Pendant une trentaine de minutes, je restai en position assise à regarder partout aux alentours. Les bruits que j'entendais étaient ceux d'animaux qui passaient par là. Aucun signe du chasseur. J'allais devoir me rendre à l'évidence, il ne reviendrait pas. Je doutais qu'il nous ait simplement abandonné. Il devait s'être perdu ou quelque chose lui était arrivé. Je soupirai. Je devais me trouver un truc à me mettre sous la dent, je mourrais de faim. Mais pour cela, il fallait guérir ma blessure ne serait-ce qu'un peu. Mon sommeil m'avait fait récupéré un peu de mon énergie, peut-être que ma magie était opérationnelle maintenant. Seulement, la technique que je pouvais utiliser n'était pas assez puissante pour une plaie aussi profonde. J'en avais une autre, mais elle nécessitait beaucoup trop de force.
Quant à mes instruments de musique, ils n'avaient pas cette capacité. Ni le bois, ni le son. Je fis apparaitre mon pinceau. C'était ma dernière initiative. J'ignorais cependant s'il détenait un pouvoir de guérison. Comment savoir ?
« Je me rappelle que papa utilisait l'encre pour fermer ses blessures. »
J'arquai un sourcil. Devais-je le prendre au sérieux ? Si c'était une blague et que je tentais le coup, il allait rire de moi et m'insulter encore. Bon, ça valait la peine, j'imagine. J'appliquais de l'encre noire sur l'entaille et l'observai attentivement. Sous mes yeux surpris, elle se solidifia et prit la forme de la chaire qui devrait se trouver à cette endroit. J'avais désormais une énorme tache noire sur la jambe. Je parvins à me lever. Cela faisait beaucoup moins mal, j'en étais ravie. La vue du sol me pétrifia. J'étais au milieu d'un cercle sombre rempli de motifs étranges. Celui-ci s'était formé d'encre qui était tombé par terre. De la lumière s'éleva jusqu'à ma hauteur et des étincelles se mirent à virevolter autour de moi. Un sentiment de différence me submergea. Mais je ne savais pas ce qui venait de se produire. Je tournai la tête vers Shikkan.
« Je reviens, j'vais chercher de quoi manger. Après on partira à la recherche de Ryu. »
Plus tard, je revins avec des fruits et des plantes comestibles qui étaient le résultat de mes recherches. Je lui en donna la moitié et nous mangeâmes tranquillement. Je me sentais beaucoup mieux. Je fis signe à la malade de se lever et nous partîmes. En chemin, des cadavres d'animaux captèrent notre regard. Nous les suivîmes jusqu'à ce qu'il n'y en aille plus. À cet instant, je créai un chien à l'aide d'un parchemin et lui demandai de chercher une odeur humaine. Il nous mena devant une fosse. Le japonais y était-il ? Je jetai un coup d’œil à l'intérieur pour voir à quel point c'était haut. Sans ma plaie, j'aurais pu sauter et retomber sur mes jambes. Mais là, non. Puis, je n'étais pas certaine que notre coéquipier était là-dedans. La meilleure façon de savoir, c'était de demander.
« Ryu, t'es là ? Tu vas bien ? »