Dans un monde sûrement inconnu de nombreuses personnes, le danger avait toujours combattu sans répits les habitants de ce monde. Et pourtant, le bonheur avait su s'installer dans le cœur de certaines créatures. Oui, certaines ... et certaines personnes ont laissé une brume noirâtre s'étendre dans leur cœur, parce que tel était leur destin, de souffrir pour faire souffrir à leur tour. Et ces personnes pouvaient pourtant vous gratifier de leurs plus beaux sourires, vous chantant d'une voix mélancolique de telles paroles faites de magnifiques mots, du haut de leur branche sur l'arbre mort duquel ils sont perchés. C'est précisément ce que savait faire une jeune femme d'âge mûr à la beauté que le monde ne pourrait égaler, prenant sa revanche sur la vie avec des mots qui étaient une bonne arme pour elle. Elle se nommait Ami Baskerville, et avait toujours été rejetée à cause de son ascendance. Elle observait, comme si elle pouvait voir votre âme. Elle observait pour mieux juger et ainsi pouvoir blesser la première personne qui lui passerait sous la patte. Oui, un bon nombre de personnes étaientt malheureuses dans cet absurde monde à la cruelle réalité. Un oiseau vint se poser sur sa main, tandis qu'elle observait les horizons, l'air mélancolique.

- Tu sais voler... et moi, hélas, je ne saurais vivre le cœur léger et voler comme toi, car le poids de mes pêchés repose dans mon cœur meurtri.

Son doigt fin caressant la tête de l'oiseau qui chantait son bonheur, celle-ci leva le bras légèrement pour le pousser à prendre son
envol.

- Hé bien ma chère sœur, que de poésie dans tes dires. Dit une voix ténébreuse. Un homme sortit de l'ombre, ce n'était autre que Mashima. Cet homme, derrière son sourire, cachait des blessures. Et pourtant, tous le croyaient bon. Ce qu'il était ... mais il sortait tout simplement les bonnes cartes pour mieux détruire lorsque l'occasion se présentait. C'était un bon manipulateur, et tout comme sa sœur, il prenait la vie pour un jeu. Et ce jeu n'était autre que... les échecs. Lui était le roi, et les autres, les pions. La jeune femme ne prit pas la peine de se retourner, buvant une gorgée de son thé anglais.

- Bien le bonjour, Mashima. N'est-ce pas ta définition que tu me fais là ? Toi qui use de romance pour séduire de charmants rouge-gorge
 que tu chasses si souvent pour te nourrir au gré de ta faim grandissante.
- Oh ... tellement d'insolence de ta part me donne envie de te dévorer, mon si joli rossignol blessé.
- Le prédateur tel qu'il est se fait manger par sois-même. Reste prudent, grand-frère.

Mashima ne répondit rien cette fois, allant enlacer sa sœur avec un sourire aux lèvres. Le regard rouge sang d'Ami se planta de celui de Mashima, qui semblait être fait de glace. Il n'avait pas de sentiments, mais il savait en créer grâce à ses nombreux mensonges, tissés au fil des années. Ami se retira vivement, indifférente face à cette "étreinte affective", qu'elle savait vide de toute affection au fond. Et pourtant, pour tant de personnes il s'était montré sous ses plus beaux jours. Sauf elle... évidemment. Avec un grand sourire jusqu'aux oreilles, après avoir terminé de taquiner sa sœur, Mashima disparut dans l'ombre sans lui dire au-revoir. Quelque peu indignée, celle-ci sentit une silhouette mince l'enlacer peu de temps après le départ de Mashima. Celle-ci était sombre et aux yeux vairons. L'un était d'un orange profond, l'autre d'un jaune vif. Il était sombre, avec de nombreuses cicatrices et avait des cheveux blancs comme la neige, avec quelques mèches grisées, mettant en valeur sa peau pâle et pure. Celui-ci était bien plus mince et svelte que la normale et avait des traits masculins malgré tout. Celui-ci avait une courte barbichette blanche comme la neige. Il se nommait Shenro, surnommé Kiwafu*. Et Ami savait bien qu'il les avaient espionnés avant de venir à elle si soudainement.

- Est ce que Sanoura** voudrait d'une ombre pour pouvoir s'y réfugier et oublier sa souffrance ?
- Kiwafu.
- Votre beauté me rend malade.
- Si je vous dégoûte, vous n'avez rien à faire ici.
- C'est votre cœur qui m'attire, et vous savez bien que je vous resterais fidèle... ~
- Tu sembles pourtant apprécier me voir me noyer dans la souffrance.
- Ma chère ... vos yeux révèlent toute cette tristesse. Croyez-vous que cela ne m'amuserait pas de voir quelqu'un souffrir pour des idioties sans noms ?
- Tu ferais mieux de te taire, vil serpent.
- Cette personne qui vous fait du mal... ce ne serait pas... Shimaru, nhee ? ~
- Comme si je m'étais souciée de ce délinquant.
- Et ce délinquant en sait beaucoup sur votre maman, pourtant... ~
- Qu'insinues-tu, Kiwafu ?
- Cet homme peut être votre père... ~

Ami écarquilla les yeux avant de se retourner. Kiwafu lui souriait avec un air malsain, disant cela sans tourner autour du pot. C'est vrai, ce Shimaru, qui était une vieille connaissance savait des tas de choses sur elle et précisément sur sa mère. Il avait l'âge pour être son père, et en plus, il avait des liens avec la famille des Baskerville d'après ce qu'elle pouvait savoir elle-même au sujet de ce fameux Shimaru. Et il ressemblait étrangement à Mashima physiquement. Au niveau du caractère ... elle ne savait pas. Car il était aussi imprévisible que Shenro, alias Kiwafu.

- Nhee ... Sanoura-chan, nous nous reverrons dans de meilleures circonstances, je l'espère.
- Kiwafu, tu ne pourras plus fuir tes responsabilités un jour. Jamais tu n'auras mon coeur.

Avec un sourire en coin, Kiwafu disparut dans l'ombre en laissant Ami aller se coucher. Ce n'était qu'une journée ordinaire pour une telle personne qui venait de se dérouler, mais qu'est-ce que Kiwafu voulait ? ça ... Ami l'ignorait, et au fond, elle savait qu'il pouvait lui faire perdre tout ses moyens car ... Kiwafu pouvait la détruire. Et il comptait bien obtenir son dû, malgré ces sourires innocents qu'il gratifiait à tout va pour avoir le bon rôle dans l'histoire. Mais ... qu'allait-t-il se passer le lendemain ? personne ne pouvait le savoir ... à part peut-être ... cette personne qui allait rendre bien de personnes malheureuses ? et c'est dans une nuit obscure et dans un vent glacial que filait une ombre fine pour pouvoir de nouveau passer à l'attaque en toute beauté lorsque le soleil sera recouvert de son magnifique voile bleu et paisible. Mais ... dans ce monde, cela n'était que d'apparence.

A suivre ...