L'arène de Horuna commençait à se remplir de plus en plus, dans un brouhaha infernal de la population locale et des îles voisines, presque tous s'étaient réunis pour prendre part à cet évènement. Après tout, voir réellement des personnes que l'on ne pouvait voir que dans les livres ou dans les contes, c'était une opportunité unique en son genre. L'arène ressemblait à s'y méprendre à un théâtre romain, à la différence que l'arène était elle refermée. Les tribunes étaient tout autour d'un genre de ring en sable, en arc de cercle, et lesdites tribunes s'élevaient sur de nombreux étages, laissant largement assez de place pour que chaque individu puisse apprécier le spectacle. Pour les personnes tout en haut, des écrans géants accrochés au plafond rediffusaient tout ce qui se passait au centre du bâtiment, là où les combattants allaient pouvoir s'affronter. En face des gradins se trouvait un mur, avec une petite scène, où se trouvait Astrid, attendant que les derniers spectateurs s'installent. Sous elle, trois grandes portes voutées, avec la bannière d'une guilde au dessus d'elles. A gauche, Reclaimer. Au milieu, Hérauts. A droite, Phoenix Noir. De l'autre côté des portes se trouvaient de longs couloirs donnant à des genres de vestiaires, où les combattants se préparaient à entrer en scène. Les derniers arrivants enfin installés, Astrid se racla la gorge et s'avança sur la scène, pour parler à toute la population.
« HABITANTS DE NEXT WAVE, MERCI A TOUS D’ÊTRE VENU AUJOURD'HUI. OUI, AUJOURD'HUI EST UN GRAND JOUR POUR NOTRE MONDE ! NOUS ACCUEILLONS AVEC JOIE CEUX QUI, JADIS, ONT VECU SUR NINTENDO WORLD. CEUX QUI ONT MARQUES LE MONDE DE LEUR TRACE. CEUX QUE VOUS VOYEZ DANS VOS LIVRES, DANS LES LEGENDES, DANS LES CONTES. ET C'EST POUR VOUS QU'ILS VONT SE BATTRE MAINTENANT. AU PROGRAMME, PUISSANCE, COURAGE, CHANCE, STRATÉGIE ET INTELLIGENCE. SANS PLUS TARDER, VEUILLEZ ACCUEILLIR NOS TROIS GUILDES DU JOUR : RECLAIMER, LES HÉRAUTS DE LA JUSTICE ET LE PHOENIX NOIR. »
Sous les tonnerres d'applaudissements et les cris des spectateurs, chaque guilde se mirent à sortir des portes mentionnées plus tôt, derrière leur chef de guilde respectif. Alors qu'Astrid leur fit signe de se reculer légèrement, elle se tourna derrière elle, faisant un signe de tête de haut en bas. Un homme en armure lui rendit son signe et activa un levier. La terre se mit à trembler et un ring blanc carré et quadrillé se mit à sortir du sable situé au centre de l'arène.
« NOTRE PREMIERE EPREUVE CONSISTERA EN DES COMBATS EN UN CONTRE UN. CHAQUE VICTOIRE RAPPORTERA TROIS POINTS A LA GUILDE. J'APPELLE AU COMBAT GOZEN DE LA GUILDE RECLAIMER ET ELOAF DE LA GUILE HERAUTS DE LA JUSTICE. MESSIEURS, VEUILLEZ PRENDRE PART SUR LE RING ! »
Les combats auront lieu en un contre un et chaque post devra être accompagné d'un dé action. Je compte sur vous pour savoir perdre et je me chargerais d'arrêter le combat si je juge que vous n'avez plus la force de continuer, j'espère que vous saurez rester fairplay !
Tout comme l'avait ordonné la grande reine, j'entrai dans l'arène, sûr de moi, le regard droit vers l'horizon. Je ne baissais jamais la tête.
Les habitants de Next Wave ... à mes yeux, ils n'étaient en rien différents de ceux que j'avais l'habitude de protéger lorsque nous étions sur Nintendo World, à cela près que ceux-ci nous voyaient comme un spectacle et non comme une menace. Cette naïveté ambiante ... je ne la prêtai pas à de la bienveillance, bien loin de là, mais j'avais une dette envers Reclaimer.
Une sorte de dette, en tout cas.
Mais j'avais surtout promis aux membres de sortir victorieux de ce qu'ils nommaient une "conquête". Je ne voyais rien de bien conquérant là-dedans, cependant, la perspective d'un bon combat m'enthousiasmait. Je ne savais pas quel était mon adversaire, et, me plaçant presque au milieu du ring, j'attendis patiemment, les mains dans les poches. Celui-ci arriva quelques secondes et me dévisagea, presque poliment, si l'on pouvait l'exprimer ainsi, et je reculai de quelques pas, libérant une seule de mes mains de l'emprise du tissu de mon bas : celle qui était gantelée.
- Ravi de savoir que tu seras mon adversaire, mais je te préviens ...
Je serrai mon gantelet, bougeant doucement mes doigts pour les faire craquer, et la rose temporelle s'activa, bouillonnant à l'intérieur du globe d'une précieuse énergie. Je regardai Eloaf sans ciller et conclus :
- Tu n'es à mes yeux qu'une goutte d'eau perdue dans la pluie diluvienne de cet archipel.
Alors que l'on avait annoncé mon nom, j'avançais avec nonchalance vers ma place, celle qui se trouvait dans l'arène, face à mon adversaire. Quand je pris connaissance de son identité, plusieurs sentiments vinrent se mélanger, d'un coté je le redoutais fortement, ne connaissant de lui que sa puissance, ignorant alors l'étendu de ses techniques. D'un autre coté j'étais rassuré, d'une façon il ne pouvait pas non plus prévoir mes pouvoirs et puis, je n'aurais pas de regret à me battre a fond, je ne retiendrais pas mes coups, quitte à user de coups sournois s'il le fallait. C'est un combat pour la conquête, mais je le voyait plus comme une sorte de reconnaissance, je voulait que le monde connaisse nos pouvoirs, quitte à nous craindre, il fallait que je gagne de l'influence.
Cela m'ennuie plutôt de me battre contre toi, à vrai dire il m'importe peu de savoir qui va remporter ce tournois. Si tu souhaite te battre d'une seule main, j’imagine que n'utiliser aucune de deux miennes ne me posera pas trop de problème.
J'arrachais ma cape de tissu pour laisser mon torse à l'air libre, plus apte à me mouvoir. De deux doigts, je détachais alors mon turban pour laisser couler ma chevelure blanche sur ma nuque, gardant le long tissu dans mes mains, je les attacha derrière mon dos, bloquant alors les mouvements de mes bras.
Je te préviens, ma nonchalance ne trahi pas une absence de détermination. Tachons de donner un bon "spectacle"
Bougeant alors les doigts de façon précise tout en les cachant de la vue de mon adversaire, je pouvais façonner et contrôler ma magie de façon indétectable, tout du moins pour le moment. Même s'il découvrait la raison pour laquelle j'avait attaché mes mains hors de sa vue, je ne serait pas vraiment mit à mal pour autant. D'un mouvement de l'index, je forma une lame de poussière arcanique sous mon pied droit, levant celui ci légèrement. D'un saut retourné, je propulsa la lame vers mon adversaire, sans attendre trop de résultat, cela s'apparentait à une provocation, tel un vulgaire jeté de cailloux.
Je souris lorsqu'il s'attacha les mains. Je n'avais pas prévu qu'il réponde à ma position de cette manière. J'eus envie de lui dire que je comptais me battre avec mes deux mains quoi qu'il arrive, mais je savais mon adversaire peu belliqueux. Ainsi, il devait avoir une véritable raison d'agir de cette manière. Avais-je réellement le temps d'analyser cette hypothèse ?
Non.
Surtout lorsque son nuage de poussière se transforma en une lame aiguisée qui fonça vers moi à vitesse grand V. Plaçant mes bras en croix, j'encaissai l'attaque avec facilité et laissa l'énergie se disperser autour de mon corps. Mes manches, abîmées, traduisaient la force d'impact de ce coup qui, même s'il devait être pris comme une pure provocation, se serait avéré dangereux pour la plupart des gens. Cet Eloaf ... je devais le prendre au sérieux. Nous n'avions jamais eu l'occasion de nous côtoyer jusqu'à présent, mais j'aurais juré que Jonathan ou Aether l'avait rencontré une fois, il y a de nombreuses années, sous une forme bien moins impressionnante.
Si mes souvenirs s'avéraient exacts, alors mon adversaire était le résultat d'un impressionnant parcours.
Le silence se fit dans l'arène, tant la tension était montée, mais nous étions encore loin du climax.
- Tu sembles être un adversaire contre lequel je suis incapable de prédire la précision et l'efficacité de ma force. Désolé de t'avoir dit que tu n'étais qu'une goutte d'eau. J'attends de toi que tu t'abattes telle une véritable cascade et ... si ce n'est pas le cas ...
Je m'élançai à grande vitesse, le poing gorgé d'une énergie électrique instable, aux reflets blancs et argentés, et disparus instantanément pour me retrouver à quelques centimètres de son visage, lui infligeant un uppercut gorgé d'Animus
- Je provoquerai moi-même ta chute. Ta chute d'eau. Tu vois.
Mon adversaire sembler encaisser sans aucun problème mon attaque, allant jusqu'à se servir de ses bras au lieu d'esquiver ou de dévier le coup. Ce combat risquait d'être intéressant, certes pour le public, mais j'avais l'impression que j'allais en retirer quelque chose de particulièrement intéressant. Mes chances de réussite étaient probablement liés a l'envie de gagner ou non de mon adversaire, je doutais qu'aux limites de nos pouvoirs, je perdrais sans hésitation, mais la n'était pas le but. Je le ressentais chez lui aussi, comme si nous testions l'un l'autre. S'élançant vers moi a toute vitesse pour apparaître assez près pour me décrocher un uppercut chargé d'une certaine magie, il manqua de peu de me briser la mâchoire si je n'avais pas formé une couche de poussière arcanique pour réduire le choc. La force de l'impact me fit voler sur 2 voir 3 mètres, tombant alors sur le dos. Tu as beau faire de l'esprit, tu ne manque pas de force pour autant. Tes actes me semblent à la mesure de tes paroles, et si on vérifiait ça ?
Jouant le jeu de la faiblesse, je fis mine d'être en mauvaise posture, me hissant en arrière par la force des mes pieds, m'éloignant de Gozen avec maladresse. Par la même façon, j'en profitait pour imprégner le sol de magie, de la poussière arcanique alors présente dans le mélange de pierre et de sable qui servait de lieu de bataille. Je me stoppa alors net, posant la paume de mes deux mains liées au sol, écrasées par le poids de mon dos. De la poussière se souleva alors du sol d'un seul coup, comme si une aura menaçante recouvrait mon être.
D'un seul coup, trois pics consécutifs se témoignèrent en sortant du sol, tous les trois alignés. De cette façon l'attention de mon adversaire serait concentrée sur le sol devant lui. Au même moment un titan de poussière fit acte de présence derrière lui, formé par la poussière arcanique rependue au sol en même temps que les pics. Celui ci possédait deux massues de poussière arcaniques dont il balançait le poids en les posant sur ses épaules.
Spoiler:
Surplombant mon adversaire de quelques mètres, celui ci frappa de sa force colossale les flancs de mon attaque principale. De cette façon, esquiver le deuxième pic, positionné sous ses pieds. pic en arrière ou en avant amènerait sur l'un des deux autres, tandis qu'esquiver sur le coté le surprendrait d'une immense frappe de massue de pierre arcanique.
Lorsque Eloaf tomba au sol, je constatai qu'il avait piégé celui-ci de part en part en plaçant de nombreux nuages de ce qu'il semblait nommer la "poussière arcanique". J'étais intéressé car, d'une part, cette poussière me rappelait fortement la Poudre Subspatiale, mais aussi car ses applications semblaient être plus nombreuses que ladite poudre. Si la maîtrise d'Eloaf était à la hauteur de ce que je pensais, le combat deviendrait vite dangereux, et de ce fait, jauger notre force s'avérerait très vite fatal si je faisais la moindre erreur.
Mais d'une certaine façon, nous nous amusions, et profiter à notre manière du spectacle n'était pas une mauvaise chose.
Quelque peu perdu dans mes pensées, je fus brutalement tiré de celles-ci lorsque les trois pics de poussière s'élevèrent autour de moi, mais ils n'étaient pas les seuls : un puissant titan arcanique se créa derrière ma position, prêt à frapper mes flancs à la moindre erreur. Piégé, je constatai n'avoir aucune ouverture. Je n'avais pas été assez vigilant. Tandis que j'étais attaqué de tous les fronts, je fermai les yeux, respirant profondément. Mes cheveux prirent une teinte grise et noire, se brouillant et évoquant la neige des téléviseurs ne trouvant aucun signal, et mes pupilles prirent le même agencement de couleur. Ne bougeant pas, je laissai le titan et les pics fondre sur moi, mais ceux-ci me traversèrent tout simplement, comme si je n'étais plus qu'un mirage.
Me déplaçant en crépitant, je touchai le pic face à moi d'un revers de la paume de ma main et l'incitai à aller bien plus loin, transperçant le géant et l'immobilisant dans sa course. La terre commença à trembler tandis que ma puissance augmentait, puis je disparus en une brève téléportation, sortant du champs de piques et de la portée du titan.
Apparaissant derrière Eloaf, je l'enserrai et me propulsai dans les airs, profitant de ses mains liées pour tenir ses deux mains avec la mienne et bloquer le mouvement de ses doigts. A bonne hauteur, mes cheveux et mes yeux devinrent arc-en-ciel et ma vitesse augmenta comme si j'avais été muni de réacteurs. Projetant le maître arcanique à quelques mètres au-dessus de moi, un pic d'accélération me permit de dépasser sa position, et, le poing gorgé d'Ether, je fis une vrille pour prendre la position adéquate. Sans le quitter du regard, je frappai Eloaf en plein torse, au-dessus de son trou, au niveau de la cage thoracique, pour le renvoyer à très grande vitesse en direction de l'arène. L'impact de mon poing sur son torse déchaîna une onde de choc colorée qui perça les nuages.
Je me devais d'accepter la détermination de mon adversaire, il savait réagir avec sagesse et rapidité, pouvant mettre à mal mes tentatives, mais plus le combat allait avancer, plus j'aurais moyen de prédire ses actes et agir en conséquence, je considérais alors le temps de mon coté lors de ce combat. Seulement, en plus d'avoir avorté mon attaque en se rendant par une quelconque manière intangible, celui ci réussit à me piéger contre lui pour m’élever dans le ciel.
Comprenant que je ne pouvait m'en défaire, je posa alors mes deux mains sur son torse alors que mon adversaire me tenait fermement, prévoyant alors le coup prochain. Je pris alors le temps de repenser à mon attaque, me remémorant les détails permettant de prévoir ses techniques. Son moyen "d'esquive" semblait ne pas être instantané, laissant alors ses cheveux prendre une teinte différente, sûrement un symptôme d'un mode parmi d'autres. Je me devais de le surveiller de près. Avant de pouvoir me projeter en suspension pour fracasser mon torse de son poing chargé toujours de la même magie, je réussi a déposer sur son corps une couche homogène de poussière arcanique, me laissant donc frapper de plein fouet de façon confiante, près à jouer ma prochaine carte.
Surmontant la douleur pour éviter de m'écraser au sol, je concentra assez de force pour me positionner de façon à placer la paume de mes mains face au golem qui commençait à tomber en morceaux, prenant alors une toute nouvelle forme, tel un coussin. Ainsi une couche de poussière arcanique vint de placer sous mon dos, juste en dessous de mon point de chute. Se calquant à ma vitesse pour ensuite ralentir petit à petit, seul le coup porté par mon adversaire laisserait des marques à mes pauvres côtes. La puissance son poing manquait de me fracturer les os, me laissant en un plutôt mauvais état. Reprenant mon équilibre son mon coussin de poussière désormais stabilisé, je repris place sur la terre ferme, vérifiant que tout était en place.
Le coussin se matérialisa alors sous une toute nouvelle forme, celle d'un cheval blanc, imposant tel le cheval de guerre qu'il était sensé représenté. J'en profita pour former une armure de pierre arcanique autour de mon corps, laissant seulement la tête à découvert. Cette armure était disposée en deux couches, laissant un espace d'air entre elles pour absorber au mieux l'étrange magie dont semblait chargée ses attaques. Mon adversaire lui, semblait être positionné au même endroit que tout à l'heure, dans les airs, entouré d'un cercle nuageux qu'avait dégagé la puissance de son attaque.
Me tenant sur mon cheval, prenant désormais de la hauteur, une main blanche, formée de poussière arcanique, vint se positionner sur mon épaule droite, tenant dans ses mains une lance de pierre arcanique qui s'allongeait jusqu’à devenir un véritable javelot assez épais pour rivaliser avec un pilier. Prenant de l'élan par l'aide de mon cheval et de l'allonge de mon bras, je propulsa la lance vers mon adversaire, tout droit vers le ciel. La lance tournait de plus en plus vite, gagnant en vitesse et en force à mesure qu'elle s'approchait de lui. Quelques mètres avant d'atteindre sa position, les bras, ainsi que tous les membres de mon adversaires commençaient à s'alourdir, comme si une couche de poussière arcanique venait à s'épaissir et se solidifier autour de son corps, une prison pour entraver ses mouvements. Evidemment cette même prison laisserait une ouverture pour la lance quand celle ci viendrait à toucher, à quelques secondes de l'impact. Ma stratégie ne comportait que peu d'angles morts selon moi, il aurait du mal a trouver le temps de reproduire sa technique de tout à l'heure et s'il venait à s'approcher de moi et à passer outre la protection de mon cheval de poussière arcanique, mon armure devrait réduire les chocs en plus d'absorber sa magie.
Mes mouvements s'alourdirent de plus en plus. Comment n'avais-je pu voir la poussière arcanique se trouvant sur moi ? Eloaf avait parfaitement calculé son coup, et à mesure que la lance de pierre vrillait en ma direction, je n'arrivais pas à trouver la force de l'esquiver. Pris au piège dans cette prison arcanique prenant la forme de mes membres, je tentai de changer de forme, reprenant le mode Error, mais bien que mes cheveux et mes yeux étaient devenus différents, reprenant cette neige aléatoire, la lance me frappa de plein fouet, traversant mon épaule et libérant une petite quantité d'énergie bouillonnante de mon corps, celle qui remplaçait mon sang.
Fondant en piqué en direction de l'extérieur de l'arène, la lance toujours enfoncée dans mon épaule, la prison arcanique se désagrégeait petit à petit à mesure que je m'approchait du sol verdoyant de l'autour-de-l'arène. Ouvrant mes yeux avec difficulté, je dévisageai Eloaf sur son cheval de poussière et je voyais à son armure imposante qu'il était passé à la vitesse supérieure. Ne voulant pas me laisser dominer, la vision quelque peu brouillée, je pris une grande respiration et retirai d'un seul coup la lance arcanique en grinçant de douleur et mes cheveux, ainsi que mes yeux, prirent la couleur de l'Univers.
Ralentissant progressivement le temps pour décélérer ma chute, je chargeai mon énergie et la libérai d'un seul trait. Le mur de l'arène se déforma et de sa base sortit le sommet d'une tour en forme de spirale. Me posant dessus, je laissai la tour grandir de plus en plus, parallèlement à l'arène, et fonçai sur Eloaf à vitesse grandissante. La tour ne cessait de prendre de l'ampleur, à la manière d'un serpent de roche et d'animus libéré d'une prison d'un autre monde. Un mur noir se forma derrière mon adversaire et je l'écrasai avec puissance entre le sommet de l'édifice et le mur érigé pour ne pas tuer les participants.
- TOUR DES SOUVENIRS XYZ
Lorsque la tour s'écrasa contre le mur noir, elle se fractura en plusieurs morceaux, qui tombèrent sur et hors de l'arène, libérant de nombreux nuages de sable et détruisant l'aire de combat de part en part, leur ajoutant de nombreux reliefs. Je ne savais pas pour l'armure d'Eloaf, mais le cheval avait été réduit à néant, c'était certain. Profita du puissant impact, je fis un saut assez grand pour me placer sur l'un des débris de la tour, attendant que mon adversaire réagisse à une telle force de frappe, mes yeux et mes cheveux arborant toujours la couleur de l'espace. Je savais que je ne le tuerais pas. Je savais que je pouvais y aller à fond.
La lance semblait l'avoir touchée, en tout cas elle l'avait blessée, ce qui était déjà une chose, il n'était pas intouchable. Mon attaque avait touchée l'épaule, laissant mon adversaire tomber tel un oiseau abattu, tombant lamentablement vers le sol. A ma non surprise, il ne laissa pas la gravité décider de son sort et réussi a se stabiliser malgré sa blessure et tout en ralentissant sa chute, il retira la lance de son corps et modifia une nouvelle fois la couleur de ses cheveux et de ses yeux, il allait changer de style de combat, je devais me tenir près.
Me retrouvant surpris par une pilier sortant du mur, je ne compris que trop tard que celui ci venait à devenir une véritable tour. Bloqué par un mur apparu juste derrière moi, je n'eu que de choix de subir le choc directement. Mon cheval tombait alors en poussière, venant se mêler à mon armure sous forme d'un deuxième bras. Dans l'attaque, la tour invoqué de Gozen s'était brisée, laissant une arène quelques peu en ruines, avec plusieurs morceaux de celle ci éparpillés. Je ne savais même pas s'il faisait attention aux spectateurs mais qu'importe, moi même je préférais les ignorer. Mon armure tombait elle aussi en pièces, ne laissant que deux bras de poussière arcanique sur mes épaules, ayant réduit l'impact de leurs paumes. Mon torse était parsemé de légères plaies, laissant du sang couler ci et la sur ma peau. Mes blessures n'étaient pas réellement préoccupantes mais ce contre m'avait assez affaibli.
Levant l'une des mains arcaniques vers le sol, un titan de poussière identique au précédent vint se former au centre de l'arène, à la différence qu'il portait une vielle ancre presque rouillée, des tentacules y étant accrochés, comme si ils ne voulaient pas s'en défaire. Je n'avais pas remarqué ultérieurement que deux de mes objets avaient prit une forme unique. Je remarquais alors mon ennemi posé gracieusement sur un morceau de tour arraché. D'un coup violent et maladroit le titan vint s'élancer vers le débris pour le briser en morceau, manquant de peu de toucher mon adversaire, tout comme je le pensais. Dans le choc l'ancre s'était plantée brutalement dans le sol, de manière très stable. Le titan de son coté avait été rasé de l'arène par le choc, permettant à la poussière dont il était constitué mais également à celle déposée au sol, qui s'accumulait avec mes attaques, de soulever un épais brouillard de poussière arcanique, qui semblait comme flotter dans l'air, ne voulant pas retomber au sol. De cette façon je pouvais réduire la vision de l'ennemi de façon significative tout en détectant le moindre de ses mouvements, étant lui même en contact avec la poussière.
Je me devait de rester sur mes gardes, bien que je pu tester un avant goût des pouvoirs dont le dotait ces cheveux reflétant l'univers même, j'ignorais presque totalement la nature de ces pouvoirs. Le silence était redevenu maître des lieux, laissant une atmosphère plus qu'insoutenable. D'un revers de l'une de mes mains attachées, la poussière se souleva en chœur pour s'élever vers le ciel, prenant la forme d'une épaisse grèle, fondant alors sur la totalité de l'arène sans arrêt. Tels des mini météores, la poussière venait se fracasser au sol et sur mon adversaire, tombant en poussière après quelques instants ou simplement à me contact, ne ressentant pas plus que les grains venant couler le long de mon corps. Subits la colère sans fin des poings de l'Asura mon ami... J'avançais de façon calme vers mon adversaire, sans précipitation. Cette technique me semblait sans faille. La grêle pouvait tomber pendant un long moment, empêchant mon adversaire de tenter la moindre chose sans se protéger efficacement au préalable. Cela me permettait d'éviter une nouvelle fois qu'il se téléporte près de moi sans subir le courroux du ciel. Dans la hâte, je tentais d'entraver ses mouvements en utilisant la puissance de l'ancre toujours plantée dans le sol pour sortir 3 tentacules aqueux du sol qui une fois levées dépassèrent mon adversaire pour fondre sur celui ci, de façon à l'enlacer le plus efficacement possible. Je fermais les yeux, laissant un météore de poussière arcanique plus grand encore, formé d'une grand nombre d'autres, venant éclipser la vu du ciel qu'avait mon adversaire. Une fois ce météore de taille suffisante pour espérer passer ses éventuelles défenses, celui tomba brutalement au rythme de mes doigts. N'épargnant que les spectateurs, celui ci tomberait directement en poussière au contact du sol, le but n'étant pas de raser de la carte cet endroit, mais plutôt de faire d'en faire avec cet instant, une légende.
Lorsque le titan muni de l'ancre m'attaqua, je fis mon possible pour l'esquiver, sautant d'un pas léger d'un morceau de tour à un autre. L'onde de choc généré par ses propres coups le réduisit en cendre et celles-ci se déposèrent un peu partout, avant de se compacter et de devenir un véritable brouillard de guerre. L'ancre, visiblement magique et non arcanique, resta planté au sol, générant de nombreuses tentacules qui foncèrent dans ma direction et m’enlacèrent avec force, ce qui m'empêchai de me téléporter ou même de me déplacer de n'importe quelle autre façon.
La poussière avait rejoint le ciel, devenant une pluie de petits météores qui m’agressèrent sans que je ne puisse me protéger. Cela ne me faisait pas réellement mal, mais c'était harassant, contraignant. D'une certaine manière, elles m'empêchaient de me concentrer et de trouver une faille. Puis, les éclats restants formèrent un météore plus grand qui s'abattit sur moi, m'enfonçant dans le sol et écrasant les tentacules qui me retenaient. La poussière générée par l'impact se souleva à nouveau dans le ciel et une nouvelle pluie prit forme. De cette façon, mon adversaire pouvait m'attaquer à l'infini.
Piégé sous le météore, blessé à divers endroits, je sentais la plupart de mes mécanismes commencer à dysfonctionner. J'avais perdu de l'énergie. Mon adversaire était ce genre de personne se servant de la poussière pour se protéger et éponger efficacement mes coups. Jusqu'à présent, ma manière de l'attaquer n'avait pas été la bonne. Dans cette configuration, les attaques matérielles ne seraient jamais sans réel effet. Seul un impact transcendé pouvait me permettre de prendre l'avantage, mais je n'étais pas certain d'arriver à condenser la puissance nécessaire pour parvenir à ce que je pouvais faire avant, lorsque j'étais pleinement conscient de mon potentiel et de mon avenir.
Je ne pus me résoudre à abandonner. Il y avait en moi une part souhaitant relever ce défi. La guilde n'avait, à ce point du combat, aucune importance. Il s'agissait tout simplement de gagner. Beaucoup de personnes me pensaient invincible, à tort. Perdre ? C'était déjà arrivé. Contre des adversaires qui bien souvent n'en valaient pas tant la peine. Et au début, contre des ennemis que je voyais comme des titans et qui désormais ne représentent plus rien.
Je ne voyais pas Eloaf comme un titan.
Le météore trembla quelques secondes puis se détruisit dans une grande explosion. Les morceaux fusèrent loin mais aucun ne toucha le public. Au centre de l'impact, j'étais présent, les cheveux blancs et les yeux rouges, de nombreux arc électriques parcourant mon corps. Marchant doucement, les impacts de météores me frappaient mais je ne cillai pas malgré la douleur, focalisé sur Eloaf.
Peu importe son mouvement, peu importe sa garde, je la transpercerais s'il le fallait.
Creusant l'arène à chacun de mes pas, je plaçai ma main gauche, celle gantelée, au niveau de mon cœur, et celle-ci se gorgea instantanément d'énergie sauvage. Continuant de m'approcher d'Eloaf, prêt à suivre le moindre de ses mouvements, je retirai ma main de sa position initiale et fermai mon poing.
Je cessai de me mouvoir. Silence radio, bien qu'altéré par le sifflement des petits météores qui tombaient inlassablement sur l'arène. Que ce coup porte ou non, il m'avait fait réaliser quelque chose d'important. Quelque chose que les récents événements m'avaient fait oublier :
Peu importe par qui je vis : j'avais une identité. Je peux la récupérer. Comme un présent.
Comme un don.
TAMASHII THE HAND !
Un gigantesque poing d'animus sortit de mon âme et, au moment où je frappai Eloaf, le poing d'énergie, de taille humaine si ce n'était plus, s'abattit à son tour. Mon visage se crispa, et tandis que mes pupilles se dilatèrent de rouge et de noir, de nombreuses veines crispèrent mon faciès.
Mais je savais que mon coup n'avait pas porté. Pas parce qu'il n'en avait pas le pouvoir, mais parce que, bloqué dans la spirale de mes interrogations, ma résolution n'avait pas été suffisamment forte pour frapper directement mon adversaire, et ainsi le tuer.
Je ne voulais pas le tuer, et ce coup fatal se contenta de simplement le blesser, tandis que mon énergie descendit progressivement.
Mon attaque semblait avoir de nouveau touché mon adversaire, il était bien présent sous les débris, prisonnier du météore. Il était alors blessé, de manière volontaire ou non, je l'ignorais mais quelque chose laissait penser qu'il n'était pas aussi fort et détermine que celui dont on m'avait compté les actions. D'un seul coup le météore vint de fissurer de manière brève, jusqu'à exploser en plusieurs morceaux qui venaient retomber en poussière au contact du sol. La grêle de poussière arcanique se semblait pas l’arrêter, il avançait dans ma direction, ses pas étaient lourds, allant jusqu’à déformer le sol même.
Dans mon état actuel j'étais très affaibli, je n'utilisais pas ma magie avec sagesse, laissant tomber une déferlante de poussière arcanique sans me concentrer uniquement sur mon adversaire, pour ratisser toute la zone. Il m'était alors impossible de bouger assez pour esquiver une attaque massive, je ne pouvais m'en remettre qu'à cette pluie mortelle. Il venait vers moi, le corps transcendé d'éclairs ici et la, ses cheveux revenus au blanc et ses yeux au rouge. Il était tout de même blessé, peut être préparait il une ultime attaque, pour dégager autant de puissance.
Sans avoir le temps d’appréhender une quelconque attaque, un poins de magie qui dégageait un pouvoir fabuleux vint s'effondrer sur moi, sans me laisser l'opportunité de riposter. Étrangement, je ne ressentit pas toute cette fureur lors de l'impact, mon corps avait réussi a supporter le choc, me laissant encore conscient, avec les reste d'énergie qu'il pouvait me subsister. Il semblait accabler, non par moi, mais ses pouvoirs, comme si il ne les maîtrisait pas, son visage trahissant sa faiblesse.
On pouvait alors imaginer que la victoire était mienne, et ça aurait été le cas. Seulement, il avait réussi à me faire douter, me laissant en proie à de profondes réflexions. Devais je gagner était la question, qui bien que simple, m'était de grande difficulté à répondre car des enjeux bien plus importants étaient liés à cette possibilité de victoire. Si je devais croire à l'état physique qu'il laissait paraître, je détenais l'avantage.
D'un claquement de doigt, je fis cesser cette pluie assourdissante, stoppant net chaque grain de poussière, tant ceux qui se formaient dans le ciels que la grêle qui s'éclatait au sol. Cela avait peut être comme effet d'être relativement impressionnant, donnant comme une impression d'arrêt du temps mais cela me demandais en réalité bien moins de force de soutenir de la poussière arcanique en suspension que de la faire se mouvoir. Une fois le silence revenu à l'ordre, j'avançais à mon tour vers mon adversaire, à quelques mètres de moi. D'un mouvement le tissu qui retenais mes mains se détachait, laissant mouvoir mes poignets qui laissant paraître des marques rouges prononcées. Levant de manière désarticulée ma main droite vers le ciel, la poussière en suspension commençait à vibrer, changeant alors de forme. La grêle encore présente au dessus de nos têtes se vit remplacée par d'innombrables pics de poussière arcaniques, tous pointés vers lui. Alors que ceux ci se dirigèrent tous en harmonie pour le transpercer, elles furent comme freinées dans leur course, à seulement quelques centimètres de lui, au niveau de son dos.
Est elle déjà disparue, cette détermination dont tu semblais faire preuve il y a seulement quelques instants ?
L'heure était alors aux paroles, précédemment éclipses par le vacarme des enchaînements de technique. Je me devais de m'assurer de quelque chose, trouver réponse à ma question, dont seul lui pouvait y répondre.
Bien que je fut apte à particulièrement apprécier certaines personnes de votre compagnie, Reclaimer, je doute encore de votre aptitude à mériter l'influence que pourrait donner cette place en Horuna. Si je souhaite gagner ce n'est pas pour prouver ma valeur ou faire plaisir à mes camarades. C'est cette influence particulière que je recherche, pour faire entendre ma cause. Seulement... cet affrontement m'a donné envie de jouer à un petit jeu, à déterminer si vous déteniez la foi nécessaire pour prouver la valeur de vos engagements. Apprends moi la confiance, que je puisse dormir en paix si vous veniez à gagner cette compétition.
Je faisais des grands airs devant une personne dont, même si j'en ignorais la nature, je respectait la puissance. J'ignorais si il s'agissait toujours de la même entité à vrai dire, ses souvenirs et pouvoirs n'étaient peut être pas les mêmes. Du sang coulait encore, bien que difficilement de mes plaies. Je forçais trop sur mes capacités pour faire valoir mes principes. En quelques instant j'en oubliais même le concept de victoire et de défaite physique. en ce moment, la défaite de l'ennemi aurait été de renoncer en sa détermination plus qu'autre chose. Venant poser un genoux à terre sous l'écrasante influence de mes pouvoirs poussés à leur limite, je soulevait lentement mon bras, tremblant quelque peu, pour décrocher un coup de poing plus que banal sur le visage de mon adversaire, emporté par le mouvement de mon bras, j’enchaînais comme je pouvais avec un coup gauche au niveau sa mâchoire, qui dans son mouvement, me permis de tourner sur mon même, m'appuyant sur ma jambe droite pour poser mes deux bras l'un contre l'autre, les paumes ouvertes. le coup vint le frapper dans les côtes, dans le but d'être plus fort que les deux précédents, les pics de poussières arcanique encore présents au niveau du haut de son dos.
Eloaf me bombardait de coup, mais je n'en souffrais pas. Je ne savais pas s'il m'attaquait sérieusement. Chacun des coups de poings infligés aux diverses parties de mon visages ne me firent pas reculer. Si j'exprimai le moindre geste, c'était la poussière arcanique qui m'empalait. Les poings serrés, j'encaissai chaque attaque avec fermeté, écoutant ses paroles. Ma détermination ? Je ne me souvenais pas avoir été déterminé une seule fois dans ma courte vie. En fait, en y pensant avec attention, j'étais persuadé ne jamais avoir été sérieux. Mais était-ce la vérité ?
Il voulait me jauger. Jauger Reclaimer tout entier par le biais de ce seul combat. Il ne me faisait pas mal. Ses coups ne me faisaient pas mal. Je ne sentais rien. Cette absence de douleur me rappelait Cyber. Mon cœur se serra.
N'avais-je jamais lutté pour trouver mes propres sentiments, mes propres émotions ? N'avais-je jamais combattu pour me dissocier de Jonathan et lui rendre sa personne ? N'était-ce pas ce que Yûko m'avait enseigné ? Non pas à aimer ... mais à accepter. S'ouvrir. Tolérer. Chaque coup de poing d'Eloaf me rappelait les étapes de ma progression. Le combat contre le Créateur, contre Ghirahim, Jack Isaac, Axem ...
A mesure que j'acceptai ces frappes, à mesure que je laissai Eloaf jauger ma qualité à prouver la valeur de mes engagements, ma foi, mes cheveux et mes yeux changeaient drastiquement de couleur. Mon corps, mon esprit, cherchaient à savoir qui j'étais et qui je devais laisser paraître. Ma respiration se fit plus profonde. Malgré l'agitation, je trouvai le moyen de me calmer et fermai les yeux. Cette crise identitaire cessa instantanément et, d'un seul geste, j'attrapai le bras dominant d'Eloaf et l'empêchai de me mettre un nouveau coup.
Les cheveux blancs et les yeux rouges, ce que j'étais, ce que j'avais toujours été, je serrai ma poigne contre le poing de mon adversaire et murmurai :
- D'accord. Plus de changement pour l'instant. Moi, et uniquement moi. Ma seule et unique détermination. Ça me va.
Je lui lançai un sourire amical, un comme je n'en avais jamais fait auparavant.
- Si je gagne, songe à rejoindre Reclaimer, d'accord ? Tu ne frappes pas comme quelqu'un ayant un sens strict de la justice. Tu ne frappes ni comme un héraut, ni comme un héros.
un puissant coup de poing, simple, sans fioriture. Un seul coup de poing dans le visage, dont la force fut si écrasante que je l'envoyai droit dans le mur de l'arène, cassant la barrière arcanique.
- L'Univers est une bête sauvage. Tu ne pourras pas l'apprivoiser.
Mes coups ne semblaient pas le faire vaciller le moins du monde, comme si je tentais d'abattre un mur avec de simples pichenettes. En soit ce résultat était probable, la portée de mes poings n'ayant que peu d'efficacité en vu de mon état physique. Une étrange sensation s'émanait de lui, quelque chose avait changé, tout comme je l’espérait en tout cas. Il serrait mon poing avant que celui ne pu à peine effleurer son visage. Dans son coup de poing je ressentait comme une force nouvelle, une force absente de ses attaques précédentes, je ressentait tout son être à travers ce poing. Cette sensation me laissa pendant quelques instants dans un état de choc, laissant mon corps voler jusqu'à que le mur de l'arène m'intercepte. Il disait se battre en tant que la personne qu'il était, utilisant sa propre force pour combattre, il m'avait lancé un sourire, il venait même à me proposer en place en leur compagnie, chose qui ne me repoussait pas mais me faisait extrêmement douter jusqu'à présent.
Je me relevais avec peine, me servant de la poussière arcanique pour soulever mon corps qui me semblait incroyablement lourd, laissant cette force magique me porter. Sortant un tacos de mes poches pour reprendre quelques forces nécessaires, je pensais à ce coup qu'il venait de me porter. Mon adversaire dégageait actuellement une détermination incroyable. Je ne pouvais pas m'en plaindre, je recherchais cette sensation, mais l'effet qui en découlait me surprenais, il me faisait douter. Je m'avançais, ne répondant pas à son regard, gardant un visage inexpressif, mais je pris tout de même la parole une fois à quelques mètres de lui.
[ - 1 Tacos ]
Explique moi je t'en pris... pourquoi tous ces héros s'acharnent à défendre leur cause, à faire valoir que leurs actes servent les forces du bien alors qu'il est si facile de les briser, de détruire toute forme de volonté et de la transformer en peur, en haine.
Levant mes deux mains au niveau de mon torse, mes paumes s'ouvraient doucement, face au sol de l'arène qui était recouverte de par en par de débris et d'une grande quantité de poussière, dessinant quelques collines. Le sol se mit à trembler de manière subite, très fortement. des particulent commencèrent à s'élever, de manière plus ou moins rapide, de cette façon le sol de poussière qui était sous nos pieds commençait à entrer en mouvement, élevant nos corps jusqu'à se projeter dans les airs, prenant de plus en plus d'altitude, comme si nous étions posés sur un îlot de poussière, assez solide pour soutenir le poids de nos corps.
Il vient inexorablement un moment ou les idéaux d'un homme prennent fin, un moment ou il n'y a plus d’intérêt à se battre pour ce qui est cher à ses yeux, il en est de même du monde lui même, nous le constatons. A quoi bon se battre alors que tout ce que nous aimons, que nous défendons finira par périr ? J'arrive à ressentir des sentiments humains, mais ces concepts me paraissent hors de portée.... je n'arrive pas à avoir au delà des brumes, j'ignore encore si je dois rejeter ces sentiments pour devenir indestructible ou les accepter pour en faire ma force, connaitre quelque chose à chérir et à défendre plus que tout, tant qu'elle existe encore, de ce fait ma décision à propos de votre guilde viendra avec cette réponse aussi
La plateforme de poussière commençait à devenir stable, stoppant sa course aérienne pour s'immobiliser à plusieurs centaines de mètres de l'arène, faisant de ce duel une réelle épreuve d'esprit et de force. Le sol était plat, assez pour ne pas déranger nos mouvements, privés de tout obstacle, la largeur du cercle qu'était cette arène aérienne ne devait pas faire plus de dix mètres, assez pour envoyer l'autre valser hors de celle ci d'une puissante attaque.
Je prenais une profonde inspiration, je prenais désormais cette affrontement extrêmement au sérieux. Je me battais en théorie contre cet illustre personne que je connaissait que sous le nom de Jonathan de mes souvenirs mais un autre combat se faisait un parallèle, un combat contre moi même, qui allait déterminer mes véritables convictions. Enfonçant légèrement mes pieds dans la plateforme, je me courbais en avant, me jetant sur mon adversaire pour le saisir au ventre, poussant par la force de mes jambes qui avaient du mal à rester en place. Mon point de prise commençait à descendre car je ne comptais pas le pousser aussi simplement mais je voulais le prendre par la taille pour le faire basculer sur mon épaule et l'envoyer en arrière, dans l'espoir qu'il s'approche du bords, même si j'en attendais certainement plus de lui désormais.
Le sol s'éleva au-dessous de nous, nous propulsant dans les airs à rapidité irrégulière, destinant à nous faire nous battre proche de nuages qui me paraissaient inaccessibles pour de nombreuses raisons. Eloaf me posa une question. Il souhaitait connaître mon point de vue sur le bien, sur les causes que pouvaient défendre les héros. En entendant cela, je pensai à Jonathan. Il était ce genre de personne. Il était quelque peu ... manichéen. Mais il n'était pas le seul.
Il y avait l'ensemble de cette guilde. Ces "hérauts". De la justice ? Quelle justice ? Leur justice ? Il s'agissait, tout comme d'Eloaf, d'une notion qui me semblait bancale. Mon expérience s'était forgée sur les multiples vies que j'avais absorbé. Ces points de vue m'avaient transcendé, je savais de quoi était faite une personne persuadée d'accomplir "LA" justice. Une personne comme Link, et parmi elle, tant d'autres.
- La réponse se trouve dans ta question, Eloaf. "Considérer" les forces du bien, c'est aussi considérer des "forces du mal". Tu sais, certaines personnes sont mues d'une bonté inaltérable, et d'autres sont nées d'un machiavélisme sans borne. Ces personnes sont exceptionnelles, car elles ne peuvent être changées. Elles représentent les extrêmes qui créent l'amalgame des généralités. Par exemple, quelqu'un comme Link, instable, rapporte Ganon, ou encore Maiden, à l'archétype de "tout ceux qui sont mauvais". Les personnes comme Trascer, dont la part de bien était tout simplement enfouie sous la crasse de ses péchés, n'a jamais eu la chance de prouver à ton compagnon de guilde sa véritable valeur que nous deux avons su déceler. De même, je doute que le meneur de ta guilde, Kirby Bros, puisse un jour réussir à relativiser entre le bien et le mal car sa vision de la justice, si elle n'est pas aussi extrême que celle de Link, est somme toute très, trop, manichéenne. Mais toi, tu n'es pas comme ça. Ta simple question à mon égard prouve que nous sommes deux êtres à la pensée similaire. Pendant que le monde crée un abîme entre "le bien" et "le mal", une balance qui n'aurait à la base jamais dû exister mais qui a su devenir immuable ... Reclaimer et moi-même avons adopté une pensée toute autre qui sait faire la différence.
Je lui lançai un fin sourire et déclarai :
- Nous ne pourrons jamais être brisé car nous ne croyons qu'en nous-mêmes.
Je marquai un temps de pause et indiquai alors d'une voix assurée :
- Et jusqu'à présent, je ne pouvais pas croire en moi-même, car je ne savais pas ce que "moi-même" signifiait, moi, Gozen, qui suis né en absorbant des personnes. Suis-je quelqu'un ? Suis-je une complétion ou une déstructuration ? C'est ce que mes couleurs tentent à demander, à clamer. "Qui suis-je ?" et ... la réponse va en ambivalence avec tes questions. Je suis "moi", je suis un seul être né, non de la fraction, mais de la fusion d'entités aux motifs et aux ambitions variées. Le Gozen que tu vois, celui à qui tu livres ton cœur ici-même ... je ... j'ai déjà eu affaire au même dilemme. "L'acceptation de la force des sentiments ou le rejet de ces derniers pour devenir indestructible". J'ai essayé de les rejeter. Non, ce n'était pas tout à fait ça ... mon esprit, nouveau, ne les avait pas toléré. Je ne les avais pas appris, et je n'ai compris qu'en les obtenant à quel point ils me manquaient. J'ai compris à quel point on ne pouvait pas devenir parfait sans eux. Et la perfection n'existe pas. La brume de tes sentiments t'entourera toujours. Le seul moyen de la dissiper n'est pas de te calquer sur l'évolution du monde mais sur l'acceptation de soi. Ton acceptation. Qui es-tu, Eloaf ? Qu'es-tu ? Je ne te demande pas pour qui et pour quoi te bats-tu. Tu as raison, les idéaux se brisent, mais est-ce que cela vaut la peine que l'on se bat pour réparer l'inexorable ?
Eloaf m'enserra et tenta de me projeter en arrière. Bien que solide, sa force lui permit de mener à bien sa prise. Des ailes d'insecte sortirent de mon dos et me stabilisèrent, tandis que je m'étais approché du bord. Me reposant, mes extensions bourdonnant avec force, je le regardai droit dans les yeux :
- Si tu ne vois plus d'intérêt à te battre pour le monde, si tu ne sais ce qu'il y a de cher à tes yeux, alors demande-toi pourquoi le futur n'est jamais écrit à l'avance, et surtout demande toi si tu te bats pour empêcher une notion de périr ou si tu le fais pour lui rendre honneur jusqu'à son dernier souffle.
Dé bénédiction : Rage (augmente ce dé et le suivant de 1)
Je chargeai une puissante énergie qui m'enveloppa. Je restai cependant très statique et solide, bien décidé à ne pas, ne jamais tomber de cette plate-forme. Criant à en faire trembler la poussière, une nouvelle main, serrée comme un poing, se forma au-dessus de mon corps et s'abattit sur Eloaf avec fracas