“Dans les jours qui suivent, nous vous donnerons une nouvelle cible.” était le message qu’avait rapidement reçu Seth peu après son arrivée. Le jeune garçon émit un léger soupir dans le coin d’une rue peu habitée avant de se mettre à la recherche de l’Ordre. Il savait que cela n’allait être qu’un facteur qui l’aurait dans sa poche, Seth pourra juste la voler et aura deux secondes avant de fuir pour ne pas se faire repérer par n’importe quel habitant. Du moins, deux secondes si peu de personne n’est proche du facteur, ce qui pourrait être impossible. Comment allait-il savoir quel facteur est le bon ? Il n’avait juste qu’à se poster devant le bureau de poste et entendre un facteur se plaindre d’une “lettre bizarre avec un tampon noir” et “une adresse inconnue”. Ils tellement à se plaindre fortement que Seth pouvait entendre cela alors qu’il se trouvait… sur le toit du bureau.
Il passa la plupart de ses nuits sur ce toit, se cachant quand certaines personnes venait à s’approcher trop près de cela et de pouvoir le repérer. Seth pouvait même entendre certains se plaindre de leur travail, qu’ils jugeaient trop “ennuyeux” et “compliqué”. Seth en venait donc à réfléchir sur leurs occupations hebdomadaires, et il s’est donc créer une petite histoire : celle de Cathie qui travaille en tant que marchande ambulante mais qui se fait toujours voler. A la fin de l’histoire, elle meurt de faim mais se fait ressusciter par un prince charmant. Seth mima le dégoût par cette idée et décida d’ignorer les jérémiades de la dénommée Cathie.
Au bout de 4 jours, avec quelques nuits compliquées à cause de la pluie torrentielle qui pouvait s’abattre, Seth entendit enfin le signal. C’était une jeune postière, le jeune assassin lui donnait au minimum 25 ans, qui était assez grande et svelte. Seth se redressa et sauta du bâtiment pour rejoindre les ombres, tandis qu’un corbeau se mit à croasser, pour seulement cinq secondes. Il eut le temps de sentir parfaitement l’odeur de cette femme, une douce arôme de vanille qui donna envie à Seth d’éternuer, et d’analyser sa posture et sa démarche quand elle s’approcha de son moyen de locomotion, son vélo.
Elle restait toujours droite et marcha d’un pas lent mais déterminé, tout en un minimum “gracieuse”. Comparé à Seth qui se rapprocha des murs pour se cacher, elle était bien plus gracieuse. Le jeune garçon se pencha en remettant en place son col, observant sans expressions visible la jeune femme. Dommage qu’elle soit la cible de son vol, elle allait être très surprise.
Seth suivit la femme qui s’arrêta souvent pour distribuer le courrier hebdomadaire, plus le temps passait et plus le jeune garçon ne voyait pas l’ouverture pour voler la lettre qui l’intéressait. Elle allait bien trop vite, et si elle se mettait à partir tandis que Seth était en train de prendre la lettre, elle se mettrait à hurler et le jeune assassin serait très mal vu. Il aurait préféré avoir de nouveau le facteur ennuyant et qui prenait tout son temps, lui au moins lui permettait de ne pas stresser pour une simple lettre.
Oh, un moment de pause de la part de la factrice. C’était une opportunité en or !
Seth s’approcha donc, tel un passant qui recherche son chemin, du sac contenant les lettres. Tout ce qu’il avait besoin de trouver était une lettre qui pouvait sembler plus sombre que les autres, et plus épaisse grâce à un sceau. Seth passa sa main dans le sac calmement, ne faisant aucuns bruits quand il bougea quelques lettres. Sentant et entendant la factrice bouger et se rapprocher de son sac, il s'éclipsa dans les ténèbres. Le compte à rebours venait de commencer.
Une seconde. Elle venait de se rapprocher doucement du vélo. Cela n’allait vraiment pas se passer comme prévu. Seth s'empêcha de se mordre sa lèvre, pour une fois qu’il ressentait l’adrénaline monter à son cerveau.
Deux secondes. Pourquoi n’arrivait-il pas à trouver cette satanée lettre ? Il ne devait pas stresser, il allait y arriver. Mais le temps passait vraiment trop vite selon lui.
Trois secondes. Non, non, il avait envie de chuchoter pour attirer l’attention de cette femme autre part mais il ne pouvait pas. Et si…
Quatre secondes. Oui, il allait faire ça. La rue était vide, il pouvait se le permettre. Il frappa rapidement dans un caillou tandis que la factrice se questionna et… commença à avoir peur ? Tant mieux.
Cinq secondes. Seth venait de toucher quelque chose qui l’intéressait, il le prit rapidement.
Six secondes. C’était la lettre ! Il pouvait reconnaître ce sceau parfaitement ! Le cire utilisée pour sceller cette lettre était d’un noir olive, et une lame était dessinée dessus. C’était bien une lettre pour l’Assassin !
Sept secondes. C’était le bon moment pour fuir ! Seth se retourna vivement, remercia par la pensée la factrice et s’enfuit tout en restant dans les ténèbres.
Il s’était mis à courir avec hâte, esquivant chaque personne dans les rues et slalomant entre chaque passant. Hélas, à un moment, il refit surface dans la lumière, surprenant femmes et hommes tandis que les enfants trouvaient cela “cool !”. Seth ne se concentra pas sur cela et continua de s’éloigner, il devait trouver un endroit calme et avec peu de personnes. Il avait envie d’être seul, dans son monde, d’être dans le vide des humains.
Seth observa principalement en hauteur, cherchant un arbre ou un toit lui permettant de se cacher. Il afficha un rictus qui était caché par son col en voyant un léger endroit rempli d’arbre. Il se dépêcha de l’atteindre et sauta rapidement sur une branche, puis une autre et encore une autre. Il était proche de la cime de l’arbre, et profita du doux vent qui montre le bas de son visage en bougeant son col. Il avait ouvert légèrement sa bouche, respirant par cela pour reprendre une respiration calme. Il ferma ses yeux, laissant le vent s’amuser avec ses cheveux. Il resta, longtemps, debout sur la branche à attendre que le temps passe. Parfois le vent se calmait, parfois il devenait un peu plus puissant, mais Seth aimait la force de cet élement. C’était comme si il pouvait entendre les chuchotements de chacun, mais ce qu’il entendait principalement était les pensées dans sa tête qui lui disaient d’ouvrir la lettre.
Il décida de l’observer, le sceau était vraiment magnifique et il pencha sa tête le côté, se demandant si il devait casser une telle beauté… Oui.
D’un coup sec, il ouvrit la lettre, entendant un léger “crac” provenant de la cire se faisant briser en deux. Il appréciait ce bruit, c’était le début d’une nouvelle mission après tout ! L’écriture était lisible, c’était bel et bien son chef qui l’avait contacté.
“Cher Assassin,
Prochaine cible au parc. Les survivantes le traitent de pervers, je vous laisse deviner ce qu’il fait aux femmes. Se promène chaque jour pendant l’après midi. A vous de vous en occuper. Nous vous fournissons un dessin de cette personne.
Bonne chance.
•••••”
Le… parc ? Seth haussa les épaules, cela lui fera une petite promenade et il pourra profiter de la magnifique vue avec les arbres, les fleurs et les animaux gambadant dans la nature. Il observa pendant de longues minutes, voir des heures, le visage de sa nouvelle cible. Elle semblait assez… touffu et ses cheveux étaient d’un marron assez clair. Oui, cela allait être simple. Trop même.
Il coupa la lettre en quatre avant de sauter de l’arbre et atterrir parfaitement sur ses pieds, sans contre coup. Il chercha ensuite une poubelle, vaguant dans les rues et s’approchant… du parc en question. Il ferma ses yeux pour les rouvrir, montrant une joie quelconque face à ce hasard.
Il passa près d’une poubelle, coupant encore plus la lettre avant de la jeter dans le conteneur et s’éloigner de cela. Il se balada un peu dans le parc, regardant parfois le soleil pour calculer l’heure et savoir quand sa cible pourrait arriver. Selon le soleil, cela ne devrait pas tarder. Seth replaça son col sur sa bouche, soupirant dedans pour se réchauffer même si il n’avait pas froid dans ce temps ensoleillé.
Ah, mais l’heure allait bientôt arriver. Que pouvait-il bien faire ? Où pouvait-il se cacher ? Un arbre ? Encore ? Oui, il allait faire ça.
Il grimpa de branche en branche un arbre et s’assit sur l’une d’entre elle. Il observa chaque passant, tentant de trouver sa cible. Quand allait-elle arriver ? Heureusement que Seth avait une patience d’or.