Les rayons du soleil traversèrent les stores, s’instruisant dans la pièce tels des intrus. Son sommeil était si profond que même une si puissante lueur ne pouvait pas la réveiller. Sa mère l’observait avec une expression bienveillante. Elle bougeait dans tous les sens sous sa couette, un grand sourire aux lèvres. Elle devait être en train de faire un rêve. Un rêve merveilleux pour qu’elle ait l’air heureuse à ce point. Elle allongea le bras et serra son ours préféré encore plus fort contre elle. Il était si doux et lui apportait de la chaleur. La pauvre petite, elle était si frileuse. Sa peau était toujours glacée et même une tonne de couverture ne pouvaient pas la réchauffer. Au fil du temps, elle s’était habituée à grelotter dans son lit. Mais cette sensation désagréable ne pouvait disparaitre. Elle se souvenait que lorsque son père était encore en vie, il venait la border et se collait contre elle. Et là, elle murmurait « C’est si chaud… ». Elle prenait son bras et le mettait sous sa tête, lui apportant un réel confort. Son père pouvait rester des heures éveillé en attendant qu’elle s’endorme enfin. Il ne s’en allait jamais avant d’avoir accompli son devoir. C’était sa fille, sa seule et unique enfant. Et pourtant, comme il avait une vie d’aventures avec sa femme, il était souvent absent. La petite se faisait garder par une gentille dame avec qui elle essayait de s’amuser comme elle le pouvait. Mais sans ses parents, elle sentait comme un trou en elle. Un trou que l’on ne pouvait boucher même en lui offrant ce qui la rendait heureuse. Un trou qui s’agrandit quand elle se rendu compte de l’absence encore plus interminable que d’habitude de ses aînés. Et lorsque sa nounou mourut, elle croyait que tout était perdu. Une gamine de 11 ans ne pouvait se débrouiller seule. Surtout pas elle. Mais après quelques jours de solitude, une boule lumineuse fit irruption dans la cuisine. C’était sa mère qui avait réussi à revenir dans le monde des vivants sous cette forme. Malheureusement, son père n’avait pas pu faire de même et reposait maintenant dans le paradis. Deux ans après la revenue de la femme, des pouvoirs commencèrent à se faire remarquer chez sa fille. Elle avait hérité des dons de ses parents, soit le chant et la peinture. Une voix mélodieuse et des doigts gracieux lui avaient été accordés.

La petite se réveilla finalement, s’étirant dans tous les sens. Elle avait bien dormi si ce n’était que le froid l’avait fait trembler toute la nuit. Une queue de chat sortit de sous la douillette et des oreilles de chat s’élevèrent à travers ses cheveux. Cette enfant, ce n’était nulle autre que Flare. Elle bailla à s’en décrocher la mâchoire avant de jeter un coup d’œil à sa mère qui vint lui donner un bisou brûlant. Comme il s’agissait d’une boule composée de lumière, son contact était à la fois chaud et souffrant. Elle s’éloigna brusquement, s’excusant. Malgré le fait que cela faisait deux années qu’elle était sous cette forme, elle ne s’y était jamais habituée. La neko posa deux pieds par terre avant de trainer les pieds jusqu’à la cuisine. En contemplant le contenu du frigo, elle se rendu compte qu’il serait temps d’aller faire les courses. Elle retourna dans sa chambre, se vêtu d’une robe rose et quitta la maison en prenant soin de la fermer à clé. Elle s’aventura dans le centre-ville malgré que se faire observer à la loupe ne lui plaisait pas du tout. En effet, elle attirait souvent l’attention de plusieurs personnes par son apparence assez inoffensive et mignonne. Parfois, on osait lui adresser la parole et essayer de socialiser avec elle. Mais Tisha ayant toujours été très méfiante n’acceptait pas qu’on l’approche surtout quand il s’agissait d’un garçon. Flare se fit facilement un chemin parmi la foule grâce à sa petite taille. Elle dût se mettre sur la pointe des pieds à plusieurs reprises pour voir au-dessus des têtes. Un stand de friandises attira son attention. Elle l’observait les yeux brillants, réveillant l’enfant gourmande qui se trouvait en elle. Le vendeur la convaincu d’en acheter, les bonbons avaient l’air si appétissant. Elle brandit son sac vers lui et il en lâcha une poignée à l’intérieur. L’hybride s’inclina légèrement vers l’avant et le remercia avec enthousiasme. Il lui renvoya son sourire alors qu’elle commençait à gambader jusqu’au marché.

Elle fourrait dans son sac tous les aliments qui pouvaient lui être utiles afin de se faire des repas. Elle chantonnait dans les allées sans même s’en rendre compte et des paires d’yeux se tournaient vers elle, curieux. Elle ne souciait pas trop des gens autour d’elle et continuant son petit spectacle improvisé tous en jetant un coup d’œil à ce qu’elle avait déjà. Elle se dit qu’elle pourrait prendre encore deux produits étant donné qu’elle avait amené assez d’argent pour se le permettre. Argent qu’elle gagnait en chantant sur le trottoir des rues, car elle n’avait pas d’autres moyens. Elle était beaucoup trop jeune pour travailler et même si ce n’aurait pas été le cas, elle n’en aurait pas été capable. La neko saisit du lait et des fruits en tout genre. Elle se dirigea vers la caisse en se faisant discrète, étant donné qu’elle venait de remarquer toute l’attention qu’elle avait entrainée à son égard. Elle fouillait dans sa monnaie afin de trouver le bon montant d’argent alors que la caissière tapotait du pied, l’air impatient. Elle se dépêcha, voyant que celle-ci la foudroyait du regard. Elle lui donna le tout avant de repartir avec son butin. En sortant, des aboiements faisaient écho dans le centre-ville. Elle n’y prêta pas attention et entreprit de prendre la direction de sa maison. Mais un gros chien l’en empêcha en lui sautant dessus. Celle-ci tomba à la renverse en criant, paniquée. Flare réussit à se relever et commença à piquer une course pour s’éloigner du colosse. Il la poursuivit jusqu’à temps qu’elle fonce dans quelque chose et s’étale une fois de plus sur le sol. Un peu de bave coulait de sa bouche et elle se mit instinctivement à pleurnicher et mettant ses mains sur sa tête. Le maître de l’animal finit par intervenir et le rattacha à sa laisse, demandant le pardon. Elle leva la tête dans sa direction, soulagée.
-Vous ne pas vous inquiéter… Moi vous pardonner.
Le gentil homme put donc repartir le cœur tranquille. Elle s’assit doucement en soupirant. Elle avait l’air de s’être drôlement éloigné et ça ne la rassurait pas du tout. Quand elle tâta à terre pour pouvoir se relever, sa main se posa sur un pied. Le pied de la ‘’chose’’ dans laquelle elle était foncée il y avait quelques instants. Elle se leva en un bond, s’excusant milles fois. Lorsqu’elle commença à détailler plus attentivement le garçon qui se trouvait devant elle, elle remarqua qu’il possédait d’étranges oreilles et n’avait pas d’iris.
-Ce n’est rien, lui dit-il de sa voix étrangement robotique.
L’hybride comprit que ce qui se tenait devant lui n’était autre qu’un robot à forme humaine. Plus précisément ce qu’on avait nommé persocom, une invention qui était assez récente. Elle écarquilla les yeux et fit deux pas en arrière. Elle n’en avait jamais rencontré un jusqu’à ce jour et elle était impressionnée par la ressemblance frappante avec un humain. Elle baissa timidement les yeux vers le sol, confuse de ce qui venait de se passer. Le jeune homme s’approcha doucement d’elle et posa une main sur son menton pour remonter son visage. Il lui sourit et lui posa une simple question.
-Comment t’appelles-tu ?