Perturbation téléphonique ...
02 h 37 du matin...
Du moins c'est ce qu'affichait l'horloge ancienne de la pièce, où de micros ronflements berçaient cette étrange demeure. C'était un véritable musée malsain :
Les cadavres de nombreuses bouteilles gisaient ci et là tout autours d'elle, ce qui s'apparentait être une chaumière des années 60' était devenue au fil des années un aquarium géant de nicotine, de cigarillos et de substance hallucinogène. Toutes ces odeurs combinées formait un lieu à la senteur renfermée : un havre où on se laisse vite fait mourir dans un micro cycle pour mieux repartir après.
Les effluves de tabac et de liqueur forte avait encore eu raison d'elle, et c'était en eau trouble qu'elle était encore partie dans ses rêves.
L'étrange silhouette était à moitié endormie sur sa table basse, sa patte encore moite sur un verre de whisky déjà bien entamé, mais il lui fallait au moins cela pour oublier toutes les missions qu'on lui imposait et cela sans lui apporter quelques jours de répis.
Personne ne lui arrivait à la cheville quand aux jobs proposés, elle en avait parfaitement conscience, mais la nature de ce qu'elle considérait plus comme une corvée, lui laisser un goût amer qu'elle tentait vainement d'oublier par la boisson, aussi elle avait pris la vieille habitude de se jeter sur sa rocking-chair les pieds sur la table basse, après s'être servi un bon whisky d'âge mur et un petit cigare de Cuba. C'était potentiellement une vieille manie chez les chiens d'aimait les vieilles odeurs, et c'était presque vrai, elle prenait un malin plaisir à s'envoyer en l'air son cerveau tous les soirs, pour oublier le monde des vivants.
Un râlement se fit entendre, car le téléphone sur la petite table se mit à sonner.
-Putain... Sont sérieux... J'ai même plus la nuit pour me poser, ils foutent quoi au QG?
Elle déccrocha non sans exprimer sa bonne humeur :
-C'est a ct'heure là qu'tu m'appelle? T'es ptêtre important mais là pour m'faire chier durant mon somme, j'espère que le fric sra doublé mon vieux!
-Ecoute, va falloir qu'on te renvoie sur le terrain plus tôt que prévu, me demande pas mais notre dernière recrue a encore eu un pet au casque, et a subitement disparue... Cet endroit est vraiment maudit et bien qu'on l'ai vraiment bien retapé je pense que la charge de travail fait qu'on a besoin de plus de main d'oeuvre...
- T'es au courant que cque jte fourni ça st'rouve pas sous le sabot d'un cheval? C'est plus rare que la meilleure came sur le marché!
- Ouais je sais, les denrées potentiel se font rare de nos jours... Mais bon pas le choix, tu sais très bien que nous les kappas on se nourrit pas de rien...
- Rha... C'est l'troisième c'mois ci... Pfff façon pas le choix, t'as que des bras cassé dans l'équipe, jt'e préviens je fais pas le ménage et tu m'laisse au moins une demie heure dvant moi!
- Va pour une demie heure... Mais ne tarde pas...
- Ne mdis pas cque j'ai à faire! Jte l'permet pas, si t'es pas content trouve toi une aut' bonne à tout faire!
Elle stoppa net l'appel et envoya l'interlocuteur sur les ronces. Il pouvait chercher à l'appeler encore et encore, tant qu'elle n'aurait pas pris son kawa du matin (si on pouvait appeler cela matinée) elle ne répondrait au nom de personne.
Elle se leva à moitié dans les vapes non sans râler, pour allumer sa vieille cafetière à l'italienne. Il lui faudrait au moins un café sec et bien noir pour affronter encore ce qu'on pouvait appeler traque de l'espoir, elle laissa l'ustensile sur le feu et parti prendre une douche rapide dans sa petite baignoire à pieds.
L'eau chaude coulant le long de son petit corps musclé laissait apercevoir un bon nombre de cicatrice, et d'ecchymoses, elle frotta machinalement sa tête en premier, si elle avait horreur d'un truc c'était de se sentir crade. Elle se salissait souvent les mains mais pas question de se laisser souiller par les péchés. Et l'eau était le parfait moyen de se purifier quotidiennement et d'être à nouveau pure.
Elle finit par sortir et s'enrouler rapidement une serviette autour de sa poitrine, et se dirigea machinalement vers son breuvage sacré.
Trois choses était plus qu'importante le matin à ses yeux pour être prêt pour une bonne journée, elle avait appelés ces trois trucs : la règle des 3 c --> café, cloppe, caca.
Point, après la routine de fait elle accomplirait ce que le vieux schnock lui avait demandait, mais pas avant son petit rituel.
Elle prit sa pipe et fit griller son tabac au caramel, la curieuse petite dame anthropomorphe, observer les allées et venues de la fumée qu'elle faisait dansait sous les diverses formes que prenaient sa respiration.
Le troisième c accomplit elle tituba vers sa penderie, et prit le soin de choisir sa tenue un académique cintré noire mais surtout...
Ses armes s'étendaient sur la plupart de l'armoire qui a première vue n'était remplie que de vêtements casuels et coquet ; mais en faisant le code au niveau de son rangement sous vêtement il y avait un double fond possédant une ribambelle d'ustensile à tuer, qu'elle maîtrisait parfaitement.
Elle opta pour un fusil à pompe qu'elle avait trafiqué comme une arme de sommeil et moléculaire, permettant au receveur de souffrir d'amnésie chronique. Le fusil était chargé prêt à tirer. Au cas où il lui restait trois autres injections si elle loupait ses tirs... Elle prit néanmoins une dague affûté empoisonnée qu'elle glissa entre sa cuisse et sa botte cuirasse car elle ne savait pas sur qui elle pourrait tomber.
Son portable en poche, elle sortir de chez elle et claqua la porte.
Il était temps de s'engouffrer dans ce crépuscule et de partir à la chasse...