The gate of the dreams
Prologue
Devant moi s'étend un chemin infini. Ou se trouve sa fin ? Je l'ignore. Le sol est froid, dans l'air plane une odeur de sang. Des frôlements, des chuchotis, des grognements. J'ai l'impression que ces bruits viennent des murs. Je me retourne, personne. Des ombres n'appartenant à rien dansent sur le sol. Ma propre ombre s'est jointe à eux. Elle m'a abandonnée. Me voila maintenant seule. Le sol se met soudain à trembler puis se fissure. Soudain il casse et une chose surgit du trou et passe au plafond. Elle alla tellement vite que je ne la vis pas. Ce n'était qu'une forme indistincte. J'eut soudain peur. Je me retournais, je m'enfuyais. Je ne savais pas ce que c'était. Ou étais je d'abord ? Quel était cet endroit ? Et ce couloir qui n'en finit pas. Et si je me retrouvais perdue pour l'éternité dans ce monde effrayant ? Je courrais soudain plus vite à cette pensée. Il y eut soudain un bruit de coquille qui se fends. Je regardais à ma gauche. Le mur... Il se fendais ?! Un grondement bestial montait de la fissure. Je me rabattais contre le mur de droite et continuais à fuir. Une lumière bleue émanait du mur. Un joli bleu d'ailleurs mais je ne pouvais me permettre de l'admirer à un moment pareil. Je sentais un point de côté. Je perdais de la vitesse, je sentais la fatigue me prendre et me ralentir. Puis le mur éclata et la chose qui semblait me poursuivre bondit devant moi. Une créature énorme se tenait devant moi. Un monstre à la peau écailleuse. Sa peau était noire et des veinules bleus parcouraient ses membres en des formes abstraites. Il avait une tête de forme ovoïde, de long cheveux gris clair attachés en queue de cheval qui tombaient jusqu'au bas de son dos et deux grands yeux bleus. Ses yeux étaient magnifiques. Ils étaient tout deux cyan et ils émanaient une faible lumière. Il avait un regard doux... Si doux... J'aurais aimé m'y plonger pour toujours. Il tendis sa main et m'attrapa doucement le bras. Ses mains étaient si chaudes... C'était étrange... J'avais pourtant cru qu'il était un reptilien avec une peau pareille. Apparemment non... Il ouvrit la bouche. Une multitude de crocs pointus garnissaient sa bouche. Je ressentis un frisson de peur. Il referma sa g**ul* puis il me dit d'une voix étonnement douce:
S'il vous plait... Ne fuyez plus... Je ne veut plus perdre mon temps en poursuites inutiles... Je suis affamé... Je vous en prie... Laissez moi vous manger...
Je le regardais en songeant à ce qu'il venait de me dire. Je ne voulais pas perdre la vie. Je voulais simplement... Sortir d'ici. Pourquoi ? Je ne le savais pas ou je ne le savais plus. Je voulais juste partir d'ici, point. C'est alors que je lui répondis:
Je ne veut pas mourir et je ne veut pas vous servir de repas. Je veut simplement sortir d'ici. Peut être pourriez m'y aider ?
Ses yeux se remplirent de sang et il se mit à pleurer. Il me lâcha doucement et sanglota. Je ressentis alors pour lui comme de la pitié. Peut être étais ce autre chose. Peut être un soupçon d'amitié. Je m'avançais et le serrais dans mes bras en le consolant en silence. Il me serra à son tour et commença à redevenir lui même petit à petit. Cet être était vraiment... étrange. Me demander gentillement si je voulais bien être dévorée pour ensuite pleurer à chaudes larmes. Il finit par me dire:
Je n'ai pas le droit de vous laisser passer. Je romprais mon serment...
Je fut étonnée et je lui demanda:
Quel serment ? Et pourquoi ne pouvez vous pas me laisser passer ?
Il soupira avant de me dire:
Il y a bien longtemps j'ai prêté serment d'être gardien de ces lieux. On ne n'a pas laissé vraiment le choix. Je dois garder le labyrinthe des illusions pour que personne ne puisse un jour pénétrer dans le sanctuaire des rêves. Mais... Pourquoi êtes vous ici ?
J'hésitais puis je lui répondis:
Je ne sais pas comment je suis entrée. Tout ce que je sais c'est que je veut sortir d'ici. Mais dites moi... C'est quoi le sanctuaire des rêves ?
Il réflechis un petit moment. Je remarquais que ses coudes avaient tous deux des excroissances pointues qui ne portaient pas d'écailles et qui étaient toutes deux recouvertes d'une peau bleue qui brillait. Puis il me dit:
Mhhh... Alors vous ne savez pas comment vous vous êtes retrouvée ici. Peut être pourrais je vous aider à gagner la sortie mademoiselle.
Je fronçais les sourcils.
C'est gentil à vous mais... Vous n'avez toujours pas répondu à ma question.
Il soupira et baissa la tête.
Je ne peut vous répondre...
C'est interdis par vos engagements ?
Il parut embarrassé:
Oui...
Ce n'est rien. Accompagnez moi plutôt jusqu'a la sortie.
Je l'avais dit avec un sourire comme pour le convaincre d'avancer. Il me sourit à son tour et me fis signe de reculer. Il se dirigea vers le mur et murmura des phrases au mots n'ayant aucun sens. Des filaments de lumière apparurent et se mirent à tourner autour de lui de plus en plus vite. Puis il pointa ses paumes dans le sens du trou dans le mur et attendis. De la glace sortit alors de ses mains et boucha le trou. Puis le mur se répara et la glace fondit instantanément. Mon compagnon s'effondra sur le sol, épuisé. Je me précipitais pour le rejoindre et lui dit:
C'était merveilleux ! Comment avez vous fait ?!
Il lança un sourire gêné avant de répondre:
Vous savez... Ce n'est pas si extraordinaire... Et puis, je ne suis pas un bon magicien. Mes sorts sont longs et difficile à faire et ils m'épuisent. Je n'ai jamais eu de don pour sa...
Si ils sont si durs alors vous êtes d'autant plus fort et courageux.
M... Merci...
Je l'aidais à se relever et nous commençons notre marche. Ces couloirs semblaient ne pas avoir de fin mais il arrivais de temps en temps de rencontrer une porte sur notre chemin. Mon compagnon était bien silencieux. Quel était son nom déjà ? Je lui posait le question et il me répondis:
Mon maître m'a donné le nom de Dirdan il y a bien longtemps... Je ne me souviens même plus de son visage...
Dirdan... Quel joli nom...
Et quel est le votre ?
... Ma mère m'a appelée Loïs il y a quinze années de cela.
Loïs... Je n'avais jamais entendu de nom aussi beau de ma vie...
Je lui sourit avant de répondre:
Merci.
Le temps semblait s'étirer à l'infini. Ce couloir n'en finissait pas. Je commençait à fatiguer. Au bout d'un moment Dirdan remarqua mon épuisement et me demanda si je voulais bien qu'il me porte. Je refusais poliment son offre, je voulais avancer de ma propre force. Il me caressa alors mon épaule gauche et me souhaita bon courage. Je toucherais bientôt le but de mon voyage. Et je ne me trompais pas en pensant cela. Dirdan s'arrêta devant un grand miroir. Il me dit avec un gout de tristesse dans ses paroles:
C'est ici que nous nous séparons. Au delà le miroir se trouve la sortie du labyrinthe. Il te suffit de passer au travers en pensant à une porte ouverte. Adieu Loïs, ce fut un plaisir de te connaître.
Il avait les larmes aux yeux en me disant cela. J'étais triste pour lui mais ma place n'était pas dans ce lieu. Je ne savais pas vraiment pourquoi je devais partir. Peut être tout simplement par ce que j'avais peur de cet endroit. Je n'en savais rien. Mais en cet instant j'aurais voulu qu'il ne soit pas triste et j'aurais voulu rester avec lui. Sa n'avais aucun sens de toutes manières. Je fis un pas vers le miroir puis sauta au travers en pensant à une porte grande ouverte. J'atteris dans une grande salle au murs de marbre blanc et je remarquais que le sol était un miroir. Sur le sol se reflétais le plafond. Il y avais des centaines de portes au plafond. Je regardais en l'air, aucune trace d'entre elles, je ne voyais qu'un plafond ordinaire. C'était plus difficile que je ne le pensait. Je regardais le sol perdue dans mes pensées quand soudain j'eus une idée. Je me mis à chercher la porte. Elles étaient toutes identiques. Je commençait à désespérer quand je vis qu'une porte avais une différence. Une des portes envoyait un rayon de lumière par sa serrure. Je me plaçait alors sur cette porte et soudain je tombais dans le vide. L'ordre de la salle venait de s'inverser. Le sol était devenu le plafond et le plafond remplaçait le sol. A cet instant j'étais sure que j'allais mourir. Pourtant je me mis à décélérer puis je m'arrêtais dans l'air. Sur ma poitrine, un trait de lumière blanche me reliais à la porte. Puis soudain une note cristalline raisonna dans la pièce et un cercle apparut autour de moi. Il se dédoubla encore et encore pour créer une voie jusqu'à la porte. Cette dernière s'ouvrit alors doucement et la salle sembla se rétracter sur moi. Je poussais un cri de frayeur. Elle allait me tomber dessus ! Elle était presque sur moi quand elle se brisa comme un miroir qui casse. Je me trouvais alors dans une bulle et j'étais propulsée dans la voie de cercles. J'avais l'impression de voyager à travers un arc en ciel. C'était si beau. Je sentis alors mes forces m'abandonner et je me sentais tomber en arrière. Est ce la fin ? Puis tout disparut, laissant place à un noir tableau de vide...