Cela faisait quelques temps que le bouc avait déposé Wolf au Mont Céleste. En lui connaissant, il devrait facilement se débrouiller seul. Après quelques temps sur la route, le cornérien préférait se poser dans un café, avant de rentrer chez lui. Ce n'était pas parce que Faust préférait être seul qu'il devrait éviter les lieux publics. En effet, tant qu'on lui laissait de l'espace pour rêver tranquillement, il ne disait rien.
Le bouc laissa son esprit s'alléger, tout en profitant de son thé et de quelques gourmandises. Pourquoi se casser la tête d'aller au spa alors qu'une bonne boisson chaude et l'ambiance cosy du café faisait le même job ? Ceci dit, il ne serait pas contre d'y aller, juste pour tester une fois. Le cornérien était dans son petit nuage, quand son téléphone se mit à vibrer. C'était Wolf qui lui avait envoyé. Jusqu'ici, il était encore en vie, ce qui rassura Faust. Sans hésiter, il entama la conversation avec lui à l'écrit. Le bouc apprenait que le canidé était dans un hôtel abandonné. Faust était jaloux. Il appréciait l'exploration urbaine. Mais bon, il avait beaucoup à faire. Après la discussion, le bouc reprit sa dégustation.
Après avoir pris quelques repères, te voilà en train de déambuler dans les rues d'une grande... Capitale? Bien que la vie semble peu présente, tu appréciais tout de même la certaine sérénité de l'endroit. Cela n'avait absolument rien avoir avec ton royaume entièrement vide, tu devais bien l'avouer.
Ainsi, tu t'amusas un peu à... Explorer les alentours, tout en saluant les quelques passants qui devaient avoir l'habitude de croiser des êtres étrange pour ne pas être surpris en te voyant. Au moins, tu pouvais le prendre comme une bonne nouvelle ! Tu n'auras pas de problème pour essayer de te faire quelques amis ! Qui sait, peut-être que Kris et Susie ont également rencontré le même problème que toi? ....Ce n'était pas bien d'espérer que ce soit le cas, Ralsei. Ces deux héros là méritaient un peu de repos, surtout après votre aventure éprouvante dans l'underworld...
A force de trop errer dans cet endroit un peu trop immense pour toi, tu décidas de faire une petite pause. Tes pas avaient fini par te conduire devant un petit café. Tu n'hésitas pas longtemps avant de pénétrer à l'intérieur, afin de jeter un coup d'œil aux choses que proposer la boutique.
Tu te contentas de prendre une sorte de... Croissant, avant de chercher une table ou t'asseoir. Et si...Au lieu de rester stupidement dans un coin, tu allais plutôt tenir compagnie à quelqu'un ? Ce n'est pas que la solitude te gêne, tu en avais l'habitude !Mais... Parfois, il est bon de changer un peu.
Tu finis par apercevoir un..Bouc? Sagement installé à une table. Silencieusement, tu finis par t'approcher de sa table, en espérant que celui-ci ne te chasse pas.
-Hm...Bonjour ? Est-ce que je peux m'installer avec vous ?
Faust était content d'avoir son moment de solitude... qui n'avait pas duré longtemps. En effet, quelqu'un lui retira de ses rêveries. Il lui demanda si il pouvait s'asseoir sur le siège libre qui était en face du cornérien. C'était vrai qu'il y avait du monde dans le café, au point que trouver une place était difficile. Par politesse et n'étant pas égoïste, Faust hocha positivement la tête. C'était une réponse certes timide car il ne voulait pas froisser les gens. Au fond, il était sûr de lui.
Ce n'était pas n'importe quel client. Il était difficile de le cerner à cause de sa tenue et de ses lunettes qui cachait tout son corps. Cependant, Faust avait déjà une petit idée à quoi il ressemblait derrière cet amas de vêtements. En effet, étant déjà lui-même un chevreau, il y avait quelques années, il suffisait de voir la tête de l'inconnu pour le cornérien déduisit sur l'espèce du mineur. D'ailleurs, Faust ne put s'empêcher de sourire, à chaque fois qu'il le regarda. Le bouc avait l'impression d'être en face d'un miroir qui lui rajeunit.
Le cornérien aurait pu rester silencieux jusqu'au bout de sa dégustation. Mais, il fut tellement intrigué par son voisin d'en face qu'il souhaitait lancer une conversation. Ceci dit, parler du temps et de divers ragots, très peu pour lui. Parler des choses en commun serait déjà pas mal.
-Sans vouloir être indiscret, t'es un chevreau, je suppose. Oh. La voix dans ta tête ? C'est juste le bouc devant toi qui te parle. Ne m'en veux pas si je n'arrête pas de sourire ; juste que tu me rappelles quelques souvenirs. Rassura Faust, la tasse entre sa patte.
Le bouc te répondit à l'affirmatif par un simple hochement de tête. Tu ne tardas pas à t'installer en face de lui, posant ton assiette avec son croissant dessus. Peut-être que tu aurais dû commander une boisson chaude avec? Non, pour une fois, tu n'en avais pas spécialement envie dans l'immédiat. Et si tu essayais d'engager la discussion avec ce parfait inconnu ? Alors que tu cherchais quoi dire, ce fut une voix directement dans ta tête, qui t'arrêtas dans ton élan de réflexion. Bien sûr, tu fus un peu surpris, ne t'attendant pas à ce qu'une chose pareil puisse se produire.
Ton regard se posa donc à nouveau sur le bouc, qui était le propriétaire de cette fameuse voix. Oui, tu étais effectivement encore un jeu chevreau, et tu ne lui en voulais pas spécialement de le voir sourire, même si tu peux admettre que tu aurais ou trouver cela un peu malaisant sans explications.
-Il n'y pas de problème ! Et je dois avouer que ça me fait tout drôle aussi de voir quelqu'un presque comme moi, en un peu plus âgé.
Comme un...Miroir déformant. Le bouc en face de toi était à la fois plus âgé, certe, mais il devait avoir aussi vecu pas mal de chose et être doté d'une grande... Sagesse ? Peut-être que tu tires des conclusions un peu trop hâtive...Mais c'était un peu cette impression qu'il t'inspirer.
-Est-ce que vous...Vivez ici depuis longtemps?
Demandas-tu poliment, avant de commencer à grignoter un bout de ton croissant. Ce n'était certes pas non plus un très bon...Début de conversation, mais tu trouvais néanmoins cela intéressant de le savoir.
-Où sont mes manières....Je suis Ralsei ! Enchanté de vous rencontrer, monsieur !
Déclaras-tu en affichant un petit sourire. Tu aurais peut-être dû commencer par ça au début. Mais tu préférais éviter d'étaler un pseudo-titre de noblesse, qui premièrement, ne te correspondait pas, et deuxièmement, tu n'as plus besoin de te l'avoir ici.
-Ça va faire un bon bout de temps que j'habite à Horuna. Au passage, tu peux me tutoyer et m’appeler Faust.
C'était assez drôle que Faust contrastait avec le chevreau sous le nom de Ralsei. Ils étaient, certes, de la même espèce. Cependant, physiquement et mentalement, les deux caprins étaient différents.
Physiquement, l'adolescent était vêtu d'une sorte de long manteau vert émeraude, cachant son corps entier. Son chapeau et ses lunettes furent assortis à sa tenue. De plus, son pelage était noir. Faust ignorait si c'était ses vêtements qui cachaient sa véritable couleur ou que c'était vraiment sa couleur naturelle. Quant au jeune adulte, il assumait totalement son look assez rock : veste de cuir, bottes et jeans. Faust n'avait pas également hésité à se faire un petit piercing sur son oreille gauche. Son casque de moto était posée sur la table.
Mentalement, Faust se reconnaissait, malgré son apparence. A vrai dire, le cornérien était doté d'une grande sagesse et d'une politesse irréprochable. Du moins, quand le contexte lui obligeait. Au fond, c'était un bouc qui aimait parfois sortir de sa clôture, même si il n'était pas contre de rester dans sa zone de confort. Actuellement, il avait appris à s'affirmer davantage voire à se lâcher. Faust devrait une chandelle à son ami Wolf, même si en réalité, ses actions avait largement influencé le bouc, en retirant le côté mesquin du loup. Ce qui facilitait également cette besoin d'affirmation était que le cornérien s'était inventé un personnage qu'il jouait sur Nitendo World voire avant, quand il en avait envie : Métal. Ceux qui le connaissaient savaient que c'était un bouc mélomane aux allures d'un punk. Il était également une sacrée tête brûlée. Au fond, c'était la même personne. Avec le temps et grâce à son ami, Faust était parvenu finalement à fusionner mentalement sa propre sagesse et cette envie de désobéir provenant de son alter-ego. Il était désormais un sage rebelle.
Subitement, le sourire serein du cornérien devint un fou rire que le bouc essaya de retenir. Il imaginait Ralsei en train de dire des injures ou encore à faire un bras d'honneur. Peut-être que cela devrait arriver. Peut-être que non.
-Pardon. C'est mon imagination qui me joue des tours.
L'anthropomorphe se calmait progressivement pour reprendre son sérieux. Ceci dit, cela allait marquer dans ses souvenirs.
-Sinon, j'ai envie de te renvoyer la balle. T'es également du coin ?
-Non pas vraiment. Je viens tout juste de sortir de cette...Etrange boite.
En tout cas, tu pris note du nom de la région. Horuna. Durant ton petit pèlerinage, tu n'avais pas pris la peine de chercher les informations les plus...Importantes. Sans doute un peu trop intrigué par la nouveauté. Tout était si... Différent, de ce monde plongé dans la noirceur que tu étais censé "gouverner". Et encore, c'est un bien grand mot pour une tache qui est infime.
D'ailleurs, tu te demandes si quelqu'un possède ce rôle ici. Ou du moins, quelque chose de similaire. Et si c'est le cas, que cette personne soit quelqu'un de bien. Mais...On ne peux pas non plus tout avoir dans la vie, et celle-ci n'est pas rose. Mais d'après les quelques choses que tu as vues, le peuple semblait...Bien traiter ?
Peut-être que tu devrais cesser de réfléchir autant à tout ceci. Ce serait pas mal pour essayer d'avancer un peu.
-C'est très jolie ici en tout cas ! Mais quelque chose me traîne en tête...Je me demande...Est-ce que d'autres personnes comme moi peuvent sortir de cette boite ?
L'infime espoir de revoir Kris et Susie ? Totalement.
Ralsei comme Faust n'avait pas échappé par la Pandorica pour arriver sur Next Wave. Cela rappelait des souvenirs pour le cornérien. Il avouait que le fait d'arriver sur ce monde était assez difficile à l'admettre. Rien que de penser au Parasite sur Nintendo World, le bouc avait les poils qui hérissaient, tellement c'était plus effrayant qu'une simple catastrophe naturelle ou quelque chose qui pourrait déclencher l’apocalypse du point de vue des fictions. Encore heureux que la civilisation était similaire à celle de Corneria. Peut-être que Faust serait au même résultat qu'actuellement ; juste que cela allait prendre beaucoup de temps.
Le chevreau semblait émerveillé sur ce nouveau monde. Le bouc gardait son air indifférent. Au fond, il était comme un père qui était content de voir son enfant s'épanouir. Ce n'était pas courant qu'une personne réveillant de la Pandorica avait ce genre de réaction.
-La Pandorica. Je vois. Si tu penses voir tes amis ici, le futur te le dira. Si t'as des moyens pour les contacter, ça sera encore plus facile. Alors, en théorie, oui. Toute personne venant de Nintendo World sortent de la Pandorica. En pratique, c'est un peu la loterie, si je puis dire. Ils peuvent être réveillés il y a quelques mois, comme maintenant. Je pense que t'es également en train de croiser les doigts pour tes amis. Si ils ont opté pour la Pandorica, tant mieux. Sinon...
Faust ne savait pas comment il en était arrivé là. Est-ce que parler des choses graves était une bonne idée envers un chevreau qui ne lui connaissait qu'à peine ? De plus, le cornérien avait ficelé les mots pour répondre à la question de Ralsei. Mais, le bouc ne pensait pas qu'il allait dévier sur les personnes disparues. Faust estima vraiment chanceux que Wolf n'ait pas suivi Fox pour la cryogénisation. Il aurait préféré que le renard soit également présent, ou encore sa famille. Cependant, être en vie sans eux lui fit tirer une grimace de frustration. Se rendant compte que Ralsei était toujours devant Faust, ce dernier devint vite gêné.
-Désolé. Oublie le fait que si ce n'était pas le cas. Avec un peu d'intuition, tu vois ce que je veux dire. J'espère que tes amis soient dans la boîte en question.