Le soleil venait de se coucher dans le ciel de ToadVille, et seul le léger scintillement qui bordait encore l'horizon témoignait de l'existence l'astre qui, quelques minutes plus tôt, chassait les ombres de la cité. Ombres qui désormais reprenaient leur place à travers les jardins et les rues maintenant éclairées par les lumières encore hésitantes des réverbères alignés le long des murs des maison, déjà silencieuses. Et dans cette atmosphère, qui aurait presque pu être apaisante, un bruit persistait, régulier.
Un pas, un autre. Encore.
Encore.
Traîner son pied en avant, garder son équilibre, recommencer avec la même régularité mécanique, déterminée, effroyablement déterminée. Ses pas résonnaient entre les habitations, il butait contre les dalles déscellées, mais rien de tout cela ne lui parvenait plus. Xx-247 -se souvenait-il lui-même de son ancien matricule ?- ne pensait plus. Tout son esprit, tout son être vibrait d'une douleur bourdonnante, assourdissante, aveuglante. Ses doutes, ses contradictions, sa colère et ses peurs s'étaient mêlés, si bien qu'ils n'existait plus que sous le prisme de la souffrance... Seule celle-ci avait survécu, elle... Et ses instincts. Des instincts de machine, des instincts de violence, d'assimilation, des instincts libérés de toute idéologie impériale ou expansive, des instincts qui ne prenaient en compte ni le groupe, ni l'individu, ni même la survie.
Et, au milieu du calme crépusculaire, un extraterrestre perdait le contrôle.
Paige marchait là avec un grand sourire au lèvre noir, la lune blanchâtre était semblable à son teint de peau et l'obscurité qui régnait dans les bas-fonds... Quel était heureuse la jeune fille au cheveux multicolore. Elle faisait après tout là ces premier pas dans un environnement habité, et selon c'est là où il y a de la vie qu'il y a de la créativité, ainsi à l'aide d'un étrange et très gros pinceau, elle peignait des fresques sur ses murs de briques ennuyeux, arc-en-ciel, lapin et orange à main, Paige était déchaîné cette nuit là, et souriait encore et toujours en pensant aux habitants des lieux qui découvrirait le lendemain leur misérable rue illuminé de couleur !
-Et là touche final !
Et cette fois-ci, la belle Paige fit surgir d'on ne sait où un étrange peau de peinture rouge sang brillant, quiconque l'aurait observé n'aurait pas compris au début. Et elle asperga un dernier mur de ce pot de peinture où flottait d'étrange grumeau rouge et juteux qui vinrent frapper le mur pour mollement tomber sur le sol, éponge sanguine d'un corps inconnu... L'enseignante d'art, jeta le pot de peinture totalement vidé par terre, puis s'approcha de ce mur rougis, de ces mains noir et coulante et il dessina un crâne noir tirant un grand sourire. Puis elle soupira et se posa derrière sur le sol face à son oeuvre. Elle en était plutôt fier et espérait que quiconque la verrait comprendrait le message qu'elle voulait faire passer ! Celui de prendre bien soin de son corps mais aussi de son esprit évidemment !
Quand soudain alors que Paige était entrain de goûter ces doigts, un petit bruit de pas attiras son attention, un bruit de pas titubant. En voilà une façon créative de se déplacer songea Paige, alors elle se releva et se mit à sautiller à pied joint en direction de ce petit bruit de pas.
Puis là dans une rue particulièrement bien éclairé par les rayons lunaire, elle le trouva, un être violacé qui marchait droit devant lui, elle qui était derrière ne pouvait voir son visage, mais trouva une forte ressemblance à cet petit champignon parlant qu'elle avait parfois croisé dans une rue où les lumières n'était pas totalement éteinte, elle en avait même goûté hein, elle avait pu constaté qu'il n'avait pas très bon goût alors elle avait recyclé le repas amère en une sculpture couverte de son liquide noir épais préféré. Toujours en sautillant, mais avec une étrange légèreté, elle s'approcha jusque dans le dos du petit champignon violacé, et tout en pinçant les lèvres et écarquillant les yeux, elle frôla de sa main noir poisseuse l'épaule de l'être plus petit qu'elle d'une vingtaine de centimètre. S'attendant à une réaction elle sautilla en arrière toujours avec le même visage curieux et plein de malice.
L'extraterrestre s'arrêta net, vacillant légèrement avant de reprendre son équilibre, car derrière le voile qui altérait sa perception, il l'avait senti... De la chaleur. La chaleur de la vie, d'une vie qui n'avait pas encore connu le déclin de son espèce, une vie encore épargnée par la maladie, une vie... Qui devait être assimilée. Il devait la détruire, puis l'ingérer. C'était la seul "pensée", plutôt la seule image qui traversait alors son esprit fiévreux.
Dans le calme de la nuit, entre les façades à peines éclairées des maisons, résonna un bruit froid. Le chuintement de deux griffes qui se refermaient dans le vide. En effet, sa réaction fut presque immédiate : attaquer. Seulement après, et avec une lenteur et un rythme mécanique, il s'était retourné, fixant celle qui représentait maintenant sa seule obsession de son regard rougeoyant et vide d'émotion.
Le champignon s'avança alors, martelant légèrement le pavage de la rue, alors que la surface de sa peau semblait onduler d'une manière inquiétante, suintant un liquide poisseux et luisant sous l'éclat sans couleur de la lune qui maintenant avait pris place dans le ciel devenu sombre au fil des minutes.
S'écriant Paige en découvrant les yeux rouges, et la bouche grande ouverte au 2 crocs saillant que tirait son camarade violet. Elle remarqua que de sa peau émanait des liquides. Elle souriait et ses lèvres noirs était toute pincé comme ci le sourire était forcé, elle écarta les bras et de ceux-ci se mirent à couler ce liquide noir bourbeux sur le sol.
-Regarde nos 2 liquides sont presque pareil !
Le liquide noir se mit alors à couler en direction de celui du Xamphi pour se mêler au sien, donnant un résultat violet foncé étrange, le liquide nouveau se mit à recouler en direction de Paige qui s'accroupisit pour y tremper ses doigts, et en mettre un dans sa bouche. "miam" s'exclama la folle qui ne prenait toujours pas conscience que le Xamphi continuait de s'approcher ses petites mains en pinces prête à déchiqueter ce qui fut à porter.
Elle se releva et fit apparaître son crayon épée qu'elle pointa sur ce petit être violacé pour l'empêcher de plus approcher sa carcasse purulente d'elle.
-J'aime ton style ! Ca se voit tu n'es pas un amateur !
Le coup partit à une vitesse étonnante de la part d'un être aussi frêle.
L'extraterrestre n'écoutait pas ce que "l'artiste" folle lui disait, la mine extasiée, seul comptait à ses yeux la violence dont il s'apprêtait à faire usage, usant de cette corruption maintenant devenue, sous l'effet des Larmes et des troubles, sa malédiction la plus destructrice et ironiquement la seule de ses armes...
Ainsi il tendit à nouveau son bras, à nouveau les convulsions le prirent, mais le spectacle qui suivit s'avéra bien plus monstrueux encore : Dans un bruit de craquement et de déchirement, le membre se disloqua, se gonfla comme sous l'effet dun suc qui arriverait en trop grosse quantité, et éclata. Pas un seul bruit, ormis ceux de la chair qui perdait peu à peu sa forme, ne se fit entendre, et il fallut une bonne dizaine de secondes pour qu'enfin, un claquement résonne dans la rue obscure... Un claquement. Comme celui d'un fouet. Car désormais, là où se trouvait autrefois un bras, puis une blessure rejetant ses fluides sur la pierre froide, s'agitaient les lambeaux de chair devenus tentacules et recouvert par une fine pellicule de ce qui semblait être une moisissure persistante et déjà coagulée sous l'effet du sang violet dont elle s'imbibait.
Et lun des tentacules s'allongea, brusquement, se tordit et s'enroula finalement autour du crayon dont Paige se servait pour mettre le Xhampi à distance raisonnable, l'arracha et, tel un javelot, l'envoya se planter dans la jambe [Dé : Bien] de sa propriétaire... Le projectile ne s'enfonça pas profondément, mais la mine vint perforer la peau, alors que le crayon se trouva lui aussi constellé de petites taches de moisissure...
Sous les yeux ébaubis de Paige, le Xhampi venait de sacrifier son bras pour faire apparaître de nombreuses tentacules recouverte d'étrange moisissure, les tentacules noirâtre firent claquer l'air de manière menaçante. Paige souriait elle trouvait tout ça très original et amusant, ce demandant si ce bras tentacules était plus pratique pour se curer le nez ou se grattez le derrière.
Mais visiblement l'extraterrestre en avait un tout autres usage car une des tentacules s'allongea pour s'accrocher au crayon géant, tourner autour, puis l'envoyer de force dans la cheville de Paige, la mine traversa le membre noir et coulant comme du beurre.
-Ahah heureusement que je ne suis pas molle et fragile dedans comme les humains ! Sinon j'aurais eu très mal.
Retirant le crayon par l'autre bout, et posa son pied sur la tentacules plus longues l'écrasant sans pitié. Puis agita son crayon elle s'écria :
-Tu sais ce qu'il te manque ? Une moustache !
Agitant son crayon épée, Paige traça tout en déchirant la peau du visage du Xhampi une moustache dans la peau de celui-ci, et de ce dessin sanglant coulait un liquide noirâtre.
On lui déchirait la peau, on la tailladait pour percer son enveloppe fragile, pour faire couler ses fluides, sa vie... Du sang, le sien, lui coulait dans la bouche pour la remplir d'une saveur qu'il ne distinguait même pas... On l'avait blessé, mais la douleur ne fut pas plus grande, elle ne pouvait pas être plus grande. Seule la mort comptait, et il était bien décidé à la répandre.
Une nouvelle fois, les tentacules fouettèrent l'air, encore une fois, un craquement se fit entendre, tandis que sa silhouette subissait de nouveau les tortures de sa propre volonté destructrice. Son chapeau de champignon palpitait maintenant à un rythme effrayant, sa surface se déformant au gré d'une force, instable, qui se mouvait sous sa peau craquelée. Puis il s'ouvrit. Ou plutôt il éclata dans un bruit de déchirement, et, de la plaie béante et noire, comme si l'intérieur même de son être n'était que fluides visqueux, s'échappa un nuage violet, à l'odeur âcre. Une fine poussière le composait, et celle-ci enveloppa alors dans son entièreté le corps bigarré de Paige... avant de passer au stade supérieur. Ces grains... Se trouvaient être des spores. Et ces spores... Devenaient champignons. Des dizaines et des dizaines de champignons d'un pourpre sombre, tachetés d'un blanc sale, verdâtre, de toutes tailles, poussaient maintenant sur les bras et le visage de la femme, se nourrissant de son corps pour tendre vers le ciel...
Paige toujours aussi curieuse ne fut que très amusé par l'étrange phénomène du Xhampi faisant éclater son champignon libérant a nouveau de ce liquide collant et odorant, mais aussi d'étrange spore, spore que Paige s'amusa a voir voler autour d'elle et se poser sur tout son corps. Quand soudain des champignons d'une couleur pourpre sombre sortirent de la peau noir et coulante de l'artiste, ceux-ci avait comme qui dirait pris racine en elle.
-Alors ca ! Voilà quelque chose de créatif ! Je vais devoir prendre un bain.
Paige eu alors un spasme surprenant et se mit à déglutir sur a ses pieds une grande marre d'un liquide noir au reflet arc-en-ciel. Et toute sourire, avant même que le Xhampi puisse réagir elle se pinca le nez d'une main et sauta dedans à pied joint, y disparaissant comme-ci il s'agissait là d'une trou alors que ce n'était que marre. Celle-ci se mit alors à buller comme-ci elle rentrait en ébullition, sortis alors à sa surface plein de petit champignon blanchis qui était précédemment pourtant d'un pourpre remarquable. Paige venait donc de purger son corps de ces parasytes fongique. (dé 1) Mais lorsque le Xhampi s'approchait de la marre noire comme pour y chercher sa cible, une main toute aussi noir sortis de celle-ci passa dans la bouche du champignon violacé et lui attrapa la langue et la tira comme pour l'arracher, faisant dangereusement penchant le petit être vers le sol de la marre...
L'extraterrestre était perdu dans sa propre folie, une folie glaciale, destructrice... Il ne voyait presque plus, les lieux lui devenaient de plus en plus étrangers. Il ne savait tout simplement plus où il était, où était l'être qu'il voulait tant détruire... Tout avait disparu, tout n'était que que brume... Une brume opaque dans laquelle il errait désormais, toussant sa haine à défaut de pouvoir la hurler, répandant au sol son sang, sa salive, ses spores qui coulaient à la commissure de ses lèvres absentes, simples pans sans épaisseur d'une peau flasque et gercée. Il tenta de refermer sa bouche, sans succès, cela ne causa en lui qu'un nouveau crachat douloureux d'une bile noire et épaisse. Il se mourait.
Mais il allait lutter. Il allait lutter... Il allait tuer.
Son bras déchiqueté, transformé en un conglomérat de tentacules et de tissus organiques déchirés, fut prit d'un soubresaut, et les appendices qui le remplaçaient désormais fouettèrent l'air froid avec excitation. Il fallait qu'il la retrouve. Il fallait qu'il la tue. Qu'il la déchiquette. Qu'il l'ingère.
Soudain, la brume qui obscurcissait sa vue fit place à une main, sortit d'un endroit que ses yeux malades ne pouvaient pas discerner, qui s'enfonça entre ses mâchoires fragiles, manquant de l'étouffer, pour agripper sans pitié les lambeaux de muqueuse que son souffle arrachait à chaque tentative d'inspiration.
Immobilisé, le champignon se débattit, ses pieds dérapant sur les pavés, ses griffes claquants frénétiquement... En vain. Alors, son esprit fracturé sembla arrêter ses voix insidieuses, sa douleur se tut pour de bon, ses instincts de machine à tuer s'écartèrent pour laisser place à un seul et unique ordre, qui venait de tout son être, chacune des particules brisées de son corps, de son cerveau, de son âme se mirent à vibrer quelques secondes de concert, et il en sortit cet ordre : Mords.
Son corps ploya. Ses dents se plantèrent dans la chair qui le tenait. Un craquement se fit entendre, puis un autre : le premier provenait de lui, le second du membre qui cédait peu à peu. Enfin, vint un déchirement, et le bras fut arraché... Et ingurgité.
Pas de goût. Pas de texture. Juste la brûlure de l'encre dans ses conduits... Puis vint la force... Et avec elle la douleur. Une tempête. Voilà ce que le Xhampi vivait désormais en lui. Son corps se déchirait, ses membres craquaient tandis que dans sa tête des sentiments qu'il ne connaissait même pas détruisaient les dernières parcelles de contrôle qu'il avait su garder. Pas encore. Il ne pouvait pas sombrer à nouveau. Il n'avait même pas pu sauver son âme la première fois... Pas encore...
LA TUER, LA TUER ET TUER ENCORE, IL DEVAIT, IL EN AVAIT ENVIE.
Lui ? Envie ? Non... Il ne... Voulait pas. Il ne voulait rien...
IL LE VOULAIT. PLUS QUE TOUT. TUER. DE NOUVELLES SENSATIONS. TUER. DÉTRUIRE.
-Aa... AaaAa...-Des gémissements. Un borborygme emprunt de souffrance... Puis une phrase :rRregaa... gaarde... Nos liquiiiides... Aa... Sont presssque paarrrei...
Une phrase répétée sans avoir été comprise. La dernière qu'un esprit corrompu et fou avait entendu... Répétée encore et encore, déformée...
La chose n'était plus rien de stable. Une stature frêle, gracile, qui vibrait pourtant d'une énergie nouvelle. D'elle coulait des fluides violets, pourpres, noirs, et elle-même semblait se liquéfier à chaque pas, pour reprendre forme à nouveau. Et ses yeux brûlaient. Ou plutôt se consumaient.
#Rp sans raté ça mérite un award. #La magie des dés ^^
Paige s'était fait dévoré le bras par l'inconnu créature, mais ne souffrait toujours pas en effet, de son moignon coulait encore ce fluide noir couleur encre, elle sortis de la flaque comme-ci elle était légèrement exténué, son énergie venait d'être là absorbé et elle ne l'ignorait pas. Elle était même en partie toute concentré sur ce spectacle au combien fantastique et affreux.
Tombé à genoux celle-ci était là face à cet être au corps au combien torturé, celui-ci pulsait, souffrait, se régenerait, hésitait. Oh oui la belle Paige connaissait bien tout cela, tout lui semblait même clair, elle venait de partager avec ce champignon, où plutôt cette masse tanguante entre le mourrant et le vivant, elle applaudissit et encourageant l'être a passé à une nouvelle approche en frappant de sa main restante son genoux, elle était fasciné, une sorte de joie hystérique la prenait, ainsi un sourire crispé entre la douleur et ses yeux fixe au contour rouge sang, donnait à son visage un aspect qui hanterais les rêves de n'importe quel petit toad une vie durant...
-Bravoooo bravooo ! Regarde toi ! Tu es si magnifique ! Tu a trouvé, tu a trouvé ta voix !
Elle crâchas de l'encre sur le sol comme l'aurait fait un être humain blessé. Mais elle ne s'arrêtait cependant pas pour autant d'applaudire la macabre prestation. Ses cheveux multicolores virèrent au gris. Elle mourrait, mais savait que la malédiction de son état d'objet magique la ferait revenir à sa place d'origine. Elle était prête oui, mais avant de partir elle voulait voir, elle voulait voir sa dernière oeuvre d'art, son ultime chef d'oeuvre, sa dernière contribution à l'imagination...
Ainsi elle repris sa forme d'objet, un petit carnet de note blanc avec 2 yeux et une petite bouche, ainsi que 2 long bras noir... Ses yeux fixent lui permirent de recopier sur sa première page ce qu'elle voyait là, le laissant au regard de celui qu'elle dessina... Jusqu'à ce que le carnet se dissipe dans une sombre poussière...
[Fin du Rp pour Paige the Notepad et accessoirement du perso.]
Pas de cri. Juste le silence. Un silence déchirant. L'être qui se tordait au sol... N'en était plus un. Une créature, difforme, un amas de chairs nécrosées... En pleine mutation. De temps en temps, l'on pouvait distinguer un bras ou ce qui semblait être un tentacule, qui à chaque fois se dressait vers le ciel avant de perdre toute se qui faisait de lui ce qu'il était, et de s'écrouler, lambeau après de lambeau... Une paire d'yeux, écarlates, fiévreux, enfoncés au fond d'orbites sombres dans lesquels gouttait la chair liquéfiée, brouillant sa vue déjà malade... Une paire d'yeux... Deux puits ensanglantés menant vers un esprit que l'on écorchait vif.
La douleur... Il la ressentait. Non... Elle hurlait, emprisonnée dans son crâne, fragile coffret crevassé... Ce n'était plus supportable. Ce n'était plus supportable. Il ne pouvait pas. IL NE POUVAIT PAS. Son corps... Il ne savait même plus ce que ce terme désignait. Il ne pouvait plus bouger. Enfermé dans une enveloppe qui se dévorait d'elle même, se liquéfiant pour aussitôt tenter de reprendre sa consistance. Et son esprit...
Les doutes. La peur. La haine. L'infini. L'infini. Il le rongeait. L'infini... Il ne savait ce que c'était : le froid, l'inconnu, la solitude. Et pourtant, il se sentait infini. Et son âme n'y survivait pas.
Bouger... Impossible. SOUFFRIR.
Penser... SOUFFRIR.
Il n'était plus rien... Il allait mourir. Il était l'erreur. SI IL ÉTAIT UNE ERREUR, TOUS LES AUTRES L'ÉTAIENT.
Il souffrait tant... Il agonisait. Il ne comprenait plus ses pensées... Cette voix... Il ne savait pas, il ne savait plus, il était perdu. Il ne comprenait plus. Il n'avait jamais rien compris. Une enveloppe vide, creusée par la douleur. INCOMPLET.
...Incomplet. Oui. Il était incomplet. Une pauvre, pitoyable, monstrueuse vie incomplète, toujours en quête d'une chaleur illusoire. Seulement... Personne n'était complet. Chacun se désagrégeait, seul, que ce soit sous le soleil ou l'humide obscurité, tout le monde finissait rongé par la maladie, car incapable de ne pas s'écrouler... Des enveloppes creuses... Et lui... Il était la plus vide de toutes. Et il allait se combler.
DÉVORER.
Les êtres n'étaient pas parfaits, non, ils étaient décadents. Mais ils allaient le devenir. En lui.
Sur des jambes tremblantes, une créature se releva. Frêle, malade, fragile... Et pourtant. Cette créature... En ébullition.