Ah les beaux quartiers de Toadville . Une véritable bouffée d'air frais comparé au Lac Hylia . Des arbres de ci de là, de magnifique maisons étaient collées les unes aux autres tandis que quelques Toads discutaient tranquillement, assis sur des bancs . En tout cas, ici, personne ne pouvait déranger les deux amis . King se posa sur un banc, d'humeur à composer . Toujours sa flûte traversière à la main, il se mit à jouer un air très connu .
Une fois qu'il eut finis, il se tourna vers Littheria .
« Dis moi ça te plairait d'apprendre à jouer d'un instrument ? »
Sans attendre une quelconque réponse de La Chroniqueuse, King, enjoué, se mit à réfléchir . Quel instrument lui conviendrait le mieux ... Certainement pas la guitare électrique en tout cas . Ni le violon . Il restait donc la flûte traversière et le piano . Le piano, donnant à son propriétaire le pouvoir de soigner ainsi que de booster une capacité ou une faculté de ses partenaires . Joseph, étant avant tout un attaquant, ne maîtrisait pas parfaitement cet instrument . Littheria en ferait surement meilleur usage que lui . King rangea sa flûte pour sortir son piano . Il expliqua à La Chroniqueuse diverses compositions à retenir, la base en soit . Il lui appris aussi quelques sorts de soins et de boost . Son amie se débrouillait relativement bien . Peut-être avait-elle un don ?
« Tu te débrouilles mieux que moi tu sais ? Tout bien réfléchis je te donne ce piano . Tiens, voila de quoi le transporter . »
King déposa dans la main de Littheria un cube dimensionnel . C'était un petit cube que l'on pouvait déposer dans sa poche qui contenait une sorte d'autre dimension pouvant contenir les diverses objets que l'on a sur soit . La Chroniqueuse était libre de prendre le piano ou non .
J'ai écouté le récit de la chroniqueuse attentivement. Je me suis même rendu compte à ce moment là qu'il s'agissait de la première fois où je m'intéressais au passé de quelqu'un ... Outre celui de Sumaru, que j'avais vu de force, et qui m'avait ouvert les yeux sur la possibilité que d'autres êtres aient un passé troublant, mis à part moi ... C'était peut être ça. J'ai légèrement ri, intérieurement, à cette pensée. En effet j'avais longtemps vécu dans l'assurance d'être la seule personne morte puis ressuscitée. Quelle idiotie de ma part ... Mais les temps changent, et quel meilleur exemple que la Chroniqueuse qui se trouvait face à moi, et dont le passé semblait lui faire ... mal ? Je la regardais intensément, analysant chaque détail, chaque mot, chaque syllabe de ce qu'elle me disait ... Car cela avait le mérite d'être intéressant. Par ailleurs son "don" n'avait pas semblé être particulièrement efficace sur moi ... Je me suis demandé pourquoi, mais au fil du récit je comprenais parfaitement pourquoi elle se servait de son gros livre comme d'un soutien mental et comme d'une accroche physique. Mais la fin fut encore plus intéressante ... Quand la Chroniqueuse détailla la façon dont elle était venue sur Nintendo world. Intéressante pour une seule raison ... Une raison que j'ai déclaré de vive voix :
"C'est drôle ... Nous sommes venus dans cette dimension de façon similaire."
Un petit temps de silence. Un peu troublant. Je n'aimais pas réellement être troublé, cela ne me ressemblais pas. Surement parce que je n'avais pas l'habitude non plus d'être en présence d'une fille, mais cela était encore tout à fait secondaire. Puis j'ai repensé aux menaces prodiguées par le seigneur envers la jeune Chroniqueuse ... Je n'avais qu'à explorer son Animus pour me rendre compte clairement de ces atrocités, mais je me suis abstenu ... N'étant fondamentalement pas curieux ... Je m'y suis refusé. En revanche je sentais la Chroniqueuse hésitante sur beaucoup de points ... Beaucoup de mystères entouraient la jeune fille : Combien d'années avait-elle était cloîtrée dans ce donjon ? Qu'est ce que représentait la vie pour elle ? Et plus loin que sa capacité à écrire l'histoire des gens de Nintendo World ... Je me suis surtout demandé de quelle manière avait-elle développée des attributs temporels.
J'ai stoppé la Chroniqueuse dans ses explications, lui précisant que la douleur se voyait dans ses yeux ... Et ...
" Tu as de beaux yeux ... Ce n'est pas l'endroit idéal pour y faire ressortir ta souffrance."
J'ai détourné le regard vers la fenêtre. Cet hotel était absolument morne.
"Dis moi ... S'il te prend l'envie de me dire ton prénom ... Ca te dirait une petite balade dehors ?"
J'ai pris ma clé dans ma main. Celle ci s'est modelée et a changée de couleur. L'or est passé argent, et le rubis est devenu saphir.
"Par "dehors" ... J'entends l'endroit de ton choix."
------------------------------- Edit de Sumaru, parce qu'il faut - Ne prend pas cette petite partie en compte, Yre --------------
Une voix martela ma tête ... Puis résonna dans mon esprit. Je commençais à y être habitué, mais je me tus. Cette voix, qui ne m'était pas inconnue ... C'était Trief. Il me dit alors ...
~Gozen... Depuis le temps qu'on ne s'était plus parlés... Désolé de ne pas être apparu devant toi, mais le destin de cette jeune femme n'est pas de me revoir. Comme Aether est devenue l'apprentie déesse des morts, je suis devenu l'apprenti dieu de l'Ordre, et ai par la même acquis une puissance incroyable. Si grande que je ne m'entrainerais pas en ce monde, comme Aether. Je vais aller dans mon propre monde, fait d'ombres et de lumières entrelacés, et je tenais à te dire adieu. Tu communiqueras ce message à Aether, s'il te plaît, c'est grâce à elle que j'en suis là...~
Les yeux toujours rivés sur le sol, la Chroniqueuse chercha à oublier tout ces remords, toutes ces souffrances et ces moments de solitude. Après tout, elle était enfin parvenue à sortir de cette cage de pierre et de livres, alors pourquoi ne pas profiter de cette nouvelle liberté ? Malheureusement, même si elle put voir beaucoup de manières de vivre différentes, elle-même ne savait pas vraiment comment mordre la pomme à pleine dent. Hésitante, perplexe, Litterhia n'oserait pas faire les premiers pas, ni même les suivants. Elle rouvrit subitement ses yeux lorsqu'elle entendit Gozen faire une remarque assez intrigante. Lui ? Être venu de la même manière qu'elle ? À vrai dire, elle avait un peu de mal à comprendre ce que ses paroles signifiaient, viendrait-il d'un monde différent que celui-ci ? C'est assez compliqué... Elle relira ces passages plus tard.
Lorsqu'elle releva la tête, la Chroniqueuse put croiser son regard à nouveau. Il semblait se poser tant de questions, ses yeux reflétaient le mystère qu'elle n'avait pas éclairer. Il est vrai qu'elle lui a avouer si peu de choses, mais au point à ce que l'on devienne curieux des moments... Douloureux de son passé...
" Tu as de beaux yeux ... Ce n'est pas l'endroit idéal pour y faire ressortir ta souffrance."
En parlant d'yeux, ceux de Litterhia devinrent gros et ronds. Était-il réellement en train de lui faire un compliment ? Par... Elle ne put s'empêcher de rougir timidement, rivant son regard ailleurs. Déjà être en face de l'un des personnages de son livre fait un certain effet, alors si ce dernier commence à lui faire des clins d'oeil... Comment devrait-elle le prendre ? Bien ? Mal ? Elle n'en avait absolument aucune idée. Que dire ? Rien, peut-être. Laisser le temps atténuer ses mots, qu'ils se fassent emporter par les flots du passé.
"Dis moi ... S'il te prend l'envie de me dire ton prénom ... Ca te dirait une petite balade dehors ?"
Attend-attend-attend ! C'est un... Il compte sortir avec elle ? La Chroniqueuse avait déjà lu et écrit pas mal de récits romantiques, mais jamais on lui avait fait du rentre-dedans. Mais c'est vrai qu'en y repensant, elle avait toujours vécu seule, donc dur de se faire charmer.
"Par "dehors" ... J'entends l'endroit de ton choix."
En plus, il lui laisse le choix. Comment ne pas être embarrassée dans une telle situation ? Jouant avec ses index pour rester calme, elle parvenait quelque peu mal à trouver un lieu qui lui plairait. Bon, autant déjà répondre à la première de ses attentes.
Trief était parti s'entraîner dans un autre monde ... Je doutais le revoir un jour, mais j'étais heureux pour lui. Et Aether l'était aussi. Quand j'ai repensé à ma rencontre avec lui, j'ai intérieurement ri. En effet il était méchant, et moi totalement désemparé. Et notre rencontre a fait que je suis aujourd'hui ce que je suis ... Et qu'il est désormais ce qu'il est. Je crois que je peux sans problème nommer cela le destin. Quant à la Chroniqueuse ... Elle se nommait donc Littheria. C'était un très joli nom ... Qui reflétait bien ce qu'elle était. Peut-être que ce nom avait été choisi exprès ? Mais la jeune fille, dont les joues rosissaient, avait du mal à choisir un lieu qui lui convenait. Je faisais tourner ma clé, sur son fil, autour de mon index. Puis je l'ai enfermé dans mon poing. Peut-être qu'une simple balade en ville pouvait suffire ? Je désirais avant tout en apprendre plus sur ses facultés ... Mais sa compagnie ne me déplaisait pas le moins du monde. Malgré tout j'avais l'impression qu'elle n'avait pas tout à fait confiance en moi ... Quoi de plus naturel ?
Je me suis levé et lui ai tendu la main pour qu'elle se lève. Sa main était tiède et son contact n'était pas déplaisant ... Mais je n'ai rien dit. Je lui ai proposé, pour commencer, de sortir de cet hôtel ... J'avais envie de me mouvoir un peu. Puis je me suis permis de rajouter ... Certes un peu timidement, mais le plus sincèrement du monde :
"Tu sais ... Tu n'as pas à avoir peur de moi. Je ne sais ce que tu penses de moi, actuellement, mais je ne désire qu'une chose ... T'apporter les éléments qu'il manque à ta compréhension. Je vois bien que tu es perdue, d'une quelconque manière ... Et je suis la seule personne qui peut te donner les pièces du puzzle qu'il te manque. En outre je suis tout aussi curieux de savoir de quelle manière tu as crée la boule d'adrôme temporel condensé. Et puis ... Je dois avouer que même si nous ne nous connaissons que depuis peu ... Ta compagnie m'est fort agréable."
Et là, j'ai souri. Un sourire peut être trop bref pour être clairement perçu ... Mais un sourire malgré tout.
Il faut avouer, Litterhia avait un peu de mal à comprendre ce qu'il lui racontait. Les mots qu'il utilisait était parfois flou aux yeux de la Chroniqueuse, mais elle décrocha nettement à partir du moment où il évoqua une bulle temporelle de machin truc... Elle aurait sans doute pu faire quelque chose pour y remédier, mais aucune idée ne lui vint à l'esprit, aucune solution ne sorti de ses réflexions pour l'aider à s'en sortir. Elle allait définitivement abandonner lorsqu'elle le vit... Sourire, terminant en même temps sur une petite phrase qui insinuait qu'il l'aimait bien. Si ce n'était qu'un sous-entendu, la jeune demoiselle ne put malgré tout s'empêcher de timidement rougir, ses joues rosissant à l'idée que ce personnage qui lui fait face... L'aimerait.
-Et bien... Euuh...
Difficile de trouver quelque chose à dire, surtout quand on a pas entendu la moitié de la tirade de l'autre. Cependant, si elle avait bien compris une chose, c'est que Jonathan, le garçon lui faisant face, savait qu'elle était véritablement perdue, et ça, c'est... Remédiable, grâce aux savoirs partagés d'un être à un autre. Dans ce cas là, au fond d'elle, Litterhia voulait en apprendre plus sur ce monde, sur ce qui lui arrivait, sur ce qu'elle était réellement, à par une Chroniqueuse hors paire.
-En fait... Oui... Euhm... J'aimerai...
On pouvait la voir s'agiter nerveusement, peut-être le fait de penser que lui, il l'aime, était plus que perturbant, c'était assez déroutant, déstabilisant, désorientant. Son livre serré contre sa poitrine, ce fut la seul chose ici qui pouvait l'aider à garder le contrôle d'elle même, au lieu de craquer et d'être parfaitement perdue et incapable de remonter le puits.
-Est-ce que... Vous pouvez me dire ce que c'est que... Ça ?
Et par "Ça", elle mentionnait bien évidemment ce gros coussin temporel, mais elle savait Gozen suffisamment intelligent pour le deviner par lui même. Bon, après, on peut toujours avoir de mauvaises surprises, mais ça l'étonnerait beaucoup.
Je voyais que La Chroniqueuse rougissait un tout petit peu. J'ai levé un sourcil, me demandant pourquoi diable rougissait-elle ... Mais je ne m'en fis pas outre mesure. Cependant je me demandais pourquoi la pénombre était plus forte que tout à l'heure, à défaut que la lumière soit rentrée normalement par les volets. Mais je n'ai pas eu le temps de creuser la question, lorsque mon interlocutrice me demanda la nature de la bulle qu'elle avait crée. Je l'ai regardé, perplexe aux premiers abords, puis je me suis repris ... Effectivement si elle ne l'avait pas fait exprès, elle ne pouvait pas le comprendre. Je me suis donc approché de la boule et l'ai prise en main, pour l'emmener au centre de la pièce. J'ai ensuite sorti ma clé, qui a grandi pour atteindre la taille d'une épée, et j'ai tourné le rubis. Les cornes de ma clé du temps se sont mises a briller et ces dernières furent raccordées par une vive étincelle. Le choc des étincelles produit une sphère concentrée de la même nature que la bulle de La Chroniqueuse. J'ai pris la bulle en main et l'ai modelée a mon plaisir, pour créer une toile. J'ai laché la toile, qui est restée suspendue en l'air, puis j'ai jeté un objet dessus ... L'objet, une tasse, a traversé la toile et, en ressortant, était beaucoup plus lent.
J'ai fait disparaitre la toile d'un geste, laissant la tasse en presque suspension, puis je me suis concentré vers la bulle, qui s'est transformée en sphère. J'ai donné la petite sphère, de la taille d'une balle de tennis, a la Chroniqueuse, et lui ai expliquée :
"Dans ce monde il existe une particule spéciale nommée "Adrome". C'est une particule rendant concrètes les lois dimensionnelles et temporelles. Lorsque tu utilises un pouvoir temporel, tu fais réagir les molécules d'adrome Temporis pour qu'elles englobent les molécules d'adrome Dimensio. Lorsque ces molécules réagissent l'une a l'autre, des effets se produisent ... Ainsi le ralentissement du temps n'est autre qu'un phénomène physique traduisant de l'ultra densité d'un objet, un être ou une zone. Ta boule est de l’énergie Temporis pure ... Si tu la déploie en toile comme tu je viens de le faire, tu pourras rendre même la lumière aussi lente qu'une tortue. C'est quelque chose de très intéressant, et qui n'est pas à la portée de tout le monde. Je peux t'en dire plus si tu le souhaites."
De l'Adrome, hein... À vrai dire, il s'agissait bel et bien de la première fois que Litterhia entendait parler de cela. Une matière qui déformerait les lois fondamentales et qui, pour être plus explicite, pourrait servir à altérer l'espace et le temps. C'est... Plutôt inhabituel, comme matériau, surtout si elle était capable d'en créer, si on peut le dire ainsi. Hébétée, la Chroniqueuse observait la tasse qui restait suspendue en l'air. Avertie, elle put se rendre compte que l'objet ne restait pas en l'air, mais plutôt qu'il... Tombait, au ralentit. C'est... C'est plutôt intéressant, comme pouvoir. De ce fait, au lieu de créer des coussins géants, c'était en réalité des bulle temporelle qu'elle matérialisait depuis avant.
Souriant du coin, c'est avec bonheur qu'elle se rendit compte qu'elle était douée d'une puissance magique qu'elle savait phénoménale. Manier l'espace et le temps, que demander de plus ? Son imagination ne la portait pas très loin, mais les idées germèrent dans son esprit, et ses ambitions naissantes lui donnaient énormément d'espoir, en même temps qu'elle avait l'impression d'avoir un nombre impressionnant de porte qui, désormais, s'ouvrait à elle. Cependant... Il y avait un hic. Contrôler tout ça, c'est bien, mais... Comment on le contrôle, exactement ?
Litterhia n'avait pas retenu tout ce que Gozen lui raconta, ni tous les noms des "particules" qu'il nomma. Elle les retranscrira plus tard, n'ayant malheureusement pas de plumeau à portée de mains. Par contre, elle ne put s'empêcher d'être souriante, presque niaisement. Si Jonathan pouvait lui en dire tant sur ce pouvoir, c'est qu'il devait bien s'y connaître... Hochant la tête, elle gloussa en même temps qu'elle lui demanda de lui en dire plus.
-J'aimerai bien... Si cela ne vous dérange pas, bien sûr.
J'avais remarqué, au fil de mon explication, que La Chroniqueuse avait un peu décrochée ... Oui, c'était normal en même temps, je n'y allais pas de main morte, et puis ce n'était pas de cette manière là que l'on comprenait la chose. Claquant des doigts, j'ai retiré les particules déposées sur la tasse et celle ci se remit a bouger a vitesse normale, se brisant contre le mur. J'ai commencer a expliquer à La Chroniqueuse que pour manier son pouvoir, elle devait en avoir conscience ... Chose faite, a priori, et qu'elle devait surtout canaliser l'essence même de ce pouvoir dans un objet, de préférence en or, car il était le conducteur alchimique de base de la temporalité. Faire fondre quelques pièces suffirait aisément, mais il fallait voir quel type d'objet préférait la jeune fille ... Armes, bijoux, ou encore simple lingot. A son aise. Les recherches allaient donc débuter. J'ai ouvert la porte et ai invité La Chroniqueuse à sortir avant moi. Le couloir était absolument silencieux, ce n'était pas inhabituel mais je sentais que quelque chose ne tournait pas vraiment rond. Pas que je m'inquiétais outre mesure mais je sentais comme ... Quelque chose de lourd dans l'atmosphère.
Arrivé au rez de chaussée de l'hôtel, j'ai remarqué qu'il était totalement vide. Peut être était ce la pause des Toadvilliens ? Je n'étais pas vraiment au courant de l'administration d'un salarié Toadvillien, aussi je ne l'ai pas fait remarquer. Mais plus on se rapprochait de la porte de sortie plus je trouvais l'ambiance étrange ... En outre deux points importants avaient attisé ma curiosité ... Point numéro 1 : Il faisait sombre dehors. Point numéro deux : Il faisait chaud. Et lorsque j'ai ouvert la porte de l'hôtel, accompagnée de la jeune Chroniqueuse, mes yeux (et les siens) se sont écarquillés :
Toadville était a feu et a sang. Tous les habitants se mettaient sur la trogne violemment. Des meurtres, des incendies, des cris, des pleurs, des accès de rage ... Je peux vous jurer que ce n'était pas comme cela il y a vingt minutes. J'ai regardé le ciel et j'ai vu des nuages et j'ai vu des éclairs rouges et bleus parcourir les cumulonimbus. Voyant l'armée de Toadvilliens, armes a la main, ensanglantées, qui venaient vers nous, je suis passé en mode Rainbow en me concentrant une seconde. Mes cheveux sont passé de blonds a Arc en ciel, de même que mes yeux, dont l'univers se dessinait à l'intérieur. Une petite onde de choc est sortie de mon corps, ce qui a fissuré le sol autour de moi. J'ai regardé La Chroniqueuse en passant ma clé en épée et j'ai dis :
"... Je pense que la leçon un va commencer prématurément ..."
King se réveilla subitement en pleine nuit, sans trop savoir pourquoi . L'atmosphère de Toadville lui semblait très pesante . Intrigué, il se dirigea en dehors de la maison qu'il avait précédemment bâtit . Ce qu'il vit l'apeura au plus au point . Le quartier bourgeois tranquille il y a deux minutes était désormais sans dessus-dessous . Les immeubles étaient renversés et du sang recouvrait les murs et les routes de la ville . Comment en l'espace d'une dizaine de minute ce spectacle avait pu avoir lieu ? Par réflexe, Joseph leva la tête . Il vit dans le ciel des nuages rouges, porteurs d'électricité rouge et bleu . Mais que se passait-il ? Alors qu'il était en pleine réflexion, un Toad lui sauta dessus . Le musicien lui plaça un coup de guitare dans la nuque, assommant le pauvre champignon . Une pensée lui passa par la tête : Littheria . Peut-être était elle en danger ! Sortant sa fidèle guitare électrique, il se lança dans la direction de l'hôtel, là où il l'avait laissé auparavant . Pendant le chemin, King se fit agresser bon nombres de fois, faisant attention à ne pas faire trop de mal à chaque habitant . Une fois arrivé à destination, le mélomane se rendit compte que La Chroniqueuse n'était pas seul . Avec elle se trouvait un jeune homme aux cheveux arc-en-ciel . Encore un original pensa King alors . Mais ce n'était pas le moment des présentations, les Toads se mirent à encercler les trois protagonistes qui se retrouvèrent bientôt dos à dos .
« YEAH AIR GUITAR BABY ! En piste ! »
Accordant sa guitare électrique, King se lança au combat . Il fit déchainer son instrument . Dans le ciel, parmis les nombreux nuages rouges se dessinèrent quelques nuages bruns lâchant un gigantesque éclair, électrocutant une bonne poignée de Toad .
Après que Morgothz ait été battu, Sumaru était resté sans bouger un long moment. Jack... Il avait vu Jack, de nouveau, et celui ci l'avait aidé... Avant de le trahir de nouveau... Sumaru se reprit rapidement en main, et s'aperçut que tout le monde était parti. Il devait retrouver Chii... Le seul problème était qu'il ne savait absolument pas ce qu'elle était devenue, et qu'il ne sentait pas son aura. En revanche, il ressentait une puissante aura, non loin... Il la reconnut immédiatement.
Sumaru activa une forme primitive de la Maestria, l'armure qu'arboraient Apocalypse et Catastrophe. Il aurait pu demander simplement à Fuchs de l'y téléporter, mais il n'était pas d'humeur à cela. Il tenta de transcender l'armure ailée, tout en gardant ses ailes. Son manteau vira de nouveau au blanc le plus pur, tandis que ses ailes blanches demeuraient, de plus en plus brillantes. Sumaru donna une impulsion pour décoller, puis partit en direction de Toadville.
***
Plus tard, Sumaru vit de haut Toadville bruler, et ses habitants se battre furieusement. Il se dirigeait toujours vers l'aura, et vit bientot Gozen, accompagné par une jeune femme et un jeune... Punk...
Sumaru résorba ses ailes, et effectua un salto, avant d'atterir, sa claymore dégainée, un genou au sol, prêt à l'attaque.
"Un problème, Nyan Boy?"
Sumaru se releva, adressa un signe de tête à Littheria, puis à King, avant de se concentrer de nouveau sur les ennemis. Son manteau revint au marron habituel, tandis qu'une aura se mettait à entourer Sumaru, que ses cheveux poussaient et que ses yeux émettaient une lueur violette de plus en plus vide. Il lui faudrait de la vitesse, et pas de la puissance, pour affronter ces ennemis.
C'était incompréhensible... Qu'était-il arrivé à la ville ? Les bâtiments étaient incendiés, le ciel était devenu obscur, même les habitants avait terriblement changé... Le pire, ce qu'il semblerait que ce soit ces derniers qui sont responsable du carnage propagés dans les parages. Elle les croyait si gentils, pourtant... Quel maléfice a bien pu altérer leur personnalité à ce point ? Levant les yeux au ciel, Litterhia pouvait se rendre compte que ces nuages n'étaient pas naturels, loin de là, ils devaient sans doute être l'origine de tous ces troubles qu'elle pouvait apercevoir. D'un côté...
Terrifiée, la Chroniqueuse se dépêcha d'aller se cacher derrière Gozen. Leçon ou pas, elle ne désirait pas affronter des gens qu'elle savait bien. Ce n'est pas par principe, mais, au fond, elle savait que l'on pouvait faire quelque chose pour eux, quoique cela puisse être. Fermant les yeux, elle n'eut même pas besoin de se donner la peine de se concentrer que déjà de nouveaux scénarios prenaient vie dans son esprit. Le don activé, elle pouvait désormais voir tout ce qui se passait dans le monde. Le spectacle l'horrifia... Absolument toutes les autres villes, les forêts, les plaines... Toute la planète était étouffée sous la même malédiction, fuir cela était impossible.
-Qu... Qu'est-ce qui se passe... Même sous l'océan, les carnages se multiplient...
Soudain, elle entendit une voix familière, puis un craquement de tonnerre... Sa vision s'estompant, elle rouvrit les yeux pour se rendre compte de la présence de Joseph. Avec toute cette pagaille, elle l'avait oublié ! Elle espérait qu'il ne s'en rendra pas compte. Souriant, elle sentit l'espoir remonter en elle. Après tout, elle n'était pas seule. Cependant, elle fit de gros yeux lorsqu'elle vit un truc blanc s'approcher d'eux. Qu'est-ce que c'était que ce truc ?! C'est seulement lorsque la lumière s'atténua qu'elle put voir qu'il s'agissait d'un autre... Camarade. Apparemment, un ami de Gozen, mais quant à elle, elle avait un peu de mal à le reconnaître. N'ayant pas trop envie de s'attarder sur son livre, elle préféra laisser ces trois-là gérer ce problème.
Un musicien avait fait son apparition dans la ville incendiée, et celui ci se battait d'une manière que je trouvais plutôt cool, mais l'heure n'était pas à l'admiration. Ma clé du temps transformée en épée, j'ai senti La Chroniqueuse derrière moi. J'ai soupiré ... C'était évident qu'il ne fallait pas penser a une leçon dans ce genre de moments, aussi j'ai pensé que le mieux était encore d'en finir une bonne fois pour toute avec les Toadvilliens qui fonçaient vers nous. D'un seul coup j'ai entendu une voix m'appeler "Nyan Boy" ... J'ai tourné les yeux et j'ai vu Sumaru, sourire aux lèvres et Claymore dégainée. Comptait il vraiment tuer tous ces gens ? Je pensais qu'il y avait un autre moyen de s'en débarrasser ... Disons que je n'avais pas envie de commettre des meurtres, ce qui paraissait évident. J'ai quitté le mode rainbow pour passer en mode inversion. Mes cheveux sont devenus noir corbeau et mes yeux sont devenus verts. Ma clé du temps, aux apparences dorées et ornée d'un rubis, est devenue une clé terminant en faux, noire, ornée d'une émeraude. J'ai demandé à Sumaru de m'accorder une seconde, puis j'ai foncé dans le tas. J'ai jeté la clé en l'air et j'ai crié :
"NEGATIVE INVERSION !"
Les Toadvilliens redevinrent normaux ... Trois secondes, avant de redevenir maléfiques. J'ai dégluti, alors que la clé était réapparue dans mes mains. L'inversion ne pouvait annuler les effets de la malédiction qui les frappaient ? J'ai regardé Sumaru d'un air sombre ... Si c'était comme cela partout, alors nous n'avions pas le choix. Transformant ma clé en faux complète, j'ai donné de rapides coups autour de moi, tranchant ceux qui essayaient de m'attaquer, tout en me protégeant avec les magnifiques ailes de corbeaux propres au mode Inversion. Je voyais que Sumaru privilégiait la vitesse à la puissance. Mh il n'avait pas tout a fait tort, mais je restais tranquille. J'ai donné un bref coup d'oeil à la Chroniqueuse ... Se débarrasser des habitants ne serait pas compliqué, mais il devait y en avoir des millions. Une autre question qui me tiraillait était encore : "Pourquoi n'avons nous pas été atteints ?"
Lorsque j'ai vu qu'un groupe entourait la Chroniqueuse, j'ai violemment planté ma faux dans le sol en criant :
"OBSIDIAN HOLLOW !"
Deux bras sont sortis du sol et ont pris la Chroniqueuse par les jambes, pour l'attirer dans le sol. Celle ci était devenue intangible et les bras l'ont emmené vers moi. Quitte a ce qu'elle soit dans un centre de fous, autant qu'elle soit avec moi ou Sumaru.
Littheria ne semblait vraiment pas faite pour le combat ... Elle se réfugia vivement vers Gozen . King ne savait pas vraiment pourquoi mais ça lui avait fait un petit pincement au cœur . Il préféra ne plus y penser et se relancer dans l'action .
Une autre personne arriva en volant . Il s'adressa au garçon aux cheveux arc-en-ciel en l'appelant "Nyan Boy" . Pourquoi d'ailleurs ? Joseph n'en avait aucune idée . Ce n'était pas son vrai prénom, ça ne faisait aucun doute mais cela faisait-il référence à quelque chose ? En tout cas, il avait bien l'air décider à trancher ces pauvres Toad avec sa Claymore .
Le garçon aux cheveux arc-en-ciel précédemment cité se mit à l'action . Ses cheveux devinrent noir, d'un noir très très sombre, et ses yeux virèrent au vert . Son pouvoir était étonnant, ce jeune homme était capable de changer de look et de pouvoirs comme il le voulait ? Le regard du musicien se dirigea ensuite vers son arme . Dans ses mains se trouvait une faux . Lui aussi semblait décidé à tuer les habitants de Toadville ... Ce n'était pas forcément une bonne chose . Enfin, ceci dit, les Toadvilliens ne se privaient pas de vouloir leur ôté la vie . L'homme à la faux cria "NEGATIVE INVERSION ! et tous les Toad se mirent à redevenir normal ! ... enfin pendant trois secondes seulement . Le sort qui les avait transformé semblait trop puissant pour que ce garçon puisse le contrer . C'était désormais à King d'entrer en action !
Le jeune mélomane rangea sa guitare dans son cube dimensionnel et en sortit sa flute traversière . Il préférait privilégier une arme qui lui permettait de faire du dégât de zone et donc de toucher beaucoup plus de personne en même temps . Joseph se mit à jouer de son instrument . La mélodie était très douce et très lente, puis, tout se mis à accélérer et les notes fusèrent . Une gigantesque tempête s'abattit sur les Toad les faisant voltiger de tous les côtés .
Sumaru avait assisté aux mouvements des deux guerriers, et de la maitresse du temps. Il était bien décidé à ne pas laisser les deux autres briller plus que lui, et c'est pourquoi il se jeta en avant, faisant voler autour de lui des gravats. Avec le manche de sa claymore, il assommait des toads en masse, ces derniers semblant bouger incroyablement lentement.
Il était impressionné par le pouvoir de Gozen, et le pouvoir de King l'intéressait. Un genre de Maestria d'un monde parallèle, sans doute...
~C'est possible, que tu existes dans différents univers?~
~Sans doute, comme n'importe qui d'autre... Mais ça peut aussi être un pouvoir qui n'a rien à voir... Tu peux chercher à établir des relations entre tous les pouvoirs, mais au final, ce sont tous les mêmes, il n'y a donc aucun intérêt... Esquive ce toad, déjà...~
Sumaru rit spirituellement du niveau de jemenfoutisme de Maestria, avant de coulisser légérement sur la droite pour éviter le poing d'un Toad. Sumaru le saisit alors au niveau du poignet, tandis qu'il entamait un salto arrière qui emena sa jambe saisir le Toad au niveau de son abdomen, tout en permettant à Sumaru de sauter en l'air. Il atterrit sur une maison, et observa la situation de haut.
Les toads approchaient malgré le barrage de King et de Gozen, et Sumaru revint donc à sa psynergie primale, celle des roches. La zone sur laquelle se trouvait Littheria, Gozen et King se souleva soudain, les emmenant relativement hors de portée des Toads, qui commencèrent à gravir la colline ainsi formée, ce qui leur prenait beaucoup plus de temps, tandis qu'une armure de bois recouvrait Sumaru et que son aura disparaissait.
Immédiatement, des arbres apparurent pour bloquer les Toads.
Durant ce combat, Litterhia voulu s'effacer, disparaître, ne plus être ici. Les yeux clos, la notion de temps l'avait quitté, les bruits de l'affrontement retentissait dans son esprit, échos douloureux qui enfonçaient les parois de son âme. Pourtant, malgré le boucan, elle parvint à trouver un endroit calme, tranquille en elle, dans ce lieu isolé du monde, elle se sentait bien... C'est alors qu'elle en fut subitement arrachée par deux mains qui jaillirent du sol, la tractant sans lui demander son avis jusqu'au groupe qui l'avait apparemment laissée derrière, sans défense. Les récents évènements l'empêchaient cependant d'être rancunière sur ça, surtout qu'un véritable carnage avait lieu autours d'elle. Autrefois amical, le ciel noir devait être la cause de leur soudain changement de caractère, mais qu'est-ce qui pouvait bien en être la source d'origine ? Sûrement encore quelqu'un qui n'a rien d'autre à faire.
Perdant l'équilibre, elle se retrouva le derrière sur le sol pendant que ce dernier semblait ce... Soulever, emportant King, Gozen et elle plus haut. S'il manquait Sumaru à l'appel, c'est certainement parce qu'il en était la cause, mais alors pourquoi ? D'ailleurs, elle nota qu'elle se souvint finalement de son nom à lui. Ayant trop peur pour aller regarder en bas, la Chroniqueuse se contenta de se recroqueviller sur elle-même, ne sachant pas vraiment quoi faire d'autre. Apeurée, terrifiée, la jeune demoiselle n'avait jamais voulu vivre ça... À vrai dire, elle regrettait même d'avoir quitté plutôt involontairement le donjon dans lequel elle vivait. Peut-être était-elle mal nourrie, mal hébergée et tout et tout, mais au moins, elle ne vivait pas dans un monde de brutes, un monde dans lequel elle risquait sa vie pour pouvoir vivre jusqu'à demain. Si seulement... Elle aurait mieux fait d'avoir contenu sa colère et d'accepter son sort dans cette sinistre bibliothèque...
Sumaru avait utilisé ses pouvoirs pour créer une petite colline, qui ressemblait surtout a une vague fossilisée, mais passons. J'ai observé les nuages. Je me suis élancé à l'intérieur mais a peine dedans, une vive décharge m'a parcouru et je suis retombé sur le sol, souffrant. Ces nuages n'étaient clairement pas normaux. King est reparti au combat. Je me suis retourné et j'ai vu La Chroniqueuse, intangible. Apeurée mais somme toute intangible, ce qui la protégerait de ces fous. Et ces fous ... C'était cette poudre que j'avais vu émaner d'eux pendant les trois secondes ou ils étaient redevenus normaux. J'ai pesté. Ne pouvait on donc rien faire d'autre que de massacrer ces habitants ? Mais La Chroniqueuse ne le voulait pas. Je ne le voulais pas non plus, par ailleurs. La poudre était tenace, même pour le mode inversion. Alors que les cris et les flammes fusaient, au même rythme que les éclairs qui tombaient partout, je me suis approché de La Chroniqueuse et me suis agenouillée. Elle allait mal, et je m'en voulais. Je devais l'éloigner de cette atmosphère. Si le monde entier était comme ça, alors il faudrait aller dans un endroit où il n y aurait personne. C'était le seul moyen. J'ai murmuré à l'oreille de la jeune fille :
"... Ne t'en fais pas. C'est bien la première fois que je vois un tel chaos, pour être honnête ... Mais je vais nous sortir d'ici. Et le petit King aussi, par la même occasion. Mais avant cela, je pense que je vais aider Sumaru."
Sumaru non plus ne désirait pas les tuer. J'ai brièvement regardé le guerrier. Il me fit un signe de tête. Je lui rendis avec la même ferveur. Non ... Nous n'allions pas nous battre. Sumaru aussi voulait s’échapper, mais de son côté. Aussi il fallait calmer toute la ville un moment. Regardant la ville, quelques secondes, j'ai murmuré :
"Aether ..."
Par la suite, j'ai tendu ma main à La Chroniqueuse pour la relever. Celle ci se mit derrière moi. Passer d'inversion a imagination et d'imagination a dimension prendrait trop de temps, je suis donc repassé en mode Rainbow. J'ai fais apparaitre dans ma main la clé du Destin ... Une clé en bronze, ornée d'une belle topaze verte. La partie superieure de la clé, ou siégait le topaze, terminait par de magnifiques ailes de bronzes. J'ai enfoncé la clé dans la vague fossilisée ou nous nous trouvions et j'ai murmuré :
La topaze brilla intensément et un champ de force sortit de la clé et se concentra sur un rayon de cinq kilomètres autour de l'épicentre. Je fis partager trente secondes la vision que j'avais enclanchée dans la cervelle de tous les contaminés dans le rayon donné. La vision d'un raz de marais gigantesque qui s'abattit sur tout Toadville. Lorsque la vision cessa pour mes alliés, ils purent voir tous les Toadvilliens se "noyer" sur le bitume. Du moins ils en étaient persuadés. L'effet se dissiperait bientôt, et toute la ville avait été calmée quelques temps. J'ai transformé la clé du destin en clé dimensionelle : Argentée ornée d'un saphir, et munie de quatre pics formant un X, puis j'ai déchiré une faille dans l'air. J'ai fait un bref signe a Sumaru et je l'ai emprunté en déclarant :