Une ville vivante, des ruelles qui grouillent de personnes bruyantes, discutant entre eux, marchant pour rentrer chez eux ou bien pour trouver un endroit où s'arrêter pour pouvoir manger tout ça entourés de bâtisses ayant un design assez particulier, ce look d'un autre age mais où le présent se déroulait bel est bien, pas de doutes, Grey était en halte à Horuna. L'endroit était assez imposant mais ce n'était pas la capitale, qui elle pour le coup devait être encore plus bondée à ces heures-ci.
L'androïde n'était pas en train d'enregistrer les détails de la scène dans son journal vocal, le brouhaha empêcherait le bon déroulement de la procédure, il se contenta de regarder ce qui l'entourait et de prendre des notes dans sa tête avant de les envoyer dans sa base de donnée. Il leva son regard pour jeter un œil à l'horloge, l'après-midi venait à peine de commencer, ce qui expliquait l'abondance de personnes, l'heure de pointe était toujours en vigueur.
Il ramena son regard vers l'horizon et se demandait bien ce qu'il pouvait faire. Se déplacer jusqu'à l'équipe de recherche d'Horuna ? Pourquoi pas, ils devaient bien avoir un lieu qui leur était dédié dans cette ville, mais étant donné que c'était la première fois qu'il mettait les pieds ici, il était un peu perdu.
Il demanda donc son chemin à divers passant, il lui fallut plusieurs tentatives, soit ils étaient trop pressés, soit son allure peu orthodoxe avait tendance à intimider les gens et donc, les faisaient détourner de leur chemin pour ne pas le croiser, mais Grey était habitué pour chaque nouvel endroit. Bien qu'il commençait à se faire connaître dans certains lieux grâce aux contacts qu'il se faisait petit à petit grâce à l'équipe de recherche, ce n'était pas encore un comité assez répandu pour que l'on cesse de le regarder bizarrement malgré l'aide qu'il apportait avec ses missions de reconnaissances.
Il eut même quelques altercations avec les gardes, peut-être était-ce la solution ? Bien que l'admission était assez strict, il pouvait y avoir des chances que Grey rejoigne les forces de l'ordre, mais cela lui enlèverait bien trop de temps consacré à la recherche.
Mettre en pause ses explorations pour se faire connaître et ainsi les reprendre plus sereinement beaucoup plus tard. C'était la conclusion qu'il eut, malgré le fait qu'il était encore un peu réticent pour mettre fin à ses projets en cours. Il décida donc de reprendre là où il en était : l'observation des habitants pour mieux connaître leur mode de vie et leur émotions.
Pas de chance, le temps nuageux amena la pluie. Les gens commencèrent à se réfugier dans les divers magasins, restaurants et bars tandis que d'autres se ruaient vers chez eux. Le robot ne comprenait pas, il contemplait la pluie s'abattre tranquillement sur lui, elle n'avait pas l'air dangereuse pourtant, pourquoi est-ce que tout le monde avait l'air de vouloir éviter l'averse à ce point ?
- C'est peine perdue, il n'y a plus grand monde maintenant. Je vais profiter des informations que j'ai eu pour me diriger vers l'est, c'est là où se trouve l'équipe de recherche de cette ville ainsi que l'établissement pour s'inscrire auprès des gardes.
Il se retourna vers la droite en s'enfonçant dans une ruelle isolée qui avait l'air assez calme depuis la venue de la pluie.
La pluie commençait à tomber. Enfin une changement dans cette journée monotone qui brillait il y a peu.
Les gens préféraient toujours le soleil à la pluie. Mais pas Nikolaï. Peut-être parce qu'elle l'aidait souvent à effacer des preuves ? Parce qu'il est plus seul, et que les rues sont vides des regards qu'on lui lance parfois ?
Qu'elles qu'en soit les raisons, la pluie était bien là, et elle était décidée à rester ici.
Tout comme lui. Mais il n'était pas là pour profiter de la ville, loin de là. Il marcha tranquillement dans une petite ruelle, avant de se diriger vers une poubelle. Il vérifia à droite et à gauche que personne n'était présent, avant de sortir de sa blouse de chimie une paie de gants et un couteau avec quelques étranges taches rouges dessus qu'il s'empressa de jeter.
C'était presque une routine, bien ennuyante certes, car personne ne l'avait attrapé : mais c'était une routine obligatoire. Une routine comme parmi tant d'autres, qu'il effectuait à chaque meurtre commis pour ses expériences, volontairement ou non.
Nikolaï regarda le ciel, avec la pluie qui descendait, de plus en plus vite. Les gouttes tombaient sur son visage et ses lunettes. Ça lui rappelait certains jours. Plus agréables que d'autres, mais les mémoires voulaient parfois ressortir pour souffler un peu. Le scientifique baissa son masque, laissant l'eau tomber et couler sur cette partie du visage.
C'était rare de sa part de profiter de certains moment comme celui-ci.
Peut-être parce qu'il n'avait aucune émotion.
Mais certaines personnes disaient apprécier la pluie tomber sur eux, le doux bruit des gouttes touchant le sol... Il ne comprenait pas pourquoi les gens étaient parfois heureux de ceci. Mais il ne nia pas que l'expérience était intéressante. Il devrait peut-être étudier ça de plus près.
D'un coup, il entendit le bruit de pas lourds, mélangés avec les légers éclats des gouttes sur le sol. Nikolaï replaça le masque sur son visage, essuyant rapidement les gouttes d'eau sur lui et sur ses lunettes, avant d'observer l'inconnu. Lui aussi était masqué, cachant ses émotions. Cela était intéressant, mais sans savoir ce qu'il y avait dessous (et surtout ses émotions), il risquait de plus perdre qu'autre chose si il le prenait comme cobaye. Tant pis.
Il s'approcha tout de même de lui, curieux de le voir dehors avec un temps pareil comparé au reste des gens qui se réfugient généralement. Et de sa voix étrangement calme malgré le temps , il initia la conversation. Peut-être qu'il pourrait avoir des informations sur lui.
- Bien le bonjour... Vous n'êtes pas allé vous abriter, comme la vaste masse de personnes qui étaient présentent avant ? Vous ne devriez pas rester ici sous la pluie, si vous n'avez rien à faire.
Il regarda la masque de l'homme en face de lui en détail. Un masque bien neutre. Cela ne l'aidait pas. Mais il resta quand même, voulant observer la réaction de l'autre personne, même une simple réponse vocale lui suffirait.
Grogna Faust qui n'avait pas prévu à la flotte. A la base, si le cornérien avait vu la météo, il aurait pris sa moto pour se déplacer. Comme ce n'était pas le cas, le voilà obligé de marcher rapidement, même si de toute manière, il finirait par être trempé avec ses courses. Le bouc était devant la sortie d'un hypermarché pour remplir son frigo. Mais, en comptant la distance entre sa maison qui n'était pas loin de l'hypermarché, le voyage ne devrait pas trop être pénible malgré le poids du sac bien chargé.
De plus, ses bottes habituelles lui permettaient de ne pas avoir de mauvaises expériences avec des chaussettes mouillées. Faust courut comme il pouvait, tout en essayant de ne pas trop basculer son sac à tout va, au risque d'écraser quelques aliments. Quelques mètres plus tard, il passa par une ruelle qui lui servait de raccourci. Mais, en tournant rapidement, il sentit une masse se cogner à lui.
-Désolé.
Faust le disait par réflexe. L'anthropomorphe redressa son sac dont l'anse venait de se tortiller. Puis, il s'accroupit pour ramasser les boîtes qui se retrouvèrent sur les flaques d'eau. Encore heureux que les usines avaient la merveilleuse idée de mettre des suremballage sur les paquets de biscuits malgré de sacrés conséquences à l'environnement. Tandis qu'il déposa rapidement les courses restantes dans son sac, Faust jeta un oeil aux personnes qui étaient là. Parmi eux, il reconnut l'androïde curieux. Quant à l'humain à la blouse, le bouc préféra l'ignorer car il n'était pas d'humeur à aborder avec des inconnus par un tel temps. Mais, pour revenir avec Grey, Faust eut un mauvais souvenir avec lui qu'il se contenta de lui échanger un mouvement légers de lèvres et d'une paupière. Ce n'était pas méchant de sa part. Du moins, c'était une manière au bouc de dire salut rapidement, sans signe d'hostilité ou amical.
Spoiler:
Une fois les courses dans le sac, le cornérien se releva avant de repartir chez lui, sauf si quelqu'un l'interpella.
Roy avait décidé de s'éloigner du groupe un petit moment. Toutes les révélations d'Astrid étaient compliquées à encaisser. Un nouveau monde. Une nouvelle vie. Se dire que dans ce monde, les péripéties que l'ange et ses compagnons avaient pu traverser étaient racontés sous forme de contes et de légendes paraissait assez grotesque. Nul doute que la nouvelle génération n'a aucune idée de qui ils sont et pense qu'il s'agit tout simplement de fable. Des histoires que l'on raconte aux enfants. Pourtant, la vérité était tout autre. Les combats sanglants, les pertes de proches, les douleurs physiques et morales, les destructions massives, les génocides. Non, tout cela était bien réel. Roy eût un petit pincement au cœur, se remémorant toutes les personnes qu'il avait perdu au combat. Voilà comment l'histoire se souviendront d'eux. Un conte pour enfant.
La guilde Reclaimer s'était séparé momentanément, d'un commun accord. La destinée du groupe n'était plus envisageable dans ce nouveau monde, rien de tout ce qu'il s'était passé n'était prévu après tout. Ce qui est assez paradoxal, soit dit en passant. Gozen, un manipulateur du temps, qui avait manigancé la réunion de Reclaimer et qui avait scellé leur destin, n'avait pas été capable de voir venir l'extinction de son monde. En y réfléchissant, cela n'avait pas beaucoup de sens, mais après tout, que connaissait-il aux fluctuations du temps ? Il était grandement possible qu'en révélant son plan à la guilde, Gozen avait altéré le cours de l'histoire. Et à quel point.
Le guerrier décida de rester sur place, à Horuna. Il souhaitait examiner les changements que ce monde avait connu et visiblement, le continent d'Horuna était le continent principal de ce nouveau monde. Un endroit parfait pour débuter ses recherches. L'ange se balada sans réel but et pénétra dans une petite ville, plutôt animée. Au vu de la hauteur du soleil, il devait être l'après-midi environ. Observant légèrement les gens, Roy se rendit vite compte qu'il faisait tâche dans le décor. Son accoutrement était très différent de celui des locaux. Pas d'arme. Pas d'armure. Pas d'animosité. Rien. Tout ce que l'on pourrait attendre d'un monde en paix, sommes toute. Cependant, le Lycien avait un sentiment étrange. Quelque chose se tramait quelque part. La pluie se mit à perler et rapidement la place animée il y a quelques minutes se vit déserter en un clignement d’œil. Element, l'esprit qui l'accompagnait, se mit à s'agiter légèrement. La jeune femme virevolta autour de la tête de Roy, visiblement alerté par quelque chose.
« Je sens une pulsion meurtrière ... là bas ... dans cette ruelle ... Fais attention. »
Cette dernière se cacha dans la chevelure de Roy, agrippant ses mèches, légèrement alerté par ce qu'il s passait là bas. Soufflant un instant, l'épéiste élémentaire décida d'aller y jeter un coup d’œil, porté par sa curiosité, tout en étant à l'affut, la main sur la garde d'une de ses deux épées. Arrivé à l'entrée de la ruelle, il vit trois personnes. Un anthropomorphe, Faust, qu'il avait déjà croisé auparavant, et deux personnes dont il ne connaissait pas l'identité. Avançant d'un pas déterminé, il fixa son regard sur la personne aux cheveux longs, l'air défiant. Cette personne était particulière, c'était sur et certain.
Avec la pluie qui s'intensifiait, l'orage commençait d'ailleurs à pointer le bout de son nez. À cela, si l'ont disposait d'une ouïe plus fine, on pouvait distinguer les voix des habitants se trouvant dans des abris de fortune dans des ruelles différentes discuter à nouveau petit à petit à propos du temps, mais sur un ton beaucoup plus étouffé par la météo.
Même si un éclair pouvait être un problème pour Grey, celui-ci se demandait toujours pourquoi les gens évitaient autant la pluie par ici. La réaction de chaque personne face à ce phénomène était d'ailleurs très différent selon chaque endroit qu'il avait pu découvrir durant ses nombreux voyages sur l'archipel.
Pour certains, c'était un bon signe, et le parapluie était souvent hors de question dans ces moments là. Pour d'autre, c'était plutôt un désagrément, un événement peu pratique alors que c'était un des nombreux aléas essentiel de la vie.
Mais pour ce qui est de cet endroit ? Grey n'avait jamais vu des gens fuir cette eau aussi vite. Quelque chose clochait dans tout cela, son module d'émotion réagissait aussi bizarrement, il détectait une sensation inexpliquée, l'androïde était sur le point de désactiver son inhibiteur pour tenter de ressentir cette émotion, mais il entendit un bruit soudain qui le stoppa net dans son élan.
C'était le bouc qu'il avait croisé sur la sphère océanique, et il semblait ramasser les provisions qu'il avait fait tomber à la vitesse de l'éclair. Habitait-il non loin de cette ville ? Grey n'eut pas vraiment le temps de discuter avec lui. Par ailleurs, ça aurait été compliqué étant donné qu'il n'avait toujours pas réglé un problème de taille : Faust parlait par télépathie et l'androïde avait du mal à décoder ce moyen de communication.
Il lui fit un signe de la main pour répondre au sien, après tous les regards de colère qu'il lui avait lancé à leur dernière rencontre, il était tenté de l'interpeller à nouveau mais il hésita quand même de peur d'empirer encore les choses. De toute façon, le cornérien avait l'air très pressé, il l'était tellement qu'il était déjà en train de partir... En direction d'une nouvelle personne qui fit son entrée. Son allure haut en couleurs faisait contraste avec la ruelle assez morose où se déroulait l'action.
Quelque chose intrigua le robot, il était armé et était prêt à dégainer une de ses épées... est-ce que c'était pour ça que les gens s'étaient réfugiés ? Grey n'en avait aucune idée, il garda son regard pendant un moment sur l'épéiste quand il fut tout d'un coup interrompu par la voix d'une autre personne. Il se retourna et vit un homme de grande taille, aux cheveux long et habillé d'une blouse blanche.
Plutôt étrange... Grey avait plutôt l'habitude de voir ce genre de personne non loin des centres de recherche. Il était possible qu'il sortait d'un restaurant pour se diriger à son travail, mais cela se faisait plutôt en groupe et il était seul. Le port du masque interloqua aussi l'androïde, peut-être était-il malade ? De toute manière, le robot pouvait parler, il n'était pas mieux avec son masque encore plus imposant, il décida donc de ne pas le questionner sur tout cela.
- Bien le bonjour... Vous n'êtes pas allé vous abriter, comme la vaste masse de personnes qui étaient présentent avant ? Vous ne devriez pas rester ici sous la pluie, si vous n'avez rien à faire.
Il l'écouta attentivement, tout en gardant toujours un œil sur l'épéiste qui commençait à s'approcher de plus en plus. Heureusement que Faust le ralentit un peu quand ils se croisèrent, laissant Grey le temps de discuter avec cette étrange personne. Ce dernier ne se présenta pas, le robot pensa qu'il ne devait donc pas le faire non plus.
- Bonjour, je suis en ce moment en déplacement vers le centre de recherche d'Horuna de cette ville, plus précisément la section dédié aux explorateurs. J'ai aussi d'autres affaires en ce qui concerne les forces de l'ordre de cette île après cela. Pourquoi faut-il éviter la pluie ici tout particulièrement ?
Il réfléchit un moment avant de continuer.
- Et vous, que faîtes vous ? Si vous êtes dehors par ce temps, j'imagine que vous êtes bien occupé en ce moment.
Alors qu'il pensait être tranquille, d'autres personnes « s'invitaient » dans la ruelle. Une sorte de bouc qui fit juste un signe a la personne avec qui Nikolaï avait entamé une discussion, et un autre qui s'approcha, avant de se prendre le bouc.
Au moins, il gagnait du temps pour identifier la personne en face...
Mais le nombre de personnes ici devenait trop élevé.
Il allait devoir remettre sa chasse aux cobayes à plus tard.
- Bonjour, je suis en ce moment en déplacement vers le centre de recherche d'Horuna de cette ville, plus précisément la section dédié aux explorateurs. J'ai aussi d'autres affaires en ce qui concerne les forces de l'ordre de cette île après cela. Pourquoi faut-il éviter la pluie ici tout particulièrement ? Les forces de l'ordre ? Était-il lié à quelque chose en rapport avec la justice ?
Nikolaï ne pouvait montrer aucune émotion, mais il savait qu'il devait être sur ses gardes.
- Une personne logique dirait que la pluie n'est pas agréable : en effet, les vêtements deviennent humides et rend de plus la personne plus irrité par l'inconfort, et les personnes sensibles au froid sont aussi plus apte à tomber malade dans ces conditions.
- Et vous, que faîtes vous ? Si vous êtes dehors par ce temps, j'imagine que vous êtes bien occupé en ce moment.
- Vous avez vu juste. Mon travail ne m'accorde que peu de pauses, donc je me dois de... « profiter » du temps qui m'est accordé.
Le scientifique détourna son regard quelques secondes, regardant la personne qui s'approchait de lui. Assez rapidement. D'ailleurs, cette personne lui rappelait quelqu'un...
Ah, n'était-ce pas l'un des enfants de son voisinage ? Quoi qu'il est légèrement plus petit, normalement ? Et il avait pas un costume fait en carton, à la base ?
Oh, autant essayer...
Nikolaï s'approcha de la personne avec ses "épées", regardant l'étrange gamin droit dans les yeux mais avec son même air sans émotion.
- Écoute, petit. Je ne sais pas combien de fois je te l'ai dit, mais je me ferais une « joie » de te le répéter une dernière fois : Non, je ne fais pas de monstres avec des expériences comme dans tes livres. Non, je n'en ferais pas pour que tu te battes avec. Et non, je ne te laisserais pas prendre mes produits chimiques pour faire des explosions.
Il prit de sa poche des bonbons que les médecins donnent généralement aux enfants courageux après on-ne-sait quel type d’examen.
- Alors prends ceci, retourne jouer avec tes amis et laisse moi. Je n'ai plus l'âge pour ça, petit. Ceci était réglé. Maintenant, retour vers l'autre personne masqué...
Quitte à apprendre des choses sur lui, autant continuer. - D'ailleurs, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Nikolaï, je suis scientifique et professeur dans les sciences, et la chimie particulièrement. Et vous ?
Faust sortit de la ruelle quand il se mit à douter. Du moins, il sentit qu'il avait oublié quelque chose. En inspectant le sac, il constata qu'il lui manquait en effet, un objet dans ses courses. Le bouc fit demi-tour en ronchonnant. Il retrouva de nouveau Roy, Grey et le scientifique sur le lieu. Faust passa son temps à marcher autour du groupe, à la recherche de son livre de sciences pour son futur trimestre à l'université. Il n'était pas évident de trouver quelque chose, surtout si ses yeux montraient tout en couleurs ternes, à cause de la pluie. Le cornérien fouillait les alentours quelques secondes avant d'abandonner ses recherches. Néanmoins, l'androïde était là. C'était l'occasion pour lui demander de l'aide et qui sait, à oublier les incidents du café, tant qu'il ne poserait pas de questions aux mauvais moments.
-Dis-moi Grey, tant que t'es là, t'aurais pas vu un livre d'apparence austère ?
L'anthropomorphe se rendit compte qu'il était un androïde et qu'il aurait moins de chances que le message puisse passer facilement. En guise de solution de dernier recours, Faust sortit son smartphone. Puis, il tapota sur une application de bloc-notes le même message que par télépathie, avant de montrer l'écran en face de Grey. Plus tard, il rajouta comme question : "Au fait, tu tiens le coup avec la pluie ? D'habitude, un robot aurait vite tombé HS".
Pendant que le bouc laissa son smartphone face à Grey, il tourna sa tête vers l'épéiste d'un air méfiant. Le cornérien eut une impression de déjà-vu. Ah oui, les "guerriers lumières" qui combattaient l'ombre, comme Link. Cependant, ceux qui étaient dans cette catégorie tombèrent dans le même piège que ceux qui prônaient l'ombre. Quelque soit leur camp, ils étaient aveuglés par leur idéologie, sans prendre forcément en compte du monde qui les entouraient. Bizarrement, c'était lui qui avait fait redescendre l'hylien sur terre. Le voilà qu'il prenait son "rôle". Le scientifique sous le nom de Nikolaï essaya de calmer le guerrier par la diplomatie.
-Si j'étais toi, j'écouterai le scientifique creepy. Du moins, il en a l'air. Rien ne prouve qu'il est malintentionné. Je dis ça, je ne dis rien.
Faust s'était promis de ne plus se mêler des affaires des autres. Mais, la seule chose qu'il ne supportait pas fut de voir des gens se prendre à d'autres sans raison. Pour l'instant, le cornérien ne vit aucune anomalie, Le cornérien n'hésiterait pas à défendre Nikolaï si la situation devrait tourner au vinaigre, à moins de prouver que celui-ci n'était pas une personne saine, à part son apparence.
- Écoute, petit. Je ne sais pas combien de fois je te l'ai dit, mais je me ferais une « joie » de te le répéter une dernière fois : Non, je ne fais pas de monstres avec des expériences comme dans tes livres. Non, je n'en ferais pas pour que tu te battes avec. Et non, je ne te laisserais pas prendre mes produits chimiques pour faire des explosions.
Petit ? L'avait-il bien regarder avant de parler ? Roy n'avait rien d'un enfant, ni l'âge, puisqu'il avait la vingtaine, ni la carrure. Bien qu'il n'était pas une montagne de muscle, l'ange, de son mètre quatre-vingt environ, était tout de même relativement bien taillé, sa musculature trahissant ses nombreux entraînements ainsi que ses encore plus nombreux combat. Son visage non plus n'était pas enfantin, bien au contraire même. Ses traits de visage étaient fins, ce n'était pas un mensonge, mais son regard et son expression faciale semblait indiquer qu'il s'agissait de quelqu'un qui était passé par beaucoup de stades émotionnels, et qui était passé par des expériences traumatisantes. Pourtant, aucune déviance mentale ne découlait de lui. Pas plus que de la peur, ou de signe lié à une quelconque pathologie en rapport, comme un trouble de stress post-traumatique par exemple. Non, simplement un regard simple, calme, serein, sur de lui. Une expression calme et posé. Comme s'il était au dessus de tout ça, qu'il avait atteint un stade de tranquillité et d’apaisement ultime. Peut-être que le chercheur voulait simplement le rabaisser en le traitant de gamin, ou peut-être l'avait-il confondu avec quelqu'un d'autre, comme le suggérerait la façon dont il s'est adressé à lui, en lui disant qu'il allait lui « répéter une dernière fois ».
Roy se mit à fixer les bonbons que le savant lui avait déposé dans la main, tel un médecin donnant quelques sucreries de consolation à un enfant après une consultation. Soufflant du nez et laissant trahir un léger sourire, l'épéiste serra le poing. Il n'allait pas s'énerver, contrairement à ce que Faust avait l'air de croire en le prévenant de se méfier de cette personne. Non, il était surtout intrigué. Cet homme transpirait le meurtre et le sang et Roy était curieux. Pas nécessairement alarmé ou apeuré, lui-même avait tué beaucoup de personnes durant sa vie, bien que dernièrement il s'assurait de limiter au maximum son nombre de victimes, cherchant à éviter toute mort inutile. Il voulait juste connaître les intentions de cet inconnu. Alors qu'il relâcha la pression au niveau de sa main, de la cendre se mit à tomber par terre, résidu des bonbons qu'il avait brûlé à même sa paume. Élément, quant à elle, était en train de bouillir. Beaucoup plus émotive et avec le sang beaucoup plus chaud que Roy, cette dernière était en train de s'agiter dans la chevelure du guerrier, pestant contre cet homme qui osait s'en prendre verbalement à celle qu'elle aimait. Pour qui se prend-il celui là, marmonnait-elle dans sa barbe. Tentant de calmer le jeu et de relâcher la pression, l'ange déplaça sa main de la garde d'une de ses épées, avant de s'adresser directement au savant.
« Je pense que vous faîtes erreur, je ne suis pas cet enfant à qui vous croyez parler. Il est clair que vous n'avez pas idée à qui vous vous adressez, sauf votre respect. »
(J'ai pris quelques libertés dans le message pour décrire vos actions car sinon ça fait une légère anomalie dans l'ordre de discussion, j'espère que ça vous embêtes pas trop. Hésitez pas à me dire si je dois modifier un truc pour que ça vous convienne mieux et encore désolé.)
Grey n'eut pas vraiment le temps d'émettre son avis sur les premiers dires de l'étrange homme masqué que celui-ci commença à partir en direction de l'épéiste qui avait l'air de le préoccuper très légèrement en le voyant s'avancer avec son épée, ce qui était totalement compréhensible. Il regarda les deux s'approcher de plus en plus en se demandant bien ce qui allait se passer, mais son attention se fit détourner par le cornérien qui était revenu de son incident il y a peu.
Ce dernier parla à l'androïde mais il n'avait toujours pas réussi à le comprendre exactement, c'est ainsi que Faust eu la bonne idée de communiquer avec Grey d'un façon plus pratique pour le robot : l'écriture. Ce fut donc la première fois qu'il pu avoir un contact précis avec le bouc, il pourra peut-être enfin en savoir un peu plus sur lui qui sait ?
Il lui laissa son smartphone et rejoignit Roy ainsi que Nikolaï pendant un petit moment, ce qui permit à l'androïde de mener à bien la simple tâche que lui avait laissé le cornérien pendant ce temps. Sur le moment, il n'avait pas le livre dans son champ de vision, mais possédant l'ouïe assez fine, il pu vite le localiser avec le son des gouttes d'eau qui avait un son beaucoup plus distinct que le bruit produit par la pluie qui tombait sur le pavé ou encore le bois.
Il le prit dans ses mains, la couverture était bien mouillée maintenant, mais c'était inévitable par un temps pareil. Il remarqua en même temps que les trois autres personnes commençaient à revenir dans sa direction en groupe. Il en profita pour rendre à Faust son téléphone ainsi que son livre, il répondit ensuite à la question qu'il avait ajouté à la fin en restant légèrement vague, étant un peu méfiant avec toutes ces nouvelles personnes.
- Oui tout va bien merci, je tiens bien la pluie. Il détourna son regard pour croiser celui de Nikolaï ainsi que de Roy.
- Je vois que vous avez réussi à vous entendre, j'ai bien pensé qu'il y allait avoir un combat en plein milieu de cette ville... pour ce qui est de votre question Nikolaï, je me nomme Grey, je suis explorateur pour le compte d'Horuna, je profite de ce statut pour faire des recherches sur le terrain. Il regarda ensuite Roy ainsi que la sorte de lumière qui virevoltait dans ses cheveux, mais dont le robot avait bien conscience de cet être. C'était sa façon de les inciter à se présenter aussi sans les forcer, même si cela pouvait donner une impression étrange de se faire fixer par un masque.
L'étrange personne qui le regardait bizarrement semblait avoir l'air de mal prendre la question, vu le temps qu'il mettais à répondre. Mais le scientifique voulait surtout voir sa réaction.
- Je pense que vous faîtes erreur, je ne suis pas cet enfant à qui vous croyez parler. Il est clair que vous n'avez pas idée à qui vous vous adressez, sauf votre respect.
Alors il avait bel et bien commis une faute.
Mais toute faute est normale quand on tente des choses.
- Ah ? Dans ce cas, mes excuses, j'ai du vous confondre avec une personne du voisinage. Au moins, cette personne semblait être moins méfiante.
Nikolaï n'était pas social, et pour de bonnes raisons. Mais en même temps, cette sociabilité était nécessaire pour décourager les soupçons. Pour le moment, il devait faire attention.
Surtout avec cette personne.
Mais tôt ou tard, peut-être que le jeu en vaudra la chandelle.
- Je vois que vous avez réussi à vous entendre, j'ai bien pensé qu'il y allait avoir un combat en plein milieu de cette ville... pour ce qui est de votre question Nikolaï, je me nomme Grey, je suis explorateur pour le compte d'Horuna, je profite de ce statut pour faire des recherches sur le terrain.
Grey était arrivé au bon moment. Il ne voulait pas vraiment continuer à parler avec quelqu'un qui était suspicieux. Surtout qu'il ne connaît pas cette personne, et donc ignore de quoi il est capable.
- Un explorateur, hm... Nous risquons peut-être de nous croiser parfois, si vous travaillez aussi pour Horuna. Surtout mon travail qui me pousse moi aussi à faire des recherches sur le terrain, mais sur certains thèmes bien spécifiques.
Son manque d'émotions le sauva de son envie quasi-inexistante de socialiser.
Mais c'était pour la...
...« bonne » cause.
Et d'un coup, une sonnerie de téléphone assez simple pouvait se faire entendre de la sacoche du scientifique, qui répondit à l'appel sans même s'occuper des gens autour. Avec un ton aussi froid que son cœur.
Si il en a un.
- Ici Nikolaï Voronin, professeur à la faculté de sciences d'Horuna. Que voulez-vous ?
Pendant quelques minutes, quelqu'un lui parlait sans jamais laisser le temps à Nikolaï d'en caser une. Et on lui raccrochait presque aussi rapidement que le débit de cette personne, qui poussa le scientifique à soupirer. Encore du travail.
- Grey, je me dois de rectifier ce que je disais : nous risquons de nous croiser TRÈS souvent. Je suis... Enchanté de voir un nouveau « collègue », si je puis me permettre d'utiliser ce terme.
Il laissa tomber son téléphone dans sa sacoche, sans aucune envie de s'attarder sur sa nouvelle charge de travail.
Moins de temps pour conduire ses sombres expériences, mais...
Moins d'occasions d'être suspect.
Plus d'occasions de trouver une cible et de mieux la traquer.
Tout avait un prix, mais celui de continuer ses expériences devait passer par tout les sacrifices nécessaires.
La situation finit par se calmer, malgré la présence d'arme. Pendant ce temps, Grey eut enfin compris le message de Faust. Le cornérien se demanda pourquoi il n'avait pas songé à cette solution plus tôt ? Bref, l'androïde avait retrouvé le livre de sciences que le bouc avait fait tomber par terre. Ayant la flemme d'écrire une phrase sur son smartphone pour lui remercier, Faust se contenta de lever son pouce, avec un sourire, comme si il avait oublié l'incident. Au passage, Grey confirma son insensibilité à la pluie. Celui-ci avait peut-être plusieurs couches qui protégeait ses composants de l'eau.
Au lieu de poser des questions à ce sujet, le cornérien s'empressa de ranger l'objet, même si il était déjà mouillé. Après tout, Grey était en train de parler avec quelqu'un d'autre. De plus, les pages étaient déjà suffisamment abîmés qu'il serait ballot à ce que le papier se décomposerait, voire à ce que les pages collent entre eux. L'anthropomorphe prit un sac en plastique et emballa le livre, histoire qu'il ne puisse pas tremper les produits à côté. De toute manière, Faust le sècherait chez lui.
Tant que le bouc était à côté du trio, il en profita pour écouter la conversation entre l'androïde et le scientifique. Le guerrier roux semblait observer la situation, après ce "quiproquo". Quant aux deux autres, d'après ce que Faust avait entendu, Grey explorait pour le "compte d'Horuna". Sans doute pour Dame Astrid, comme tous les autres. C'était fou le nombre de personnes qui passaient leur temps à s’aventurer sur l'archipel. Le cornérien se demanda si il était le seul à vouloir choisir la voix pacifique, c'est-à-dire l'option qui consistait à mener sa vie en travaillant et en ayant sa propre maison, comme tous les civils. Quant au scientifique, Faust eut un déclic. En effet, l'anthropomorphe avait déjà entendu ce nom quelque part. Mais, il ne se rappela pas où.
Il fallut attendre qu'il apprenne que Nikolaï était un professeur de sciences à la faculté d'Horuna pour que ses souvenirs lui revienne. Le bouc se souvint que son ancien professeur fut viré en raison qu'il soit un vampire. En fait, on lui avait surpris d'attirer de jeunes étudiantes avant de boire leur sang que la faculté avait décidé de prendre quelqu'un d'autre. Faust ignora si Nikolaï avait déjà enseigné dans ce lieu depuis longtemps ou si il venait d'être recruté. Dans tous les cas, ceux qui continueraient les études comme Faust l'auraient comme professeur. Cela avait le don d'exciter le bouc. En effet, c'était la première fois qu'il le voyait en personne après avoir beaucoup entendu parler de lui. Sans hésiter, Faust lança la discussion, après avoir attendu que Grey n'ait plus rien à dire.
-Nikolaï Voronin ? Le fameux professeur de Sciences à la fac' d'Horuna ? Demanda le bouc, sans trop paraître excité. Mais, sans forcément se rendre compte de ses émotions qu'il laissait un blanc avant de s'excuser.
-Pardonnez-moi de m'être emporté. Je suis un étudiant dans ce domaine et j'ai entendu parler de vous.
Faust pourrait se vanter d'être un des meilleurs élèves dans sa formation. Mais, il préférait le laisser découvrir, histoire de ne pas faire mauvaise impression.
- Ah ? Dans ce cas, mes excuses, j'ai du vous confondre avec une personne du voisinage.
Roy soupira, fermant un instant ses yeux. La tension était redescendu, même s'il trouvait le scientifique un peu trop désinvolte, vis à vis de ce qu'il avait pu dire. Enfin, le plus important était que la situation n'avait pas dégénéré. Le Roy d'il y a plusieurs années lui aurait probablement sauter dessus au premier mot, mais voilà bien longtemps qu'il s'était assagi. L'ange écouta les deux personnes parler entre elle et retint leur nom. L'homme au masque s'appelait Grey, se définissant comme un chercheur d'Horuna, le continent où les quatre personnes se trouvaient actuellement. Quant à l'autre, il s'appelait Nikolaï et était visiblement professeur dans une faculté, elle aussi à Horuna. Cette pensée fit légèrement sourire le guerrier. Voilà bien longtemps qu'il avait entendu parler d'une quelconque école dans ce monde. Il était compliqué pour les enfants de Nintendo World de suivre des cours réguliers puisque tout le monde s'était passé le mot pour détruire le monde. Mais c'est la nature qui aura finalement raison de l'ancien monde, ce qui est très ironique quand on y pensait. Faust ne s'était pas présenté, lui, mais il semblait connaître Nikolaï. Ou tout du moins, son nom lui était familier. Quand à Grey, peut-être que les deux se connaissaient. Roy se dit qu'il était peut-être judicieux de se présenter à son tour. Il demandé à Élément de se présenter également, ce qui ne l'enchantait pas du tout. Cette dernière, légèrement rancunière, n'avait pas digéré le ton hautain et supérieur que le professeur de science avait pu arborer. Elle accepta à contrecœur, se posant sur l'épaule de Roy, la joue gauche gonflée d'agacement, les bras croisés, regardant en diagonale, vers le ciel. Le Lycien s'inclina légèrement, tout en se présentant :
« Je m'appelle Roy et je n'ai pas de profession actuellement. A vrai dire, je ne suis pas exactement de ce monde. Tout du moins, pas directement. Je suis un Ancien Héro, ceux que vos étudiants ont l'air de connaître à travers les livres et les histoires orales. Vous avez peut-être du entendre parler de moi, ou tout du moins de mes péripéties.
- Et moi je suis Element. J'accompagne Roy dans ses aventures et le reste ça vous regarde pas. »
Roy rit légèrement. La jeune fille se comportait quelque peu comme une enfant, mais cela semblait beaucoup l'amuser. Le caractère des deux compagnons étaient foncièrement opposés, pourtant une complicité sans pareil les liaient tout les deux, surement accentué par les épreuves qu'ils avaient traversés ensemble. Mais il n'était pas temps de devenir sentimental. Cette ruelle était étroite et il pleuvait des cordes, il fallait donc sortir d'ici et s'abriter. Mais où ? Pas de commerce ouvert à l'horizon et le prochain village était loin d'ici. Cependant, il crû apercevoir un lieu ouvert, un peu plus loin. A première vue, il s'agirait d'une bibliothèque. Ca fera l'affaire en attendant que la pluie se calme. L'épéiste fit signe aux autres de le suivre s'ils le désiraient. Avant de rentrer dans le bâtiment, Roy confia ses armes à Element, s'étant dit que rentrer dans une bibliothèque avec deux épées était probablement mal vu dans un monde en paix. Cette dernière fit se dématérialiser les épées dans le néant, les ayant stocké, en quelque sorte, dans un endroit que seul elle connaissait. L'ange pénétra le lieu, essuyant soigneusement ses pieds à l'entrée pour ne pas tâcher l'endroit. Il se dirigea ensuite dans les rayons de la bibliothèque, l'endroit n'était pas très grand d'ailleurs, et se mit à chercher des livres sur lui. Peut-être que cela paraissait légèrement narcissique, mais il voulait surtout délier le vrai du faux sur ce qu'il se disait sur lui. Après de longues minutes de recherche, il trouva un livre sobrement intitulé : « Roy, biographie d'un héro ». Piqué de curiosité, le combattant prit le livre et se mit à le feuilleter. Il avait été écrit par un historien visiblement reconnu ici, il avait écrit d'autres biographies d'ailleurs, parmi elles, celle d'Axem et de Gozen, comme il était indiqué à la fin du livre. Lisant en diagonale, Roy fut surpris de voir que certaines descriptions d'évènements étaient totalement exactes, tellement détaillés qu'il avait l'impression que c'était lui-même qui l'avait décrit. D'autres passages étaient très exagérés, d'autres étaient tout simplement faux ou erronés, mais dans la globalité le livre était assez fidèle. Perdu dans sa lecture, l'ange n'avait même pas fait attention à si les trois personnes avec qui il était auparavant l'avait suivi ou non.
Faust avait l'air cette fois plutôt ravi de la découverte de son livre, Grey reçu même un pouce levé. Il ne savait pas vraiment ce que ce genre de signe pouvait bien représenter, mais ça avait l'air plutôt positif si on prend en compte le sourire du cornérien qui accompagnait ce geste. La différence comparé à la fois où il le fixait avec un regard furieux était plutôt saisissant, peut-être était-ce lié à Flandre la dernière fois ? En tout cas, le cornérien avait l'air d'agir un peu autrement quand elle n'était pas dans les parages. Enfin, c'est ce que Grey avait conclu, il lui retourna donc le geste, toujours sans vraiment savoir ce que cela voulait dire.
Pour ce qui était la remarque de Nikolaï, Grey n'était pas vraiment sûr si il allait le croiser aussi souvent que ça. Malgré que c'était en quelque sorte de collègues éloignés, l'androïde devait beaucoup voyager pour son travail, souvent dans les endroits les plus éloignés de l'archipel. Et puis que dire de ses collègues, il en avait pour l'instant que très peu, et même eux il ne les croisait pas souvent étant donné que le robot avait tendance à mener ses missions plus facilement tout seul. Mais qui sait, peut-être qu'ils devront travailler ensemble pendant un moment donné dans le futur ? La vie avait l'air de réserver pas mal de surprise pour Grey ces temps-ci, ce n'était donc pas une option à oublier.
Une fois ses précisions enregistrés, c'était cette fois au tour de l'épéiste de se présenter. Il avait l'air bel est bien remis de l'altercation avec le professeur. Grey pensait qu'il allait d'ailleurs passer son chemin en refusant son invitation à se présenter, mais ce ne fut pas le cas. le jeune homme aux cheveux rouges avait l'air bien calme et non rancunier, contrairement à la petite fée qui le suivait. Le robot les écouta attentivement en prenant bien soin de les fixer du regard, c'était comme toujours, le procédé de Grey pour enregistrer leur apparence ainsi que leur voix et les précisions qu'ils pouvaient apporter et envoyer toutes ces informations dans sa base de donnée.
Mais pas de place laissé aux questions, la pluie avait l'air de commencer à déranger les personnes dans le groupe, tout comme c'était le cas pour les habitants qui se trouvaient dehors il y a peu et qui maintenant s'étaient réfugiés ailleurs. Grey suivit Roy en direction de la bibliothèque, il pouvaient entendre Faust et Nikolaï le suivre aussi pendant qu'ils parlaient en même temps de quelque chose en rapport avec la profession de l'homme aux cheveux long.
Cette fois, le robot espérait ne pas trop attirer l'attention avec son comportement qui n'était pas toujours humain, il se remémora les ennuis qu'il avait causé au café dans la sphère océanique, et il ne voulait pas faire en sorte de jeter tout le groupe en dehors encore une fois. Il laissa le bouc et Nikolaï discuter ensemble pendant qu'il s'approcha de Roy ainsi que d'Element qui étaient en train de lire un livre. La couverture portait d'ailleurs le nom de l'épéiste ce qui piqua légèrement son attention, il avait plein d'autres question à poser au jeune homme depuis sa présentation, mais il fallait se concentrer sur une chose à la fois, il décida donc de commencer avec quelque chose de simple en voyant le livre qu'il lisait.
- Roy, Êtes-vous écrivain ? Car on dirait bien que ce livre parle de vous.
Lorsqu'il avait raccroché, le bouc qui semblait d'abord pas très intéressé par la discussion semblait d'un coup s’intéresser particulièrement au scientifique.
-Nikolaï Voronin ? Le fameux professeur de Sciences à la fac' d'Horuna ?
Fameux ? Ce n'était pas faux, mais tout de même.
Au moins, ses émotions étaient intéressantes à étudier.
- Oui, c'est bien moi.
Mais le bouc se calma, peut-être en remarquant qu'il avait eu une réaction légèrement trop enthousiaste pour une situation pareille. Dommage.
-Pardonnez-moi de m'être emporté. Je suis un étudiant dans ce domaine et j'ai entendu parler de vous.
- Il n'y a aucun problème. Je travaille régulièrement à la faculté, et parfois dans d'autres lycées liés à cette fac, donc cela ne m'étonne pas que vous me connaissiez. Par contre, j'ai bien peur de ne pas vous connaître vu tout le travail que j'ai. Vous êtes ? Comme si un professeur pouvait connaître chaque étudiant.
Par contre, il était bien connu. Surtout pour la difficulté de ses enseignements et sa dureté.
Mais ceux qui s'en sortaient avec lui s'en sortaient très, très bien a la faculté.
Ensuite, le « guerrier » roux se présenta, avec une sorte de fée à ses côtés.
- Je m'appelle Roy et je n'ai pas de profession actuellement. A vrai dire, je ne suis pas exactement de ce monde. Tout du moins, pas directement. Je suis un Ancien Héro, ceux que vos étudiants ont l'air de connaître à travers les livres et les histoires orales. Vous avez peut-être du entendre parler de moi, ou tout du moins de mes péripéties.
- Et moi je suis Element. J'accompagne Roy dans ses aventures et le reste ça vous regarde pas.
Nikolaï les observa les deux personnes. Un ancien héros ? Possible, après l'arrivée d'étranges personnes dans ce monde, c'était possible. Mais il ne connaissait rien précisément sur l'histoire.
Juste les sciences l’intéressent.
Mais c'était peut-être une bonne idée d'observer leur comportement dans un monde comme le sien.
Le scientifique n'aimait pas son monde, mais que pouvait-il y faire ? Autant voir la réaction des autres.
- C'est possible que mes étudiants vous connaissent. Mais je ne suis pas professeur d'histoire, donc je n'en sais pas plus. Je ne connais que votre nom, rien d'autre. Content de vous rencontrer, en tout cas.
Il était un peu trop direct, mais autant donner la vérité.
De toute manière, ce n'est pas comme si cela devait être important pour eux. D'ailleurs, Roy fit signe de sortir de la ruelle à cause de la pluie qui devenait dérangeante, mais aussi par la taille de la ruelle, et proposa d'aller dans une bibliothèque. Au moins, il y avait de quoi se protéger. Et des livres, de quoi passer le temps. Il pourrait en profiter pour étudier d'autres choses. Roy et Grey rentraient en premier, suivis par Nikolaï. La bonne chose, c'est que la bibliothèque était petite et donc tranquille. Le scientifique en profita pour aller cherche un livre de sciences qu'il n'aurait pas lu, s’intéressant à un livre sur les maladies psychologiques qu'il alla emprunter de suite. Une fois ceci fait, il s'approcha de Faust.
Au point ou il en était, autant continuer à en apprendre plus.
- Dites-moi, si vous étudiez dans la fac de sciences d'Horuna, vous avez sûrement un sujet préféré à étudier, n'est-ce pas ? De plus, si vous continuez vos études, nous risquons sûrement de nous croiser, peut-être même dans le cadre de certains cours.
D'ailleurs, il songeait à lire les recherches de Nikolaï un jour, histoire de lui connaître un peu plus. Peu après, ce fut au tour de Roy et de sa compagne de se présenter. Si le premier se présenta sans problèmes, la jeune fille sous le nom d'Element ne semblait par contre, pas d'humeur, malgré le fait qu'elle ait donné son nom.
-Personne ne te force à te présenter dans les détails. Rétorqua Faust en roulant des yeux avec sourire.
Il ignorait pourquoi cela l'amusait. Sans doute le mauvais mauvais caractère de la jeune femme qui contrastait avec son apparence plutôt mignonne. Mais bon, il ne valait pas mieux trop l'embêter. Tant que la pluie battait encore, Roy invita le reste à venir dans la bibliothèque. En voyant le lieu, Faust eut une impression d'avoir commis une grosse boulette. En réalité, il venait de se rendre compte qu'il avait un livre à rendre. Seulement, le bouc ne pensa pas qu'il puisse entrer dans la bibliothèque avec un gros sac. De toute manière, le livre qu'il a emprunté était chez lui. Faust profita pour rentrer chez lui. D'un autre côté, il n'aurait pas à inviter les gens à la maison. Tant mieux pour lui dans la mesure où il n'avait rien préparé pour les invités et que le salon était vide, au sens propre.
Après une marche rapide dans la rue, l'anthropomorphe finit par arriver à son domicile. Après avoir déverrouillé la porte d'entrée, il déposa le sac de courses dans un coin. Tant pis pour les produits frais. Faust les rangerait plus tard. Du moins, il pensait qu'il n'en aurait pas pour longtemps. Puis, il entra dans sa chambre pour fouiller l'étagère, dans l'espoir de retrouver le livre en question, ce qui fut le cas. Faust finit par sortir de chez lui, avec son sac bandoulière qui abritait le livre de la flotte, ainsi que son parapluie. Un chance qu'il n'y avait pas trop de vent pour faire voler son parapluie.
Le cornérien entra dans la bibliothèque. Puis, il se dirigea vers le comptoir d'accueil pour déposer le livre. Ouf ! Faust l'avait rendu à temps. De plus, le personnel fut plutôt accueillant, contrairement à la première bibliothèque où il était allé. Ici, personne ne semblait soucier l'apparence de l'animal. C'était pour cette raison que Faust se disait qu'il avait mieux fait d'emménager dans un quartier plutôt calme. Il rejoignit le trio qui ne semblèrent pas remarquer son absence. Tant mieux pour lui. D'ailleurs, Nikolaï demanda à l'étudiant son sujet de recherche. Cela avait échappé dans la tête du bouc qui avait encore la moitié des crédits à valider avant le diplôme.
-A vrai dire, je n'ai pas encore de sujet précis. Pour l'instant, je m'intéresse à la biologie. Éventuellement le lien entre les plantes et la médecine. Bien sûr, je continuerai mes études. J'espère vous revoir.
Faust marqua une pause. Du moins, il cherchait dans sa tête ce qu'il voulait dire mais, qu'il avait oublié. Plus tard, le bouc se rappela de la question.
-Au fait, est-ce que vous avez publié quelques recherches ? Ca m'intriguerait de savoir ce que vous étudiez. Qui sait, çe me pourrait me donner une idée pour mes futures recherches.
Finalement, tout le monde avait décidé de suivre Roy jusqu'à la bibliothèque. D'abord Grey, suivit de près par Nikolaï, enfin, Faust ferma la marche, arrivant un peu en décalé des deux autres. L'ange, de son côté, était toujours les yeux rivés sur le bouquin qu'il avait trouvé, l'étudiant beaucoup plus minutieusement qu'avant. Cela lui permettait de se remémorer toutes les péripéties qu'il avait pu avoir pendant son existence sur Nintendo World. Les artefacts, les fragments étoiles, les soleils, les esprits étoiles, la poudre subspatiale, le Créateur, les Vices, Maiden, Hadès, les guildes, la destruction du monde, sa renaissance ... Tant d'épreuves qu'il avait pu traverser. Tant de personnes qu'il avait rencontré. Tant de combat qu'il avait effectué. Tant d'ennemis qu'il avait du tuer. Tant d'alliés qu'il avait du protéger. Tant d'amis qu'il avait vu trépasser. Tout ça, jamais il ne l'oublierait.
Alors qu'il ferma le livre, fermant les yeux un instant, revoyant en l'espace de quelques secondes des petits flash de toute ses aventures, Grey vint l'aborder, visiblement intrigué par le fait que quelqu'un avait écrit un livre sur lui. L'androïde lui dit :
- Roy, Êtes-vous écrivain ? Car on dirait bien que ce livre parle de vous.
Roy se mit à sourire. Ecrivain ? Grey était très loin du compte. Mais il pouvait pas savoir. Regardant autour de lui, le guerrier vit une table un peu derrière eux et invita l'homme masqué à s'asseoir, pour être plus à l'aise pour discuter de ça. Le Lycien reposa le livre dans l'étagère et alla se poser tranquillement. Une fois installé, il se mit à conter son histoire à Grey.
« Je ne suis pas un écrivain. Ce n'est pas moi qui ait écrit ce livre, d'ailleurs. Non, la réalité est bien plus complexe que cela ... Voyez-vous je ne suis pas vraiment de ce monde. Tout du moins, pas tout à fait. Mais je vous l'ai déjà dis plus tôt, n'est ce pas ? Pour être tout à fait franc, je ne pensais pas revoir la lumière du soleil un jour. Next Wave découlé directement de mon monde. Celui que l'on appelait Nintendo World. J'ai protégé pendant des années ce monde, j'ai même donné ma vie pour le défendre. Grâce à mes bonnes actions, j'ai eu la permission de revenir d'entre les morts et d'être réincarné en tant qu'ange. Cela a ses avantages, je ne vieillis plus et j'étais capable de rejoindre Célestia, le royaume des anges, quand je le désirais. Cependant, ce royaume n'existe pas dans ce monde. Mais je m'égare.
Peu de temps après, j'ai rencontré Élément, c'est elle qui m'a expliqué comment utiliser mes pouvoirs et depuis elle m'accompagne partout. Mais au fil des combats, des pertes de mes camarades, je sentais qu'une sorte de boucle se formait. Un homme mauvais arrivait avec comme plan de dominer le monde ou de le détruire, nous le combattons au péril de nos vies, perdons des alliés, mais réussissons à la vaincre, ramenons la paix un court moment, puis un autre ennemi arrivait et ainsi de suite. Je me demandais si ce que je faisais avait un but ou si le monde était tout bonnement condamné. J'ai décidé de m'exiler quelques années, loin de ce monde, j'avais besoin de réfléchir, de faire un véritable travail sur moi-même.
A mon retour, beaucoup de choses avaient changés. Un très proche ami avait donné sa vie, encore une fois, pour sceller un ennemi très puissant en lui et permettre à Nintendo World de vivre dans une paix certaine. A l'aide de sa maitrise du temps, il parvint à mettre en place un système de guilde et de point de contrôle. Chaque zone disposait d'un Cristal qui permettait de contrôler ladite zone, ce même cristal protégeait également le lieu d'une quelconque destruction criminelle. Gozen, c'est le nom de mon ami, avait également manigancer quelque chose, toujours à l'aide de sa maitrise du temps. Il avait fait en sorte que plusieurs de mes camarades croisent mon chemin en même temps. Son but était de nous faire monter une guilde et d'unifier le pays sous une même bannière afin d'y apporter la paix et l'harmonie. J'avais d'ailleurs été désigné comme étant le chef de cette guilde, son nom était Reclaimer. C'était un pari risqué, mais qui pouvait fonctionner. Nous nous sommes donc mis à conquérir des zones petit à petit. Néanmoins, je n'étais pas satisfait. La perte de mon ami proche m'avait laissé un poids sur le cœur et sur la conscience. C'est alors que j'ai pris une décision qui allait probablement bouleverser toutes les prévisions que Gozen avait pu faire : j'allais le faire revenir. Je vous passe les détails mais à l'aide d'un autre ami proche, j'ai été capable de remonter le temps et de le faire revenir à notre époque.
Ce paradoxe est, à mon sens, peut-être la cause de la destruction de mon monde. Voyez-vous, il est très possible que cette perturbation dans le temps ait créé un effet papillon, qui cherchait à tout prix à rétablir l'équilibre du temps. A savoir, éliminer la cause de ce paradoxe. Vous l'aurez compris, je parle bien évidemment de Gozen. Et visiblement, ledit paradoxe a prit des proportions beaucoup trop grande. Alors que tout notre monde allait être détruit, nous avons été aspiré dans ce que l'on a appelé la Pandorica. A l'intérieur, le temps était gelé, je n'ai donc pas vu le temps passé. Et en sortant de cette genre de boite, j'ai atterris ici, à Horuna. Quelques heures plus tard, j'ai rencontré Dame Astrid, qui nous a expliqué tout ce que je viens de vous dire sur la destruction de Nintendo World, elle nous a également expliqué que nos aventures sont devenus des légendes dans ce monde et que nous sommes présents dans les livres d'écoles et dans la culture actuelle, comme dans les films ou les jeux vidéos par exemple. Et me voici maintenant ici, dans cette bibliothèque, à vous raconter mon histoire. Voilà, vous savez tout maintenant. »
Grey ne savait pas trop pourquoi Roy souria, mais au moins il avait provoqué une réaction positive à tout cela, une réaction bienvenue si il comparait cela à ses dernières aventures qui avait mal fini. Il suivit donc Roy à la table qu'il lui avait présenté à l'arrière, il avait l'air d'avoir envie de parler de quelque chose. C'est ainsi que l'androïde se plaça sur une des chaises de la table qui était en face de l'homme aux cheveux rouges.
Et il en avait des choses à dire ! Aucun moment d'hésitation se fit sentir dans sa voix. L'avait-il préparé ? Ou bien peut-être qu'il était habitué de conter son histoire, il y avait bien une personne sur cet archipel qui avait écrit sa biographie il faut le dire, ce qui était plutôt compréhensif vu la vie que le guerrier avait mené si tout ce qu'il disait était vrai. Mais il y avait autre chose dans tout cela, il n'avait pas du tout l'air d'être dérangé d'avoir ce livre qui racontait sa vie, et l'élan qu'il eut pour raconter tout cela à un parfait inconnu pouvait révéler une chose.
Était-ce vraiment pour que Grey en sache plus sur lui, le robot eut l'impression qu'il fallait qu'il délivre son cœur d'un poids. Et après avoir écouté attentivement tout ce qu'il avait à dire et pris des notes dans sa tête, cela devenait évident. Une vie pareil ne pouvait laisser qu'un fardeau dans l'âme d'une personne. Quelques détails l'interpella ceci-dit.
- Et bien... cela fait beaucoup d'éléments pour une seule personne. Vos informations m'ont été très utile et je vous en remercie. C'est pour cela que je vais vous rendre la pareil avec ce que je dispose, même si mes histoires sont moins denses que les vôtres. Il marqua un léger temps de pause pour collecter les données qu'il avait amassé depuis sa sortie de la Pandorica puis commença à prendre la parole, sans parler trop fort non plus pour ne pas trop attirer l'attention des autres personnes qui se trouvaient dans la bibliothèque.
- Oui, Nintendo World, en voilà un nom que je n'ai pas entendu depuis un moment. Pour tout vous dire, Roy, je ne viens pas de cette planète, mais j'ai pu la visiter juste avant la fin de votre histoire si je comprends bien. Je dispose donc beaucoup moins d'informations que vous à ce moment de l'histoire.
Pour être franc, je ne saurai dire si le destin s'est acharné sur vous pour vous piéger dans cette boucle qui a l'air vraiment peu enviable. Je vous le dis tout de suite vu que vous avez été sincère avec moi sans vous poser de questions, je suis un robot donc étant donné que le hasard n'existe pas vraiment pour moi, je reste très sceptique sur l'effet papillon. Durant mes années de recherche, j'ai pu constater que ce concept n’existait même pas dans certaines planètes.
Je ne vais pas trop m'avancer sur cette théorie, mais j'ai pu constater que malgré le retour de cette paix comme beaucoup le disent, j'ai pu constater des choses très étranges durant mon travail pour l'équipe de recherche d'Horuna. Pour commencer, c'est très rare que j'ai une personne qui m'accompagne, je m'occupe pour l'instant des lieux les plus éloignés...
Il baissa un peu plus le ton de sa voix en se rapprochant légèrement de Roy.
- ... et pour tout vous dire, je ne croise pas que des choses inoffensifs. Je ne connais pas trop cette dame nommée Astrid, je n'ai pas suivi son signal après la sortie de la Pandorica, mais ce que je peux vous dire, c'est que je trouve cela étrange de mettre en avant la paix alors qu'il reste beaucoup de danger dans les coins les plus sombres de ces îles flottantes. Et je ne parle pas de voyous lambda, mais des forces encore très peu connues à ce jour.
Si vous voulez mon avis après avoir écouté votre histoire, le retour des héros ne s'est pas fait sans raison, et j'ai bien peur que cette boucle infernale que vous me décriviez est encore présente.
Il recula ensuite pour laisser place à un ton de voix plus normal.
- Bien sûr, ce sont juste mes conclusions après mon expérience encore assez courte sur cet endroit qui est Next Wave. Et puis je ne connais pas vraiment Astrid pour tout vous dire.
La bibliothèque était presque silencieuse, si ce n'était que le bruit de la pluie dehors... Ou de Grey et Roy qui parlaient ensemble, semblant raconter l'histoire de leur monde. Normalement, il écoutait toujours ce que disaient les gens entre eux, à la recherche de précieuses informations.
Mais cette fois-ci, cela risquait d'être un peu compliqué pour Nikolaï.
Après tout, il avait commencé à socialiser avec un étudient curieux. Pas une chose mauvaise, avoir des personnes qui ont confiance en vous est même bon pour dissiper certains soupçons...
Il fallait juste accepter de perdre son temps pour cela, ainsi que se montrer... « bon ».
Quand le scientifique avait posé des questions à Faust, il semblait un peu dans ses pensées. -A vrai dire, je n'ai pas encore de sujet précis. Pour l'instant, je m'intéresse à la biologie. Éventuellement le lien entre les plantes et la médecine. Bien sûr, je continuerai mes études. J'espère vous revoir.
- De même. Vous semblez être vraiment sérieux et impliqué dans votre travail, c'est une excellente chose. Vraiment, il avait l'air d'être quelqu'un d’intéressant aussi.
Mais le scientifique devait garder aussi ses priorités. Il n'était pas là pour faire non plus ami-ami avec tout le monde.
Mais qui sait ? Peut-être que ce bouc pouvait lui apprendre de nouvelles choses... Surtout avec les plantes.
Certaines soignent, certaines se défendent avec violence.
Il avait déjà fait des recherches dessus pour obtenir des fioles avec leur poison. Une bonne occasion pour lui.
-Au fait, est-ce que vous avez publié quelques recherches ? Ca m'intriguerait de savoir ce que vous étudiez. Qui sait, çe me pourrait me donner une idée pour mes futures recherches.
Ah. Il devait se douter que ce genre de question allait venir.
Mais c'est normal, un scientifique et professeur d'université avait intérêt à être excellent dans ce domaine pour bien travailler.
Les recherches en étaient un paraît exemple.
- En effet. Mon métier m'a permis de publier de nombreuses recherches sur de divers domaines scientifiques. Vous pouvez généralement trouver des copies de mes travaux dans la bibliothèque universitaire, mais j'ai bien peur qu'ils soient régulièrement tous empruntés pour aider les étudiants à rédiger certains devoirs.
Le scientifique réfléchit. Il serait vraiment dommage de perdre un étudiant aussi intéressant. Nikolaï ouvrit de nouveau sa sacoche, prit une feuille de papier et nota une adresse et un numéro de téléphone, avant de la donner à Faust. - Écoutez. Vu la détermination avec laquelle vous semblez vraiment vouloir continuer vos études, je suis prêt à vous emprunter les versions originales de mes travaux si vous ne pouvez pas mettre la main sur les copies. Cependant, je vais devoir vous demander de venir directement chez moi pour emprunter les vrais. Je vous donne mon numéro et mon adresse pour que vous puissiez demander et venir quand vous serez intéressé pour voir ce qui a été rédigé, je vous fais confiance pour éviter que ces deux informations fuitent chez les étudiants. N'hésitez pas non plus à m’appeler si quelque chose dans mes travaux vous échappe. J'ai justement rédigé des recherches sur les substances que produisent certaines plantes, et leur effets connus sur les humains et certains pathogènes ainsi que les antidotes connus ou encore en développement pour contrer les effets néfastes de certaines. Si cela pourrait vous intéresser, bien évidemment.
C'était l'un de travaux qu'il appréciait le plus. Après tout, c'était ces documents qui lui permettait aussi de s'approvisionner en poison sans trop que les gens se posent de questions.
Nikolaï rangea de nouveau des affaires. Il en profita pour ranger le livre qu'il venait d'emprunter.
Il venait peut-être de trouver un étudiant qui pourrait indirectement l'aider dans ses recherches sur certaines plantes... et peut-être trouver de nouveaux poisons, avec un peu de chance.
Faust ne s'attendait pas à être flatté qu'il frotta sa nuque en souriant nerveusement. A vrai dire, le bouc était une personne assez discrète. Rares étaient ses actions qui pouvait impressionner son entourage puisque la plupart du temps, les personnes l'ignoraient en général. Paradoxalement, le cornérien avait l'impression que les compliments qu'il recevait avaient en général une tournure lèche-bottes que Faust les prenait mal. Néanmoins, le professeur restait simple dans son discours pour que l'étudiant digéra le compliment avec facilité.
En demandant si ses recherches étaient à la disponibilité à un public, Nikolaï lui expliqua que cela fut le cas. Faust eut également le privilège du chercheur lui-même de consulter ses recherches originales, si jamais elles étaient introuvables. Le bouc se demanda si il n'en fait pas trop. En effet, c'était la première fois qu'un de ses interlocuteur lui donna aveuglément sa confiance. De toute manière, la rencontre n'avait pas d'autres but que "professionnel", rien de plus. Après avoir reçu le papier contenant les coordonnées de scientifique, l'anthropomorphe se demanda de ce qui s'était passé. Du moins, il eut l'impression d'avoir reçu un premier baiser sur sa joue.
-Je... merci infiniment. Ne vous en faites pas, je suis plutôt discret qu'il y ait aucune chance que quelqu'un aurait l'idée de me prendre vos coordonnées. Mais, je ferai attention.
Faust se remettait de cette discussion, tandis qu'il rangea son papier dans son sac.
-Bon, je suppose que je vais vous laisser. En tout cas, cela a été un honneur de vous rencontrer. J'espère vous revoir à la faculté d'Horuna si je m'inscrit au prochain trimestre. A bientôt.
Il s'éloigna du professeur pour regagner Roy et Grey. De loin, Faust pouvait entre l'androïde conclure son exploration sur Next Wave. Cependant, ce dernier semblait parler fortement qu'il avait de grandes chances de déranger les lecteurs qui étaient à proximité du duo. A peine que le bouc souhaitait donner son avis sur cette Dame Astrid, Faust se rappela que Grey ne pouvait pas comprendre la communication par télépathie qu'il sortit un cahier pour arracher une page. L'animal muet écrivait, en même temps qu'il pensait. Cela ne fut pas évident pour lui dans la mesure où il prenait beaucoup de temps pour choisir ses mots. Après une énième relecture, Faust montra le papier devant Roy et Grey avec comme message :
"La reine Astrid, reine de l'Humanité ? A vrai dire, je la trouve mystique. J'ignore si elle cache des choses. Tout ce que j'ai retenu à part le réveil dans la Pandorica, c'est qu'elle nous a évité de passer par la case "prison" pour au final, taper le sale boulot d'un chasseur de prime. D'un autre côté, je dois avouer que je commence à m'y faire du nouveau monde, même si Nintendo World me manque parfois."