Pfiou ! Oulàlà, quelle journée pour la petite Nilla !
Elle était arrivée il y a quelques jours sur cet étrange univers et elle n’était pas au bout de ses surprises ! Il y a avait tellement de nouvelle choses à découvrir ! Nilla ne savait plus où donner de la tête ! Enfin... Elle devait toujours retrouver Maman, c’est pour ça qu’elle était là !
Seulement voilà, aujourd’hui n’était pas une très bonne journée...Elle avait perdu Frostbite de vue et vagabondait à sa recherche dans les rues d’Horuna, demandant à quelques passants s'ils l’avaient aperçue. Elle n’avait que 5 ans, mais personne ne semblait se soucier d’elle pour lui tenir compagnie ou bien même l’aider. Il faisait assez frisquet et l’enfant ne pouvait retenir quelques frissons alors qu’elle traversait le parc, ses frêles jambes commençant à lui faire mal.
Il devait bien être plus de quatre heures lorsqu’elle décida de s’installer sur un banc proche de l’entrée nord du jardin public, non loin de la grande place. C’était un très joli parc ! Il y avait des fleurs colorés qui tentaient de résister au temps gris et humide de la journée. Il n’allait pas tarder à pleuvoir…
Quelques enfants jouaient sur les aires de jeux non loin, Nilla ne manqua pas de les observer en se frottant les mains emmitouflées. Ils avaient l’air si... Différent d’elle. Cela l’intriguait, elle aurait bien voulu aller jouer avec eux, mais sa timidité prenait le dessus. La licorne resta donc à les observer pendant cinq bonnes minutes, en essayant de rassembler son courage en vain. Finalement, elle se mit à fixer ses sabots tout en se demandant ce qu’elle allait bien faire. Elle était perdue et totalement seule.
Nilla se redressa et reprit son chemin en direction de la grande place avant de s’arrêter devant la vitrine d’une boulangerie. Nilla n’avait jamais vu ce genre de gâteaux, elle ne pouvait s’empêcher de fixer les diverses viennoiseries et pâtisseries tout en se régalant de la délicieuse odeur qui s’échappait de la porte...
C'est à ce moment qu'il se mit doucement à pleuvoir.
Cela faisait toute la matinée que Will se coltinait des articles de catégorie "faits divers" à écrire en tentant de rendre le tout intéressant alors que, soyons honnête, personne n'en avait quelque chose à faire pour rester poli. Et lorsqu'il était sorti pour rentrer, le temps s'était gâté. Décidément, ce n'était pas sa journée... Une pâtisserie remonterait surement le moral, bien qu'il ait pris 1 sucette sur le chemin. Savoir plein d'informations permettait également... de savoir où se trouvaient les meilleures boulangeries du coin. Souriant à cette idée, Will reçu quelques gouttes et sortit donc son parapluie qu'il gardait miniaturisé (encore une fois merci la technologie) dans sa veste.
En arrivant devant le magasin, il vit une petite licorne bipède, chaudement vêtue d'une manière luxueuse, et pourtant... Seule. Ce seul fait était en soit assez étrange. Une petite aussi luxueusement vêtue aurait du avoir une nounou, un garde du corps ou même sa mère à côté d'elle. Et elle était là, à fixer les pâtisseries avec des étoiles dans les yeux sans personne pour la surveiller. Comme toujours, la curiosité de Will le poussa à enquêter. Ou était-ce un côté paternel qui se réveillait ? Fait est qu'il alla la voir. Souriant gentiment, il l'accosta doucement en se penchant au dessus d'elle, une main dans le dos, l'autre tenant le parapluie qui désormais les protégeait tous les deux.
-Bonjour... C'est rare de trouver des petites licornes seules ici. Es-tu perdue ?
__♫_Guns and Roses – Knocking on Heaven's Door (Instrumental)
Un milieu hostile, en quête de nourriture
Cela faisait depuis une bonne journée que Faust avait le ventre vide. Et pour cause : des problèmes urgentes à régler durant son travail. Le bouc se surmenait. Plus son estomac criait famine, plus il était difficile pour le cornérien de continuer à résoudre ses problèmes. Au final, Faust finit par s'accorder une pause, même si le temps était compté pour lui. Il en profita pour aller manger un morceau. Sa propre gamelle ? Faust était tellement concentré sur ses problèmes qu'il n'avait pas eu le temps de faire son propre repas. La cafeteria ? La qualité se laissait à désirer, selon le cornérien, même si elle était ouverte tout le temps, ce qui était pratique. Faust avait une dernière option : aller à la boulangerie qui se situait à quelques minutes de son lieu de travail.
Si l'anthropomorphe était de genre à tout prévoir, il n'avait cependant pas anticipé la météo. Et il était hors de question pour lui de gaspiller l'essence de sa moto pour un stupide sandwich. Faust prit son blouson de moto et courait dans la pluie. C'était une sensation désagréable puisqu'il avait l'impression de se déplacer dans un milieu hostile, en quête de nourriture. En chemin, il se retrouva face à une licorne anthropomorphe et un des clients du bar. Faust les contourna durant sa course. Cependant, en faisant son virage, le bouc se glissa sur le trottoir.
Un bouc tout trempé, un bleu sur les hanches et le ventre qui réclamait de la nourriture, il ne valait pas mieux aborder Faust. Ce dernier se releva, tout en manquant de glisser à nouveau. Le cornérien marcha vers l'entrée de la boulangerie. Cependant, durant sa chute, il avait fait tombé son porte-monnaie.
-Bonjour... C'est rare de trouver des petites licornes seules ici. Es-tu perdue ?”
Nilla détacha ses yeux de la vitrine pour lever un regard innocent vers cette étrange personne qui venait de l’aborder. C’était un monsieur et il était très différent de ce que la petite connaissait. Il avait de toute petite oreilles et pas de cornes. Ce n’était pas une licorne bien évidemment et cela eu le mérite de piquer la curiosité de l’enfant. Elle avait déjà vu une madame de la même espèce que lui, mais elle n’avait pas osé déranger la jeune femme.
Là, c’était bien différent. Ses oreilles se mirent à bouger curieusement en direction de l’inconnu alors qu’elle le regardait silencieusement. Il n'avait pas l’air méchant, il partageait même son parapluie avec elle ! Et en plus, ses cheveux avait l’air tout doux ! Nilla fit un sourire tandis que sa fine queue blanche brassait l’air dans un mouvement joyeux. Peut-être qu’il voudrait devenir son ami, ça, ce serait chouette !
-Bonjour monsieur !” S’enquit-elle de sa petite voix de bébé. Elle eut un petit geste timide avant de reprendre. “Oui, je suis perdue...Mais c'est pas grave ! Parce que je vais retrouver Maman et Frost ! Parce que je suis une grande fille !”
Elle se mit sur la pointe des pieds pour appuyer sa dernière phrase, non sans lever les bras bien hauts. C’est alors qu’elle pointa le parapluie de ses mains emmitouflées.
-Il est très très grand le parapluie ! Le mien, il est tout petit, mais il est plus là...Monsieur parapluie vous êtes trop gentil ! Je suis plus mouillée maintenant...Enfin presque ! Vous êtes perdu aussi ?” Continua la petite tout en s’approchant un peu plus, les yeux brillants. Il faut la comprendre, elle à passer la journée toute seule...Elle était bien trop contente de pouvoir parler avec quelqu’un, surtout avec un ami potentiel !
Mais juste au moment où elle allait lui demander son prénom, un bruit se fit entendre. Un bruit assez fort pour détacher son attention de l’inconnu et tourner complètement la tête en direction du vacarme. C’était une autre personne, qui avait eu la malchance de glisser malencontreusement sous la pluie. Il avait l’air d’avoir mal et Nilla n’osait pas bouger. Il faut dire qu’il était un peu impressionnant et alors qu’il marchait en direction de la boulangerie la mine grise, la licorne s’aperçut qu’il n’avait pas une, mais deux cornes dont la forme lui était bien étrange ! Il avait une fourrure blanche, trempée et il était habillé d’une étrange façon. Un peu comme monsieur parapluie quand elle y pensait.
Nilla allait se retourner vers ce dernier quand elle remarqua un objet pile à l’endroit où le pauvre monsieur à cornes était tombé, elle le pointa du doigt, fixant attentivement l’objet.
-Hé ! Il y a quelques choses par terre !”
Sans attendre, elle se rua sous la pluie pour aller le récupérer.
*Splouf, splich*
C’était rigolo de marcher dans les flaques, heureusement qu’elle avait des bottes montantes bien solide ! Quelques secondes plus tard, Nilla revint avec son petit trésor dans les mains, frissonnant alors que le vent commençait à faire des siennes. Toute contente elle le brandit devant Mr.Parapluie avec un sourire.
“Oui, je suis perdue...Mais c'est pas grave ! Parce que je vais retrouver Maman et Frost ! Parce que je suis une grande fille !”
Will y voyait un peu plus clair. Frost était sans doute celui qui devait s'occuper d'elle. Donc elle avait perdu sa mère... Elle ne devait pas être bien loin, pour laisser sa fille ainsi. Elle pointa le parapluie de Will.
-Il est très très grand le parapluie ! Le mien, il est tout petit, mais il est plus là...Monsieur parapluie vous êtes trop gentil ! Je suis plus mouillée maintenant...Enfin presque ! Vous êtes perdu aussi ?”
Quelle adorable petiote ! Elle-
A ce moment, une figure que Will connaissait, le héros bouc, les esquiva à toute vitesse sans parapluie avant de glisser et de s'écraser par terre. Aie. Will grimaça. Cette chute devait faire mal. La petite licorne regarda l'endroit ou le héros s'était écrasé, contrairement à Will qui regardait le pauvre bouc.
-Hé ! Il y a quelque chose par terre !”
Plait-il ? La petiote se précipita sans manteau ni protection contre la pluie et récupéra ce qui semblait être le portemonnaie du héros.
-Trouvé !”
Will s'approcha, d'abord pour abriter la licorne de la pluie, puis pour mieux regarder le portemonnaie. Morale à part, elle avait 3 options : rendre, donner, jeter. Polie comme elle était, elle allait le rendre, très surement. Mais Will avait envie de tester les bonne manières de cette petite. Il s'accroupit à côté d'elle pour être à sa hauteur, et parla doucement, sans que d'autres ne l'entende.
-Hmm... Ce porte-monnaie appartient surement au bouc qui est tombé... Que doit-on faire avec ?
Il regarda la petite avec un sourire en attendant sa réponse.
Astrid voguait dans les rues d'Horuna. Son année avait été bien remplie. En effet, après la défaite définitive du Parasite qui sommeillait en elle, la Reine de l'Humanité dut réparer les dégâts provoqués sur les continents que le monstre avait causé. De plus, maintenant réunis avec ses parents après plus de mille longues années, la famille s'était juré de rattraper le temps perdu en passant le plus de temps ensemble possible, tout en veillant à s'entraîner entre eux afin de devenir plus fort pour protéger tous ensemble Next Wave. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'Astrid décida de changer son apparence. La monarque cachait sa véritable forme au peuple pour que personne ne sache qu'elle était une descendante directe des Héros qui avaient causé la destruction du premier monde, mais le mal ayant été chassé définitivement du nouveau monde, c'est avec une grande fierté que la jeune femme arborait désormais sa forme originelle, la faisant beaucoup ressembler à sa mère par ailleurs. C'est donc en but de prendre une pause bien méritée que la souveraine décida de prendre un peu de bon temps dans les rues d'Horuna et de visiter le peuple. Ce n'était cependant probablement pas le meilleur jour pour décider de sortir en dehors du palais puisqu'une violente pluie commençait à s'abattre sur la ville. Astrid, pas très prévoyante, commençait à être trempée jusqu'aux os. Soupirant de consternation, la fille de Roy se dit qu'elle n'était définitivement pas chanceuse.
C'est cependant un grand fracas qui la tira de sa bulle et la fit sursauter, alors qu'elle passait au détour d'une ruelle, devant une boulangerie. Un homme, ou plutôt un anthropomorphe, semblait s'être brutalement écrasé au sol, sans doute en glissant à cause de la pluie. Visiblement agacé par sa chute, la personne s'engouffra rapidement dans ladite boulangerie devant laquelle Astrid venait de passer. A l'endroit de sa chute, un homme tenant un parapluie et une petite fille, pourvue d'une corne sur le front, venait de ramasser quelque chose, une sorte de porte monnaie à priori. De toute évidence, cet objet ne leur appartenait pas et au vu de l'endroit où les deux l'avaient récupéré, nul doute qu'il appartenait à la personne venant de rentrer dans la boulangerie. L'homme s’accroupit pour se trouver au même niveau que le petit enfant, lui chuchotant quelque chose que la Reine de l'Humanité ne put pas entendre. Astrid se décida à suivre Faust dans la boulangerie, de manière à l'avertir que ces deux personnages avaient récupérés le porte-monnaie qui lui appartenait, en espérant qu'il soit assez honnête pour le lui rendre.
« Excusez-moi monsieur, mais je crois bien que ces deux personnes ont trouvé quelque chose qui vous appartient. Je pense qu'il s'agit d'un porte-monnaie.
Faust entra dans la boulangerie. Il hésita à sécher son pelage. Ceci dit, le bouc risquerait d'être trempé de nouveau, au chemin du retour. Néanmoins, il valait mieux être un peu présentable. Le cornérien finit par essuyer son visage avec ses manches de son blouson.
Il observait la vitrine pour faire ses choix. Les pâtisseries étaient tentants pour Faust. Cependant, comme il n'avait rien avalé de la journée, il fut plus sage de prendre quelque chose d'assez calant. Le cornérien se jeta sur le sandwich végétarien. Alors que Faust s’apprêta à prendre celui-ci avec un soda. Cependant, au moment de payer, l’anthropomorphe fouilla ses poches. Il ne retrouvait plus son porte-monnaie. Le bouc commençait à paniquer intérieurement. A vrai dire, c'était assez embarrassant pour lui de prendre quelque chose alors qu'on avait pas les moyens. De plus, il imaginait toutes les galères à refaire ses papiers. Par chance, quelqu'un lui interpella pour dire qu'on avait retrouvé son porte monnaie. Faust se souvint d'avoir pris une gamelle durant son trajet. Son objet avait dû tombé en glissant. Il finit par se rassurer.
-De grâce. J'ignore comment vous remercier. Je passe en ce moment une journée merdique.
Le bouc fut charmé par l'apparence de l'inconnue, sans savoir qu'il s'agissait d'Astrid. Ceci dit, Faust avait l'impression de voir Lumina, en plus docile. Mais, il ne faisait pas de liens directs avec celle-ci. Du moins, il la voyait pour la « première fois ». Si l'anthropomorphe savait cela, il aurait changé de registre de langage. En effet, selon le contexte, Faust adaptait ses manières. Un détail lui intrigua : n'avait-elle pas froid avec sa tenue légère (Sauf si elle s'est habillée chaudement) ?
Bref, le bouc sortit de la boulangerie pour retrouver le duo dont la personne lui en avait parlé. Il reconnut un des clients du bar. Ce dernier accompagnait une petite licorne anthropomorphe qui avait son soi-disant porte-monnaie.
-Salut. Quelqu'un m'a dit que z'avez mon porte-monnaie. Adressa Faust avec sa télépathie.
Monsieur parapluie s’était approché et abritait à nouveau l’enfant licorne tout en regardant le petit butin qui trônait au creux des moufles jaunes pastel de Nilla. Celle-ci se rapprocha de lui par réflexe, appréciant le geste et leva les mains pour qu’il puisse avoir une meilleure vue. Le bruit doux de la pluie chatouillait l’ouïe sensible de la licorne, dont les oreilles bougeaient rapidement, un peu comme les chats lorsque ceux-ci étaient curieux. Elle remarqua qu’une nouvelle personne était arrivée et était entrée dans la boulangerie, mais elle n’eut pas le temps de regarder, Mr.parapluie lui bloquant la vue.
Celui-ci semblait réfléchir et avant que Nilla puisse prononcer le moindre mot, il s’accroupit doucement à sa hauteur et se mit à parler tout bas.
-Hmm... Ce porte-monnaie appartient sûrement au bouc qui est tombé... Que doit-on faire avec ?”
La voix du jeune homme avait quelques chose de rassurant, Nilla l’aimait bien ! Cependant, elle était un peu perdue, car il avait employé quelques mots compliqué d’adulte qu’elle ne comprenait pas encore. En fait, elle ne les avait même jamais entendus ! C’était quoi un...bouc ? Et euh...un port-o-monnaie ? Les oreilles blanches de la licorne s’abaissèrent en un seul mouvement tandis qu’elle fixait le “port-o-monnaie”(?) au creux de ses moufles. Elle essayait vraiment fort de comprendre ces mots inconnus, mais en vain. Lentement, elle posa ses yeux sur le visage de monsieur parapluie et secoua la tête. Elle lui demanderait après ! Si quelqu’un avait laissé tombé quelques chose, cela voulait dire qu’il fallait…
-Il faut le redonner !” S’exclama t-elle soudain avec énergie. Elle essayait de prendre le même air que sa maman lorsqu’elle parlait sérieusement. Sa voix de bébé laissait transparaître quelques petits zozotements alors qu’elle continuait. “Parce qu'il va être triste et c’est méchant de laisser des gens tristes ! Avant, et bah j’avais perdu mon doudou et j’ai pleuré, c’est maman qui me l’a trouvé en plus !”
Nilla hochait la tête sûre d’elle. Doudou était dans son tout petit sac à dos, bien au chaud et à l’abri de la pluie. Les souvenirs de cette après-midi haute en émotions la firent sourire tristement un court instant. Maman lui manquait beaucoup.
“-Salut. Quelqu'un m'a dit que z'avez mon porte-monnaie.”
La petite fille sursauta violemment et fit tomber le “port-o-monnaie” par terre. Qu’est-ce que c’était que cette voix ?? Dans sa tête en plus ?? C’était la première fois qu’une chose pareille lui arrivait ! Elle ramassa son butin et se rapprocha instinctivement du jeune humain, agrippant le bras de celui-ci avec les siens.
-C-c’est qui qui parle ?? Monsieur Parapluie c’est toi qui l’as dit ? Et si c’était un fantôme ?!” Elle avait l’air un peu paniquée et posa sa tête contre le bras de son nouvel ami(?) tout en le regardant, les yeux grands ouverts. Elle prit une petite voix et chuchota bruyamment ;
Will, son attention focalisé sur la licorne et sa réponse, ne vit pas qui entra dans la boulangerie. Elle était vraiment adorable... Elle faisait tourner ses méninges à plein régime pour trouver la réponse à sa question en fixant le porte-monnaie. Elle releva doucement la tête, le visage sûre d'elle, et secoua la tête.
"-Il faut le redonner ! Parce qu'il va être triste et c’est méchant de laisser des gens tristes ! Avant, et bah j’avais perdu mon doudou et j’ai pleuré, c’est maman qui me l’a trouvé en plus !”
Elle essayait de parler avec sérieux, mais les zozotements rendait juste la scène encore plus adorable. Elle hocha la tête, sûre d'elle. Puis, très rapidement, elle eu un sourire triste... Surement un souvenir lié au doudou qu'elle avait perdu. Où sa mère... Mère qui semblait d'ailleurs beaucoup compter pour elle.
“-Salut. Quelqu'un m'a dit que z'avez mon porte-monnaie.”
Will sursauta en même temps que la petiote. Elle fit tomber le porte monnaie par terre et regarda partout d'un air affolé, ne comprenant visiblement pas plus que Will sur le moment. Elle ramassa vite la possession du bouc et se rapprocha de l'humain, tenant son bras, qui de son côté se sentit d'avantage paternel.
-C-c’est qui qui parle ?? Monsieur Parapluie c’est toi qui l’as dit ? Et si c’était un fantôme ?!”
Monsieur Parapluie ! Surnom adorable ! Mais ce n'était pas le temps de penser à ça. Il fallait-
Elle posa sa tête contre le bras de Will, les yeux grands ouverts et en panique, presque prête à pleurer. Elle chuchota bruyamment :
-On va se faire manger tout cru ??”
Will ouvra des grands yeux surpris, puis caressa la tête de la licorne, en prenant soin de ne pas toucher la corne. Il orienta le parapluie de manière à pouvoir regarder le héro du bar. Will souriait encore plus qu'avant. Elle le mettait dans une très bonne humeur.
-Non, ce n'est pas un fantôme... Il s'agit du bouc, celui qui a laissé tombé le porte-monnaie. Et s'il est là c'est qu'il voudrait bien que tu lui rendes.
Will se leva, laissant une main sur la tête de l'adorable petite licorne, et regarda le bouc en face.
-D'ailleurs ce bouc ne m'est pas inconnu... Je me doutait que pouvais parler par télépathie quand je t'ai vu avec le loup. Au fait, j'y pense, ton selfie n'est pas raté, rassure-moi ? J'ai vu que j'étais sur la photo...
Will regarda la petite fille, et lui fit gentiment signe de lui rendre le précieux butin.
C'est alors que, derrière le bouc familier, dans la boulangerie, il LA vit.
ELLE.
Celle dont il était le fervent partisan, et qui pourtant était du Chaos. Était. Ce n'était plus le cas désormais, et il le savait, mais rien que sa vue lui rappelait des nuits entières de cauchemars aussi bien diurnes que nocturnes. Une année entière à se remettre de cette lourde nouvelle et il la voyait. En chair et en os.
Reine. Astrid.
Will écarquilla les yeux, blêmit immédiatement, et l'air qui pouvait sembler hautain pour le héro et amicale pour la petite laissa place à un visage de terreur absolue. Will se mit à trembler comme une feuille, pâle comme un mort, et avant que qui ce soit ne puisse réagir, il repoussa avec empressement et une légère pointe de précipitation (en prenant soin que personne ne tombe) les 2 non-humains dans la boulangerie, au sec. Puis il enchaina tout aussi vite :
"- J-je vais rester à côté, je serai juste dehors quand tu aura fini."
Will tentait de garder un air sûr de lui mais tout cela ne faisait qu'aggraver l'image de terrifié qui fuit qu'il donnait. Et sans attendre aucune réponse, il alla vers le centre de la grande place, mêlés au différents parapluie, mais pourtant toujours visible de loin. Et même de loin... Il tremblait.
-De grâce. J'ignore comment vous remercier. Je passe en ce moment une journée merdique.
C'est ce qu'entendu Astrid, légèrement étonnée, dans sa tête. Ce n'est pas tout les jours que l'on croisait un télépathe. Elle était d'ailleurs tout aussi étonnée de voir que le bouc ne l'avait visiblement pas reconnue. Peut-être que sa nouvelle apparence l'avait trompé. Quoi qu'il en soit, l'homme sorti rapidement de la boulangerie pour aller récupérer ce qui lui était logiquement dû. La Reine de l'Humanité observait tranquillement la scène de là où elle se trouvait, puisqu'elle n'avait aucune raison de réellement sortir sous la pluie pour le moment, ni d'intervenir. Après tout, ce n'était pas ses affaires. Elle voulait juste s'assurer qu'il n'y ait pas d'histoire de vol dans cette ville.
La petite fille sembla être prise d'une petite crise de panique lorsque le bouc l'approcha, s'accrochant de toutes ses forces au jeune homme qui l'accompagnait. Avait-elle vue quelque chose qui l'avait effrayée ? Ou entendu quelque chose peut-être ? Difficile à dire, à cette distance, qui plus est avec la porte de la boulangerie fermée et le bruit de la pluie claquant sur le sol, il était impossible d'entendre quoi que ce soit de là où elle se trouvait. Le jeune homme, à son tour, se mit à avoir une réaction étrange. En effet, ce dernier se pétrifia sur place avant de commencer à trembler de tout son être. Il avait visiblement vu quelque chose qu'il n'aurait préféré jamais voir. D'un geste brusque et précipité, le jeune homme força le passage et poussa les deux autres personnes dans la boulangerie, juste à côté d'Astrid qui ne put retenir un léger cri de torpeur quand elle les vit débarquer en trombe dans le bâtiment. Puis, il se dirigea, seul, en plein milieu de la place. La jeune femme, complètement confuse et piquée de curiosité, décida de sortir à son tour, non sans pester légèrement quand à l'averse qui n'en finissait pas, pour comprendre l'agissement du jeune homme.
La souveraine avançait en direction de la place, à nouveau trempée par la trombe d'eau qui coulait du ciel depuis maintenant de plusieurs minutes, de façon toujours aussi virulente. Elle avait visiblement choisi le meilleur moment pour sortir de son palais. Tout en faisant attention à ne pas glisser, comme l’anthropomorphe quelques instants auparavant, Astrid avançait petit à petit vers le jeune homme, qui n'avait toujours pas bougé d'un iota depuis. Une fois à son niveau, Astrid se pencha légèrement en avant, vers lui, avant de lui adresser la parole.
« Tout va bien Monsieur ? Vous ne devriez probablement pas rester ici, seul, au froid et sous la pluie ... Surtout si vous accompagnez la petite. »
Si pour la plupart qui ne connaissaient pas le bouc étaient ceux qui seraient surpris d'entendre une voix résonner dans leur esprit, pour le duo, c'était autre chose. Ils étaient assez effrayés par cette expérience qu'ils n'avaient pas l'habitude. Même si Faust sourit un moment par la question innocente de la licorne, son air exprimait de la gêne. Encore heureux que l'inconnu rassura l'enfant. D'ailleurs, il n'avait pas oublié son visage voire le moment de selfie. Faust recula d'un seul pas. Il ignorait si le natif savait qu'il l'espionnait. Dans tous les cas, le bouc reprit son calme naturel. Après tout, il ne valait pas mieux éveiller les soupçons. Mentir à 100% était assez risqué. En revanche, mélanger vérité et mensonge, cela pourrait passer crème.
-Désolé. Je ne pensais pas que tu serais attentif à ce détail. Malheureusement, il était bien raté. Je ne serais jamais un bon photographe. Ceci dit, le barman a fait la photo de ma place. Que je te rassure de suite : je l'ai pris pour une amie à qui je tiens vraiment. J'aurais bien voulu qu'elle soit avec moi.
Faust restait assez général, quant à son amie, sauf si l'inconnu souhaitait des détails. Dans ce sujet, le bouc pouvait être transparent dessus. En reprenant son porte-monnaie et vérifiant que rien n'avait été volé, même le liquide, son regard fur intrigué par l'air tétatisé du natif. Il tourna sa tête vers la femme qui lui avait avertit de la perte de son bien personnel. Décidément, les rôles furent inversés. C'était au tour de l'inconnu de se sentir coincé. Faust se demanda si ils n'avaient pas un lien entre eux.
-Si le loup en question était là, il t'aurais dit si tu ne serais pas schizo' ou juste un mauvais acteur. En tout cas, je ne vais pas me mêler de tes histoires avec la personne qui m'avait avertit pour le porte-monnaie.
Une tentative du bouc pour renvoyer la balle dans l'autre camp. Bref, il regarda la petite licorne, d'un air serein. Après tout, il voulait la remercier avec son compagnon. Mais, dommage que ce dernier avait préféré de se retirer.
-Je n'aimerais pas me passer pour un ingrat. Je devrais te remercier. Dis-moi juste ce que tu veux à la boulangerie. Je te l'offre. De même pour ton... euh... baby-sitter ?
L’humain fit un sourire et eu un geste doux, gentil, paternel avec la petite ; Il lui caressait la tête. Ce geste, aussi petit et commun, signifiait beaucoup pour la petite qui ne disait jamais non à de telles marques d’affection. Elle appuya légèrement sa tête contre le bras de son ami et y frotta sa joue de bébé, comme pour rendre les caresses. Elle agissait instinctivement, la licorne était très câline de nature ! Elle se sentait en sécurité avec lui, comme un parent. Comme avec Maman. Enfin presque.
-Non, ce n'est pas un fantôme... Il s'agit du bouc, celui qui a laissé tombé le porte-monnaie. Et s'il est là c'est qu'il voudrait bien que tu lui rendes.”
En tournant un peu la tête, Nilla put apercevoir le pauvre monsieur qui était tombée plus tôt. Il semblait assez imposant comme ça, surtout avec ses cornes. La petite licorne n’avait jamais vu de personne pareille, elle le fixait avec de grands yeux curieux et un peu craintifs. Ses petits bras enlaçant toujours celui du jeune humain, Nilla n’osait pas bouger d’un cil. Ce dernier se leva, laissant une main protectrice sur la tête de la petite. Celle-ci, privée du bras-doudou de Parapluie, se cacha à moitié derrière lui tout en regardant le bouc.
-D'ailleurs ce bouc ne m'est pas inconnu... Je me doutait que pouvais parler par télépathie quand je t'ai vu avec le loup. Au fait, j'y pense, ton selfie n'est pas raté, rassure-moi ? J'ai vu que j'étais sur la photo…” Adressa Parapluie au nouveau venu. Celui-ci semblait un peu gêné.
-Désolé. Je ne pensais pas que tu serais attentif à ce détail. Malheureusement, il était bien raté. Je ne serais jamais un bon photographe. Ceci dit, le barman a fait la photo de ma place. Que je te rassure de suite : je l'ai pris pour une amie à qui je tiens vraiment. J'aurais bien voulu qu'elle soit avec moi.”
Les grandes personnes utilisaient des mots beaucoup trop compliqué ! Nilla avait du mal à suivre, ses oreilles et sa queue de licornes laissaient transparaître une confusion notoire.
C’est à ce moment que Parapluie lança un regard à l’enfant, la sortant de ses pensées afin de l’encourager à rendre l’objet au bouc. Nilla hésita un instant avant de prendre son courage à deux mains pour s’approcher de lui. Elle lui tendit l’objet silencieusement, attendant sagement qu’il récupère son bien, avant de retourner vers Monsieur Parapluie avec empressement.
Toute contente d’avoir fait une bonne action, elle prit la main de l’humain et leva les yeux, le sourire aux lèvres... Avant de prendre une expression très inquiète. Le jeune homme semblait avoir vu le diable en personne ! Il avait l’air totalement terrorisé, son visage était devenu beaucoup trop pâle tout d’un coup.
-M-monsieur Parapluie ?” Risqua Nilla, prenant une petite voix. Il semblait fixer la boulangerie avec des yeux exorbités et tremblait comme jamais. Son expression lui rappelait le visage de Maman lorsqu’elles étaient sorties cueillir des champignons un jour.
Elles avaient dû rentrer presque tout de suite. Par réflexe et une pointe de peur, la petite se retourna vers la boutique qui éclairait le bout de rue avant de se faire pousser précipitamment vers la boulangerie. Nilla ne put retenir un petit cri de surprise avant de se retrouver à l’intérieur de la boutique avec Monsieur Bouc. Tout se passa très vite et les premières informations qu’elle assimila furent : La chaleur de la boulangerie, l’odeur sucrée des gâteaux et la belle dame aux longs cheveux.
Nilla fut émerveillée devant tant de beauté, on aurait dit une princesse ! Ou une reine ! Ou une reine princesse des cygnes ! La jeune femme en question eue une réaction de surprise et-
- J-je vais rester à côté, je serai juste dehors quand tu auras fini.
Quoi ? Non ! Nilla se retourna bien vite pour voir son nouvel ami partir seul un peu plus loin. Cette vision eut le mérite de la rendre aux bords des larmes. Elle ne voulait pas qu’il parte ! En plus, il avait l’air mal ! L’enfant laissa la belle dame sortir à son tour avant d’essayer de sortir à son tour mais la porte se referma avant qu’elle n’y arrive. La petite licorne se contenta de poser ses mains et de regarder monsieur parapluie en reniflant.
-Je n'aimerais pas me passer pour un ingrat. Je devrais te remercier. Dis-moi juste ce que tu veux à la boulangerie. Je te l'offre. De même pour ton... euh... baby-sitter ?”
Nilla ne répondit pas, elle tourna doucement la tête vers le bouc, se rendant compte que lui seul était resté. Elle essuya une petite larme d’un revers de la main et regarda les vitrines avant de fixer ses pieds.
Elle était venue à lui. Will n'entendais plus. Il était pâle comme un mort et entendais son coeur battre dans ses oreille à toute allure. Soudainement à bout de souffle essoufflé se mit à respirer bien plus vite et plus fort. Il suait à grosse gouttes. L'humain ne ressentait rien à par une terreur absolue en face de la personne en face qui s'approchait à toute allure de lui. Cette sensation froide empêchait ses muscles de bouger. Il était déjà Mort à ses yeux. « Tout va bien Monsieur ? Vous ne devriez probablement pas rester ici, seul, au froid et sous la pluie ... Surtout si vous accompagnez la petite. »
Cette phrase lui fit sortir de sa torpeur. Il ne put s'empêcher de fixer l'exact endroit du visage ou elle fut frappée. Sa ferveur pour sa Reine entra en contradiction avec sa terreur. Toujours en tremblant, il l'abrita sous son parapluie.
"- M-m-ma Reine... V-vous ne devriez pas rester sous la pluie...Vous allez prendre froid."
Il donna son parapluie à Astrid, et sorti un deuxième parapluie miniaturisé de l'intérieur de sa veste en tremblant comme une feuille, ce qui rendait difficile le geste. Il respira un grand coup.
"-Concernant la petite... Vous avez raison. Je vous prie de bien vouloir m'excuser."
Il agrandit et déploya le parapluie, inclina respectueusement la tête vers sa Reine et se dirigea avec grand peine vers la boulangerie. La seule présence de sa Reine était à la fois un honneur et pourtant insupportable nerveusement. Il tremblais toujours, mais s'il pouvait s'éloigner d'Astrid et veiller sur la petite, il pourrait se reprendre.
Ce qui n'était qu'une pluie un peu forte était en train de devenir un véritable orage. Les éclairs pouvaient être maintenant entendus après un flash quelques secondes avant.
Normalement, avec un tel temps, tout le monde était ou se mettait à l'abri.
Mais une personne, ou plutôt, une licorne marchait dans la pluie, absolument indifférente par le temps.
Frostbite était en train de fouiller la ville. Ça faisait un moment qu'elle cherchait, depuis le petit matin jusqu'à maintenant, son amie Nilla qu'elle avait perdu de vue. Elle s'en voulait énormément pour ce qui s'était passé : elle avait 5 ans, et avec son apparence... tout pouvait lui arriver ! Et si c'était déjà le cas ?! Elle n'avait pas de temps à perdre. Surtout avec ce temps, la jeune licorne pouvait attraper froid... Frost était-elle même quasiment gelée, attraper froid n'était plus une notion vraiment utile pour soi mais pour quelqu'un de fragile comme Nilla...
Ses pas résonnèrent dans les rues, parfois étouffés par le bruit des éclairs ou de l'eau tombant un peu plus intensément. La grande licorne observa ses alentours. Les gens ici étaient... si différents. Il lui ressemblaient, mais sans corne et avec des teintes bien moins variées. Et de drôles de sabots, et pas de queue. Bon, après tout... ce n'était pas chez elle. Elle était même venue là avec le plus de discrétion. Au moins, elle n'attirait pas trop l’œil des populations, et surtout encore moins sous ce temps.
Ce n'était pas ce temps-là, ou rien d'autre qui allait l'empêcher à trouver Nilla. Il fallait qu'elle la protège.
D'ailleurs... quelque chose semblait l'entendre et exaucer son vœu. Regardant au hasard à travers des vitrines, elle remarqua une certaine petite apparence qui lui rappela quelqu'un, notamment avec une corne... Nilla. Mais en regardant de plus près, elle pouvait remarquer qu'elle était au bord des larmes, avec une étrange créature blanche à deux cornes. Et un humain venait de rentrer aussi, les approchant.
Sans attendre, elle fonça vers la boutique et ouvrit la porte avec un peu de boucan, sentant la douce odeur de gâteaux inconnus lui frotter le nez, mais se concentra sur le trio, se positionnant juste derrière Nilla, et sa corne commençant déjà à faire des étincelles bleues clair et à briller légèrement, comme prête à se battre si les choses tournaient mal.
- … Que celui qui ait osé faire du tord à Nilla au point de lui en faire verser des larmes se dénonce. Maintenant.
Aucune expression n'était montré sur son visage ni dans sa voix, mais à l'intérieur, elle bouillonnait de rage et d’inquiétude, au point de faire inconsciemment chuter la température de la boutique. Ses yeux froids et perçant se dirigeaient vers Faust, puis Will, cherchant à voir lequel des deux était responsable. Visiblement, a ce stade-là, si aucune réponse ne lui était donné, les choses risquaient de tourner vite au vinaigre.
"- M-m-ma Reine... V-vous ne devriez pas rester sous la pluie...Vous allez prendre froid. Concernant la petite... Vous avez raison. Je vous prie de bien vouloir m'excuser."
Le jeune homme, tremblotant de tout son être tout en dévisageant d'une manière peu distinguée le visage d'Astrid, l'abrita cependant d'un geste attentionné sous son parapluie, de manière à ce que la Reine ne soit pas plus trempée qu'elle ne l'était déjà, jusqu'à même lui donner ledit parapluie, puisqu'il en gardait un autre sur lui. Un homme prévoyant, ce dit-elle, il était très peu banal de se balader avec deux parapluies sur soi. Cependant, la monarque l'accepta avec grand plaisir, tout en s'inclinant respectueusement. L'homme reprit sa marche, difficilement, le pas hésitant et l'échine courbée, visiblement mêlé d'effroi et de tristesse. La jeune femme était intriguée certes, mais le questionner sur le pourquoi du comment il était dans cet état serait mal venu, elle ne le connaissait pas et n'avait aucune légitimité à s'immiscer dans son intimité. Elle se contenta de le suivre, à pas lents, en tenant le parapluie bien fermement pour ne pas qu'il s'envole.
La pluie se fit de plus en plus violente, tout comme la bourrasque de vent qui venait de se lever sur la place. C'était beaucoup trop soudain pour que ce soit normal, pensa Astrid sur le moment. La jeune femme pressa le pas pour se mettre à l'abri dans cette boulangerie, au sec. Non sans relâcher un petit soupir de satisfaction, la souveraine contempla que l'ambiance était étrangement tendue, très pesante. Une nouvelle personne s'était agglutinée au groupe fraichement formé, à première vue assez semblable à la petite licorne, puisqu'elle même arborait une corne sur son front ainsi que des oreilles différentes de celles d'un humain. Cette dernière pris la parole.
- … Que celui qui ait osé faire du tord à Nilla au point de lui en faire verser des larmes se dénonce. Maintenant.
Voici donc la raison de cette ambiance pesante qu'Astrid semblait ressentir depuis quelques instants. Bien que sa façon de parler ou son expression faciale ne semblait pas retranscrire de quelconques émotions, il est clair que le fond du discours en disait long sur l'énervement que cette nouvelle personne emmagasinait actuellement en elle. Astrid passa un bref coup d'oeil sur la petite Nilla, voyant ses yeux larmoyant. Elle ne put s'empêcher d'être attendrie par la candeur de cet enfant. Elle aurait bien voulu la prendre dans ses bras et la cajoler pour la réconforter mais pas sur que cette licorne qui venait d'arriver la laisserait poser la main sur la petite. Tentant de détendre l'atmosphère, la Reine essaya de raisonner la femme qui se trouvait en face d'elle. Elle allait lui dire la vérité, mais en cherchant d'arrondir un peu les angles, pour éviter un conflit inutile.
« Je pense qu'il y a méprise, Madame. Voyez-vous, la personne qui accompagnait la petite ... Nilla c'est bien ça ?, est sorti pour récupérer le portefeuille du monsieur derrière vous, il l'a laissé ici pour la garder au sec et elle a peut-être pris peur, tout bêtement, rien de plus.
Et puis tu es une grande fille gentille donc tu as attendu ici tout sagement, n'est ce pas, Nilla ? »
Faust eut un petit pincement au cœur quand elle vit la licorne attristée par le retrait du Natif. Si c'était une personne auquel elle s'attachait beaucoup, le bouc la comprendrait. A vrai dire, lui aussi n'aimait pas mettre à l'écart quelqu'un par négligence. Cependant, il ne serait pas aussi hyper-émotive que la petite fille. D'ailleurs, la question de cette dernière amusa le bouc, comme il le mettait dans une impasse. En effet, Faust et les discussions à l'improviste, cela faisait deux. Ceci dit, hors de question d'être sur sa position défensive. Il refusait qu'elle lui voit comme une personne peu rassurante. L'anthropomorphe s'efforça à trouver les mots qui étaient simples mais efficaces.
-Euh... c'est une personne qui s'occupe de toi, quand tes parents ne sont pas là.
Faust avait envie de la réconforter. Seulement, il n'était pas contre le contact physique ; il avait peur que l'enfant appartenait à quelqu'un. Sans autorisation, cela serait mal vu pour lui. Du coup, le cornérien se contenta d'esquisser un sourire bienveillant pour remonter le moral de la licorne. Son sourire s'estompa rapidement quand une autre licorne à l'âge adulte chercha le coupable des malheurs de Nilla. Ainsi donc, c'était le nom de l'enfant ? Pas très courant comme prénom. Mais, pourquoi pas. Sinon, l'inconnue fut peu chaleureuse dans ses propos. Certes, il comprenait ce caractère surprotecteur. Cependant, foncer sans savoir ce qui se passe énerva Faust. Ce dernier et la licorne jouèrent au duel du regard glacial. Néanmoins, la personne qui avait avertit à Faust pour le porte-monnaie revint pour atténuer le climat. Le cornérien se demanda si elle ne serait pas au hasard son ange gardien. Après avoir laissé la parole au Héros, l'anthropomorphe hocha la tête et pris le relais. Il adressa télépathiquement à la licorne et à la fille de Roy, comme si Faust envoya un mail à la première en mettant la seconde en copie.
-Je crois qu'elle a tout résumé, si je peux dire. De plus, si la petite fille était vraiment en détresse, elle t'aurais sauté dessus et s'éloignerait de nous. La voix que t'entends ? Je suis le bouc qui est juste devant ton nez. Au cas où, je ne lis pas dans les pensées. Ceci dit, il suffit de voir le choix des mots pour voir que t'es un peu tendue.
Faust craignait que la télépathie pour l'équidé fasse comme pour Nilla et le Natif. Si elle prenait peur et qu'en plus elle jugeait un peu trop vite des situations, cela pourrait vite partir en cacahuète, d'où sa justification à la fin.
L'anthropomorphe laissa la licorne digérer ce pouvoir et ce malentendu, le temps qu'il fasse ses achats. Après tout, cela faisait un bon bout de temps que son estomac lui criait que ça urge. Faust tenait entre ses pattes son sandwich, sa canette de soda et quelques sucettes aromatisées aux fruits. Il tendit les confiseries devant Nilla et sa mère/nounou.
-Je peux comprendre cet instinct maternel. Cependant, tourne sept fois tes yeux avant d'accuser quelqu'un. Après tout, elle est bien en un morceau ? En parlant de morceau, je te montre une preuve que tu peux baisser ta garde. Je profite également pour que tu puisses donner à ta fille. C'est ma p'tite récompense pour sa bonne action et également un remontant. Mais bon, si jamais tu penses que c'est du poison, dis-ça à la boulangère à qui je viens d'acheter mes trucs.
La pluie tombait doucement sur la ville et il se trouvait peu de personne sortant sous cette météo si triste. Tout le monde s’abritait sous les protections sommaires qu’offraient les boutiques ouvertes et personne n’affrontait l’asphalte couverte de flaque. Personne ? Non… En un instant, une silhouette vêtue de rouge et de noir apparut en plein millieux de la route, son éternel katana attaché à sa hanche. Sans se soucier de la pluie, la jeune femme avança tranquillement le long des flaques, mais elle ne s'arrêta pas. Chacun de ses pas étaient placés de telle manière à traverser la distance qui la séparait de la boulangerie avec une efficacitée parfaite, la forçant telle une danseuse à se tenir sur un seul pied, en parfait équilibre. Le regard attentif aurait pu remarquer une brume sombre au bout de ses pieds, agissant telle de minuscule coussin d’air, ou encore l’absence de trace d’eau sur ses vêtements. En quelques minutes, elle eu rejoint la porte de la boulangerie et s’était faufilée à l’intérieur.
Tout les regard s’était tournée vers elle lorsqu’elle poussa la petite sonnette. D’abord surprise de voir autant de monde, Raven se contenta de sourire amicalement avant de se diriger vers la boulangère. Sans prononcer un mot, elle pointa trois petits gâteau de la main avant de lever trois doigts de manière successive et de glisser l’argent qu’elle devait payer. Son regard se posa distraitement sur les pains qui étaient posées alors qu’elle laissa ses oreilles fonctionner pour elle. Apparemment, le problème venait de la petite licorne qui se trouvait au centre du groupe. Une histoire de Quiproquo… Même si elle ne sentait pas le froid, l’épéiste pouvait sentir la pression brûlante à l’intérieur de la petite boulangerie, alors elle choisit de faire un petit tour de magie. Lentement, la jeune femme souleva sa manche droite afin de laisser son bras blanc comme neige à l’air libre. Pendant un instant, rien ne se passa, mais ce ne fut qu’au moment ou elle récupéra le petit paquet qu’elle libéra le petit sortilège qu’elle avait canalisée sur sa peau. Des dizaines de petits papillons de toute formes, faite de fumée et de vapeur s'envolèrent et remplissaient la boulangerie, tournoyant dans une formation non naturelle avant de se déposer sur les mains de Nilla. Quelques secondes plus tard, tout avait disparu, ne laissant dans les mains de Nilla qu’un gros paquet de sucrerie en forme de roses, des pièces ayant étés déposées sur la petite table en guise de dédommagement.
Mais ou était Raven ?
La jeune femme était déjà dehors, se contentant de sourire avant de faire un clignement d’oeil à l'anthropomorphe, ouvrant une faille avant de disparaître sous la pluie.
Elle réapparaît quelques kilomètres plus loin, dans une petite voiture de campagne qui attendait à l’extérieur de la ville, à coté de Rose. Sans un mot, elle déposa le petit paquet sur les genoux de l'androïde qui l’ouvrit avec aviditée. Mais il manquait quelque chose.
“Dit moi… Il manque pas un éclair ?”
Raven se contenta de sourire amusée, alors qu’elle ouvrit le sandwich qu’elle avait dans les mains. Un dus pour un dus...
-Euh... c'est une personne qui s'occupe de toi, quand tes parents ne sont pas là.” Répondit le bouc d’une voix douce. Nilla quitta la contemplation de ses sabots pour le regarder, balayant le sol de sa queue de licorne. Ses oreilles remuaient avec confusion, mais elle finit par hocher la tête, une larme roulant sur ses joues roses.
-D’accord…” Murmura t-elle en reniflant. Elle s’essuya la truffe d’un revers de moufles tout en ne quittant pas le bouc de ses yeux. Il avait l’air...Gentil. En fait, maintenant qu’il était dans la lumière de la boulangerie, il avait l’air tout doux ! Comme un gros doudou ! Et ça, c’était vraiment trop chouette ! Si elle n’était pas inquiète et attristée par l’absence de Monsieur parapluie, elle lui aurait demandé si c’était un doudou magique.
Après quoi, tout se passa très vite la porte s’ouvrit à nouveau et plusieurs personnes entrèrent. La petite en fut un peu déstabilisée, mais avant de pouvoir comprendre la situation, une voix familière retentit et l’atmosphère devint tout d’un coup très froide.
- … Que celui qui ait osé faire du tort à Nilla au point de lui en faire verser des larmes se dénonce. Maintenant.”
Oh ?! Nilla leva les oreilles presque instantanément alors qu’une expression de surprise se lisait sur son visage. Elle connaissait cette voix, c’était celle de Frost !! Elle se retourna et aperçut son amie ! Elle était si contente ! Mais avant qu’elle ne puisse faire quelques choses, la belle dame aux ailes de cygnes arriva et se mit à discuter avec Frost...Nilla mit ses mains sur sa bouche et attendit sagement. Quand les grandes personnes parlent, il faut pas faire de bruit...Sinon on se fait punir…
- Je pense qu'il y a méprise, Madame. Voyez-vous, la personne qui accompagnait la petite ... Nilla c'est bien ça ?, est sorti pour récupérer le portefeuille du monsieur derrière vous, il l'a laissé ici pour la garder au sec et elle a peut-être pris peur, tout bêtement, rien de plus.” Expliqua adroitement la gentille madame cygne. Elle tourna son visage angélique vers l’enfant qui rougit timidement devant tant de beauté. Ses oreilles blanches s’abaissèrent tandis que l’enfant rentrait sa tête dans ses épaules par réflexe. Mais la dame lui sourit et elle avait vraiment très très gentille, comme maman !
-Et puis tu es une grande fille gentille donc tu as attendu ici tout sagement, n'est ce pas, Nilla ? »
Celle-ci, les mains toujours plaquées contre sa bouche se contenta de hocher la tête silencieusement, les yeux encore vitreux. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, mais…. Avait-elle fait une bêtise ? À ce moment, une autre dame entra. Elle avait des cheveux noirs et elle était tout aussi jolie que Madame le cygne. Enfin, Maman était la plus jolie ! Et Frost aussi !!
Elle finit par regarder ses sabots à nouveau, mettant les mains derrière son dos comme si on la grondait et murmura un petit “Pardon” avant de sauter vers Frost pour lui faire un gros gros câlin. Cette fois, elle laissa la joie envahir son coeur et frotta son visage contre son amie, la fourrure de sa robe lui chatouillant agréablement la peau. Elle finit par regarder Frost avec un grand sourire, le nez tout aussi rose que ses joues sous l’effet de la magie de glace de la licorne grise.
-Frosty ! Je t’ai trouvée ! C’est bien toi ! Youpi !” S’exclama t-elle en sautillant joyeusement sur place. Cette fois, elle avait des étoiles dans les yeux. Elle lui refit un gros gros GROS câlin avant de remarquer que...MONSIEUR PARAPLUIE ÉTAIT DE RETOUR !
Ce fut une deuxième vague de bonheur, elle lâcha Frost et prit la main de l’humain, en regardant son amie.
-Frosty, Frosty ! Regarde ! C’est Monsieur Parapluie ! Il est très gentil et c’est mon copain ! Son parapluie, il est très très grand comme ça et en plus, il n'a pas des oreilles comme nous et c’est rigolo !” Continua t-elle surexcitée, elle était dans un état d’euphorie innocente. On aurait dit une enfant le matin de noël. Elle sautillait tout en faisant un gros câlin au jeune homme, se servant de sa main comme doudou. “Moi, je l’aime très fort ! On peut rester avec lui s’il te plaît Frosty ?”
Puis la petite posa ses yeux brillants sur le bouc et se rappela de sa bonne action. Elle lâcha la main de Parapluie pour sautiller vers ce grand doudou magique(?), ses sabots faisant des petits “clop, clop” sur le sol vernis de la boulangerie. Elle se mit devant lui et ouvrit grand les bras.
-Et Monsieur le bouc, eh bah, il fait tomber son..euh…”port...o...monner” par terre ! Et il a fait POUF! Par terre sur les fesses en plus, pauvre monsieur Doudou...euh...bouc…” Elle le regarda et se fit toute petite tout en souriant un peu maladroitement. Elle allait continuer quand soudain, des papillons magique se mirent à voler dans la boulangerie !!
C’était trop joli !! Nilla se mit à essayer de les attraper quand soudain, ils se posèrent tous aux creux des mains de la petite licorne avant de se transformer en...UN GROS PAQUET DE BONBONS-FLEUR ! Les yeux de la petite se mirent à briller comme des étoiles filantes et elle fit un énorme sourire, montrant ses dents de lait et un petit écart entre ses dents de devant, vous savez le genre d’écart qu’ont les bébés à force de sucer leurs pouces.
-Oh !!! Tu as vu Frosty ?! C’est de la magie !!”
Nilla sautillait et trottinait entre les grandes personnes présentes. Elle levait haut les bras pour montrer son trésor. De temps en temps, elle s’arrêtait pour le regarder avec émerveillement.
-C’est Papa dans le ciel qui as envoyé ça, tu crois Frosty ? Je suis sûre que c’est Papa ! Youpiiii !! Merci Papa, merciii !!” S’exclama t-elle en trottinant autour de Frost, ses sabots remplissait la boulangerie de “clop, clop” un peu plus bruyants. Nilla n'avait pas compris que c'était la dame aux cheveux noir qui lui avait fait un cadeau...Celle-ci avait disparu d'ailleurs...
Elle se mit à chantonner une petite comptine, toute contente avant de s’arrêter et d’ouvrir le paquet. Elle prit une sucrerie et la mit en bouche. C’était trop bon !! Nilla s’en régalait ! Comme il était un peu dur, elle le mit dans le coin de sa joue, créant une petite bosse à visible à l’extérieur et elle eut une idée. Elle se mit au centre des adultes et se mit à distribuer des bonbons. Elle en donna même à la gentille boulangère !
-Maman, elle dit qu’il faut toujours partager !”
Ensuite, elle s’avança vers Frost et lui prit la main.
Tout allait beaucoup trop vite. Et ça ne s'arrangeait pas. Astrid le suivait. Il le sentait au picotement de son dos du à la sa sensibilité à la magie de la lumière. Il entra dans la boulangerie, pour retrouver un peu de chaleur, la petite bouille de Nilla, et surtout du calme-
C'est à ce moment là qu'elle entra. Une licorne... ou ce qui s'apparentait à l'être entra, se plaça derrière Nilla, et fit des étincelles avec sa corne en faisant chuter la température de la pièce.
- … Que celui qui ait osé faire du tord à Nilla au point de lui en faire verser des larmes se dénonce. Maintenant.
OUPS. Maintenant qu'elle le précisait, elle était au bord des larmes. Will n'était déjà pas très bien, il sens sentait lentement partir... Il baissa les yeux et se mit a regarder Nilla pour se détendre. Cependant quand elle vit que Astrid allait parler, elle mit ses moufles sur sa bouche d'un air... Légèrement apeuré, comme si on l'avait éduquée à faire ça. Reine Astrid prit la parole.
« Je pense qu'il y a méprise, Madame. Voyez-vous, la personne qui accompagnait la petite ... Nilla c'est bien ça ?, est sorti pour récupérer le portefeuille du monsieur derrière vous, il l'a laissé ici pour la garder au sec et elle a peut-être pris peur, tout bêtement, rien de plus.
Se taire semblait une bonne option. Une TRES bonne option. Dame Astrid se tourne vers Nilla. Will ne bougeait toujours pas d'un millimètre.
-Et puis tu es une grande fille gentille donc tu as attendu ici tout sagement, n'est ce pas, Nilla ?
Une fois la phrase finie, Nilla murmura un petit "pardon", et sauta au cou de celle que Will identifiait comme "Frost".
-Frosty, Frosty ! Regarde ! C’est Monsieur Parapluie ! Il est très gentil et c’est mon copain ! Son parapluie, il est très très grand comme ça et en plus, il n'a pas des oreilles comme nous et c’est rigolo !”
Will regarda le Héro... Parlait-elle de moi ? C'était on ne peux plus gentil et mignon venant de sa part mais Will ne souhaitait ABSOLUMENT PAS attirer l'attention ni de sa Reine, ni de Frost. Et en plus elle revint vers lui pour lui faire un câlin et se servir de sa main comme doudou. Le point positif était que ça lui évitait de péter un boulon. Il prit la parole d'une manière peu audible et gênée.
- Vous savez... c'est naturel... N'importe qui-
-Moi, je l’aime très fort ! On peut rester avec lui s’il te plaît Frosty ?
WHAAAAAAAAAAAAAT. Les idées se bousculaient dans sa tête. Il regarda juste Frost d'un air confus sans savoir quoi dire ni quoi faire. Il se laissait juste entrainer par Nilla. Will n'arrivai pas a suivre, il fallait qu'elle ralentisse-
Elle se plaça devant le héro et écarta les bras.
-Et Monsieur le bouc, eh bah, il fait tomber son..euh…”port...o...monner” par terre ! Et il a fait POUF! Par terre sur les fesses en plus, pauvre monsieur Doudou...euh...bouc…”
Elle sourit maladroitement quand soudainement des PAPILLONS firent leurs irruption et remplirent la boulangerie. Il venait seulement maintenant de remarquer qu'une femme était entrée dans la boutique et regardait Nilla en passant commande. Ils se rassemblèrent dans les mains de Nilla pour faire un sac de bonbon.
La logique venait de se tirer une balle dans la tête de Will.
-Oh !!! Tu as vu Frosty ?! C’est de la magie !!”
Était-ce seulement important de savoir si c'était de la magie ou du vaudou à ce stade ? La femme venait de ressortir avant que Will n'aie pu faire un geste, ou que son cerveau n'aie cessé sa grève. Nilla avait capté toute l'attention en sautillant partout avec son trésor.
-C’est Papa dans le ciel qui as envoyé ça, tu crois Frosty ? Je suis sûre que c’est Papa ! Youpiiii !! Merci Papa, merciii !!
Papa dans le ciel. Elle n'avait pas mentionné son père qui pouvait la garder, et s'il était dans le ciel... Pour l'instant elle trottinait autour de Frost en étant survoltée. Elle s'arrêta un instant et gouta les sucreries. Elle aimait visiblement ce cadeau. Même si ce genre de bonbon était plus à sucer, ce qui créa une petite bosse sur le visage de la petite. Et elle commença à donner des bonbons à tous... Will accepta avec un sourire... Il ne savait plus quoi faire.
-Maman, elle dit qu’il faut toujours partager !”
Polie comme elle était, elle avait appris à partager, remercier- ET MERDE.
Elle s'avança vers Frost et lui prit la main.
-Est-ce qu'on peut aller dire merci à Papa ?
OH. Les choses allaient être complexe... Will se fit tout petit et alla faire à son tour des achats. Des donuts. Et macarons. Et quelques pains au chocolat (chocolatines). SUCRE. Il ne mangerait pas tout maintenant, mais il garderait pour plus tard. L'humain se faisait rarement autant plaisir comme ça après tout. Il rangea tout les sacs dans sa veste, une poche de parapluie s'étant libéré, et commença à grignoter les macarons 1 à 1. Il devait se poser dans un coin et réfléchir.
Les rues de Horuna, pleine de vie et extrêmement active depuis le calme provoqué par la mort du parasite. Même avant ces événements, Takeru vaguait à ses occupations, son job de chasseur de fantômes n'étant pas très fructueux en raisons d'absence totale de menace. Cela changeait pas mal du Nippon, laissant sa terre natale pour voyager dans d'autres villes, découvrir d'autres cultures et porter secours à qui en aurait le besoin.
Parcourant les rues marchandes de cette ville particulièrement reposante, Takeru chevauchait sa moto de Kamen rider pour profiter de la vie, allant la où la route le mènerait. 1 an devait s'être écoulé depuis sa dernière transformation en Ghost, cela marquait sa première rencontre avec des héros, Roy et Lumina, dont il avait toujours conservé l'Eyecon en guise de souvenir.
Les héros se faisaient rares et notre protecteur de la veuve et de l'orphelin avait presque abandonné l'idée de pouvoir enfin revoir son père un jour. Il lui restait encore 14 Eyecons héroïques à récupérer et il n'avait rencontré que 2 héros en 1 an, un chiffre assez pessimiste.
La chevauché de Takeru fut interrompue par son ventre, voila bien 4 heures qu'il roulait et son estomac lui rappela un bien fondamental de la vie, manger de bonnes choses. Stoppant sa moto à un poteau et portant son casque sous le bras, il se dirigeait vers une boulangerie à l'autre bout de la rue qui semblait bien agitée.
"C’est Papa dans le ciel qui as envoyé ça, tu crois Frosty ? Je suis sûre que c’est Papa ! Youpiiii !! Merci Papa, merciii !!”
De manière indiscrète, Takeru ne pu s’empêcher d'écouter ce que racontaient les personnes présentes. A bien y regarder, elles avaient toutes l'air spéciales, natifs de ce monde ou héros d'un ancien temps, rien n'était sûr pour notre ami mais il hésitait à demander une telle chose. Les paroles de ce qui semblait être un enfant, une licorne à première vue, remplissaient les pensées de takeru de doutes. Repensant à son propre père, partit si brutalement, tous deux avaient espoir de revoir leur famille un jour.
-Est-ce qu'on peut aller dire merci à Papa ?
Takeru ne pu s’empêcher de prendre la parole devant tant d'innocence, une personne autant remplie de rêves lui rappelait de bon souvenirs. Avançant vers le comptoir de la boutique pour y poser son casque, il s'adressa au groupe de son ton chaleureux.
"Excusez moi mais je m’appelle Tenkuji Takeru, le jour de mes 18 ans mon père à disparu de façon tragique. Mon seul espoir de le revoir un jour sont les héros de l'ancien monde. Cela peut paraître maladroit.. Mais je vous ai remarqué et vous êtes peut être ma chance de réaliser mon seul souhait."
Posant un genoux au sol, il s'adressa plus particulièrement à l'enfant, arborant un sourire plus nostalgique.
"Moi aussi je recherche mon papa. j'espère un jour pouvoir le revoir et j'espère aussi que le tient se porte bien en t'attendant"
Clairement, la présence de Frost avait refroidi littéralement l'ambiance. Alors qu'elle fixa du regard les deux personnes les plus proche de Nilla, une femme élégante s'invita dans le petit conflit silencieux, tentant d'arranger les choses par la diplomatie. Ses mots semblaient... surtout résumer les choses, mais elle n'avait pas l'air d'être en train de mentir de toute façon. Suivit ensuite d'un message du bouc par télépathie, une magie que Frostbite ne connaissait pas. Mais visiblement, ce petit élan d' « instinct maternel » ne lui avait pas plu, et offrit tout de même une étrange sucrerie à elle et Nilla pour montrer que ses intention n'étaient pas néfastes. La licorne le regarda un moment, avant de reprendre la parole.
- Elle est peut-être en un morceau physiquement. Mais elle aurait pu être bien en plusieurs morceaux mentalement... Comme si cela ne lui suffisait pas.
Elle murmura la dernière partie, faisant référence à la personne qui l'aurait poursuivi avant leur rencontre sur leur planète d'origine. Visiblement, la licorne ne voulait pas que Nilla se retrouve avec encore plus de problèmes ici aussi, et ne prenait aucun risque. Mais alors qu'elle allait reprendre la parole, Nilla avait visiblement décidé que elle aussi voulait s'inviter dans la discussion des grands.
-Frosty ! Je t’ai trouvée ! C’est bien toi ! Youpi !”
La jeune licorne lui avait sauté dessus pour lui faire un gros câlin, que la licorne au cœur glacé retourne quasi-immédiatement.
- Je suis heureuse de t'avoir retrouvé aussi, Nilla.
Frostbite n'avait peut-être pas vraiment d'émotions à montrer, mais forca un sourire pour la rassurer. Et se rassurer elle-même, aussi. Elle finit cependant par se retirer pour approcher avec sa marche enjouée habituelle vers le second homme, qu'elle présenta comme Monsieur Parapluie sans oreilles de licorne.
- Nilla, tu sais, il y a plein d'espèces différentes ou les oreilles sont placées ailleurs, ce n'est pas si exceptionnel.
Elle murmura juste quelque chose rapidement.
- Mais je n'ai jamais vu d'espèces sans cornes... Hm.
Enfin, Nilla plaça un truc qui aurait fait sursauter Frost si elle était plus émotive.
-Moi, je l’aime très fort ! On peut rester avec lui s’il te plaît Frosty ?
Heureusement, Monsieur Parapluie sembla aussi surpris et confus, évidemment, il fallait qu'elle lui explique. Elle s’accroupit au niveau de Nilla et posa sa main sur sa tête.
- Tu sais, Nilla, les grandes licornes sont souvent... occupées avec des tâches à faire. J'imagine que c'est pareil ici, donc... on ne peut pas l'empêcher de faire ce qu'il à a faire et le forcer à nous suivre. Mais, si jamais on le revoit, on pourra lui passer le bonjour, si ça te fait plaisir...
Clairement, babysitter, c'était vraiment pas le job qu'elle pensait faire un jour. Bon, ok, elle était supposé être resté dans la famille royale des kirins pour prendre la relève, mais... c'est du passé maintenant, et elle devait jouer les mamans. Pas que cela ne lui déplaise, un peu de social ne faisait pas de mal. Même avec une gamine de 5 ans, à ce stade. Elle lui raconta attentivement ce qu'elle avait vécu, de toute façon, la vérité sort de la bouche des enfants, juste au cas où ou quelque chose se passerait...
D'ailleurs, en parlant de ça, pour une raison inconnue, des papillons remplirent la boutique. Immédiatement, Frost se mit sur ses gardes, la corne de nouveau brillante, mais étranges insectes se groupèrent pour former un paquet de bonbons, dans les mains de Nilla. Un tour de magie qui dépassait même ce que pouvait imaginer Frost en terme d'originalité de sorts. Au moins... Nilla le prenait très bien, c'est déjà ça.
-C’est Papa dans le ciel qui as envoyé ça, tu crois Frosty ? Je suis sûre que c’est Papa ! Youpiiii !! Merci Papa, merciii !!
Est-ce qu'on peut aller dire merci à Papa ?
- Oh, hm... Bien sûr, on fera ça en sortant de la ville.
Question difficile, mais elle tenta de ne pas contrarier l'enfant qui était assez heureuse pour même partager ses bonbons. Le temps qu'elle fasse ça, Frost regarda rapidement le comptoir et ce qui était proposé à la vente... Puis vit les pièces de monnaies qui étaient aussi présentes à côté. Coup de chance, ça ressemblait énormément à l'argent qu'elle avait sur elle et la monnaie de chez elle. Elle plaça plusieurs pièces sur le comptoir pour prendre de quoi manger pour elle et Nilla, avant de revenir près de la jeune licorne...
- Moi aussi je recherche mon papa. j'espère un jour pouvoir le revoir et j'espère aussi que le tient se porte bien en t'attendant.
… Avec un mec bizarre sorti de nulle part qui lui parlait de son père, direct. Bordel, c'était le défilé des gens chelous qui approchaient les enfants, ou elle était vraiment tombé sur une planète obsédé par les gosses ? Rapidement, Frost tenta d'attirer l'attention de Nilla...
-Hey, Nilla, regarde ce que j'ai pris à manger.
Elle montra le contenu du sac à l'enfant, et dès qu'elle eut le dos tourné, Tenkuji se retrouva enterré sous un sacré paquet de neige sortit visiblement de nulle part, à en ressembler presque à un bonhomme de neige par la simple magie de Frostbite et de sa corne. Enfin, il manqua juste un nez, que Frost fit apparaître sous la forme d'une stalactite placé au niveau du milieu du 'visage'.
Problème temporairement réglé comme ça. Mais maintenant, il fallait se barrer avant que d'autre trucs aussi bizarre continuent d'arriver.
- On devrait y aller. Je connais un endroit ou on pourra s'amuser à faire nous-même nos propres bonhommes de neige... et bataille de boule de glace, si tu aimes ça.
Frostbite lança un dernier coup d’œil aux autres personnes présentes ici.
- Merci d'avoir surveillé Nilla, désolé pour le dérangement occasionné.
Elle prit la sucette que Faust lui avait offert dans sa main, retira le plastique et... la mangea entièrement, bâtonnet inclus, pendant qu'elle sortait de là en tenant la main de la petite licorne.
- … Drôle de confiserie.
Après tout, Frost aussi était perdu pour certaines choses.
« Maladroit », en effet. A vrai dire, Faust se demanda si Takeru avait mieux fait d'aborder la mort aux enfants, surtout que tant que si ils n'étaient pas prêts mentalement, cela devrait rester tabou. Ce qui intrigua Faust était que tous les hommes présents dans la scène étaient tous en train d'aborder avec Nilla. Cette dernière fut d'ailleurs gâtée en confiseries. Pour le cornérien, il avait ses propres raisons. Cela devrait être pour cela que la licorne se montrait méfiante.
En parlant du loup, Faust restait sans réaction. Si elle restait paranoïaque, ainsi soit-il. En effet, cela ne servirait à rien d'insister là-dessus, à part énerver la licorne davantage. Ceci dit, l'inconnue prit la sucette et l'avala entièrement. Le bouc se retint de rire. Ce n'était pas qu'il se moqua d'elle ; le cornérien était assez surpris de la voir manger également le bâtonnet en plastique. La tempête fut passée. Le bouc pouvait enfin retourner à son boulot. Cependant, il sentit ses mains vides. L'anthropomorphe venait tout simplement de se faire voler son repas. Du moins, son sandwich. Faust essaya de se remémorer. Il se souvint d'avoir été distrait par le joyeux bordel autour de l'enfant, ainsi que d'une femme au visage assez familier. Cette dernière avait tenté de charmer le bouc, même si il était pris côté cœur.
Le bouc se sentit assez idiot de se faire voler gratuitement pour de simples distractions. Il pourrait se contenter de la friandise de Nilla. Cependant, Faust s'étonna que cela puisse remplir son ventre. Le cornérien décida d'acheter un nouveau sandwich. Cette fois, il se tenait vigilant. De toute manière, le bouc devrait partir. Faust salua une dernière fois le groupe et affronta de nouveau la pluie, en direction de son poste de travail.