Je levais la tête pour observer les nuages sombres qui recouvraient le ciel à ce moment-là. Je me sentais à bout de souffle mais j’avais une curieuse et étrange sensation de légèreté. Mon corps était chaud et brûlant, comme si cela faisait plusieurs heures déjà que j’étais en train de courir pour tenter d’échapper à mon plus grand cauchemar qui se tenait devant moi. Une boule de feu pouvant se décrire comme une gigantesque orbe enflammé, qui était en train de tomber lentement du ciel, menaçant de s’écraser sur les plus hautes structures devant moi, qui pointaient en direction des cieux. Je savais que si j’étais là, ce n’était pas par hasard. Je devais me hâter afin d’empêcher que la catastrophe ne rase tout ce qu’il y avait de vivants ou de plus pur en ce monde. Je savais que si je laissais faire, jamais plus je ne pourrais revoir ce monde que j’aimais tant. Je me sentais horriblement seule, incapable de savoir comment je devais m’y prendre pour arrêter une telle chose. Avais-je des pouvoirs spéciaux pour pouvoir stopper à temps la chute d’une telle monstruosité ? Je sentais mes doigts effleurer depuis un moment la poigne d’une arme, sans savoir ce qu’elle était réellement, cachée par la brume. Alors que je tentais tant bien que mal d’essayer d’en savoir davantage sur cet objet, c’est alors que « qu’ils apparurent », au-dessus de moi. Les Gardiens, comme le racontait la légende. Des guerriers munis d’une paire d’ailes semblable à celles que portaient les anges. Leurs habits dorés et leur chevelure blonde ne pouvait donc signifier qu’une seule chose : c’était bel et bien « eux ». Les Gardiens foncèrent dans les airs, équipés d’une épée accrochée à leur ceinture qu’ils dégainèrent rapidement, en se mêlant parmi les nuages, et en disparaissant rapidement, je n’arrivais pas bien à percevoir contre qui ils se battaient. Leurs adversaires me semblait pourtant bien familier…Et alors que je restais là, à analyser la scène pour enfin comprendre ce qu’il se passait, j’entendis les sons des cloches de Célestia résonner. Un coup, deux coups…Le son continuait en boucle, et de plus en plus fort, à tel point que je m’efforçais de me boucher les oreilles pour ne pas avoir à entendre ce glas répétitif. Je comptais le nombre de coups dans ma tête, jusqu’à ce que cela s’arrête à treize coups très exactement. Il ne me fallut que peu de temps pour comprendre que les treize coups correspondaient à quelque chose que je connaissais très bien. C’était un signal. Celui-ci indiquait l’état d’urgence, et la fuite immédiate des êtres vivants qui se trouvaient ici-bas. Encore une fois, je me sentais perdue, incapable d’agir, et paralysée par les différents cris que je pouvais entendre. Je ne distinguais plus ces anges guerriers dans le ciel, ils semblaient avoir disparu ou peut-être…pire encore ? Pris de panique, je voulais fuir, fuir loin, fuir de tout. C’est alors que je compris que, depuis un moment, cette sensation de légèreté était procurée par les ailes que je possédais. Filant à toute vitesse dans les airs pour échapper à mon destin, un autre me rattrapa…Tant bien que mal.
– Mademoiselle Starlight ? Allons. Mademoiselle Starlight ! Il est temps de vous réveiller ! – Mmmh… ? – Vous êtes encore en train de rêver mademoiselle Starlight ? Très bien, cette fois-ci vous me recopierez le chapitre quarante-deux traitant de la Forêt des Songes. – Qu-Quoi ?! Encore ! – On ne discute pas avec son professeur, et tâchez d’être attentive, cette fois-ci.
Chapitre 1 : L’école, c’est pour les nuls
« Lorsque la paix fut enfin de retour sur Terre, les Anges retournèrent dans les cieux pour célébrer leur victoire. Il s’agissait là de la fin de leur mission, leur ultime mission. Une grande fête fut organisée à Célestia, que l’on nomma la Fête de la Résurrection, visant à célébrer le retour du calme à la Cité et partout ailleurs dans le monde. En l’honneur de ce grand moment, tous les cent ans, à Célestia, se tient une importante cérémonie visant à décider d’un tout nouveau gouvernement pour notre Cité mais aussi d’un nouveau dirigeant. Les préparations se déroulent dans cet ordre : tout d’abord…».
– Hum…Qu’est-ce que c’est nul. Hey, dis, tu ne voudrais pas, après les cours, que l’on… – Luna, chut ! S’il te plait, j’essaye de me concentrer. Tu sais bien que la fête est dans quelques jours. Je voudrais au moins savoir ses origines, alors laisse-moi tranquille deux secondes. – Très bien, je vois…
C’était fou ce que l’école pouvait m’ennuyer…Et c’était encore pire lorsque je ne pouvais discuter avec personne. Je n’aimais pas cette sensation d’être assise là, à attendre que le temps passe jusqu’à ce que la journée de cours soit terminée. Oui en fait, je n’attendais que ça. De sortir de cet endroit, parce que je m’y sentais comme emprisonnée. A Célestia, nous avions classe tous les jours, tout simplement car les adultes considéraient que la sagesse était une priorité que chaque ange devait détenir. Ainsi, un ange de Célestia se « devait d’être digne du Seigneur ». Pour moi, ça n’était rien d’autre que des conneries tout ça. Je ne voyais pas l’intérêt de nous raconter jours après jours les exploits d’Angélus le Grand et la Bible Ancestrale, si c’était pour rester tout bêtement dans son coin à attendre que quelque chose d’exceptionnel arrive. Moi, je rêvais d’aventures et de rencontres en dehors de ces terres, avec une civilisation autrement moins pourrie que la mienne. C’était tout ce que je souhaitais.
– Bien. Pour demain, vous apprendrez le douzième chapitre des Arcanes de Célestia. Je veux que chacun d’entre vous sache sur le bout des doigts chaque prière à prononcer si un jour notre belle cité venait à se faire attaquer. – Et vous pensez réellement que des personnes random vont sortir des cieux pour nous venir en aide ? Moi, lorsque j’ai perdu mes parents, personne ne m’a jamais… – Votre père et votre mère ne respectaient pas les principes du Haut Congrès, et vous le savez mieux que moi, mademoiselle Starlight ! – Monsieur, monsieur, ça veut dire quoi « random » ? – Allez-vous faire voir. – Mademoiselle Starlight ! Vous viendrez demain dans mon bureau pour un rapport !
Claquant la porte derrière moi, je me mis à soupirer et à sentir les larmes monter. Je ne devais pas pleurer, je me l’étais juré. Les cours venaient de se terminer, c’était la meilleure nouvelle de la journée, je pouvais enfin prendre l’air. Observant le sentier qui se trouvait en face de moi, je pris la décision de me diriger vers la clairière où j’avais l’habitude de me rendre lorsque je n’allais pas bien. Alors, c’est ce que je fis, me sentant mieux au fur et à mesure que je laissais derrière moi l’école et ses soucis. Oh d’ailleurs, je ne me suis pas encore présentée. Mon nom est Luna Starlight. Je suis un ange de Célestia et pour la petite anecdote, je suis très mal vue par ici. Mon père et ma mère étaient considérés comme des traitres au sein de la cité, pour des raisons qui m’échappe encore. Quant à moi, le fait que je ne sache pas vraiment tenir ma langue dans ma poche, m’a toujours causé des soucis avec les gens d’ici. Depuis toute petite, je ne m’y suis jamais sentie à l’aise. Lorsque mes parents ont disparu — et j’étais encore très petite — d’illustres inconnus ont souhaité me recueillir. Et vous voulez savoir la meilleure ? Il s’agit d’une des familles les plus fortunées de Célestia, à tel point que mon père est un chercheur renommé à la Tour Céleste, et ma mère, une enseignante dans une académie beaucoup plus prestigieuse à l’ouest de la ville. Si je n’y étais pas, c’était pour une bonne raison. Cela faisait pour la troisième année consécutive que je n’obtenais pas mon diplôme de certification « Maestria ». En d’autres termes, un diplôme tout aussi pourri que mon école, autorisant une poursuite d’étude dans le domaine de la magie. Je n’aimais pas les cours qui nous étaient enseignés à l’école, tout simplement car il y avait beaucoup trop de théorie pour peu de pratique. En somme, j’étais incapable d’apprendre une formule si je pouvais tenter de la réaliser sur le moment. Dans ma situation, j’étais en classe « Eau », autrement dit, affiliée aux artes de soins, d’altérations, et de résurrection pour les plus doués. Néanmoins, aucun dans ma classe n’était encore capable d’une telle prouesse. Nous étions en troisième année, et comme je l’ai dit plus tôt, à la fin de cette année, nous devions passer un test qui reprenait les différents artes appris en cours tout au long de l’année.
Mais comme je vous l’ai dit, j’ai toujours détesté l’école. Par moment — non, je me corrige — souvent, il m’arrivait de faire l’école buissonnière et de trainer à l’intérieur de cette clairière qui était une source de bien être pour moi. Ainsi, j’avais de nombreuses lacunes, et je n’arrivais jamais à avoir mon examen final validé. Cette année était pour moi la dernière chance que j’avais de faire mes preuves. Pour le moment, je ne m’étais montré absente que deux fois, et ça n’était pas pour des cours très importants. La première fois, parce que ma mère — celle qui m’avait élevée après la mort de mes parents, donc — était tombée très malade, et que je me serais sentie responsable si je l’avais laissé seule dans une telle situation, et la deuxième raison, tout simplement parce que nous avions un examen de « Quick Fly » et que je n’aimais pas ça.
Qu’est-ce que le Quick Fly ? Il s’agissait de l’évènement sportif le plus apprécié de Célestia, et d’un curieux mélange de course et d’adresse. Deux équipes s’affrontaient chacun sur un parcours composé d’anneaux dorés qu’il fallait traverser, le tout en volant, sans jeux de mots, de ses propres ailes. L’anneau à franchir était illuminée pour ne pas le confondre avec les autres qui seraient ensuite à atteindre, ce qui permettait de s’y retrouver plus simplement. Il fallait savoir bien gérer son souffle lorsqu’on pratiquait un tel sport, et cela, en raison du fait qu’il était possible que l’on ignore à quelle distance se trouve le prochain anneau à atteindre. De nombreux athlètes se faisaient souvent battre de cette façon-là, ce que je trouvais par ailleurs assez regrettable, en donnant tout ce qu’ils pouvaient pour passer à travers de nombreux anneaux pour finalement se rendre compte qu’ils étaient à bout de souffle, et incapable d’en franchir un autre qui se trouvait à plus de deux cent mètres, et ce avant leur adversaire. Non, vraiment, je vous assure, le sport ça n’était vraiment pas pour moi, et si j’avais une occasion, une seule pour éviter ce genre de cours, je préférais ne pas m’y rendre.
Alors que je marchais depuis déjà un bon moment, j’arrivai enfin devant une clairière située au cœur d’une forêt qui était assez dense, je dois le reconnaitre. L’eau cristalline qui s’y trouvait, ainsi que les nombreuses souches de bois étalées au sol faisaient offices d’un excellent lieu pour pratiquer la méditation, ce que je faisais souvent par ici. M’installant près de l’eau, et l’effleurant quelques secondes avec mes doigts, je m’assis en tailleur tout en profitant de la faible brise qui faisait frétiller les feuilles des peupliers qui entouraient les lieux. Tout à l’heure, je vous ai dit que j’étais affilié à l’élément « Eau », n’est-ce pas ? En fait, il y a une raison à ça. Du temps que je connaissais mes vrais parents durant mon enfance plus éphémère que celle des autres enfants, Maman m’amenait souvent à un lieu reculé de Célestia qui s’appelait « Le Lac Lumina », un lac artificiel d’une taille importante qui finissait en cascade pour se déverser de temps à autre sur les régions du bas-monde, dont je reviendrais dessus un peu plus tard. Le Lac était appelé ainsi en raison de la présence de nombreux poissons qui produisaient une sorte de lumière artificielle lorsqu’ils se sentaient en danger, ou bien surveillés par des prédateurs n’attendant qu’une seule chose : les avaler tout ronds. Une nuit, je m’y suis retrouvé avec ma mère pour y observer cette merveille de la nature. Le lac resplendissait de mille couleurs, comme si on s’était amusé à allumer des flambeaux sous les eaux et que ceux-ci ne souhaitaient jamais s’éteindre. C’était peut-être là, la plus belle chose que j’avais pu voir de toute ma vie. Peu après, ce fameux « accident » qui m’avait valu la perte de mes parents, s’était déroulée. Je n’en parlais qu’à très peu de gens, parce que mon caractère sec et parfois peut être asocial envers les Célestiens que je n’aimais guère, avait tendance à ne pas me laisser m’ouvrir à n’importe qui. Il va s’en dire que cet évènement m’avait profondément chamboulée. Après les cours, j’avais l’habitude rendre visite à l’Arbre Cloche qui était un imposant arbre autour duquel circulait de nombreuses légendes et dont les fruits qu’il portait faisaient un bruit de cloche lorsqu’on les secouait. Je rentrais donc souvent au coucher du soleil des cours, sauf que ce soir-là, la maison était étrangement vide. Aucune trace de ma mère et de mon père qui aurait déjà dû s’y trouver. Rapidement, je vis que des anges en uniforme bleuté m’attendaient pour m’expliquer le terrible drame qui venait de se dérouler. Vu comme des criminels au sein de la Haute Cour, une sorte de tribunal décisionnel pour les affaires difficiles de Célestia, des personnes étaient venues les chercher pour leur supprimer leur liberté. Sous le choc, et avec sans doute une fervente envie de continuer leur petite vie tranquille, mes parents avaient fuis et s’étaient donné la mort en sautant des falaises de Célestia. Comment avaient-ils pu m’abandonner, moi, leur fille, alors que la veille, le jour de mon anniversaire, j’avais été comblée de cadeaux ? Le collier que je portais d’ailleurs le plus souvent, était accompagné d’une pierre de lune d’une blancheur resplendissante et mettant bien en valeur mon prénom. C’était sans doute le cadeau qui comptait le plus pour moi et qui ne cessait de me rappeler mes parents. Victime d’un profond chagrin, j’avais été placé dans un centre avec des enfants qui partageaient des douleurs similaires à ce que j’avais pu vivre. Les personnes à la tête de Célestia n’étaient pas tendres avec elles, c’était le moins que l’on puisse dire.
– Et dire que cela fait dix ans maintenant…
Je repensais beaucoup à cet évènement, peut-être un peu trop sans doute. Ma vie actuelle ne semblait pas me convenir. Observant mon reflet dans l’eau de la clairière en face de moi, je voyais les traits d’une jeune fille de dix-neuf ans aux cheveux bleus, et aux ailes peut être un peu trop grisâtres, synonyme de mon humeur du moment. Mon haut bleu marine qui possédait de fines manches, afin de me permettre de me sentir un maximum à l’aise sous la chaleur de ces derniers jours, reflétait mon apparence fine et peut être fragile dans cette eau. En revanche, je n’aimais pas mon visage, je ne me trouvais pas bien joli. De mémoire, jamais personne ne m’avais d’ailleurs désirée à cause de mon humeur de cochon. Je continuais à fixer, las, l’eau de la clairière qui miroitait de temps en temps à cause du soleil qui se coucherait d’ici quelques heures. Mais j’avais encore le temps devant moi pour réfléchir à mon rêve qui était clairement de foutre le camp d’ici. Mais je n’en avais pas le droit. Personne n’en avait le droit d’ailleurs. Me tenant la tête avec mes mains, je continuais de pester sur cette société qui ne voulait pas vraiment de moi, et inversement, j’étais consciente que je ne faisais pas non plus beaucoup d’efforts pour corriger la situation. Pendant un petit moment, je repensai ensuite à ce rêve que j’avais fait en classe. La sensation que j’avais pu éprouver à ce moment-là était indescriptible. Je l’avais certes fait en classe mais je m’étais vraiment sentie ailleurs, et pourtant, je peux vous dire que les chaises de mon école n’étaient pas vraiment propices au sommeil. En fermant les yeux, je pouvais entendre le son de ces voix torturées que j’avais pu ressentir lors de mon rêve. Et ces Gardiens, d’ailleurs, eux aussi me semblaient si réels…Qui étaient-ils réellement ? Les secondes puis les minutes passèrent, me laissant seule à seule avec cette envie, chaque jour plus grandissant, de vouloir partir « ailleurs ». Peut-être est-ce que si je rejoignais mes parents, moi aussi, je serai libre ?
– Luna !
Une voix qui venait de sortir de nulle part résonna à l’intérieur de la forêt, à en faire fuir les oiseaux qui venaient de se réfugier dans les plus hautes branches des arbres qui bordaient la clairière. Je connaissais cette voix, et j’étais pratiquement sûre qu’il s’agissait d’un ami à moi. En cas de problème, pas de soucis, j’avais de quoi me défendre. Car oui, je savais me battre. Ce n’était pas avec les cours que j’avais appris mais bel et bien en dehors. Tantôt ici, tantôt devant l’Arbre Cloche, que je considérais comme le plus beau monument de Célestia, bien plus surprenant que la Tour Céleste, qui n’était rien d’autres que pour moi, qu’un tas de pierre qui tenait debout de par le mana important qui se trouvait dans la constitution de la roche. Me retournant en direction du sentier dégagé que j’avais emprunté pour me rendre à la clairière, je constatais que c’était Ugo qui me cherchait, peut être mon seul ami d’enfance aux côtés de d’autres élus qui me supportait. J’avais rencontré Ugo à l’intérieur de ce foyer dont je vous ai parlé un peu plus tôt, là où la plupart des cas sociaux de Célestia étaient réunis. Mesurant pas plus d’un mètre soixante-quinze, Ugo était le genre de garçon à être lui aussi rejeté par bon nombre d’individus : timide, maladroit, binoclard, studieux, et toujours avec un bouquin à la main pour sortir une référence culturelle ou une citation réputée pour être « connue » mais qui ne parlait qu’à lui. Ugo était affilié à la classe « Vent » et était le plus doué de toute sa promotion. Je le cachais mais j’avais parfois tendance à être un peu jalouse de lui. Pas vraiment pour le fait que je l’enviais pour les tâches de rousseurs qui envahissaient ses joues de bébé, mais plutôt parce qu’importe ce qu’il entreprenait, il arrivait toujours à ses fins. A côté, moi, j’avais plutôt l’impression d’être une ratée qu’autre chose. Enfin, que voulez-vous, c’était « comme ça ». Et peut-être mieux ainsi. Après tout, ce rôle allait bien à Ugo.
– Je t’ai cherché partout, mais où étais-tu ? me demanda-t-il sur un ton affolé. – J’avais besoin d’être seule. Je suis ici depuis que les cours sont terminés. Que me veux-tu ? Tu veux me rappeler que demain je vais passer un sale quart d’heure avec Monsieur Brio ? Que l’on soit clair, ça m’est complètement égal….
Ugo me fixait d’un air dépité, puis il se mit à rougir tout en tournant la tête et en remontant ses lunettes le long de son nez. Pas de chance, ma colère venait de lui retomber sur les épaules. Mais depuis le temps qu’il me connaissait, il savait que je ne tardais jamais à m’excuser. J’aimais aussi beaucoup la façon qu’il avait de rougir pour un rien. Ce garçon était d’une timidité incroyable, à croire qu’il ne ferait jamais de mal à une mouche. Alors, oui, en effet, Ugo était mon opposé. Mais je l’aimais bien.
– Écoute…Je suis désolé pour ça mais…Je…Non, ça n’est pas pour ça que je te cherchais. – Hum ! Alors quoi donc, une déclaration en mariage peut être ? – Euh…
Encore une fois de plus, mes paroles le firent rougir. Décidément, il m’amusait beaucoup, et sans que je ne m’en aperçoive, un sourire se dessinait peu à peu sur mes lèvres, rendant mon visage bien moins dur et sec. Je me sentais étrangement beaucoup mieux depuis qu’il était arrivé. Serrant nerveusement son grimoire contre lui, Ugo passa sa main dans ses cheveux bleus pour me fixer ensuite droit dans les yeux. Chose qui n’arrivait jamais, sauf en cas de déclaration urgente de sa part. Finalement, c’était peut-être bel et bien une déclaration en mariage.
– On a un problème au Temple. – De quel ordre ? – Du genre….un très gros problème. Viens avec moi, je vais t’expliquer. – Bon eh bien pour la déclaration, ce sera pour un autre jour, hihi. – …
M’amusant à le faire rougir de nouveau, Ugo rehaussa ses lunettes pour finalement me tourner dans le dos afin que je ne vois pas le spectacle. J’étais plutôt déçue. Posant mes mains sur ses épaules, je déclarai que tout irait bien et qu’il n’avait pas à s’inquiéter. Nous nous mirent en direction du chemin sud pour quitter la clairière et nous nous dirigeâmes vers le transit nord qui nous permettait d’atteindre le Temple Sacré de Célestia.
Il y a quelque chose que je ne vous ai pas expliqué, mais en même temps, il y a tant à dire sur Célestia que j’ai tendance à m’embrouiller moi-même. Dans ma famille, les Starlight sont connus pour être les gardiens des portes du Temple depuis des générations. L’implication de mes parents dans une affaire criminelle avait surpris tout le monde au Temple, ce qui me rassurait quelque peu. Même avec ma naïveté d’enfant, je savais à l’époque que tout cela n’avait été qu’un simple malentendu. Mais bien sûr il avait fallu que tout se finisse très mal. Je savais au fond de moi que mes parents n’y étaient pour rien et je comptais bien leur rendre justice un jour, mais revenons-en d’abord à ce que je souhaitais expliquer. En tant que Starlight, j’étais donc devenue à mon tour gardienne du Temple et plus précisément, sa prêtresse. Les prières que j’effectuais au Temple n’avaient strictement rien à voir avec ce que l’on nous enseignait à l’école. En fait, celles nécessaires au maintien et à la sécurité du Temple dataient de plusieurs millénaires, et étaient fondées sur des légendes qui se transmettaient de génération en génération dans ma famille. Des légendes auxquelles je croyais. Vous l’aurez compris, j’étais loin d’être superstitieuse comme j’avais pu le montrer en classe, mais lorsque cela avait un rapport avec le Temple, c’était comme si j’entretenais un lien tout particulier avec mes ancêtres et que cela me touchait plus que jamais. Pour rendre honneur à mes parents, je me devais d’assurer ce rôle qui m’avait été transmis. En plus de cela, le rôle de prêtresse avait une autre utilité. J’étais anormalement plus douée que les autres en matière de travaux pratiques : lorsqu’il fallait soigner un animal, ou réaliser un cercle magique par exemple. Mes neuf années de services au Temple — effectifs une fois où j’avais enfin eu mes dix ans — m’avaient permis d’apprendre beaucoup de choses sur la nature, et la sensibilité que je pouvais entretenir avec le monde extérieur. Mais seulement vis-à-vis d’un monde qui me parlait. Pas celui de cette société égoïste qui jetait de l’argent par les fenêtres à raison de la construction de plusieurs nouveaux étages à la Tour Céleste qui n’en finissait pas de grandir depuis ces dernières années. Là aussi d’ailleurs, pour une raison qui m’échappait. Mon intérêt pour ce monde n’était donc pas que négatif, mais disons plutôt paradoxal. Je rendais avec plaisir et honneur service à mes ancêtres et au Temple que je devais protéger, mais je ne pouvais piffer un seul instant le regard de tous les hypocrites qui me prenaient de haut et pensaient que je n’étais qu’une capricieuse gamine et pleurnicharde en plus de ça. Non, mon histoire était bien plus profonde que ce qu’ils pensaient, et j’étais encore très loin d’en imaginer la suite.
Ugo et moi nous étions finalement arrivés sur cette structure métallique qui se faisait appeler le « Pont Promenade » de Célestia. Je n’aimais pas beaucoup cet endroit, car c’était un lieu tout sauf romantique. Si cette structure se faisait nommait ainsi c’était en raison des nombreux transits de transports qui étaient connectés ici, jusqu’à différentes îles qui menaient aux quatre coins de Célestia. Parlons un peu géographie à présent, chose que je n’ai pas encore faite. La Cité Céleste de Célestia était un nom un peu redondant que l’on donnait à ma ville que je ne trouvais certes, pas vraiment extraordinaire, mais au moins très originale. J’étais persuadée qu’il existait des lieux beaucoup plus beaux qu’ici. Bref, Célestia était à la base un caillou. Un énorme caillou, flottant dans les airs, à très grande altitude, et dont la création remonte à une époque qui m’échappe et dont d’ailleurs, les origines ne nous avait jamais été expliqués à l’école. Vous comprenez à présent pourquoi je pense que c’est pour les nuls ? Le centre-ville s’était développé autour de la surface la plus importante de ce morceau de rocher mais il avait bien fallut trouver un moyen d’exploiter les autres morceaux flottants qui gravitaient autour de la cité. Pour se faire, la solution qui fut adoptée fut la construction de monorails, reliant les petits ilots entre eux, et ce, grâce à un ingénieux système de téléphérique futuriste, qui permettait le voyage en navette câblée, d’une partie d’une île à un autre. Vous vous demandez sans doute pourquoi un tel moyen de transport a été mis en place ? Eh bien sachez que même si la population de Célestia est à cent pour cent composé d’anges, voler reste un vrai souci. Cela nécessite de l’énergie malgré notre faculté de disposer d’ailes et se déplacer avec ces transits étaient bien moins fatiguant que de tenir la distance d’un ilot à un autre, qui, mine de rien, pouvait bien prendre entre dix à vingt minutes de vol. Les rails étaient aussi alimentés par de l’énergie pure de telle façon à ce que le voyage par transit soit accéléré. Ainsi, l’accès au Temple était carrément facilité. Célestia se composait de cinq grandes îles principales. Celle du centre, la plus grosse, était comme je l’avais dit le Centre-Ville, là où se développait les principaux commerces, résidences, ou encore école comme celle où j’allais. Je devais, un jour sur deux, emprunter le transit nord, qui était sans doute l’un des plus petits ilots de la cité pour rejoindre un grand escalier en pierre dont les marches, en grand nombre, n’étaient pas à recommander aux plus vieux, ça je peux vous le dire. Une fois au sommet, la vue y était cependant magnifique, et le Temple Sacré qui s’y trouvait, à l’architecture très ancienne mais vraiment très belle, était un régal pour les yeux. Le transit sud amenait vers un ilot interdit au public et qui, pour être franche avec vous, n’avait jamais vraiment soulevé un intérêt chez moi, tant la cabine qui y amenait était en mauvais état. Rien que ça, ça ne donnait pas très envie de l’emprunter, et je plaignais les travailleurs qui devaient s’y rendre. A l’est, on trouvait la Tour Céleste, où travaillait mon père William en tant que chercheur, ainsi que le Lac Lumina dont je vous ai parlé un peu plus tôt. Enfin, l’ilot l’ouest menait à l’Académie Solaire, là où enseignait ma mère. Un coin très réputé pour être bourré de thunes. Un coin très réputé pour être un lieu que je détestais.
– Tu as vu ? me demanda Ugo, bien décidé à rompre le silence qui régnait depuis tout à l’heure. Venant sa part c’était même plutôt étonnant. – Quoi ? répondais-je, sur un ton plutôt désintéressé, pour changer. – On dirait qu’il y a de l’activité près du Lien nord. Je suppose que ça doit avoir un lien avec ce qu’il se passe en ce moment même au Temple… – Tu pourrais être plus précis ?
Tout à coup, mon intérêt vis-à-vis de ce que disais Ugo changea subitement pour passer de faible à fort important. Dans ce coin de Célestia, il n’y avait en général pas beaucoup de monde, mis à part les quelques religieux qui sortaient de temps en temps du Temple pour s’occuper des jardins extérieurs. En me penchant contre la vitre de la cabine qui était en train de suivre les rails au-dessus de notre tête vers l’ilot nord, je constatai qu’il y avait une sorte d’attroupement anormal autour de cette énorme chaine que l’on appelait « Lien de l’Infini ». Les Liens de l’Infini, pour peu que l’on sache qui les avait érigés, étaient des sortes de chaines d’un matériau rare, semblable à de la pierre mais en beaucoup, beaucoup plus résistant, quasiment indestructible. Ces grandes chaines étaient liées au sort de Célestia et s’étendaient à perte de vue jusqu’à disparaitre jusque sous la mer de nuages qui séparait notre cité du bas-monde, d’où leur appellation. On racontait que ces chaines empêchaient Célestia de rejoindre les cieux, et plusieurs groupes de malfaiteurs tentaient parfois de les rompre en usant de divers stratagème qui étaient rapidement stoppés par le Haut-Congrès. Pour une fois, j’étais d’accord avec la politique de ma cité, parce que j’étais convaincu de la dure réalité de la seconde interprétation. Ainsi, ces chaines pouvaient aussi être des sortes de sceaux qui empêchaient Célestia de tomber sur le bas-monde. Si quelqu’un daignait les détruire toutes, ou une bonne partie pour rompre avec la stabilité de l’île, alors c’était tous les anges qui étaient menacés. Et alors qu’Ugo était tout aussi fasciné que moi par la scène, quelque chose me revint à l’esprit. Mon rêve. La boule de feu qui se trouvait en face de moi…Est-ce que c’était la cité ? Non…Ça ne pouvait pas être possible. Et puis, je n’avais que faire d’un tel rêve. Je lisais beaucoup trop de mangas, voilà tout — oui, en dehors de mes vieux grimoires de classe, j’aimais aussi ce genre d’ouvrage, que croyez-vous de moi, qu’en plus d’être asociale je suis incivile ? — et je ne devais pas prêter plus d’attention que ça à de telles images sorties de mon imagination. Mais c’était trop tard, car Ugo l’avait bel et bien lu sur mon visage concernant le fait que je pensais à quelque chose.
– Est-ce que tout va bien pour toi, Luna ? me demanda de nouveau Ugo sur un ton hésitant – …Ma foi, oui, ça va. Je te remercie. Dis, je voulais savoir. Ce n’est pas tous les jours que l’on vient me chercher de force pour m’amener au Temple. Qui est-ce qui t’en a donné l’ordre ? – A vrai dire…P…Personne. me donna comme réponse Ugo, en rougissant comme à son habitude.
Je le sentais troublé, et pas uniquement par ma faute. Je décidai alors de mettre mes blagues de mauvais goût de côté pour en savoir davantage. Mais c’est lui le premier qui continua sur sa lancée.
– En fait…J’avais besoin de te montrer quelque chose. Mais si je t’amène jusqu’au Temple, c’est aussi parce que je pense que ce qui m’arrive à un lien. – Ce qu’il t’arrive ? – Oui…Ce qu’il m’arrive… – Bah, ça tombe bien, nous venons d’arriver à l’ilot nord. Tu me diras tout ça une fois au Temple. Allons-y !
J’essayais en somme de relativiser tout en sortant de la cabine et en m’étirant, mais je savais que quelque chose ne tournait pas rond chez ce garçon. Au début et comme d’habitude d’ailleurs, j’avais cru que c’était ma présence qui le dérangeait, mais cela semblait bien plus profond. Je m’inquiétais un peu pour lui, je devais le dire…En tant que prêtresse, s’il avait un souci et que le Temple était en plus concerné, je devais faire mon possible pour veiller sur lui. Ce ne serait de toute façon pas la première fois que ça m’arrivait, loin de là. Combien de personnes mal en point j’avais déjà pu aider, à coups de sorts de soins ou d’altérations ? Même si je n’étais pas la meilleure de ma classe, je savais rendre service et me débrouiller pour remplir ma tâche. Telle était ma mission. Le souci, c’était que je n’avais jamais été confrontée à ce genre de phénomène que je n’allais pas tarder à le découvrir.
Et autant vous le dire tout de suite, c’était sans doute la plus grosse embrouille à l’intérieur de laquelle je ne m’étais jamais fourrée.
ANNEXE :
Spoiler:
Luna Starlight (1)
Spoiler:
Luna Starlight (2) by Sara Macedo
Spoiler:
Celestia
Spoiler:
Ugo Bridge
Spoiler:
Tour Céleste
Spoiler:
Arbre Cloche
Spoiler:
Pont Promenade
Spoiler:
Liens de l'Infini (La Cité est située bien plus en haute altitude, au-delà d'une mer de nuages)
Bon je suis pas bien installée pour lire tout ça, alors pour le moment j'ai seulement lu l'introduction, assez classique dirais je pour l'insant, bref à voir pour la suite ^o^.
Dans le style d'écriture en effet, (quoi que, comme on l'a vu hier ensemble, je m'adresse davantage au lecteur), au niveau du background, du tout, je suis fidèle à celui de Celestia !
Je pense que je vais me tenir à un rythme d'un chapitre par semaine. Le deuxième est déjà écrit mais je vais attendre d'avancer sur la suite pour le diffuser. J'espère que vous serez nombreux à suivre les aventures de la p'tite Luna !
Je crois j'ai des yeux merde xwx.... Enfin je viens finir le premier chapitre et je lis super lentement.
Je suis d'accord avec Zen c'est assez inspiré de A.R.K mais ce n'est pas un défaut pour autant... Tout monde à une source d'inspiration, même dans A.R.K on peut retrouver des référence dont Zen s'inspire.
Y a quand même la créativité, peut être moi mais je trouve le premier dérive sur pas mal de chose enfin logique tu créer l'élément de décor. Je sais pas pourquoi la présentation du décor je l'aurai fait avec un narrateur extérieur que le perso principal mais bon dans le font c'est bien écris!
Bon tu m'excusera mais je connais un chien qui s'appelle Luna xD du coup du mal à ne passer a lui quand je lis ta fic...
Des fois je sais pas si c'est moi (c'est possible je suis pas une bonne lectrice) mais je suis embrouillé dans un paragraphe ou tu parles de ses parents mort et de ses parent adoptif... Vu que elle les appelle tout les deux mamans et papas je me suis embrouillée les pinceau, mais bon dans le fond j'ai bien compris...
Je trouve bizarre pour des anges de mourir en tombant du falaise xD.
Sinon dans le font globalement c'est très bien écrit c'est agréable à lire, je trouve un peut dommage les images car bon je trouve c'est ça l'intérêt du lecture c'est de poussé le lecteur a imaginé ce qui se passe dans sa tête a quoi ça ressemble... D'ailleurs j'ai l'impression tu as pas trop décris l'apparence de Luna.. Alors bon je l'imagine moi même dans ma tête :p. Et 1m75 c'est pas si petit hein moi je fais 1m60 alors si tu fessais 1m75 je te dirais pas tu es petit *brique*
Bref tu peux compter sur moi pour lire la suite comme je t'ai dis le fond est agréable a lire!
Alors là non je ne vais pas être d'accord si tu la compare à un chien (déjà que tu compares Yoshi à cet animal pour lui avoir donner ce nom xD)
Quelqu'un a écrit:Des fois je sais pas si c'est moi (c'est possible je suis pas une bonne lectrice) mais je suis embrouillé dans un paragraphe ou tu parles de ses parents mort et de ses parent adoptif... Vu que elle les appelle tout les deux mamans et papas je me suis embrouillée les pinceau, mais bon dans le fond j'ai bien compris...
Alors ça c'est un risque que j'ai pris, mais j'ai bien conscience que ça allait poser quelques soucis. J'ai essayé de varier les pronoms pour que ça soit un maximum clair, mais si tu soulèves ce point c'est que ça ne l'est pas assez. Donc dans les prochains chapitres j'y veillerai ! Mais en effet, ses parents ont disparu, et elle a été recueilli par d'autre, ce sera plus clair ensuite.
Quant aux images, c'est volontaire, je dirai que c'est un choix. Les descriptions ne sont pas mon fort, donc d'un côté ça laisse la liberté à n'importe qui de l'imaginer comme ils le veulent (Luna, comme tu le disais), mais d'un autre, y a certaines choses (Celestia notamment), dont je veux que la représentation soit vraiment claire. Si tu veux, je montre des illustrations à la manière de Gozen qui réalise des dessins de ses personnages, ou une véritable carte. C'est un peu ma manière aussi de rendre plus...réaliste ? ce que je raconte.
Merci de compter dans mes lecteurs en tout cas, comme je manque d'avis c'est cool ^o^. Je suis sur le troisième chapitre que j'ai du mal à écrire à cause des cours, mais je vais essayer de me tenir à un rythme d'un chapitre toute les semaines (ou deux semaines maximum), et en me laissant une marge d'un chapitre "en cas d'accident". Je pense que Vendredi soir j'achève le troisième...
Par conséquent, la suite, c'est pour Samedi, et j'espère que ça va vous plaire et vous intriguer davantage ! Tout ce qui est encore flou autour des anges, de la politique en dehors de Celestia seront expliqués plus tard.
Maieuh je suis pas quelqu'un ;w;, je suis la seule l'unique Ode! Ou Rayman x).
Bref c'est surtout dans un paragraphe tu as parlé ses vrai parents et ses parents adoptifs l'un à la suite de l'autre, sans précisé déjà par avant que Luna était adopté donc ça peut créer la confusion.
Pour les décors j'avoue décrire ce n'est pas évident, après tu as quand même bien rédiger quand tu parles de l'arbre, et tout qui entour celestia, d'ailleurs j'adore l'explication de la naissance de Ceslestia trouve ça original!
Ugo et moi-même nous nous trouvions face aux nombreuses marches qui allaient nous amener en direction du Temple situé tout en haut d’une colline, bordé par une montagne qui se dressait tout autour tel un rempart. Le soleil commençait peu à peu à se coucher, et je savais qu’une fois en haut, j’allais de nouveau pouvoir profiter d’un très beau spectacle. En dehors des tâches qui m’étaient confiés pour m’occuper du Temple, j’aimais souvent prendre une pause à l’extérieur pour observer la magnifique lueur orangée que prenait le ciel lorsque le soleil cédait sa place à la lune. D’ailleurs, en parlant de lune, vous pensez peut être que mes pouvoirs étaient amplifiés la nuit, mais détrompez-vous ! Je n’ai jamais constaté un tel phénomène. Mes parents devaient avoir choisi ce nom qu’est Luna car « ils le trouvaient joli », voilà tout. Ugo et moi avions l’habitude à présent de faire face à l’importante rangée de marches qui se dressaient devant nous, donc ça n’était plus vraiment un problème. Il suffisait de prendre son temps, et de penser à autre chose. Par ailleurs, il était interdit de voler dans l’enceinte du Temple et sur cet ilot. C’était considéré comme très mal vu et un peu d’exercice ne faisait pas de mal, n’est-ce pas ? Alors que nous gravissions les marches, Ugo me posa des questions à propos de l’école. Et voilà, j’en étais sûr, il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser.
– Alors comme ça, demain, tu as un rendez-vous avec Monsieur Brio… ? – En effet. – Ça ne t’effraye pas plus que ça ? – Je m’en fiche. Le nombre de fois où j’ai dû aller dans les bureaux des profs, je pense en détenir un record olympique. Alors tu sais, un peu plus ou un peu moins. – On raconte qu’il est horrible avec les élèves lorsqu’ils lui manquent de respect. Tu es susceptible de faire des tâches ingrates dans l’école durant plusieurs semaines ou mois. J’ai même entendu dire une fois, qu’il en avait forcé un à faire plusieurs fois le tour de Célestia en volant. Le pauvre, il était si fatigué en rentrant, qu’il n’est pas retourné en cours trois jours de suite. – Qu’il essaie seulement, je lui expliquerai le reste. – Tu sais Luna…Parfois, tu devrais faire plus attention… – Je suis comme ça, et je me moque bien de l’autorité de ces soit disant professeurs. Ce que j’ai appris à l’intérieur de ce Temple depuis dix ans, valent tous les cours du monde. Je sais ce qui est bon pour moi, et ce qui ne l’est pas. Et laisse-moi te dire une chose, c’est que le jour où j’aurai la possibilité de ne plus retourner en cours, je saisirai ma chance.
Pour le coup, j’étais assez remontée. Ce professeur, en plus de se croire tout permis, avait en plus insulté mes parents, et il pensait que j’allais me laisser faire ? Le lendemain, je n’irai pas dans son bureau, un point c’est tout ! Et si je dois me faire exclure, soit. Au moins je ne dérangerai plus personne. Un rayon de soleil frappa tout à coup mon visage, et m’éblouit quelque peu. Nous étions enfin au sommet et je ne pouvais m’empêcher de m’approcher du bord de la falaise. Le tout était très relaxant et paisible. Je surplombais la cité entière aux côtés mon ami, en observant des colombes qui se baladaient tout autour de colonnes au loin situées sur un autre ilot, tandis que je commençais à fermer les yeux et à inspirer puis expirer lentement. Gérer son souffle était important pour un ange, et encore plus pour une prêtresse. Aussi bien pour la méditation que pour l’envol ou la magie, il fallait une maitrise de soi, de son souffle et de son énergie assez exceptionnelle pour espérer pouvoir exceller dans chacun de ces domaines. La maitrise de soi était sans doute ce qui me manquait. Avec mon caractère explosif, je pouvais m’emporter rapidement, et décrocher de mon but d’origine. Cela m’avait souvent joué des tours, et je suis sûre que si aujourd’hui je n’étais pas la meilleure de ma classe dites Eau, c’était en raison de ce problème. J’étais incapable de me concentrer plus de cinq à dix minutes et cela pouvait se révéler handicapant selon les situations. Ugo qui avait hâte de me présenter les faits qu’il avait évoqué plus tôt, se mit devant l’entrée du temple et m’invita à entrer à l’intérieur. Je devais m’y résigner. Ce ne serait pas aujourd’hui que je profiterai d’une soirée à observer le soleil se coucher. Non, en revanche, j’allais devoir m’occuper de bien d’autres soucis qui ne faisaient que commencer.
Chapitre II : Vive les Embrouilles
Ouvert au public en toutes heures, sauf très tard la nuit, l’heure était plus proche aux départs des religieux du temple qu’à leur accueil. Il n’y avait pas grand monde à l’intérieur, et ce fut d’ailleurs la première réflexion que je fis à mon ami aux cheveux bleus. L’entrée du Temple était un gigantesque hall qui comportait différentes colonnes ainsi que diverses décorations sur les murs. Tantôt des tableaux représentant l’histoire mythologique de notre Cité, tantôt des fresques ayant pour mérite de vanter les dangers que certains héros avaient pris pour défendre les valeurs de Célestia.
– Eh bien, je ne suis pas prête de me retrouver parmi l’un des leurs !
Ugo eut un petit temps d’hésitation pour comprendre parfaitement de quoi je parlais et enfin il acquiesça lorsqu’il regarda sur les côtés, comme moi. Un long tapis rouge en velours nous accueillait tandis que le reste du sol et des murs étaient faits de marbre. Enfin, nous croisions le regard de statues aussi blanches que du lait lorsque nous arrivions aux détours de certains couloirs. Comme je le disais, à cette heure-ci, les salles de prières étaient généralement vides de monde. Il s’agissait donc d’un moment clé de tranquillité pour quiconque souhaitait se recueillir en paix. Au final, l’école m’arrangeait bien, puisqu’elle me permettait de m’y rendre le soir, et avec cette même tranquillité. Le Temple accueillait beaucoup de monde, et par conséquent, il était impossible de garder un calme absolue comme le stipulait un texte barbant gravé et copié en plusieurs fois à l’entrée du mur. J’avais l’impression que parfois, les gens se foutait de ce règlement, comme on pouvait s’en foutre de faire un silence religieux dans une bibliothèque. Le respect de certains anges vis-à-vis d’autres, parfois, m’étonnait grandement. En parlant de religion, les pratiques et croyances du Temple étaient différentes avec ce qu’on nous enseignait à l’école, ou ce que les gens croyaient. Pour eux, il y avait un seul Dieu, unique et maître de tous, qui vivait reclus au fin fond d’une cabane en bois — pardon — au fin fond d’un grand palais situé bien au-dessus des nuages de là où nous nous trouvions. Ceux qui croyaient en cette théorie savaient qu’ils étaient en quelque sorte les serviteurs de ce Dieu et qu’ils se devaient d’agir comme des intermédiaires entre le monde des mortels et ceux des immortels. Moi, je refusais de croire en une telle débilité et de servir quelqu’un que je ne connaissais pas. S’il voulait que je lui serve un petit déjeuner, ou que je fasse son lit habillée en bonne, il n’avait qu’à : un, descendre ici-bas pour me dire de le faire, et ensuite, deux, me dire pourquoi malgré ma situation stable du moment, le reste de ma vie avait été un échec. Et puis, le concept de ces fous qui croyaient dur comme fer à leur théorie, se confrontaient à des préceptes lourds, qui leur demandaient beaucoup de temps pour la prière, et d’effectuer certains rites handicapant, comme ne pas manger de poulet, le mardi de neuf à dix-huit heures, parce que c’était comme considéré comme irritant vis-à-vis de leur petit Seigneur. Les principes du Temple étaient largement différents et reposaient sur des valeurs qui me parlait bien plus : simplicité, générosité, hospitalité. Le Temple pouvait faire office de refuge pendant un certain temps, dans des salles spéciales, pour les anges en difficulté, qui n’avaient plus assez de monnaie pour faire tourner l’économie de Célestia, ou qui éprouvaient des douleurs et difficultés psychologiques, ce que je comprenais tout à fait. Nous n’avions pas de contraintes particulières, à savoir le fait qu’il ne nous était demandé de prier qu’au moins une fois par jour, ce que je trouvais raisonnable. Et comme je n’allais qu’un jour sur deux au Temple, les croyants de cette école étaient libres de prier chez eux. Notre conception polythéiste du monde reposait en la croyance de plusieurs divinités, plus ou moins bienfaitrice, qui était à même d’expliquer certains phénomènes que la science, déjà bien développée à mon époque, n’expliquait pas. Je trouvais ce prétexte de croyance bien plus légitime que les autres qui se donnaient des sanctions gratuites de par leur unique Dieu. En plus de cela, c’était beaucoup plus rassurant. Cependant, je tiens à le préciser : j’étais peut être prêtresse dans le Temple, mais si j’effectuais cette tâche, c’était avant tout pour apporter de l’aide à ceux qui me comprenait et non pas aux gens de la cité que je ne supportais pas. En somme, je ne croyais pas non plus à fond à ces histoires de dieux, mais suffisamment assez pour que je tienne une place importante dans le Temple, comme mes ancêtres, et même que je sois un petit peu rémunérée. Cela ne faisait pas de mal après tout, surtout dans ma situation. Néanmoins, comme les fidèles de premier ordre étaient majoritaires, nous, au Temple, nous avions interdiction de les « corrompre » ou de leur mettre « des idées en tête ». C’était un ordre du Haut-Congrès. Dans ce cas, comment expliquer que le Temple ne soit pas fermé et que nous n’ayons pas été chassés ? Simple. Bien que j’aie tendance à décrire Célestia comme une cité que je n’aime pas, nous n’étions pas en dictature. Il y avait tout de même une certaine liberté de penser, et le Haut-Congrès tolérait le faible pourcentage d’anges qui croyaient en plusieurs dieux. En échange du fait qu’ils nous laissent tranquille, le Haut-Congrès ne donnait aucune subvention au Temple. C’était à ses fidèles de s’en occuper, et de faire en sorte que la vie en son sein soit prospère. Il y avait des fonds qui étaient maintenus par un groupe de prêtre, mais moi je ne m’occupais pas vraiment de ces choses-là. En tant que prêtresse je me rendais souvent dans une salle reculée du Temple qui s’appelait « l’Autel de la Renaissance ». Et en constatant le chemin que nous empruntions avec Ugo, c’était justement dans cette salle que nous nous dirigions. Avant cela, je fis un détour par l’Inventaire, qui était une salle remplie de bâtons magiques servant de catalyseurs aux différents prêtres du Temple. Le mien était un bâton bleu orné d’une pierre de lune à son sommet, tout comme mon collier d’ailleurs, qui émettait une forte lueur lorsque je m’en servais. A mon arrivée au Temple, on me l’avait offert, et j’avais toujours appris à soigner avec depuis mes neuf ans.
L’autel de la renaissance était une salle confinée située au plus profond du Temple dont très peu de fidèles avaient l’autorisation d’y accéder. Je me souviens la première fois, lorsqu’on m’avait dit à neuf ans que désormais ce serait là que je ferai mes rituels, je n’en croyais pas un mot. Mais c’est ce qui est arrivé finalement. Poussant la lourde double porte qui protégeait la salle du reste du reste du Temple, Ugo et moi nous entrâmes à l’intérieur. A l’intérieur, tout était exactement comme deux jours auparavant. La salle était vaste et comportait plusieurs étagères rempli de grimoires. Un bureau était placé en face avec plusieurs livres empilés les uns sur les autres, dont un autre ouvert à l’intérieur duquel on pouvait voir différents schémas de cercles magiques, et surtout comment les réaliser. Une chandelle se tenait aussi là, histoire d’éclairer le tout. Le sol qui était recouvert d’un parquet plus que brillant reflétait la lumière que produisaient les bougies. Diverses croix se trouvaient aussi plaquées contre les murs, ainsi que d’autres ornements dont je vous passe les détails, servant simplement à « éloigner les mauvais esprits » en cas d’invocation ou truc du genre. A mon niveau, ça ne risquait pas de m’être utile, j’étais tout simplement incapable d’en invoquer. J’avais très peu de connaissances sur le sujet, mais ce que je savais c’était que pour réaliser une telle prouesse, il fallait être vraiment puissant. Bref, rien n’avait changé dans cette salle mis à part la disposition de certains livres que je pouvais reconnaître grâce à la couleur des tranches, plus ou moins dorées et dont le dessus était recouvert d’une fine pellicule de poussière. Quelqu’un avait dû se servir de la salle avant moi, mais ce n’était pas grave. L’important, c’était que j’ai toujours mes repères. Cela agissait sur mes propres pouvoirs et me permettait de mieux réaliser mes sorts. Dans un contexte où je me sentais moins bien, comme celui qui allait arriver, il était bien plus difficile de montrer ce que l’on savait faire. Sachant que je n’avais toujours aucune idée de ce que mon ami me voulait, je poussai la chaise d’étude quelque peu sur le côté, pour m’asseoir sur le bureau, faisant balancer mes jambes et appuyant mes mains sur le bois. Quant à mon catalyseur, je l’avais laissé prêt de moi. Tout en observant Ugo avec un petit sourire, je lui demandais sur une pointe de curiosité :
– Et voilà, nous y sommes enfin. Alors, que me veux-tu ? – … – Parle, je ne vais pas te manger, tu me connais ! – C’est-à-dire que…Hum bon. Ne te moque pas, d’accord ? Ça m’inquiète…Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. – Ce qu’il t’arrive ? Eh bien. Je t’écoute.
Ugo connaissait moins bien le Temple que moi mais j’avais la chance qu’il partage les mêmes opinions concernant les questions religieuses de Célestia. Il avait cependant l’air de plus en plus nerveux et cela finissait par me rendre aussi mal à l’aise. Néanmoins, je m’efforçais de sourire parce que je savais que si je ne le faisais pas, pour lui la situation serait pire. Je m’attendais à ce qu’il m’explique tout et n’importe quoi, sauf ce qu’il s’apprêtait à me dire. Saisissant ses vêtements, je vis Ugo lentement se déshabiller pour se mettre torse nu. Une tentative de séduction ? Hum, non, je n’en avais pas très envie. Mais finalement, lorsqu’il se tourna, je compris que c’était autre chose. Toute la gêne qu’il avait eue depuis que je l’avais vu ce soir-là, je venais de la comprendre en un seul instant.
– Qu…Qu’est-ce que c’est que ça ?! m’écriais-je.
Le dos d’Ugo comportait des sigles que je ne comprenais pas, un espèce de tatouage lui recouvrant l’intégralité du dos sur lequel était dessiné plusieurs cercles concentriques, mêlant des inscriptions dans une langue que je ne connaissais pas. Des branches partaient du centre de ces cercles, pour rejoindre l’extrémité de son dos sous forme de traits rectilignes épais et dont les bouts se terminaient par des flèches. Le tout était en mouvement : les flèches bougeaient tantôt vers une direction, tantôt vers une autre, tandis que les cercles étaient en rotation. Reprenant mon sang froid, je me sentais obligée d’essayer d’apaiser la situation, sentant que le jeune garçon était sur le point d’exploser de rougeur. Si en plus de cela il était pudique, la situation pour lui devait être bien honteuse.
– Eh bien, tu ne m’avais pas dit que tu avais décidé de te faire un tatouage. Il a dû te coûter cher celui-ci. – Ce…Ce n’est pas un tatouage ! C’est un sceau ! fit Ugo tout en tremblant, comme s’il était sur le point de pleurer.
Apposant ma main contre sa peau sur les tâches noires qui recouvraient son corps, je sentais comme une énergie malfaisante s’en dégager. Je ne savais pas où ce garçon avait été fourré son nez, mais ce qui était certain, c’était que cette marque n’était pas normale. De mon faible niveau de prêtresse, je ne pouvais pas faire grand-chose pour lui tout de suite. Mais je pouvais tout de même essayer, histoire de le soulager un peu. En posant mes doigts contre les traits brumeux qui recouvraient sa peau, j’avais sentie comme des petites brûlures contre mes doigts, m’indiquant qu’il était dangereux de lui laisser porter ce sceau plus longtemps. Il devait en savoir plus, et s’il voulait de l’aide, il se devait de me le dire.
– …Depuis combien de temps ? – Un…Un mois… – Un mois ?! Et tu es resté tout ce temps comme ça, sans n’en parler à personne ? – Je pensais que c’était une réaction allergique…C’est…C’est tout. – Ugo, tu t’es mis en danger tout seul sans rien me dire ! Tu aurais dû le faire ! Heureusement que je suis la prêtresse de ce Temple. – Est-ce que tu penses pouvoir faire quelque chose ? – Je vais essayer de faire mon possible…
Attrapant le bâton bleu dont une pierre de lune était incrustée à son sommet, je fermais les yeux, en posant ma main contre le haut du dos de mon jeune ami. Pour un sceau d’une telle puissance, je devais prononcer les formules les plus longues et les plus difficiles à prononcer. Une chance que je les connaissais assez bien, mais depuis peu.
– Dimissis peccatis nostris nos ad vitam aeternam…Sanctuary !
Oui je sais, la formule pouvait sonner un peu ringard, mais je m’en fichais bien assez, tout ce que je souhaitais c’était venir en aide à Ugo qui avait laissé bien trop de temps passer. On nous avait enseigné que le latin, l’une des langues les plus anciennes que nous connaissions était emprunt lui aussi de magie et rendait les sorts plus efficaces. Malgré cela, pour d’autres sorts, il valait mieux parfois s’abstenir ou bien réciter le tout dans une autre langue comme l’elfique. Un cercle magique se dessina sous mes pieds tandis que ma main était toujours placée au milieu du dos de mon ami, au centre du sceau. Mes cheveux flottaient dans le vent, je ne sentais plus la présence d’Ugo ni du Temple autour de moi. J’étais parfaitement concentrée, puisant en moi l’énergie nécessaire pour exécuter Sanctuary, un sort de niveau A qui était en général utilisé contre les sceaux. Lorsque je rouvris les yeux, je constatais que le sceau sur son dos était devenu bleuté, et que les marques n’étaient plus en mouvement. C’était déjà rassurant, et j’étais tout de même fière d’avoir réussi à stopper la progression d’un tel monstre de sceau. Néanmoins, cela ne ferait que retarder l’inévitable. Et entre nous, laissez-moi vous dire que j’avais réellement peur que celui-ci gagne tout son corps. Ugo ne disait rien, il était comme pétrifié. Reprenant mon bâton avec moi, et me dirigeant vers lui, j’efforçais de lui faire un petit sourire d’encouragement. – J’ai fait ce que j’ai pu…Je pense avoir stoppé la progression du sceau mais j’ignore pour combien de temps. Tu vas devoir consulter un spécialiste, j’ai bien peur que cela s’aggrave avec le temps. Au fait, quel est le lien avec le Temple dont tu me parlais tout à l’heure ? – Eh bien…Tu veux vraiment savoir ? – Évidemment ! m’exclamais-je sur un ton de nouveau empreint de curiosité. – D’accord…Et merci pour ce que tu viens de faire…
Je ne sais pas pourquoi mais à l’entendre, j’étais quasiment sûre que son hésitation était liée avec le fait qu’il savait qu’il avait fait une bêtise. Mais du genre, une grosse bêtise. Je le regardais se rhabiller puis se diriger lentement vers la bibliothèque. Que souhaitait-il faire ? Hésitant de nouveau pendant quelques secondes puis attrapant un bouquin avec sa main du fin fond de l’étagère et à un endroit bien déterminé, un petit cliquetis se fit entendre et un mécanisme s’activa alors. Le mur d’en face venait de coulisser révélant un escalier qui menait à l’intérieur des profondeurs du temple. Ça alors. Cette pièce comportait donc un tel secret ? Moi-même je l’ignorais. Je restais très surprise du fait qu’Ugo ait fait une telle découverte, mais je pense qu’il savait à ce moment donné que j’avais besoin d’explications. Alors, je lui laissa la parole.
– C’était un soir, après les cours, il y a un mois, comme je t’ai dit. J’étais venu au Temple pour prier, parce qu’entre mes parents, ça n’allait pas très bien, et comme tu le sais, ils étaient proches de se séparer. Heureusement, la rupture n’a pas eu lieu. Je souhaitais que l’on me vienne en aide dans cette épreuve, et qu’un tel évènement ne vienne pas troubler l’équilibre que j’avais pu trouver dans cette famille. Mais voilà…Le soir où je suis entré dans le Temple pour prier, j’ai entendu des individus parler d’une source d’énergie cachée à l’intérieur du Temple. – Une énergie…cachée ? – Oui, c’est cela. Les anges que j’ai entendu parler portaient une tenue de prêtre, et semblaient en savoir beaucoup sur le Temple. Cela a attiré ma curiosité alors je les ai suivi…Jusque dans cette salle, alors que je sais bien qu’elle est strictement interdite à des personnes telles que moi. Je les ai vus ouvrir ce passage, et descendre dans les profondeurs du Temple. Ensuite…Tout s’est passé très vite. J’ai atteint le sous-sol, et je me suis fait attaqué par un monstre…J’ai pris peur et je suis vite remonté à la surface…Et dès lors, je me suis enfermé chez moi. Lorsque j’ai vu que, jour après jour, la morsure de ce monstre se transformait en un sceau, j’ai commencé à avoir très peur, et j’espérais que cela allait partir tout seul. Mais à présent je me demande ce qui va m’arriver. J’avais besoin de t’en parler Luna, vraiment… – J’ignorais que le Temple cachait un tel secret…Mais gardé par qui, et surtout, pourquoi ? – Je n’en sais rien…Mais je peux t’affirmer une chose. C’est que le Lien nord a commencé à s’effriter peu après ces évènements. Je ne sais pas ce qu’ont fait ces inconnus, mais ils m’ont l’air louche. – Hum…A moi aussi. Bien. Que dis-tu que l’on aille faire un petit tour dans ces sous-sols ? – Quoi ?! Mais ça ne va pas ! Je me suis déjà fait avoir une fois, c’est très dangereux et… – Tu ne risques rien, je suis là, je sais me battre je te rappelle ! fis-je dans le but de consoler un peu ce pauvre Ugo. – …Bon…Si tu penses que l’on ne nous dira rien… – Je suis prêtresse ! Même si j’ignorais l’existence de ce souterrain, j’ai accès à cette salle. Si on se fait prendre, on n’aura qu’à dire que je l’ai trouvé par inadvertance. Après tout, cacher un tel mécanisme derrière une pile de livres, ce n’est pas très fute-fute non plus. Bref, allons voir à quoi il ressemble ton souterrain.
Ugo et moi, équipé de mon bâton, nous nous dirigions donc en direction des escaliers qui se trouvaient cacher derrière l’autel de la renaissance. Cela m’étonnait toujours de savoir qu’un Temple à l’aspect si sommaire pouvait se payer le luxe de posséder en plus de cela des salles secrètes. Je commençais à me douter que le Haut-Congrès ne laissait pas simplement tranquille notre Temple pour des questions de simple religion. J’étais à présent presque sûre qu’il y avait en plus de cela, une sombre histoire d’économie et de pouvoir qui me dépassait. Pourquoi placer une telle source d’énergie à l’intérieur de ce Temple ? C’était la question qui me taraudait depuis tout à l’heure. Si cette source avait un quelconque rapport avec les chaines, alors cela signifiait qu’elle était sans doute très importante. Mais maintenant que l’histoire d’Ugo datait de plus d’un mois, je me demandais sincèrement ce que l’on allait y trouver. Dès mes premiers pas à l’intérieur de ce souterrain qui était un dédale de pierre entouré de murs et de flambeaux, je sentais déjà des présences malfaisantes. Mon affiliation liée à l’eau me permettait de ressentir certaines émotions en deux fois plus fortes. Par conséquent, cela pouvait expliquait le fait que j’étais une boule de nerf, et prête à péter un câble à n’importe quel moment. J’étais capable de rire ou de pleurer, et de passer d’une émotion à une autre en seulement quelques secondes. Ainsi, j’étais quelque peu lunatique. Sans faire de jeu de mots. Cet adjectif m’allait bien en fait ! J’étais clairement plus sensible que Ugo en ce qui concernait la détection des auras, et je ressentais que non loin de nous se tenait un petit groupe de monstres. Un donjon infesté de créatures infâmes. Voilà dans quoi nous nous étions fourrés, même si c’était aussi de ma faute. Depuis combien de temps déjà est-ce-que je ne m’étais pas battu, d’ailleurs ? Sans doute un bon moment, les entrainements au combat se faisaient rares ces temps-ci au Temple, et l’on apprenait, tout comme à l’école, des sorts davantage défensifs. Sanctuary que j’avais utilisé tout à l’heure était d’ailleurs un sort que j’avais pu apprendre au Temple. Cependant, je ne pensais pas que l’on pourrait tomber sur de gros soucis. S’il le fallait, je serai prête à me battre !
– Luna, tu as vu ce gros bloc plus loin, avec les signes différents sur chaque face ? On dirait une énigme. – Cool, j’adore les casse-têtes !
Des embrouilles en veux-tu en voilà. En plus de tomber sur le cliché même d’un donjon d’un J-RPG classique, voilà qu’en plus, on tombait face à des mécanismes qui nous dépassaient. Mais tout cela avait un sens. La source de pouvoir qui semblait jalousement être gardée au fin fond du Temple, n’était pas destinée à être donner à n’importe qui. En tout cas, c’est ce que je pensais. Si elle avait été cachée en ces lieux, c’était sans doute pour une bonne raison. M’approchant du cube qui se trouvait face à un mur recouvert de briques bleutées et dont la végétation commençait peu à peu à pousser par-dessus, j’examinais le cube et en conclut qu’il fallait le pousser d’un cran vers la gauche et de deux vers le haut. Au sol, une dalle comportait le signe rose d’une des faces du cube qui se trouvait être, avant qu’on ne le touche, visible sur le sommet de celui-ci. Je l’avais compris en observant les différentes faces. La solution n’était donc pas très compliquée, et je m’exécutai alors à le déplacer, pour que la face rose du dessus finisse par rejoindre la dalle qui comportait la même insigne. Un bruit de mécanisme ronronnant fit glisser deux pans de murs horizontalement sur les côtés, nous révélant une nouvelle entrée. Ugo était désarmé tandis que moi, je me sentais un peu plus prête à affronter une situation inattendue sachant que j’avais mon catalyseur. A ce propos, je ne vous ai pas expliqué à quoi un catalyseur servait, je me trompe ? Un catalyseur était une arme qui appartenait à un magicien, et qui lui permettait de mieux user de ses pouvoirs. Pour que ses pouvoirs soient amplifiés, le catalyseur devait se trouver dans le même ordre élémentaire que celle du magicien, et si l’on le choisissait bien, l’efficacité de ses sorts pouvait en être décuplée ! Il était possible de se servir de toutes armes : que cela soit des bâtons, des armes blanches, des sceptres, des armes à feu qui étaient cependant prohibés à Célestia, et toute autre sorte d’armement. Je n’avais jamais vu celui d’Ugo, et je n’étais d’ailleurs même pas sûre qu’il en détienne un. Curieuse de lui poser la question avant de mourir ici, si ça devait arriver, je me permis de lui demander :
– Hey Ugo, tu n’as pas encore décidé d’avoir un catalyseur avec toi, n’est-ce pas ? – Pas vraiment non… – Tu devrais vraiment y réfléchir un de ces jours. Tu es un garçon talentueux qui en a plein dans la tête mais tu manques de pratique. Moi, je suis peut-être une quiche à l’école mais au moins je peux protéger ceux que j’aime ! Oh. Attends. J’entends du bruit.
En face de nous se trouvait une allée remplie de flambeaux ainsi que de nombreuses marches. C’était drôle parce qu’autour de nous, il n’y avait pas la moindre existence de murs. Les marches en pierre sur lesquelles nous nous trouvions semblaient se trouver au-dessus du vide, en parfaite lévitation. Ce coin-là du Temple était du genre assez inquiétant. Tout en haut de ces marches se trouvait une grande plateforme carrée qui donnait ensuite sur une double porte immense. Là encore, pas de murs pour empêchait ceux qui s’approcheraient trop du bord, de tomber. Et je constatai alors que le groupe de monstre que j’avais ressentie tout à l’heure se tenait là, en face de nous, au sommet de ces marches. Il y avait une espèce de goule, une chauve-souris ainsi qu’un slime de couleur verte. A l’intérieur des pages de mon almanach que j’avais chez moi, se trouvait un bestiaire qui recensait la plupart des créatures connues de Célestia. Ils appartenaient à la faune et flore de notre cité, par conséquent il ne serait pas correct de parler de ces créatures comme d’anomalie de la nature. Mais je n’en croisais pas tous les jours, ça c’était certain. Et heureusement d’ailleurs, car sinon Célestia aurait été vide de monde. Serrant mon bâton contre moi, je me tenais face à Ugo qui appuyait toujours son espèce de grimoire contre lui. Tout en bafouillant, celui-ci me demanda ce que je comptais faire. Ce à quoi, je lui répondis :
– Nous battre, pardi !
Cette réponse ne semblait pas le convaincre à en croire la grimace qui venait d’apparaitre sur son visage. De toute façon, ces créatures, bien qu’elles soient au nombre de trois, n’étaient pas bien à craindre. Un simple débutant en affrontait souvent. Posant mon bâton contre le sol et fixant les trois créatures, j’attendais qu’elles attaquent en premier. J’avais d’assez bons réflexes, et je savais que dans cette situation qu’une contre-attaque était davantage conseillée qu’une simple attaque. Faisant tourner mon bâton, je remarquais que la goule souhaitait me faire du mal en me donnant un coup de poing. Me glissant sur le côté, je lui donnai un coup dans le ventre, puis un second avec un bâton. L’impact créa des petites étincelles qui se répandirent dans les airs, en raison de la pierre de lune qui alimentait mon catalyseur. Donnant un troisième coup dans le dos de celui-ci, la bête se mit à crier puis disparue en explosant en petites particules mauves. Me retournant en direction du slime qui ouvrit grand sa gueule pour m’avaler tout rond, j’exécutai une petite rotation sur le côté pour le pourfendre en donnant un coup d’estoc avec le catalyseur. Le bâton traversa sa bouche gluante pour finalement le faire exploser de la même façon que la goule. Faisant ensuite quelques pas en arrière, la chauve-souris décolla dans les airs pour me mordre avec ses canines aiguisées. Je me demandais même si j’avais peur, mais ce n’était pas le cas. En fait, j’avais déjà affronté bien pire. La bête poussa un petit cri et tenta de me charger une première fois. Raté. J’avais fait en sorte d’effectuer un pas de côté pour éviter le fait qu’elle m’attrape, et celle-ci n’avait pas l’air très contente. M’observant dans l’obscurité des lieux avec ses yeux rouges perçant, la créature ailée fonça de nouveau vers moi, mais pas assez vite. Je l’interceptai dans son envol et en fini avec elle d’un coup de bâton. Je n’avais même pas eu besoin d’utiliser le moindre sort, c’est pour dire ! Ugo m’observait bouche bée, comme s’il était fasciné par ma façon de me déplacer. Moi je trouvais ça bof. Mais à y réfléchir, cela faisait peut être la première ou deuxième fois qu’il me voyait me battre. Comme je l’avais déjà évoqué, les seuls entrainements que je jugeais comme « valables » étaient ceux qui nous étaient enseignés au Temple. Les grandes sessions d’entrainement se faisaient une fois par mois, et des vagues de créatures étaient invoquées — de faible niveau bien sûr — afin que l’on puisse développer nos capacités contre elles, ainsi que nos sorts. Faisant un petit sourire à Ugo, j’essayais de le rassurer. Je savais qu’un jour, il serait bien plus fort que ça. Le temps de trouver un catalyseur, de s’entrainer un petit peu avec, et ce serait bon pour lui. Rehaussant nerveusement ses lunettes dont les branches étaient fines, Ugo finit par me demander :
– Comment…Comment es-tu devenu si forte ? – Détrompe-toi. Je ne suis pas aussi « forte » que tu le penses. C’est grâce au Temple que je sais me battre mais j’ai de nombreuses lacunes. Et je ne connais que peu de sorts offensifs. – Je veux devenir comme toi…déclara Ugo, qui était en train de regarder le sol, marqué d’une expression honteuse sur son visage. Je m’approchais de lui pour le rassurer, en posant mes mains contre ses épaules. – Tu es loin d’être aussi nul que ça. Trouve toi un catalyseur, entraine toi un peu et tu verras. Je suis certaine que tu deviendras plus forte que moi. – Luna…C’est gentil…Mais est-ce que je peux te demander quelque chose ? – Oui ? – Le jour où je serai enfin digne de pouvoir me battre…M’accorderas-tu un duel ? – Haha, quelle question ! Bien sûr !
Le côté timide et peu rassuré d’Ugo me faisait sourire. Je trouvais ça mignon même s’il devait arrêter de se rabaisser à ce point. Ça me faisait du mal pour lui, et surtout, c’était inutile. Échangeant un regard avec lui, je lui indiquais alors qu’il était temps de savoir ce qui se cachait derrière cette double porte.
– Tu as raison. Allons voir derrière cette p… ! Oh ! Luna ! Attention ! – …Que ?!
La double porte s’ouvrit instantanément avec fracas, laissant passer un courant d’air qui fut si fort qu’il nous souffla quelque peu, et nous fit reculer de plusieurs mètres. Une silhouette se faisait voir de l’autre côté de la salle, une espèce de boule électrique à l’intérieur de laquelle se trouvait deux yeux qui nous fixait et qui s’approchait vers nous en faisant un petit rire. Le monstre en question flottait dans les airs, tout en faisant tomber de la foudre tout autour de nous.
– Hahahaha ! Approchez si vous l’osez ! – Je le reconnais ! C’est la créature qui m’a fait ces marques sur mon dos ! s’écria Ugo. – Sans rire ? Okay, très bien, ça va être ta fête !
Sur le coup, je l’avoue, j’étais un peu trop sûre de moi. Un monstre capable de poser des sceaux sur les corps de ses adversaires, qui plus est, avec des signes inconnus, ça n’était clairement pas de notre niveau, et nous n’étions pas vraiment préparés à le battre. Mais nous n’avions pas le choix. Au fur et à mesure que l’orbe électrique géante s’approchait de nous, je ressentais une forte puissance être présente dans son corps. Il n’était clairement pas comme les trois monstres dont je m’étais débarrassé juste avant. J’avais fait comprendre à Ugo que je le protègerai et c’était ce que j’étais prête à faire. Serrant mon catalyseur contre moi, je me dis que la priorité était réservée à l’utilisation de sorts offensifs de classe B. Le seul problème était que je pouvais m’épuiser facilement. Je devais donc être vigilante. Un cercle magique bleuté apparut sous mes pieds, tandis que le monstre nous fixait de ses deux grands yeux rouges menaçant. Avant même que je ne puisse attaquer, l’orbe électrique invoqua la foudre au-dessus de ma tête, ce qui eut pour effet de m’expulser de plusieurs mètres en arrière, et je peux vous dire que sur le coup, ça faisait plutôt mal.
– Luna !!!
Je tentais de me relever tant bien que mal, mais le monstre fut sans pitié. De nouveau, la foudre s’abattit sur moi, et je fus envoyé à plusieurs mètres de là, lâchant mon catalyseur au passage. Je n’avais jamais eu affaire à un tel pouvoir de toute ma vie, et je sentais mes forces m’abandonner petit à petit, ma vision devenait floue. J’entendais Ugo qui hurlait mon nom en train de pleurer, tandis que je m’efforçais de sourire pour lui faire comprendre que tout allait bien. Mais non, rien n’allait. Nous étions en train de nous prendre une méchante raclée par un monstre qui semblait être le gardien de quelque chose, dans les profondeurs du Temple dont je n’avais jamais connu l’existence jusqu’ici. Une situation vraiment peu recommandable…Je vis alors Ugo ouvrir quelques pages de son bouquin, et prononcer ce qui ressemblait être des formules. Plusieurs boules vertes furent envoyées en direction de l’adversaire qui les avala instantanément, comme s’il était insensible à ce genre de magie. La foudre s’abattit alors sur mon camarade qui hurla et tomba lui aussi au sol, comme moi. Il avait tenté d’attaquer lui aussi, de me protéger. C’était plutôt touchant. Mais au final…Cela n’avait servi à rien. Nous avions échoué lamentablement tous les deux ici. C’était purement lamentable. Un ange ne pouvait mourir comme cela. Et alors que je pensais ma vie ici terminée, j’entendis des bruits de pas grimper les nombreuses marches derrière nous. Les voix me semblaient familières, mais il fut impossible pour moi d’en voir davantage. Mes yeux se fermèrent brutalement et puis plus rien.
C’était avec un goût amer dans la bouche que j’allais plus tard me réveiller. Les ennuis n’étaient pour autant pas tout à fait terminés.
Bouh ! Désolé si j'ai mis du temps à lire, j'ai tellement de trucs à faire que je dois recouper mon temps pour être efficace partout ^w^
Ouvert au public en toutes heures, sauf très tard la nuit
... Dans ce cas là c'est pas ouvert à toute heure, connard =D
parce que c’était comme considéré comme irritant vis-à-vis de leur petit Seigneur.
cette phrase ne va pas du tout :o
Alors y a un truc que j'ai pas capté de zomg : Y a plusieurs civilisations Celestes avec plusieurs religions ? Parce que si c'est pas le cas, va falloir que tu m'expliques comme Luna peut parler de rapports monothéistes et polythéistes puisqu'elle ne devrait pas avoir conscience qu'il puisse exister une religion avec un seul dieu, faisant partie de l'unique civilisation Celeste =(
je lui demandais sur une pointe de curiosité :
"Avec" une pointe, pas "sur" une pointe. On peut dire "sur" un ton curieux par contre. Mais t'as beaucoup de prob' avec les sur, dont, et autres trucs dans le genre.
Attrapant le bâton bleu dont une pierre de lune était incrustée à son sommet,
same shit qu'au dessus. "Attrapant UN bâton bleu OU (où) était, à son sommet, incrustée une pierre de lune." sinon "Attrapant le bâton incrusté d'une pierre de lune (par exemple >) posé sur un socle au fond de la pièce ..."
On nous avait enseigné que le latin, l’une des langues les plus anciennes que nous connaissions
Sans vouloir t'offenser, non =( ça serait vachement plus crédible si tu disais que c'était une ancienne forme d'incantation transmise de génération en génération depuis des temps immémoriaux ou je ne sais quoi ... Mais même si c'est la terre, parle pas de "latin" et surtout dis pas que les romains ont existé avant les Celestiens s'teuplait.
J'aime pas du tout quand tu fais des anachronismes o: je sais que t'y tiens, mais les J-RPG et tout, ça casse franchement le rythme à mon sens.
Et les catalyseurs possédés par les héros pour amplifier leurs pouvoirs de mages ça me rappelle un certain bouquin amateur
Bon, mais, à part ça, c'est très bien ^^ très prenant ! J'ai hâte de voir la suite. Ce qui est sympa c'est que je m'amuse à imaginer des suites potentielles dans ma tête pour voir si on a les mêmes idées x) en tout cas c'est genial ^^
J'adore regarder les images avant de lire les textes, pour voir ce qui m'attend aussi ^^
Bon concernant les images je vais donc continuer, en tout cas merci c'est encourageant ^^. Je vais répondre par contre pour les points où je ne suis pas d'accord :
"petit-Seigneur" = Oxymore. Enfin je vois pas ce qui ne va pas, c'est juste un effet de style pour évoquer la frustration de Luna vis à vis des deux religions pratiquées à Célestia.
J'ai pas trop compris la question excuse moi xD. Tel que je l'ai décris, après c'est peut être pas aussi clair que dans ma tête, mais il y a deux croyances qui sont répandues : d'une part, une vision monothéiste des choses, d'autre part, polythéiste. Bref, dans les deux cas, c'est sous-entendu qu'au dessus même de Célestia, il y a "autre chose". Elle a conscience des deux croyances sachant qu'elle en entend parler, et les côtoie (à l'école notamment). Mais ce qui est sûr, c'est que Luna croit en plusieurs dieux.
Pour le coup du latin, la correction peut être très simple à faire en fait. C'est simplement de rajouter que c'est une vieille langue de la civilisation humaine (ce qui est vrai en soi), et que les anges l'apprennent eux aussi (après tout, dans la religion catholique, le latin est très utilisé, c'est pour cela que j'ai inclu un lien avec Célestia). Par contre, en effet, ça n'est pas la langue la plus vieille de Célestia.
En ce qui concerne les anachronismes, ou plutôt clins d'oeils, on en a déjà parler. J'attends d'autres avis là dessus afin de savoir si ça dérange, parce que oui j'y tiens, et que j'aime bien faire des petits "kikou" aux lecteurs ^^.
Pour les catalyseurs, dutoo, je me suis inspiré de ToX et d'autres mangas comme Blue Exorcist en faisant une petite fusion de tout ça.
En tout cas, si tu t'imagines plusieurs suites, c'est très positif pour moi, ça indique que ça plait donc c'est cool =3 merchi encore. Concernant les autres fautes, je corrigerai tout ça, je sais que ma syntaxe et grammaire est loin d'être parfaite.
C'est moi oui c'est plus petit? Déjà j'ai eu du mal pour le premier ><". Sinon j'ai pas encore lu mais je le fais pour ce week vu mon état s'améliore ;).
Je rencontre d'énorme difficultés pour continuer, avec les cours, mais je pense toujours à la façon dont pourrait se structurer la suite. Je dois vous avouer aussi que si j'avais davantage d'avis et de commentaires, ça me motiverait grandement (parce que les "j'irai lire" c'est bien cool, mais ça fait un mois que j'attend).
Donc, comme pour Play Zone, la suite arrivera, mais j'ignore pour quand.
C'est partie pour mon commentaire tant attendu! *brique*
Bon déjà en général c'est bien car l'intrigue commence a se créer, le premier chapitre aurait dû presque être celui ci comparé au premier qui est une longue présentation de Celestia mais la présentation c'est capitale et inévitable. Toujours aussi bien écrit je trouve ce chapitre était plus simple a lire que le précédant. Par contre le premier paragraphe était assez étouffant je trouve car tu commence a parler du temple et le paragraphe dérive sur de nombreuse chose qui peut être aurait pas du être placé la. Ce que je trouve bête car avec le premier paragraphe on pourrait vite décrocher alors le reste du chapitre est epic on passe de révélation a révélation.
Je trouve quand même bête que on retrouve certains grand clicher comme le livre qui ouvre un passage ou les ennemis, je trouve la dessus ça manquait d'originalité, car Celestia est assez créatif, imaginaire et je trouve ça dommage que on trouve des créature des temps médiévaux, mais ça reste que un simple détail.
Par contre le texte est vraiment très petit j'ai du faire un c/c dans les note de mon iPad pour ça soit une bonne taille je sais pas mais vu la taille mes yeux s'épuise vite quand je lis ^^".
Ça me donne vraiment envi de rejouer ma Sakura-Chan *^*
Désolé de te décevoir par contre mais le chien du nom de Luna vient se faire raser et il ressemble a un chien résident Evil :(.
Merci pour vos avis à tout les deux ^^. Concernant les passages un peu cliché, il est vrai que j'aurai pu trouver quelque chose d'un peu plus original pour la visite des souterrains, la prochaine fois j'y réfléchirai davantage. Par contre, je me suis servi de la visite du temple pour introduire de nouvelles informations autour du background de Célestial, comme un tremplin. Donc pour ça, difficile de faire autrement.
En tout cas, le fil du récit nécessite une reflexion plus approfondie, que je n'ai pas encore les moyens de réaliser pour le moment. Pendant les vacances je pense achever le prochain chapitre et commencer le 4. Le 4 sera bien plus plaisant à lire mais je vais faire mon maximum histoire que le 3 ne soit pas ennuyeux, c'est un chapitre de "transition" comme je dirai, mais il faut que je le soigne au maximum.
Encore merci, ça m'encourage bien plus que vous ne pouvez le croire ^^.