Je rappel que ceci est une nouvelle, donc une histoire courte, faite pour mes cours de français
Après de longs et rudes mois de convalescence dans le grand hôpital qui abritait les victimes de la guerre, à une vingtaine de kilomètres de la frontière qui séparait la France de l'Allemagne, Conrad Ducis, un jeune soldat Allemand victime d' éclats de tirs d'obus, fut remis sur pied et jugé apte à pouvoir retourner chez lui, dans son village, qui d'après certaines rumeurs aurait été épargné par les incessants bombardements et les longues et profondes tranchées séparées par les No man's land, des terres désolées, jonchées de fils barbelés et de cadavres des soldats des deux camps adverses tombés lors des assauts rapides et sanglants.
Lorsque Conrad sortit de l'hôpital Heiligen Hoffnung (Sainte Espoir), les passants qui le croisaient s'écartaient de son chemin. Certains même partaient en courant et la plupart du temps en essayant d'étouffer leurs cris de frayeur, car ils pensaient voir une bête sauvage au lieu d'un homme victime d'une horrible et longue guerre, et, même si Conrad se voyait aussi comme un monstre au lieu d'un humain, un homme déformé, défiguré par les plaies de la Grande Guerre qui recouvraient maintenant tout son corps, cela ne lui faisait rien qu'on le définisse comme une bête, car il gardait en lui l'espoir de revoir ses tendres filles et sa femme qui elles, l'aimeraient toujours, même déformé par les tirs d'obus, par les cicatrices des fils barbelé, et même s'il n'était plus l'homme que sa femme avait épousé il y a de cela quelques années, avant que n'arrive cette violente tempête, qui avait balayée tant de vies en Allemagne et en France, cette sombre tempête qui maintenant soufflerait dans l'esprit ravagé des rescapés de cette horrible et odieuse guerre il serait accueillis dans sa maison, propre, intacte par sa femme et ses filles qui l'auraient attendus, comme chaque soir après une dure journée de travail, pour le souper, souriantes, le teint resplendissant, blanc de pureté.
Quand le jeune rescapé prit le chemin de retour pour retourner à Günttenbold, son village, il se remit à penser, chose qu'il n'avait pas pus faire pendant la guerre. La toute première chose à laquelle il pensa, fut pourquoi était-il dans un si mauvais état, un état de désolation et comment se pouvait-il qu'il soit un fruit pourri parmi tant d'autres de ce grand massacre qu'était cette horrible guerre. Conrad avait du mal à comprendre comment l'Homme avait pu en arriver là, à ce stade de cruauté, à ce stade de violence inhumaine que même le Créateur ne les en aurait pas crut capable. Il se demandait pourquoi tant de sacrifices, tant de pertes humaines, tant de morts pour en arriver là, déshonoré, humilié et abandonné par sa patrie, sa belle Allemagne vaincue par les pays de l'Entente qui maintenant se délectaient de leur victoire et qui préparaient de façon mesquine leur vengeance avec de lourdes sentences.
Il ne pouvait admettre cette lourde défaite et tenta tant bien que mal d'enfouir cette pensée, cette réalité qui ne devrait jamais revoir le jour, et décida d'essayer de se rappeler, de ce qu'il devrait faire une fois rentré chez lui en se remémorant quelques souvenirs, en essayant de se rappeler l'homme qu'il était avant d'avoir reçu l'ordre cinglant de rejoindre l'armée Allemande, pour combattre les ennemis de sa tendre et de sa tant aimée patrie.
Il se rappelait des champs de blés flamboyants, illuminés par le soleil souverain qui s'élevait au-dessus des montagnes aux sommets blancs, et, aux flancs verts de sapins qui séparaient l'Allemagne de la France. Il se rappelait qu'il se levait chaque matin lorsque le soleil commençait à illuminer le village de ses faibles rayons, et qu'il devait vite se préparer ; il s'habillait et allait ensuite se raser car sa femme disait qu'il était bien plus beau ainsi. Et c'est en se rappelant qu'il se rasait tous les matins qu'il revit son corps d'antan, son corps sain de toutes ces plaies causées par la guerre.
Dans le miroir, il vit un jeune homme grand, aux cheveux blonds comme les blés qu'il cultivait, aux yeux bleus comme le ciel lors des nuits d'été, aux bras musclés à forces de moissonner et aux mains rigides et fortes à force de travailler le bois qui était l'un de ses loisirs favori.
Après s'être rasé, le jeune agriculteur sortait et allait ensuite en direction des champs de blés et des étables pour labourer les blés mûrs , puis les ranger afin d'éviter de se les faire voler par les fourbes bandits vivants dans les montagnes alentours, le plus souvent dans des cavernes aménagées.
Après cela, Conrad se rappelait qu'après avoir eu une longue et dure journée au soleil lors des chauds étés et des rudes et froids hivers, il allait rejoindre quelques amis agriculteurs, éleveurs des environs, aux bars qui entouraient le grand et majestueux pommier symbole de Günttenbold, ce magnifique pommier dont il se rappelait si bien, ce grand, majestueux et vieil arbre qui chaque année produisait les meilleurs pommes de la région.
Après cette douce pensée, il se demandait aussi si ses amis qui étaient partis, à la guerre allaient être là, avec lui, s'ils allaient pouvoir de nouveau travailler ensemble, dans les champs de blés, au soleil, et s'ils allaient aussi pouvoir repasser du temps ensemble à boire de ce si bon cidre des si bonnes pommes du pommier de Günttenbold.
Ensuite, Conrad se rappela des repas de famille près du feu de la cheminée en pierres blanches, qui était aussi animé que les conversations autour des soupers, et qui se poursuivaient tard le soir lorsque Conrad invitait quelques amis, ou la famille pour partager de délicieux repas.
Soudain ! Conrad vit des filets de fumées virevolter au grès du vent doux, s'élever dans le ciel bleu surmonté par le soleil radieux, ces volutes de fumées blanches sortaient des cheminées sûrement pour une fête en l'honneur des rescapés de cette terrible guerre, le village avait été épargné !
Il revoyait son beau village, toutes ses maisons si belles, avec des bases en pierre blanche avec du lierre qui y poussait, des murs en bois de chêne qui arboraient quelques fenêtres d'où on pouvait voir les femmes en train de cuisiner, suivi de ces si beaux jardins que sa femme affectionnait tant, toutes ces choses qui avaient manqué à Conrad, toutes ces choses dont il avait été privé pendant plus de quatre longues et terribles années, toutes ces horreurs qu'il avait pu voir là bas, subir, il ne les reverrait plus ici, dans son village, calme, serein où il reprendrait enfin sa vie passée, cette vie qui lui avait été volée, il était si heureux à l'idée de revoir sa famille, ses amis et se pressa donc d'accélérer le pas afin de vite arriver dans son tendre foyer.
Après quelques pas, le sourire de Conrad s'estompa, la lueur d'espoir qui brillait dans ses yeux et qui l'animait depuis sa sortie de l'hôpital disparue lorsqu'il découvrit le village, en sa totalité réduit en cendres, parsemé de cratères à cause des tirs d'obus, les maisons en feu pour certaines et en cendres pour d'autres, il s'était berné d'illusions.
Il avança un peu plus, erra dans le village ruiné, jonché de cadavres qui se faisaient dévorer par les corbeaux, toucha les maisons, pour voir s'il ne rêvait pas, mais non, la réalité était là, les rumeurs n'étaient que des rumeurs, son village n'avait pas été épargné, sa famille ne l'attendait plus, il était seul et chose étrange, déconcertante, stupéfiante, Conrad ne pleura pas, ne s’effondra pas, ne ressentit aucun sentiments à par celui d'être déçu, aucune larme ne sortit de ses yeux, aucune larme ne coula sur ses joues tailladés de plaies, aucune larme ne tomba au sol carbonisé, infesté de cratère et de cadavres car Conrad n'était pas choqué, il avait vécu ça pendant la guerre et c'est le fait de ne pas pleurer qui renforça l'idée qu'il était un fruit pourri de la guerre, qu'il était un monstre, une bête sauvage, cette guerre l'avait déshumanisé, cette guerre l'avait profondément changé. Il ne retrouverait plus sa vie passée car il n'était plus le même homme, le jeune agriculteur bon vivant, il était maintenant un homme vieilli non par l'âge mais par les années de guerre, d'un homme grand et en bonne santé il était devenu un homme petit, courbé, bossu, mutilé et d'un homme heureux il était devenu un homme désespéré, tourmenté par plus de quatre années de guerre, quatre longues années dont il ne se remettrait jamais car il y a des blessures qui ne se soignent pas et celle de Conrad, elles, ne se soigneraient jamais car son pauvre cœur même était brisé.
Les jours passèrent et Conrad restait dans cet endroit lugubre, victime lui aussi de la guerre qui pour lui avait été un endroit de prospérité.
Il errait matins et soirs dans ce lieu de morts que Conrad enviait tant, pourquoi était-il encore en vie ? Pourquoi avait-il été épargné et pas les autres ? Il avait combattu avec tant de hargne, tant d'amour pour protéger sa famille, sa patrie, mais le résultat était là, lui qui aurait dû mourir était vivant et ceux qui auraient dû être protégé, épargné par cette guerre étaient morts.
Il n'y comprenait plus rien et c'est cela qui le fit entrer dans une profonde dépression, car il ne pouvait supporter le fait d'avoir été impuissant, et de ne pas avoir pu retrouver sa vie d'antan, il se rappelait de ses compagnons de bataille qui parlaient de leur famille avec tant d'espoir de les revoir, et eux aussi avaient du avoir la même surprise en retournant dans leurs village non loin de la France, un endroit désolé, leur ressemblant, déformé, couvert de plaies comme leurs visages mutilés.
Alors, plongé dans cette sombre dépression, Conrad partit de cet endroit qui lui rappelait maintenant bien trop de souvenirs, pour la ville où il pourrait peut être retrouver une vie saine et stable.
Malheureusement, Conrad ne survécu pas au premier hiver qui fut rude vers Janvier 1919, son corps fut retrouvé sur un banc, il était recroquevillé sur lui même, gelé par le froid vent d'hiver mais il semblait paisible, malgré l'horrible fin qu'il avait connu car maintenant, il avait rejoint sa famille, sa famille qu'il avait tant chéri, sa famille qu'il avait tant défendu et sa famille maintenant qui l'accueillait à bras ouvert.
Cependant, juste avant de s'endormir dans le froid pour un sommeil éternel, Conrad revit son village, avec les maisons en parfait état, sa famille qui l'appelait en lui faisant de grands signes avec leurs bras, elles l'appelaient ; ses deux filles étaient en train de jouer et sa femme le regardait, passionnément avec tant d'amour, Conrad avait vu juste, malgré son état chaotique, malgré ses blessures, sa famille l'aimait encore et maintenant pour toujours.
Et c'est sur cette pensé, que Conrad sentit quelque chose sur ses joues gelées et rougies quelque chose qu'il n'avait pas senti depuis très longtemps ; des larmes, enfin, Conrad se rendit compte qu'il pleurait, et il put alors mourir en ayant conscience qu'il n'avait pas été déshumanisé par la guerre, mais qu'il en était seulement la victime, une victime parmi tant d'autres.
Après de longs et rudes mois de convalescence dans le grand hôpital qui abritait les victimes de la guerre, à une vingtaine de kilomètres de la frontière qui séparait la France de l'Allemagne, Conrad Ducis, un jeune soldat Allemand victime d' éclats de tirs d'obus, fut remis sur pied et jugé apte à pouvoir retourner chez lui, dans son village, qui d'après certaines rumeurs aurait été épargné par les incessants bombardements et les longues et profondes tranchées séparées par les No man's land, des terres désolées, jonchées de fils barbelés et de cadavres des soldats des deux camps adverses tombés lors des assauts rapides et sanglants.
Lorsque Conrad sortit de l'hôpital Heiligen Hoffnung (Sainte Espoir), les passants qui le croisaient s'écartaient de son chemin. Certains même partaient en courant et la plupart du temps en essayant d'étouffer leurs cris de frayeur, car ils pensaient voir une bête sauvage au lieu d'un homme victime d'une horrible et longue guerre, et, même si Conrad se voyait aussi comme un monstre au lieu d'un humain, un homme déformé, défiguré par les plaies de la Grande Guerre qui recouvraient maintenant tout son corps, cela ne lui faisait rien qu'on le définisse comme une bête, car il gardait en lui l'espoir de revoir ses tendres filles et sa femme qui elles, l'aimeraient toujours, même déformé par les tirs d'obus, par les cicatrices des fils barbelé, et même s'il n'était plus l'homme que sa femme avait épousé il y a de cela quelques années, avant que n'arrive cette violente tempête, qui avait balayée tant de vies en Allemagne et en France, cette sombre tempête qui maintenant soufflerait dans l'esprit ravagé des rescapés de cette horrible et odieuse guerre il serait accueillis dans sa maison, propre, intacte par sa femme et ses filles qui l'auraient attendus, comme chaque soir après une dure journée de travail, pour le souper, souriantes, le teint resplendissant, blanc de pureté.
Quand le jeune rescapé prit le chemin de retour pour retourner à Günttenbold, son village, il se remit à penser, chose qu'il n'avait pas pus faire pendant la guerre. La toute première chose à laquelle il pensa, fut pourquoi était-il dans un si mauvais état, un état de désolation et comment se pouvait-il qu'il soit un fruit pourri parmi tant d'autres de ce grand massacre qu'était cette horrible guerre. Conrad avait du mal à comprendre comment l'Homme avait pu en arriver là, à ce stade de cruauté, à ce stade de violence inhumaine que même le Créateur ne les en aurait pas crut capable. Il se demandait pourquoi tant de sacrifices, tant de pertes humaines, tant de morts pour en arriver là, déshonoré, humilié et abandonné par sa patrie, sa belle Allemagne vaincue par les pays de l'Entente qui maintenant se délectaient de leur victoire et qui préparaient de façon mesquine leur vengeance avec de lourdes sentences.
Il ne pouvait admettre cette lourde défaite et tenta tant bien que mal d'enfouir cette pensée, cette réalité qui ne devrait jamais revoir le jour, et décida d'essayer de se rappeler, de ce qu'il devrait faire une fois rentré chez lui en se remémorant quelques souvenirs, en essayant de se rappeler l'homme qu'il était avant d'avoir reçu l'ordre cinglant de rejoindre l'armée Allemande, pour combattre les ennemis de sa tendre et de sa tant aimée patrie.
Il se rappelait des champs de blés flamboyants, illuminés par le soleil souverain qui s'élevait au-dessus des montagnes aux sommets blancs, et, aux flancs verts de sapins qui séparaient l'Allemagne de la France. Il se rappelait qu'il se levait chaque matin lorsque le soleil commençait à illuminer le village de ses faibles rayons, et qu'il devait vite se préparer ; il s'habillait et allait ensuite se raser car sa femme disait qu'il était bien plus beau ainsi. Et c'est en se rappelant qu'il se rasait tous les matins qu'il revit son corps d'antan, son corps sain de toutes ces plaies causées par la guerre.
Dans le miroir, il vit un jeune homme grand, aux cheveux blonds comme les blés qu'il cultivait, aux yeux bleus comme le ciel lors des nuits d'été, aux bras musclés à forces de moissonner et aux mains rigides et fortes à force de travailler le bois qui était l'un de ses loisirs favori.
Après s'être rasé, le jeune agriculteur sortait et allait ensuite en direction des champs de blés et des étables pour labourer les blés mûrs , puis les ranger afin d'éviter de se les faire voler par les fourbes bandits vivants dans les montagnes alentours, le plus souvent dans des cavernes aménagées.
Après cela, Conrad se rappelait qu'après avoir eu une longue et dure journée au soleil lors des chauds étés et des rudes et froids hivers, il allait rejoindre quelques amis agriculteurs, éleveurs des environs, aux bars qui entouraient le grand et majestueux pommier symbole de Günttenbold, ce magnifique pommier dont il se rappelait si bien, ce grand, majestueux et vieil arbre qui chaque année produisait les meilleurs pommes de la région.
Après cette douce pensée, il se demandait aussi si ses amis qui étaient partis, à la guerre allaient être là, avec lui, s'ils allaient pouvoir de nouveau travailler ensemble, dans les champs de blés, au soleil, et s'ils allaient aussi pouvoir repasser du temps ensemble à boire de ce si bon cidre des si bonnes pommes du pommier de Günttenbold.
Ensuite, Conrad se rappela des repas de famille près du feu de la cheminée en pierres blanches, qui était aussi animé que les conversations autour des soupers, et qui se poursuivaient tard le soir lorsque Conrad invitait quelques amis, ou la famille pour partager de délicieux repas.
Soudain ! Conrad vit des filets de fumées virevolter au grès du vent doux, s'élever dans le ciel bleu surmonté par le soleil radieux, ces volutes de fumées blanches sortaient des cheminées sûrement pour une fête en l'honneur des rescapés de cette terrible guerre, le village avait été épargné !
Il revoyait son beau village, toutes ses maisons si belles, avec des bases en pierre blanche avec du lierre qui y poussait, des murs en bois de chêne qui arboraient quelques fenêtres d'où on pouvait voir les femmes en train de cuisiner, suivi de ces si beaux jardins que sa femme affectionnait tant, toutes ces choses qui avaient manqué à Conrad, toutes ces choses dont il avait été privé pendant plus de quatre longues et terribles années, toutes ces horreurs qu'il avait pu voir là bas, subir, il ne les reverrait plus ici, dans son village, calme, serein où il reprendrait enfin sa vie passée, cette vie qui lui avait été volée, il était si heureux à l'idée de revoir sa famille, ses amis et se pressa donc d'accélérer le pas afin de vite arriver dans son tendre foyer.
Après quelques pas, le sourire de Conrad s'estompa, la lueur d'espoir qui brillait dans ses yeux et qui l'animait depuis sa sortie de l'hôpital disparue lorsqu'il découvrit le village, en sa totalité réduit en cendres, parsemé de cratères à cause des tirs d'obus, les maisons en feu pour certaines et en cendres pour d'autres, il s'était berné d'illusions.
Il avança un peu plus, erra dans le village ruiné, jonché de cadavres qui se faisaient dévorer par les corbeaux, toucha les maisons, pour voir s'il ne rêvait pas, mais non, la réalité était là, les rumeurs n'étaient que des rumeurs, son village n'avait pas été épargné, sa famille ne l'attendait plus, il était seul et chose étrange, déconcertante, stupéfiante, Conrad ne pleura pas, ne s’effondra pas, ne ressentit aucun sentiments à par celui d'être déçu, aucune larme ne sortit de ses yeux, aucune larme ne coula sur ses joues tailladés de plaies, aucune larme ne tomba au sol carbonisé, infesté de cratère et de cadavres car Conrad n'était pas choqué, il avait vécu ça pendant la guerre et c'est le fait de ne pas pleurer qui renforça l'idée qu'il était un fruit pourri de la guerre, qu'il était un monstre, une bête sauvage, cette guerre l'avait déshumanisé, cette guerre l'avait profondément changé. Il ne retrouverait plus sa vie passée car il n'était plus le même homme, le jeune agriculteur bon vivant, il était maintenant un homme vieilli non par l'âge mais par les années de guerre, d'un homme grand et en bonne santé il était devenu un homme petit, courbé, bossu, mutilé et d'un homme heureux il était devenu un homme désespéré, tourmenté par plus de quatre années de guerre, quatre longues années dont il ne se remettrait jamais car il y a des blessures qui ne se soignent pas et celle de Conrad, elles, ne se soigneraient jamais car son pauvre cœur même était brisé.
Les jours passèrent et Conrad restait dans cet endroit lugubre, victime lui aussi de la guerre qui pour lui avait été un endroit de prospérité.
Il errait matins et soirs dans ce lieu de morts que Conrad enviait tant, pourquoi était-il encore en vie ? Pourquoi avait-il été épargné et pas les autres ? Il avait combattu avec tant de hargne, tant d'amour pour protéger sa famille, sa patrie, mais le résultat était là, lui qui aurait dû mourir était vivant et ceux qui auraient dû être protégé, épargné par cette guerre étaient morts.
Il n'y comprenait plus rien et c'est cela qui le fit entrer dans une profonde dépression, car il ne pouvait supporter le fait d'avoir été impuissant, et de ne pas avoir pu retrouver sa vie d'antan, il se rappelait de ses compagnons de bataille qui parlaient de leur famille avec tant d'espoir de les revoir, et eux aussi avaient du avoir la même surprise en retournant dans leurs village non loin de la France, un endroit désolé, leur ressemblant, déformé, couvert de plaies comme leurs visages mutilés.
Alors, plongé dans cette sombre dépression, Conrad partit de cet endroit qui lui rappelait maintenant bien trop de souvenirs, pour la ville où il pourrait peut être retrouver une vie saine et stable.
Malheureusement, Conrad ne survécu pas au premier hiver qui fut rude vers Janvier 1919, son corps fut retrouvé sur un banc, il était recroquevillé sur lui même, gelé par le froid vent d'hiver mais il semblait paisible, malgré l'horrible fin qu'il avait connu car maintenant, il avait rejoint sa famille, sa famille qu'il avait tant chéri, sa famille qu'il avait tant défendu et sa famille maintenant qui l'accueillait à bras ouvert.
Cependant, juste avant de s'endormir dans le froid pour un sommeil éternel, Conrad revit son village, avec les maisons en parfait état, sa famille qui l'appelait en lui faisant de grands signes avec leurs bras, elles l'appelaient ; ses deux filles étaient en train de jouer et sa femme le regardait, passionnément avec tant d'amour, Conrad avait vu juste, malgré son état chaotique, malgré ses blessures, sa famille l'aimait encore et maintenant pour toujours.
Et c'est sur cette pensé, que Conrad sentit quelque chose sur ses joues gelées et rougies quelque chose qu'il n'avait pas senti depuis très longtemps ; des larmes, enfin, Conrad se rendit compte qu'il pleurait, et il put alors mourir en ayant conscience qu'il n'avait pas été déshumanisé par la guerre, mais qu'il en était seulement la victime, une victime parmi tant d'autres.