De retour avec un chapitre tout frais \o/ Et des modifications quant à la fin du chapitre précédent. J'ai en effet rajouté que D.Nosfrat avait déjà allumé Blue Sun dans le dossier ... Puis j'ai retravaillé le passage avec Grey, dont jvais cp cl la vraie version :
VERSION PRECEDENTE :
Alors le camion s'est arrêté brusquement. Vlad nous a demandé de sortir et a murmuré :
– C'est par là, mettez les peaux de bêtes qu'on a pris tout à l'heure.
Mettant nos peaux, nous étions alors devenus invisible. Avançant dans la brume, et nous éloignant du faux camion de Vlad, nous sommes arrivés près d'une grotte creusée dans une des pentes de roche. Sakuro était assis au milieu de la grotte. Il avait visiblement récupéré un peu d'énergie, mais semblait très faible. Le bouclier tenait encore toujours et c'était grâce à lui si l'androïde pouvait se régénérer ne serait-ce qu'un minimum. Alors les félins tournaient autour de la grotte, et Sakuro murmurait des paroles inaudibles de là où nous étions. Invisibles, nous nous sommes approchés, mais le manque de discrétion fit que les premiers lynx nous ont rapidement repérés. Esquissant un mouvement de recul, nous avons été encerclés de manière efficace. Shin et Lucio ont préparés leurs armes mais la faible voix de Sakuro a tranché l'air en deux :
– Laissez les tranquilles … Ce sont nos alliés.
Les Sphinx se sont alors retournés, et sont allé se coucher près de Sakuro, qui nous a fait un signe du bras pour venir dans la petite grotte. Nous asseyant à côté, nous lui avons demandé ce qu'il se passait. Ce à quoi il a répondu :
– Ce n'est pas eux nos ennemis. L'Ennemi vient … De Mirage. La tour Blue Sun … Elle est à l'origine de cette brume dimensionnelle, et ce qui en sort terrorise les rares animaux de cette région … Ecoutez … Les Sphinx m'ont expliqué qu'avant l'apparition de la brume, Mirage était une ville peuplée. Or "ce qui est sorti de Blue Sun" au moment de son premier allumage … Pas l'allumage définitif des yeux mais son allumage premier, a crée cette brume, qui a tué les habitants de la ville. Depuis il est possible de pénétrer dans la région, en restant dans la lisière, mais pour ceux comme nous qui avons pénétré dans les basses plaines, le cœur des Plaines de l'Envol, il se peut que nous ne puissions plus ressortir … A moins que …
– A moins que ? Ai-je demandé.
– A moins que nous tuions les créatures de Blue Sun et que nous atteignions la tour pour dissiper cette maudite brume … Mais je crains ne pouvoir avancer plus loin.
– On ne va pas te laisser là. T'es pas en sécurité ici, a déclaré Vlad. Un Lynx s'est mis à grogner, en avançant.
– … C'pas contre vous, les mecs … Juste que si Sakuro claque, ben vous allez faire quoi à part arracher sa tête et jouer à la baballe ? Rien.
– Arrête de les provoquer. Sakuro, si tu peux, lèves toi. On a un Neo Maurice slash abri de fortune slash camion spacieux slash bar à salades. Tu vas récupérer ton énergie à l'intérieur et nous guider vers Mirage.
– … Vous vous souvenez de l'anomalie dimensionnelle ? Cet endroit en est bourré, a rétorqué Sakuro, en se levant difficilement.
– Un coup de Marvick ? A demandé Lucio.
– Non … C'est Blue Sun je vous dis. Peut-être qu'ils seront là bas mais pour l'heure … Où est votre camion ?
– Ah, je vais l'appeler, une seconde, a déclaré Vlad en fermant les yeux.
Neo Maurice est arrivé en trombe et s'est garé à côté de la pente de roche. Nous nous sommes installés dans le camion, adressant un bref signe aux Lynx, qui se sont comme … Prosternés devant Sakuro. Celui-ci n'en tint pas cas et monta dans le camion. Hamed et moi nous sommes regardés, et avons haussé les épaules. Une chance qu'ils n'aient pas relevé le fait que nous portions la peau de leurs potes. Alors que nous conduisions, Sakuro reprenait plus rapidement son énergie, en absence de la brume dimensionnelle qui ne nous atteignait pas grâce à la magie de Vlad, tout fier de conduire sans rien voir :
– Quand je pense qu'on a failli me retirer le permis pour conduite dangereuse, je ne vois absolument pas comment conduire me paraîtra dangereux à l'avenir !
– Ca ne t'est jamais venu à l'esprit que c'était toi le danger ? A demandé Hamed, perplexe.
– Bah, qu'est ce que ça change ! J'accélère !
Alors que notre vitesse avait augmenté, un impact fit trembler le camion. Ces turbulences, étranges, ne semblaient pas venir du sol, malgré l'absence de route, et Vlad fit un petit bond en arrière lorsqu'un spectre représentant une femme, mais juste abominablement effrayante s'est collé contre le pare brise. Lorsque Vlad l'a aperçu, il a instinctivement allumé les essuie-glaces en poussant un petit cri d'horreur, et le spectre fait de brume s'est fait écraser, laissant des traces comme un vulgaire insecte et poussant un hurlement de douleur. D'autres spectres tournaient autour du camion, et Sakuro, qui les observait, s'exclama :
– On est sur la bonne voie.
– … Magnifique, ai-je rétorqué.
LA VRAIE FIN n_n
– Ouais, il est du genre …Hyperactif, ai-je murmuré, m'appuyant contre la fenêtre.
Alors le camion s'est arrêté brusquement. Vlad nous a demandé de sortir et a murmuré :
– C'est par là, mettez les peaux de bêtes qu'on a pris tout à l'heure.
Mettant nos peaux, nous étions alors devenus invisible. Avançant dans la brume, et nous éloignant du faux camion de Vlad, nous sommes arrivés près d'une grotte creusée dans une des pentes de roche. Sakuro était assis au milieu de la grotte. Il avait visiblement récupéré un peu d'énergie, mais semblait très faible. Le bouclier tenait encore toujours et c'était grâce à lui si l'androïde pouvait se régénérer ne serait-ce qu'un minimum. Alors les félins tournaient autour de la grotte, et Sakuro murmurait des paroles inaudibles de là où nous étions. Invisibles, nous nous sommes approchés, mais le manque de discrétion fit que les premiers lynx nous ont rapidement repérés. Esquissant un mouvement de recul, nous avons été encerclés de manière efficace. Shin et Lucio ont préparé leurs armes mais la faible voix de l'androïde avait tranché l'air en deux :
– Laissez les tranquilles … Ce sont nos alliés.
Les Sphinx se sont alors retournés, et sont allé se coucher près de Sakuro, qui nous a fait un signe du bras pour venir dans la petite grotte. Nous asseyant à côté, nous lui avons demandé comment la situation avait pu tourner à son avantage. Ce à quoi il a répondu :
– Ce n'est pas eux nos ennemis. L’ennemi vient … De Mirage. La tour Blue Sun … Elle est à l'origine de cette brume dimensionnelle, et ce qui en sort terrorise les rares animaux de cette région … Écoutez … Les Sphinx m'ont expliqué qu'avant l'apparition de la brume, Mirage était une ville peuplée et riche. Or "ce qui est sorti de Blue Sun" au moment de son premier allumage … Pas l'allumage définitif des yeux mais son allumage premier, a crée cette brume, qui a tué les habitants de la ville. Depuis il est possible de pénétrer dans la région, en restant dans la lisière, mais pour ceux comme nous qui avons pénétré dans les basses plaines, le cœur des Plaines de l'Envol, il se peut que nous ne puissions plus ressortir … A moins que …
– A moins que ? Ai-je demandé.
– A moins que nous tuions les créatures de Blue Sun et que nous atteignions la tour pour dissiper cette maudite brume … Mais je crains ne pouvoir avancer plus loin.
– On ne va pas te laisser là. T'es pas en sécurité ici, a déclaré Vlad. Un Lynx s'est mis à grogner, en avançant.
– … C'pas contre vous, les mecs … Juste que si Sakuro claque, ben vous allez faire quoi à part arracher sa tête et jouer à la baballe ? Rien.
– Arrête de les provoquer. Sakuro, si tu peux, lèves toi. On a un Neo Maurice slash abri de fortune slash camion spacieux slash bar à salades. Tu vas récupérer ton énergie à l'intérieur et nous guider vers Mirage.
– … Vous vous souvenez de l'anomalie dimensionnelle ? Cet endroit en est bourré, a rétorqué Sakuro, en se levant difficilement.
– Un coup de Marvick ? A demandé Lucio.
– Non … C'est Blue Sun je vous dis. Peut-être qu'ils seront là bas mais pour l'heure … Où est votre camion ?
– Ah, je vais l'appeler, une seconde, a déclaré Vlad en fermant les yeux.
Neo Maurice est arrivé en trombe et s'est garé à côté de la pente de roche.
– J'aimerais vous présenter quelqu'un, avant que nous partions. Il serait bon que vous vous entreteniez avec lui.
Un Lynx s'est alors approché. Il était plus grand, et plus vieux aussi. Une cicatrice en forme de griffe lui parsemait l'oeil. Alors j'ai entendu une voix grave, résonnant à l'intérieur même de ma tête :
– Vous êtes les compagnons du Maître … Bienvenue dans notre humble abri, guerriers ayant vaincu mes éclaireurs. Je me nomme Grey. Je suis le chef des Lynx Ecarlates. Notre clan a toujours espéré rencontrer « Le Maître » un jour … Et la bénédiction liée à sa venue, à savoir votre présence en ces lieux, marque l'heure de notre migration vers des terres plus accueillantes, et le renouveau des plaines de l'Envol. Nous vous guiderons jusqu'à Mirage. »
Heureux d'obtenir du soutien, nous nous sommes installés dans le camion, adressant un bref signe aux Lynx, qui se sont comme … prosternés devant Sakuro. Celui-ci n'en tint pas compte et monta dans le camion. Hamed et moi nous sommes regardés, et avons haussé les épaules. Cette histoire de Maître me dépassait totalement, par contre. Alors que nous conduisions, Sakuro reprenait plus rapidement son énergie, en absence de la brume dimensionnelle qui ne nous atteignait pas grâce à la magie de Vlad, tout fier de conduire sans rien voir :
– Quand je pense qu'on a failli me retirer le permis pour conduite dangereuse, je ne vois absolument pas comment conduire me paraîtra dangereux à l'avenir !
– Ça ne t'est jamais venu à l'esprit que c'était toi le danger ? A demandé Hamed, perplexe.
– Pardon ? Tu veux que j'aille plus vite ? D'accord j'accélère !
Les Lynx, partiellement invisibles, couraient à une allure similaire à la nôtre, autour du camion. Alors que notre vitesse avait augmenté, un impact fit trembler le véhicule. Ces turbulences, étranges, ne semblaient pas venir du sol, malgré l'absence de route bétonnée et conforme aux normes de sécurité, et Vlad fit un petit bond en arrière lorsqu'un spectre représentant une femme, mais juste abominablement effrayante s'est collé contre le pare brise. Lorsque Vlad l'a distinctement aperçu, il a instinctivement allumé les essuie-glaces en poussant un petit cri d'horreur, et le spectre fait de brume s'est fait écraser, laissant des traces comme un vulgaire insecte et poussant un hurlement de douleur.
– Les moustiques sont super gros cette année ! S'est enquit Vlad, en regardant les traces d'ectoplasme sur les essuies-glaces, tandis qu'Hamed avait porté sa main à son visage, exaspéré.
D'autres spectres tournaient autour du camion, et Sakuro, qui les observait, déclara :
– Nous sommes sur la bonne voie.
–… Magnifique, ai-je rétorqué.
---------------------------------------------------------------------------------------
Et voici le prochain chapitre !
CHAPITRE 12 : Je suis la proie du faucheur.
Neo Maurice avait atteint sa vitesse de pointe et les spectres tournaient inlassablement autour de nous, de manière à former un anneau se resserrant progressivement, de la même manière que les Lynx. Alors certains ectoplasmes se firent abattre par un coup de griffe lumineux filant comme le vent. Les Lynx, combattant vaillamment à nos côtés, ouvraient la voie au péril de leur vie. Hamed et Shin voulaient les aider mais Vlad refusait de s'arrêter et d'ouvrir les fenêtres, répétant que tout se passerait bien. Nous n'avions aucun moyen d'en être certains mais la conviction de mon frère semblait avoir convaincu le groupe. Adossé à la fenêtre, j'observais l'intense combat qui avait lieu en dehors de notre bouclier de bronze. Les spectres disparaissaient peu à peu, dans des hurlements à vous glacer le sang, tandis que la brume devenait de plus en plus dense. Lorsque toutes les femmes fantômes disparurent, le calme revint quelques instants. Seulement quelques instants. Un hurlement bien plus fort que les autres retentit, et nous fit dévier de notre trajectoire quelques secondes. Alors un immense spectre se matérialisa devant nous. La femme, horrible à regarder, avait des reptiles spectraux à la place des cheveux, et une robe de mariée en lambeaux. Son regard, plein de haine, toisait Neo Maurice. Alors le spectre ouvrit la bouche et une vingtaine de femmes fantômes, de taille humaine, se matérialisèrent pour foncer sur nous en riant lentement. Leurs voix, amplifiées, faisaient écho dans les plaines. Les Lynx ne reculèrent pas. Vlad cria alors :
– Accrochez vous !
Mon frère empoigna le volant violemment et nous fit valdinguer vers la droite avec une force impressionnante. Esquivant les spectres, qui disparurent au contact du sol, Vlad déclara, paniqué :
-D'accord, là je suis carrément paniqué, et mon imagination est carrément stimulé, et je déteste dire carrément !
-Heureux de l'apprendre ! Maintenant aide-nous ! Ai-je crié.
- J'aimerais !! Mais contenir Neo-Maurice dans ces conditions est déjà assez difficile, alors lui rajouter de l'équipement, dont je ne connais la fabrication de surcroît, c'est du suicide
!
- Bon ça suffit ! Les Lynx ne viendront pas à bout de cette chose et je ne peux pas rester là sans rien faire, Adieu ! Cria Lucio avant de briser une fenêtre et de se jeter du camion, pour voler à nos côtés, ailes démoniaques déployées.
- J'y vais aussi ! A crié Shin, passant lui aussi par la fenêtre et volant au dessus du camion, pour atteindre l'aile droite du véhicule.
Sakuro s'est à son tour levé mais j'ai appuyé sur ses épaules pour le garder assis près de moi. Il était hors de question qu'il fonce là dedans. Shin et Lucio augmentèrent leur vitesse et partirent devant le camion, tandis que Vlad enchaînait les virages brutaux pour esquiver les lasers spectraux. A mesure que nous avancions, le monstre semblait reculer, comme si nous ne pouvions l'atteindre.
- Je pense que nous sommes piégés dans une anomalie dimensionnelle, a déclaré Sakuro en ouvrant son moniteur.
- Oh c'est pas vrai. Dans ce cas … Pourquoi elle peut nous atteindre avec ses tirs ? Ai-je demandé.
- Je n'en sais rien. Il y a une probabilité qu'elle soit elle-même une anomalie dimensionnelle, et donc sur un autre plan d'existence. Essayons quelque chose de risqué, a rétorqué Sakuro, en fermant son moniteur. Vlad, n'esquive pas son prochain tir. Réduis ta vitesse de trente trois pour cent précisément, au moment où je t'indiquerai le top.
- P-Pardon ?! Mais je n'ai pas envie de me faire dégommer moi !
- Shin, Lucio ! Revenez vers nous ! Ai-je crié en sortant la tête dehors.
Les jumeaux s'exécutèrent et se posèrent sur le toit, s'accrochant, un genou au sol et les ailes déployées, aux barres fixées sur Neo Maurice.Vlad passa en vitesse maximum et nous avons patiemment attendus que « Spectra » se décide à nous attaquer. La femme fantôme cracha un jet de spectre en direction de la voiture. Sakuro cria :
- Maintenant !!
Et Vlad, dans un mouvement brusque, appuya sur le frein. A notre plus grande surprise, Neo Maurice commença à s'élever dans les airs. Hamed pencha sa tête hors de la fenêtre et poussa un hurlement de panique lorsqu'il vit que nous roulions sur le laser de Spectra. Neo Maurice, pris dans de désastreuses turbulences, faisait des virages non contrôlés par Vlad à quatre-vingt dix degrés, comme si nous roulions sur un carré, toujours en montant. Alors le laser se finit et Sakuro se projeta sur le pare brise avant et ouvrit la partie de son torse où était conservé le Narura, son cœur atomique. Déployant de magnifiques ailes métalliques, Sakuro a crié :
- ADROM HEART !
Une faille, probablement celle à l'origine de l'anomalie, se déchira violemment, aspirant Neo Maurice. Sakuro, subissant un soupçon de faiblesse, tomba dans notre direction, mais Shin et Lucio, toujours sur le toit, le rattrapèrent sans problème. Neo Maurice entra dans la faille, de couleur rose et azur, et notre densité fut alors augmenté. Écrasé contre mon fauteuil, les articulations me faisant souffrir, je voyais Vlad, perdant le contrôle du volant, et criant :
- Houla houla houla houla !
Une autre faille s'ouvrit et nous atteignîmes Spectra, sur son flan droite, qui était de notre point de vue sa gauche. Shin et Lucio sautèrent du toit et foncèrent dans le spectre, main dans la main. L'un était en feu, l'autre parsemé d'une énergie électrique bleutée intense. Entrant dans le spectre, nous entendîmes alors résonner au cœur des landes :
- THE PHENIX !
Alors un immense oiseau de flammes, entouré d'électricité, fit exploser le fantôme en poussant un rugissement intense. Shin et Lucio, blessés, tombèrent, mais Sakuro, s'étant réveillé au même moment, activa ses réacteurs dorsaux et fonça en diagonale vers le sol pour les attraper. L'anomalie disparût et la brume se fit un peu moins intense. Les jumeaux, à terre, étaient couverts de brûlures mineures et leurs vêtements fumaient. Vlad, calmé, se concentra pour faire atterrir le camion en douceur. Les Lynx nous rejoignirent dans la seconde et se placèrent en cercle, allongés et blessés, autour des jumeaux et de l'androïde, qui était retombé à terre dans une plainte de souffrance.
- Bon … Que fait-on, ai-je demandé, Mirage n'est surement pas loin … Mais sans Sakuro, impossible de nous repérer. Et evidemment le Camp Cube ne marche pas ici.
- Je vous y conduirai, a déclaré Grey, le chef des Lynx Ecarlates, par la pensée. Suivez-moi.
Déposant Sakuro et les jumeaux, inconscients, sur le dos des Lynx, nous avons marché, je pense, deux bonnes heures, avant d'apercevoir dans la brume l'ombre d'un bâtiment. Puis de deux, puis de dix. Nous approchions de Mirage, et sans ennuis. La grande question qui se posait était « d'Où venait Spectra ? » mais aucun d'entre nous n'était en mesure d'y répondre. Malgré leur intellect développé et leur connaissance du territoire, les Lynx écarlates n'avaient pas de réponse non plus. Si Sakuro disait juste, elle n'était rien d'autre qu'une anomalie générée par la brume … Peut-être la matérialisation d'une habitante de Mirage ?
Hamed s’est avancé et a désigné un vieux panneau de bois ou était écrit « Mirage ». En regardant au sol, outre le brouillard se rependant, je voyais une route bétonnée. Si nous l'avions vue dès le début cela aurait été plus simple … Mais contrairement à ce que je croyais, la brume semblait moins dense au sein de la ville. Si l'on considérait le brouillard comme progressif et partant d'un point donné, mettons Blue Sun, alors c'était forcément croissant, mais cela n'expliquait en rien les zones denses intérieures et la lisière claire. Pensant que ces questions ne pouvaient être résolues d'un claquement de doigt, nous nous sommes enfoncés dans la ville. Et quelle ne fut ma stupéfaction lorsque j'ai aperçu que la ville n'avait jamais été détruite ? Pire encore … La ville était animée. Parfaitement animée et surtout on ne peut plus vivante. Les enfants jouaient dans la rue, les voitures filaient en toute insouciance et les magasins étaient ouverts. Bien. C’était juste absolument étrange. Avançant en direction de ce que l’on pensait être le cœur de la petite ville, parsemée de ruelles et de commerces, nous remarquions, toujours avec cette même stupéfaction qui se lisait sur nos visages, que la brume, certes présente, mais très peu visible, ne gênait en rien les habitants.
Arrivant vers un kiosque à journaux fermé, Lucio prit un journal au vol et demanda à Sakuro, qui se remettait peu à peu de sa conséquente perte d’énergie :
– En quelle année somme-nous ?
– Nous sommes en 2053.
– … Alors … Il y a peut-être une erreur d’impression ? A murmuré Lucio, en levant le journal vers le ciel.
– Attends … Fais voir ? Ai-je demandé.
Prenant le journal rapidement, j’ai observé ligne après ligne le texte du journal, avant de poser mon regard sur le coin droit du haut de la première page.
– … 2043 ? 11 Juin 2043 ?
– C’est une erreur d’impression, n’est-ce pas ? A murmuré Hamed à son tour.
– Non, je ne pense pas, a déclaré Sakuro, assit sur Grey, Prenez en compte l’apparition de la brume, que l’on estime à dix ans.
– Tu ne serais tout de même pas en train de me dire que la brume aurait figé le village dans le temps ? Ai-je rétorqué, sceptique.
– Non. Figée dans son propre schéma dimensionnel, a répondu Sakuro, en observant l’ombre de Blue Sun, au loin. Comme je vous l’ai dit plus tôt, la zone brumeuse est soumise à de fortes altérations dimensionnelles. Si Mirage était exposé à une anomalie permanente, je pourrais en venir à cette conclusion suivante …
– La conclusion que Mirage revit inlassablement … a commencé Shin
– La même journée … a continué Vlad
– D … Depuis dix ans … Ai-je terminé, le souffle court, nous devons agir. Empire y est-il pour quelque chose ?
– Non, je pense plutôt à Nosfrat, a répondu Hamed, en s’approchant des bâtiments de la ville. Si c’est vraiment de sa faute, cela nous donne une indication quant à la date de rédaction de son manuscrit. Nous n’avons pas à nous attarder dans la ville. Le plus important est Blue Sun.
– Attendez ! Ai-je crié, ce n’est pas bon ! Ce n’est pas bon du tout !!
– … Pourquoi ? A demandé Lucio, en me regardant étrangement.
– Parce que-
Je n’ai pu terminer ma phrase. Le décor autour de nous sembla … s’éteindre. Nous étions dans le noir complet, et le souffle commençait à nous manquer. La façon dont s’était éteint le décor … Etait semblable à une ampoule se grillant. Je me suis retourné, lourdement. Oui, précisément … J’étais plus lourd que la normale … Cette sensation de pesanteur était anormale. Alors mes yeux se sont écarquillés, et dans la même seconde, le monde autour de nous se ralluma, dévoilant des dizaines de Spectra, nous toisant inlassablement. La brume, présente tout autour de nous, et bien plus dense qu’à l’origine, prit un mouvement similaire à celui d’une tornade. Sakuro, s’évanouissant à cause du surplus d’énergie, s’est étalé lourdement sur le sol. Le monde autour de nous semblait se déformer, se résorber puis se condenser, pour au final exploser dans une myriade de couleur, et recommencer ce schéma inlassablement.
– N-Nous devoir fuir !! Ai-je crié, en partant vers la direction opposée, mais mon corps s’alourdissait de plus en plus.
Les spectres ont abattu leur faux dans notre direction, et de chaque lame, une violente énergie rouge est sortie, nous enveloppant. Prisonniers de cette bulle silencieuse, coupé du monde extérieur, «l’autour de nous » s’est éteint. Seule la lumière du rubis de la clé temporelle subsistait. Poussant un cri destiné à dégager la puissance qui découlait en moi depuis que nous avions été enveloppés, la chaleur de la pierre s’est fait plus intense encore, jusqu’à libérer une grande quantité d’énergie. En une seconde, nous étions revenus dans le brouillard, près de la ville. Shin s’est exclamé :
– … C’était quoi, ça ?
– Nous étions des intrus, ai-je murmuré, en observant la ville, camouflée dans la brume dimensionnelle.
– Comment ça, des intrus ? A rétorqué Hamed, s’asseyant sur un rocher.
– Ecoutez … Cette ville n’est pas en proie à une anomalie dimensionnelle, mais à une anomalie temporelle. Si on admet que ces villageois sont destinés à revivre inlassablement la même journée, sans s’en rendre compte, alors le simple fait d’interférer dans leur quotidien forcé modifie la temporalité imposée par le responsable de ce désastre. Pénétrer dans Mirage nous est donc impossible. Les gardiens de la temporalité présente, ceux qui régissent les flux temporels et les changements majeurs de l’Histoire, nous éliminerons si
nous essayons d’y retourner.
– Mais … Comment tu sais tout ça ? A demandé Shin, intrigué.
– Bah … Je ne sais pas trop. Je l’ai compris au moment où on a failli se faire décapiter par des faucilles géantes, je crois. Bref, il va falloir opérer autrement … et j’ai une bonne idée.
– A quoi penses-tu ? A demandé Vlad, soucieux.
– Je vais te mettre la pression pendant une seconde et demie, pour changer. Je pense que le mieux à faire en ce qui concerne Blue Sun est d’aller directement à la source. Nous avons la chance de pouvoir remonter le temps, et avons vu quand le cataclysme s’est produit. Si c’est l’œuvre de Nosfrat, je m’étonne encore qu’il s’en soit sorti mais … Nous allons tirer ça au clair. Non, je vais tirer ça au clair, et pour cela …
– Tu comptes remonter le temps dix ans en arrière ? A murmuré Sakuro, tentant de se relever difficilement.
– Précisément. Mais je ne sais pas réellement comment faire. Je pourrais planter ma clé du temps dans le sol, comme ceci … – Je me suis auto-exécuté. – et invoquer Orion comme cela … – J’ai levé les bras au ciel. – Puis une lumière rose et indigo pourrait m’envelopper, tandis que je penserais à la destination et le moment où je veux remonter dans le temps et puis je serais dans le passé … Mais je doute sincèrement que …
J’ai tourné la tête à gauche et à droite. Plus de brume, quelques animaux, quelques insectes et beaucoup de fleurs. Aucune trace de mes amis et une sensation … comme si l’air avait changé. Ecarquillant les yeux, j’ai lâché un « Eeeeh !? », puis je me suis repris. Ca alors … Mon incantation bidon avait marché, et je voyais Mirage, qui paraissait bien plus près sans la brume. La clé, toujours plantée dans le sol, a brillé intensément, avant de se transformer en ce chaton angora qui me posait tant de soucis. Nek’Orion a filé devant moi, lâchant au passage une montre à gousset en or. La ramassant, voyant le chat partir au loin, j’ai ouvert la montre en deux, observant les aiguilles, tournant inlassablement. Ça ressemblait à … un compte à rebours. Courant dans la direction du chaton, j’ai atteint l’entrée de Mirage. Je devais trouver Blue Sun avant la fin du décompte, et empêcher le déclencheur de la brume, qui qu’il soit, mais cela paraissait compliqué. Black Sun avait été compliqué à grimper, et j’étais accompagné. Suivant le théorème de la boucle infinie dont j’avais parlé avec AnMhort il y a quelques temps, je ne pouvais pas mourir dans un passé que je squattais … Mais cela ne m’empêchait pas d’être grièvement blessé, voire même de finir à l’article de la mort, sous peine de me faire renvoyer dans le présent par Orion. Déglutissant, j’ai rangé la montre à gousset, dont la chaine en or dépassait, dans la poche avant de ma veste. Et j’ai foncé en direction de Nek’Orion.
L’entrée de Mirage, je la connaissais, mais elle m’avait tellement fait flipper que j’ai accéléré à la première montée, sous peine de voir d’autres Faucilleurs arriver. J’aimais bien ce nom, tiens, « Faucilleur ». Si je devais en recroiser, ce que je ne souhaitais pas, je les réappellerais comme cela. Ayant terminé de gravir la pente, je prenais les ruelles, espérant tomber sur une grande place. Si j’avais des ailes comme Shin, ou Lucio, ou tout le monde dans mon groupe sauf moi, ce serait bien plus facile … Mais non. Au bout de trente minutes de tour et de détour, je voyais enfin Blue Sun, de loin, et surtout je distinguais le chemin pour y accéder. Comme Black Sun, elle semblait être dans une partie de la ville. Décélérant le rythme, je marchais tranquillement vers la tour. En chemin, Nek’Orion m’avait retrouvé, et avait sauté d’une barrière sur mon épaule, où, plantant ses griffes, il n’a plus bougé. Caressant sa tête doucement, j’arrivais devant la porte de Blue Sun, et ce qui résultait de l’emménagement de la tour par les habitants de Mirage m’avait étonné.
– Un … musée ?… ai-je murmuré.
Entrant par la grande porte, je constatais que la salle principale de Blue Sun était magnifiquement bien décorée. Rien avoir avec Black Sun, qui pourrissait sous la poussière et le bois gonflé par l’humidité. Beaucoup de gens se baladaient çà et là, et je trouvais fort intéressantes certaines pièces du musée, provenant de l’ère Septéide dont D.Nosfrat fait éloge dans son dossier. Jusqu’ici, la piste semblait bonne. Bien que la tour de Blue Sun fusse la même taille que sa sœur, il y avait moins de pièces. Ou alors moins de pièces destinées à la visite du public. Je montais les étages peu à peu, ne m’attardant pas sur les diverses pièces du musée, et tentait d’esquiver les gens comme je le pouvais. Je ne perdais pas mes repères, mais en l’absence des jumeaux ou de mon frère, je me sentais légèrement seul. Légèrement, évidemment. Arrivé au plus haut qu’il m’était possible d’atteindre, un garde était posté devant une porte interdite au public, dont le panneau « sens interdit » placardé sur la porte restait absolument évocateur. Aucun moyen de le tataner, c’ui là. Ma seule solution était d’utiliser mes frêles mais néanmoins efficaces pouvoirs pour passer en douce. Il y avait cependant quelques témoins … Devais-je les embarquer dans le cône d’Adrôme ou ne viser que le garde et prier ?
Mon choix fut en vérité vite fait.
Mon plan était simple : Il fallait que le garde s’éloigne de la porte, ne serait-ce que d’un petit mètre, et que j’attire l’attention sur moi pour que les gens se regroupent autour de moi, et que j’utilise la technique que je maîtrise le moins d’une manière totalement inédite pour englober la salle entière dans une salve d’adrôme ralentissant, pour passer par la porte le plus discrètement possible.
Logique Ninja.
M’approchant d’une antiquité en sifflant, j’attendais que le garde tourne l’œil vers moi, avant de gentiment, innocemment, naturellement pousser la machine rouillée posée sur le piédestal, d’une pression infime de l’index, et avec un grand sourire qui en disait long. Une onomatopée plus tard, tout le monde était autour de moi. S’il m’était possible de moduler l’adrôme comme Vlad, c’était le meilleur moment pour le prouver. Au pire, je retournais dans le futur. Jetant ma clé vers le plafond, je levais les bras vers elle. La clé se mit à briller, et le conseil prodigué par les jumeaux sur la création de formules improvisées sur le tas pour rendre une technique plus puissante m’a traversé l’esprit. Quant à Vlad, je devais faire comme lui … Imaginer de quelle manière l’adrôme devait ressortir, pour ensuite le moduler. Imaginant un dôme partant de la clé et m’entourant progressivement, englobant les personnes présentes dans la salle successivement, je criais d’une voix assurée :
– Ijigen The Time !
La clé est retombée dans ma main. Un dôme d’Adrôme avait enveloppé chaque personne présente, les rendant extrêmement lents. Cette variante du Stop Time s’avérait être une technique de défense très intéressante, que je devais perfectionner. Il me semblait de rigueur de créer d’autres techniques de ce genre … Mais je ne souhaitais pas abuser de mes pouvoirs, et avait décidé de faire cela progressivement.
Empruntant la porte, non affectée par le champ d’énergie, je continuais à monter les escaliers, passant par des salles remplies de trésors anciens, jusqu’à atteindre la salle la plus haute. Des voix, basses, arrivèrent à mes oreilles. Me plaquant contre le mur à ma droite, j’écoutais attentivement :
– Mon cher Nosfrat … Vos affabulations sont ridicules … Vous insinuez qu’au-dessus de ma tête se trouve une salle secrète renfermant le plus grand trésor des Septéides ? Si cela avait été le cas, nous l’aurions remarqué, lors de l’aménagement de la tour ! J'ai promis à ma collègue de vous écouter mais je ne puis en entendre plus.
– N-Non, écoutez-moi. La zone où nous nous trouvons ici se nomme « Sun Belt ». Ce pendentif pourrait me permettre d’atteindre la salle cachée de la tour !
– Ça suffit ! J’ai bien trop de travail pour entendre de telles âneries ! Prouvez le moi, dans ce cas-là, puisque vous semblez si déterminé à passer pour ridicule !
– Grr … Poussez-vous.
Quelques secondes plus tard : Une lumière bleutée assez puissante pour illuminer le couloir où je me trouvais, puis un cri d’étonnement, et un « mpf » de satisfaction. Ouvrant la porte doucement, je voyais au milieu de la pièce un cercle de téléportation. L’empruntant, j’avais atterri à l’intérieur du soleil. D.Nosfrat et un homme âgé étaient assis dans un coin de la salle, devant un immense fauscilleur, dont l’énergie bleue et rose autour de lui semblait particulièrement puissante. D.Nosfrat, apeuré, croisa mon regard et s’enfuit alors à toute vitesse par le cercle. L’homme le suivit, et évidemment, le cercle s’est refermé derrière moi. Pris au piège face à ce monstre, la brume dimensionnelle de Mirage commençait à se développer. Les yeux de Blue Sun étaient allumés et la machine, folle, déversait de grandes gerbes d’électricité. Prisonnier du sommet de la tour, le Fauscilleur géant abattait sa faux sur moi. L’esquivant sur la droite et constatant la cassure qu’il avait fait au sol en pierre, J’ai écarquillé mes yeux, avant de me reprendre. Plaçant ma clé dans l’Axe du monstre, j’ai crié « Adrom Laser ! », et une salve d’énergie s’abattit sur mon adversaire. Un nuage de poussière se souleva, et le Fauscilleur était intact. Refreinant une larme de désespoir, j’ai foncé sur le monstre, dont le coup de griffe m’a projeté contre le mur avec une extrême violence. Ma seule attaque offensive ne marchait pas, et j’étais seul. Je devais retourner dans le futur, pour aller chercher de l’aide, mais ma clé refusait de me ramener en 2053. Le Fauscilleur géant a pris sa faux à deux mains et a commencé à la tourner, à la manière d’un ventilateur géant. L’arme fut mue d’une énergie surprenante, et plusieurs lasers en sortirent. Pris de panique, j’ai jeté ma clé en l’air et j’ai crié :
– IJIGEN THE TIME !
Le dôme s’est créé. Les rayons d’énergie lancés par mon adversaire sont devenus extrêmement lents au contact de ma barrière. La clé est retombée dans ma main, mais le dôme était toujours présent. J’observais le laser qui avançait lentement vers moi … Il me semblait … Plus solide. Augmentant la taille de la clé, je l’ai maintenue comme une batte de base-ball, avant d’asséner un grand coup sur les rayons, qui changèrent de direction, et sortirent à toute allure contre le Fauscilleur, qui est tombé à genoux sous le joug de ses propres techniques. J’ai souri. Il semblait qu’Ijigen the Time n’était pas qu’une technique de défense. Répétant mon action plusieurs fois, le Fauscilleur est tombé par l’usure. S’étalant de tout son long dans la salle, celui-ci a disparu dans un dernier râle, et la machine s’est calmée. Les yeux de Blue Sun étaient toujours allumés. Cela semblait irrémédiable. Plus irrémédiable encore : Ce qui se produirait une fois toutes les tours allumées. Me posant des questions sur la meilleure alternative suivant les actions répétées de Nosfrat ou d’Empire dans le futur, j’ai pu constater le cercle de téléportation, qui se reformait lentement. L’empruntant, j’ai atterri dans le bureau du dirigeant du musée de Blue Sun.
Sur la table se trouvait une lettre, ouverte, contenant de beaux tickets couleur or. Un papier se trouvait à côté. Le prenant en main, je l’ai lu :
« Cher Gerald.
Comme promis par le comité d’entreprise d’A.R.K, j’ai réussi à t’obtenir des tickets d’aller-retour à destination d’Art-City pour toi et ta famille. Il y a trois tickets en tout. Ils sont valables à vie, et t’accorderont un titre de « Premium » pour les activités de ton choix. De plus, tu auras la garantie de pouvoir siéger dans les hôtels les plus prestigieux de la ville. L’inauguration est dans une semaine, je compte sur ta présence. Comme tu dois le savoir, les « Roccoco Train » installés par la Multinationale du Transport du Fer sont encore récents, mais leur efficacité est absolue. J’ai eu le privilège de tester la finalité du véhicule, il y a quelques jours. Ils sont, ma foi, confortables, et ton fils devrait apprécier la vue, lui qui veut devenir pilote d’avion. Nous savons toi et moi que le propriétaire d’Art-City est quelque peu excentrique, mais il est avant tout une personne érudite, et non dénuée d’intérêt. Peut-être sait-il des choses sur la civilisation Septéide. Je t’ai envoyé cet homme, nommé Axel D.Nosfrat … Je pense que tu le rencontreras bientôt. S’il te plait, prends-le au sérieux, quoi qu’il advienne.
Anadora Miliana Lambert »
J’ai observé la lettre, tranquillement, assis sur le fauteuil du conservateur. Miliana … Le monde était petit. Quelle relation ces deux personnes entretenaient-elles ? Et surtout, la magicienne devait être jeune, à l’époque. Vingt ans, tout au plus. Au moment où j’ai pris les billets en main, la clé du temps a brillé, et en moins d’une seconde je me trouvais autour de mes amis, la voix pâteuse et l’esprit embrumé. En revanche … La brume initiale n’était plus là. Mirage se voyait au loin, et les yeux de Blue Sun rayonnaient. Fronçant les sourcils, je me retournais vers Vlad, qui m’observait, amusé :
– Eh, Zenzen … Ça fait trois fois que je te pose la même question … Blue Sun est déjà allumé … Nous devrions rebrousser chemin, tu ne penses pas ?
– Euh … Oui, ai-je répondu, mais … Et la brume dimensionnelle ? Ou est-elle ?
– Quelle brume ? A demandé Hamed, surpris. Y a jamais eu de brouillard depuis que nous sommes partis. Le temps est magnifique, et c’est tant mieux.
– Que … Et Neo Maurice ? Et Grey ? Les Lynx écarlates ? … Et Sakuro ?
– … Jonathan, tu m’inquiètes, a murmuré Shin, en me regardant, je ne sais pas de quoi tu parles, mais il est inutile que nous restions là.
Sentant les billets pour Art City dans ma poche, ces nouvelles données s’entrechoquaient dans ma tête. Il n’y avait jamais eu de Fauscilleur, il n’y avait jamais eu de Neo Maurice, ni de brume … Observant le ciel, je sentais que l’air lui-même était différent. Naturel, mais … avec quelque chose en plus, ou bien en moins. A ce moment précis commençait à germer en moi la possibilité que par mon action désespérée, j’avais modifié le passé, pour modeler le futur à ma guise, et Mirage avait suivi son cours temporel initial, comme n’importe quel endroit sur la planète.