
A ces mots, la mère ne pu réprimer un rire léger dont elle s'excusa aussitôt, juste après que son regard eu croisé la mine dépitée de l'enfant. Il ne comprenait visiblement pas pourquoi elle riait.
-Elle va grandir, Gall. Tu as été comme elle et j'ai été comme toi.
L'enfant sembla réfléchir un instant. Il reporta son regard sur le berceau, puis sur l'adulte... Il compara la taille de sa main avec celle du nourrisson. Il examina le bébé encore un peu avant de se tourner de nouveau vers sa mère, les yeux pleins de détermination.
-Et bien je la protégerait quand même !
La femme sourit pleinement. Elle avait les deux plus beaux enfants du monde.
Enfance
Le son d'un chant d'enfant se perdait dans l'air du matin. Dans le jardin intérieur, entre les racines de l'arbre Créateur, Gall s'était assis tandis qu'Illeïna avait été se perdre une petite dizaine de mètres plus haut, dans les branches les plus basses. Pourtant, sa voix lui parvenait encore, claire, légère, aussi pure que ses premier babils.
Illeïna... Au fil des ans, il s'était construit entre lui et la petite fille une complicité douce. Il partageait leurs jeux et il lui faisait découvrir le Monde tandis qu'elle lui rappelait sans cesse la curiosité avec laquelle il fallait redécouvrir chaque chose. Elle avait les yeux braqués sur la vie et voulait en saisir l'entière Beauté, l'absolue Poésie... Sans en louper la moindre miette. Un rien l’émerveillait: un brin d'herbe, un papillon, une lame brillant au soleil, les yeux de leur mère... Elle aimait tout, se réjouissait de tout et se nourrissait de chaque expérience avec une avidité effrayante.
Si leur mère les avait élevé du mieux que son statu royal le lui permettait, les deux enfant avaient été sous la tutelle d'autre mentors que leur parents. Firen, le Maître d'Arme antédiluvien du palais avait pris en charge le jeune homme et Maïren, une jeune gouvernante de haute naissance, avait fait l'éducation de la fillette. Elle était d'une sévérité exécrable et, bien qu'elle sache faire preuve de patience et peut-être, peut-être, de douceur, elle tâchait avec zèle d'inculquer à la jeune Dame l'étiquette dans ces moindres détails. Jamais elle ne tolérait le moindre écart, que ce soit un dos un peu moins droit qu'à l'ordinaire ou encore une révérence un peu plus maladroite... Cependant, trop habituée à ce qu'on lui obéisse, elle ne savait pas faire face à la moindre tentative de rébellion et, plus d'une fois, le frère et la sœur n'en avaient fait qu'à leur tête, laissant la pauvre femme vociférer vainement sans y prêter la moindre attention.
Comme à ce moment là. Ils avaient échappé à la surveillance de la mégère (avec l'aide de Firen) et étaient venus se réfugier sous le feuillage de cet arbre gigantesque. Car aujourd'hui était un jour particulier comme en témoignaient les habits d'apparat des jeunes Seigneurs. Aujourd'hui, il avait seize ans. Et aujourd'hui, il serait fait Chevalier.
Les trompes furent sonnée et Illeïna le rejoint. Ils n'avaient échangé aucun mot et c'est en silence qu'ils allèrent à la grande salle, mais chacun d'eux savait ce qui était importait et avait compris ce que l'autre avait à lui faire comprendre. Ce fut sereins et fiers qu'il se joignirent à la foule.
Serment
La cérémonie c'était achevée et Gall s'était relevé Chevalier. Le soleil s'était couché, la nuit était venue et le lendemain serait un jour comme tout les autres. Bien sûr, on féliciterait le jeune adoubé mais rien de plus et la journée se déroulerait normalement jusqu'au soir suivant.
Dans la pénombre d'un couloir endormi, un bruit discret se fit entendre. Le bruit des pas légers que laissent les pieds nus sur un carrelage de pierre. Puis, un peu plus fort, le son d'un porte à laquelle on frappe.
-Gall... Gall, ouvre, c'est moi.
Emmitouflée dans une étole, en robe de nuit, c'est ainsi qu'Illeïna se présenta à son frère. Qui ne paru pas étonné de la voir.
-C'est dans un si piteux état qu'une Dame se présente à un Chevalier de rang royal ? Allons bon, ne fait pas cette tête, entre.
Lui adressant un sourire timide, la jeune fille passa les battant de bois. Elle était heureuse que son frère lui ai accordé cet entretiens, pourtant tardif.
Elle admirait Gall. Il lui faisait aimer l'art du combat et le maîtrisait comme sans doute personne au Palais. Le seul à être encore capable de le battre était Firen (mais qui pouvais être vainqueur d'un combat contre Firen ?) et ses exploits contre les plus brillants épéistes lui avait valu le titre de Chevalier. Il lui parlait pendant des heures de ses combats et de l'honneur des Guerrier, il lui parlait des exploit des combattants des autres contrées, de la Beauté d'une esquive, de l'incroyable sensation qu'était celle de posséder pleinement son corps et elle l'écoutait toujours avec une attention à toute épreuve, se passionnant avec lui des diverses prouesses que tous avaient accomplis.
Et comme chaque Héros avait une Dame, elle avait décidé d'être la sienne. Sa mère lui avait dit qu'il lui avait juré de la protéger alors qu'elle était encore dans son berceau, il était donc logique qu'elle lui offre ses couleurs.
-Que me vaut cette visite ?
-Donne moi ton bras. Ne discute pas, donne moi ton bras. S'il te plait.
Il le lui tendit et elle s'en saisit. Sur son poignet, ses bracelets vivant commencèrent à s'agiter et, petit à petit, l'un d'entre eux se mit à se détacher, laissant sur sa peau une légère trace dorée, avant de venir se refermer l'articulation de Gall.
-Il repoussera vite. C'est ainsi que les Dames offrent leurs couleurs aux Braves. A partir de maintenant, je suis ta Dame comme tu es mon Chevalier. Je serais là pour te donner de la force, recueillir tes larmes, t'accorder le repos et soutenir tes combats. Tu me protégera. C'est un don précieux, prends en soins.
Il se leva, alla en direction de la table et saisit l'arme qui lui avait été remise. Prenant la garde dorée en main, il dégaina et posa un genou à terre. Présentant l'arme à sa sœur, la lame fine pointé vers lui, il déclama:
-Je fais une nouvelle fois le serment de te protéger comme tu as fait le serment de me soutenir. sJe t'offre ma lame, mon bras et mes combats. C'est un don précieux, prends en soin.
Elle prit la garde dans ses petites paumes, lui intima de se relever puis lui rendit son épée. Il la regarda un instant en souriant avant de replacer son arme dans le fourreau noir qui lui était destiné. Il ne pouvais s'empêcher de penser que, malgré ses huit ans, elle paraissait déjà adulte.
-Maintenant file, avant que Maïren ne se rende compte de ton absence.
Il regarda la petite fille sortir de sa chambre en sautillant, satisfaite. Puis, laissant son arme non loin de son lit, il se recoucha et s'endormi.
Désillusion
Illeïna, c'est le cœur lourd, crois moi, que je t'écris ce billet.
Depuis hier, la fièvre de Gall à reprit, plus forte et plus vicieuse qu'avant et il est probable qu'il ne survive pas à cette semaine. Les médecins continuent de le bercer d'espoirs auxquels eux même ne croit plus, et ton frère le sais. Il est malade, pas dupe mais beaucoup confondent les deux. Il voit sa déchéance aussi bien que toi ou moi mais avec encore plus d'amertume et de dégoût. Il était un Brave, le voilà vieillard avant l'heure.
Le Prince Gall à toujours été d'un naturel fier et il l'est encore. C'est pourquoi il refuse de mourir couché dans son lit, abattu.
Il m'a demandé un duel à mort.
Vu son état, il n'y a aucun doute sur le vainqueur: il n'a actuellement pas la moindre chance, il souhaite juste mourir en Preux, trépasser au fil de l'épée. Je sais à quel point tu aime ton frère et c'est au nom de cet amour que je te demande de ne pas t'opposer à sa décision. Il est un Guerrier, lui seul peut décider de sa fin et s'il décide de périr par les armes au lieu de mourir dans ses draps, c'est son choix et tu te dois de le respecter. Ton honneur de Dame t'y oblige et ton amour de sœur t'y contraint. Ton père veut que tu assiste à ce combat mais ne te sens pas obligée de venir. Ni moi, ni mon Prince ne t'en voudrions, je suis même, pour ma part, opposé à ta venue: ce n'est pas un spectacle pour une enfant de douze ans. Sache tout de même que le duel se déroulera dans la petite salle d'arme, à dix heures, libre à toi de t'y présenter ou non.
Respectueusement et affectueusement.
Firen
-Maïren, demande à ce que l'on me fasse couler un bain. Chaud. Très chaud. Puis, fais moi porter mes habits de cérémonie et fais mander la coiffeuse.
-Vous avez l'intention d'y aller, ma Dame ?
-Puis-je compter sur toi ?
-Je serais là, à votre retours, pour sécher vos larmes, Altesse.
La jeune fille reposa la lettre, se leva et passa dans la pièce d'à côté. Elle ne pleurerait pas.
"A ma sœur je lègue Mélopée, ma lame. Puisse-t-elle la défendre au delà de ma mort."
Renouveau
Après la mort de Gall, Illeïna avait perpétué la mémoire du prince en se rendant chaque jour sur sa tombe. Petit à petit, elle avait appris à accepter son décès et avait le cœur de moins en moins lourd lorsqu'elle allait déposer une fleur entre les racine de l'arbre qui avait été planté au dessus de ses cendres, comme le veut la tradition. Seul restait le souvenir d'un Chevalier, mort l'épée au poing, d'un frère, d'un ami. Qui n'était pas tout à fait mort puisque quelqu'un pensait encore à lui. Si Illeïna était parvenu à faire son deuil, sa mère s'enferma dans la peine pendant un certain temps. Elle n'en sortit d'ailleurs jamais complètement mais la vie avait fait en sorte qu'elle ai d'autre préoccupations. Quand à son père, il avait perdu son héritier et il maudissait la mort de son fils pour cela. Pas une fois il essaya de sécher les larmes de son épouse ou de faire preuve de compassion envers sa fille.
Un an après la mort de son Gall, Sa Majesté tomba enceinte d'un nouvel enfant. C'est donc à l'age de treize ans qu'Illeïna devint la grande sœur d'Errelyn, une petite brunette aux yeux ambres. Errelyn était une enfant encore plus curieuse qu'Illeïna ne l'avait été. Plus intrépide aussi. Toujours en expédition, à la recherche d'un nouveau trésors dans les couloirs du château, elle défiait sans cesse l'autorité de Maïren, au grand désespoir de cette dernière et pour le plus grand plaisir d'Illeïna qui l'accompagnait dans toutes ses escapade. La Dame lui appris à monter à cheval, à jouer du violon et essaya de lui enseigner en cachette le peu d'escrime qu'elle avait appris auprès de son frère (sans grand succès). Elle lui parlait des heures entière de Gall, de ses exploit guerrier. Puis, elle lui racontait le monde. Et à chaque histoire la petite la regardait avec des yeux plein d'étoiles.
Elle était une sœur fabuleuse.
Rêve15 ans plus tard
Une escouade entière de gardes. Dans sa chambre. Alors qu'elle avait prévu de dormir.
Illeïna venait d'être réveillée de sa sieste par Maïren qui, affolée, la secouait comme un vulgaire sac. Relevant la tête et offrant à sa gouvernante un regard dur, elle allait exiger des explications quand la pauvre femme se mit à lâcher un flot de paroles incompréhensible. Elle lui fit signe de se calmer puis lui demanda de répéter, plus lentement, ce qu'elle avait à lui dire.
-Un intrus a, ma Dame, pénétré le château et nous craignions pour votre vie. De plus, votre sœur est introuvable et une unité entière de garde à disparu...
Elle ne laissa pas à sa pauvre préceptrice le temps de finir sa phrase. Saisissant ses bottes et Mélopée, elle se précipita hors de sa chambre, encore en chemise de nuit. Errelyn allait encore faire une bêtise... Derrière elle, elle entendait le brouhaha que provoquait la marche des gardes en armure qui tentaient de la rattraper. Arrivant à un balcon, elle grimpa sur la rambarde et se laissa tomber sur la terrasse du dessous. Le nombre de fois où elle avait fait la course avec sa sœur dans cette aile du château, ils n'espéraient tout de même pas l'empêcher de les semer ?
Elle parcouru ainsi le palais une bonne partie de l'après midi, passant à tout les endroits où sa cadette avait l'habitude de passer du temps, sans résultat. Alors qu'elle se rendait une énième fois dans la chambre de cette dernière, espérant qu'elle y soit revenue, un mouvement sur la façade attira son attention. Se précipitant vers la plus proche fenêtre, elle eu juste le temps de voir une très grande forme désescalader le mur avant de disparaître dans les jardins. C'était lui l'intrus que tous décrivait comme étant un... démon ? Affolée de voir qu'il venait, sans doute possible, de la chambre d'Errelyn, elle gravit les dernières marche quatre à quatre et ouvrit la porte sans frapper.
La jeune femme était tranquillement assise sur le lit et jouait du violon comme si de rien n'était. Un sourire flottant sur le visage, elle regarda son aînée avec un air taquin.
-Il est parti.
-Je... Je t'ai cherché toute l'après-midi, idiote ! J'étais morte d'inquiétude et toute la maison aussi !
Elle posa l'instrument et vint embrasser sa sœur sur le nez.
-Ne t'en fais donc pas autant pour ma personne. Je vais bien, mais toi en revanche, tu m'as l'air éreinté. La nuit tombe et ta chambre est loin. Dors ici ce soir, moi, j'irais au pigeonnier.
Puis, elle quitta la pièce en sautillant. Illeïna était, malgré tout, rassurée. Elle allait bien, c'était tout ce qui comptait.
La jeune Dame attendit ensuite que la nuit ai pris ses aises dans le château en lisant avant de se toiletter sommairement. Toujours en chemise de nuit (elle n'avait pas eu l'occasion de se changer, ce qui était assez inhabituel pour elle, sois dit en passant), elle s'installa sur le matelas, s'engouffrant sous les draps. Elle s'endormis rapidement, plongeant dans un sommeil calme et serein.
S'approchant d'elle, un homme au grand manteau et au cheveux long, posa le bout de ces doigts sur son front.
-Il est désormais temps que tu rejoigne un autre monde.
Petit à petit, elle bascula. Un rêve, un royaume étrange, inconnu... Lointain. Elle avait quitté son monde pour un autre. Pour Nintendo World.
A suivre en rp...
Aime: Le silence, le son du violon et celui des lames qui s'entrechoquent, sa mère, son frère et sa sœur.
N'aime pas: Les parjures, son père.
Comment ai-je connu le forum: Par Sumaru et Gozen (Yé suis la pitite ami de Su' ^^)
Description personnelle: Yé soui oune poney qui fait du rp depuis... J'dirais deux ans, qui aime beaucoup de trucs mais surtout les cookies et les lapins. Voilà.
Pièces
![Illeïna Milanys [validée] 1444833273-sao-bouton](https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2015/42/1444833273-sao-bouton.png)
