Jeune fille d'environ 16 ans, Amélia possède une vivacité autant d'esprit que de corps. Grande, la taille fine, un peu plus musclée que la moyenne des filles, la vie relativement dure de voleuse a au moins conféré à Amélia un joli aspect. Sa peau basanée par le soleil constant de son pays d'origine, ses longs cheveux noirs et légèrement bouclés s'arrêtent au creux de reins. Son regard profond, enjôleur et… saisissant par son étrangeté. Ses yeux sont vairons; l’un d’un jaune doré comme le miel, et le second d’un vert forêt. Ses lèvres charnues et d’un rose pâles sont des plus attrayantes, et la plupart sont surpris du langage mesquin et sarcastique qui peut s'en échapper. Ses grands doigts fins lui servirent à de nombreuse reprises pour subtiliser leurs biens à de pauvres badauds...

Malgré son physique des plus agréable, le caractère bien défini d’Amélia n’est pas des plus doux. Mais en fait, peu de personne le subisse un long moment puisqu’en temps que personne très solitaire, elle ne reste jamais bien longtemps avec la même personne, mais s’assure toujours de l’avoir délesté de toutes ses possessions avant de la laisser. Étrangement, elle n’éprouve aucun regret ou culpabilité de détrousser les gens. Selon elle, chacun a son métier; forgeron, boulanger, sommelier, herboriste… Et le sien est de voler. Et elle ne fait pas dans la dentelle, pourrait on dire. Son intelligence et son audace sont peu communes, mais nécessaires pour survivre dans son environnement. Très égoïste, elle considère que tout ce qu’elle veut lui appartient. Autant les gens que leurs biens…

Amélia n’a que de très vagues souvenirs de son enfance. Elle se rappelle de sa mère, mais aucunement de son père. Elle avait grandit non loin de la ville, dans une cabane à l’état douteux. Elle mangeait peu et la vie était dure, mais au moins, elle n’était pas seule… Vers l’âge de six ou sept ans, sa mère l’amena pour la première fois en ville. Ce fut aussi la dernière fois qu’elle vit sa mère. Depuis cette journée, elle ne l’avait jamais revu, et les probabilités que cela arrive étaient très faibles, car elle ne connaissait même pas son nom... En ville, elle vécut avec une autre femme. Une amie de sa mère, sûrement. Cette femme, plus froide et directe, lui apprit tout sur le métier de voleuse. La subtilité, la rapidité, la façon d’avoir les gens… La femme était très bonne. Amélia devint excellente.

Vers huit ans, la femme mit la fillette dehors. Il était temps qu’elle apprenne à vivre par elle-même, lui dit elle. Et c’est ce qu’elle fit. Au départ, c’était difficile. Mais elle surmonta les épreuves et devint l’une des voleuses les plus réputés de sa ville. Tous l’évitaient, autant les marchands, les autres voleurs que les habitués. Elle voyagea de ville en ville, laissant derrière elle le souvenir de la voleuse aux yeux de chats bicolores. Lorsque les marchands réalisaient qu’elle n’était plus en ville, ils en soupiraient de soulagement; car elle ne s’était jamais fait prendre, et très peu espéraient être les premiers à réussir cet exploit. À un si jeune âge, un avenir plus que prometteur attendait Amélia.