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Aaron Dessura Pièces : 28306 Nombre de messages : 83 | Aaron soupira. Agenouillé à coté d'un lac, occupé à se rincer le visage il semblait épuisé... Mais il ne l'était pas tant physiquement que mentalement. Plus loin, près de la cascade remplissant la cavité naturelle d'eau, deux lames brillaient au soleil... Tya et Ka. Aaron les regarda un instant puis, saisi d'un haut le coeur, il fut forcé de se rattraper, mettant les mains au sol, éclaboussant ainsi toute sa tenue, il laissa la bile amère s'échapper de sa bouche. Il ne savait pas ce qui était en train de se passer, mais soudainement, ses armes le dégoûtaient. S'il les avait jetées là bas, c'était uniquement parce qu'il avait le sentiment que les tenir une seconde de plus l'aurait rendu malade au delà de ce qu'il était déjà. Après le combat contre les loups, il s'était enfui, quelques instants, après avoir dit à KB de partir devant. Il saurait les retrouver, cela n'était certainement pas un problème, mais il ne savait pas combien de temps pouvait durer cet état étrange.
Se raccrochant à la dernière chose à laquelle il pouvait encore faire confiance, il se redressa, prit son pendentif de la main gauche, le retourna pour qu'il lui fasse face, et commença à prier. Main droite sur le coeur, yeux doucement clos, il laissait le psaume apaisant traverser son âme, sans être interrompu, cette fois, par un quelconque haut le coeur. Il avait tué des milliers de personnes, de ces lames, il avait arraché la vie de jeunes hommes à peine mariés, avait tué femmes et enfants sous les ordres de chef peu scrupuleux, sans sourciller, puis avait tué ces chefs avec un sourire, et pourtant... Pourtant, tout semblait soudain remonter, et il se sentait horriblement mal. Un nouveau haut le coeur le fit frémir, et il s'effondra dans l'eau. La partie droite de son visage baignant dans le liquide glacé, il ne fit aucun geste pour se relever, se demandant simplement si sa Déesse avait décidé de le ramener à elle... Mais, alors que les secondes s'écoulaient, il ne ressentait rien d'autre que ce malaise persistant...
Alors, de son oeil droit, baignant dans l'eau, sortirent quelques larmes, sans même qu'il puisse comprendre pourquoi. Sa Déesse était toujours avec lui, elle l'avait béni, face à Vaati, et face à ces quelques loups, à peine quelques instants plus tôt, mais elle s'était faite... plus distante, plus froide... Lorsqu'Aaron avait été recruté par Jack, sa Déesse s'était rapprochée de lui, mais leur séparation... Tya et Ka elles mêmes semblaient beaucoup plus froides, depuis ce moment... Elles lui reprochaient d'exister par lui même, de ne pas être qu'une lame dégainée... Elles lui reprochaient de ne servir aucun maître...
Mais Aaron n'était pas, n'avait pas à être un serviteur ! Sa Déesse en avait fait un Messie, il devait être sans cesse plus fort, protéger sa Déité... Il avait juré de lui donner sa vie, de servir sa vision de la neutralité, parce qu'elle était aussi la sienne ! Il était, comme tous, un être pensant, un être libre... Attrapant de nouveau son pendentif, il implora sa Déesse de lui révéler quel était son rôle, ce qu'il devait faire, mais ne lui répondirent que la Cascade, et un souffle de vent. Se relevant doucement, perdu, Aaron marcha, d'une démarche tâtonnante, jusqu'à ses armes, et les prit en main... Leur manche était toujours aussi parfaitement adapté à sa prise, elles étaient toujours aussi légères et équilibrées... Mais quelque chose avait changé... Tya et Ka perdaient leur âme... Et bientôt, Aaron serait seul.
Étirant ses doigts sans lâcher le manche de ses armes, il partit en avant, coupa en deux un tronc d'arbre d'un seul coup de hache, roula, déchira un rocher de la lame de Tya, hurla, encore et encore, pour réveiller les deux armes... Mais, une fois encore, seuls la cascade et le vent lui répondirent. Alors il tomba à genoux, au milieu du carnage qu'il venait de créer, et ferma les yeux, pleurant la mort de ses armes. |
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Invité | Un cri. Le bruit d'un... D'un arbre qui tombe. Près, trop près... Trop réel.
Illeïna se réveilla en sursaut, prête à hurler à la moindre alarme pour que les gardes viennent. Cherchant tout de même Mélopée à tâtons, elle se saisit de l'arme, se redressa et... Se laissa immédiatement retomber sur le dos en passant sa main devant ses yeux. UNE FORÊT ? Où était son matelas que l'herbe avait remplacé ? Où étaient les murs de sables ? Et, tout simplement, où était-elle ?
Elle se redressa de nouveau. Le bruit avait cessé, laissant place à un silence absolu. Ou presque. Non seulement, il était peuplé de bruit d'oiseaux (ce qui la rassura un peu), de son que produisent les petits animaux lorsqu'il grattent la terre mais elle pouvait percevoir le doux murmure d'une cascade. Tout semblait trop réel, trop... Se roulant en boule autour de l'épée, comme une petite fille serrant son doudou, elle laissa son angoisse l'envahir un instant. Son souffle s'accéléra, sa vue se brouilla... Mais la forêt était calme, sourde à sa peur. Que voulaient ses Dieux, si c'était bien eux qui l'avaient envoyé ici...? L'air qu'elle aspirait avec avidité lui brûlait la gorge et elle avait besoins d'eau. Pour se rafraîchir, pour constater que tout ceci n'était qu'un rêve.
Faisant fit de ce qu'elle avait entendu peu avant, déroutée, elle s'élança en direction de la chute qu'elle avait entendu. Réflexe stupide s'il en est mais réflexe de survie d'un être acculé par la peur. L'eau calme, réconforte étrangement.
Alors que le grondement se faisait de plus en plus fort, elle tomba nez à nez avec les cadavres de deux arbres levant encore leurs moignons suintant de sève vers le ciel. Et, un peu plus loin, les débris d'un rocher éventré jonchaient le sol.
Quelles... Lames, vu qu'il s'agissait visiblement de lames, pouvait être responsable de ces entailles ? Et quel Guerrier pouvait donc les manier ?
Sa peur redoubla. Il était possible qu'elle soit entré sur le territoire d'une divinité et qu'elle l'ai mise en colère et que la lame qu'elle portait, aussi exceptionnelle soit-elle, ne lui soit par conséquent d'aucun secours. Malgré tout, la curiosité l'emporta et c'est étouffée par terreur indicibles qu'elle découvrit l'être qui pleurait près du cours d'eau, en tenant ses lames.
Elle resta un instant interdite devant cette scène, confuse. Puis, se ressaisissant, elle s'avança vers lui. Après tout, ce n'était qu'un rêve (puisque ce ne pouvait être qu'un rêve, aucun être mesurant plus de deux mètre avec une corne blanche sur l'épaule n'existe dans le vrai monde) et, si elle mourrait, elle ne ferait que se réveiller en sueurs dans le lit de sa sœur.
Elle s'arrêta tout de même à une distance respectable.
Sur ses poignets, sous les manches de se chemise de nuit, les reflets de ses bracelet changèrent comme s'il réagissait à la présence de cet... Homme.
Qui portait sur lui les couleurs d'Errelyn. |
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Aaron Dessura Pièces : 28306 Nombre de messages : 83 | Aaron resta ainsi. Peut être quelques minutes, peut être une éternité. Et, finalement, après un long moment, il rouvrit les yeux, contemplant, à travers le feuillage des arbres, le soleil. Voyant flou à travers ses larmes, il n'arrivait cependant pas à fermer les yeux, comme s'il cherchait à se condamner a rester ainsi, yeux grands ouverts, se brûlant les yeux, et, une fois aveugle, à se laisser dépérir ainsi, sans jamais rien faire d'autre. Que pouvait il faire d'autre, de toutes façons ? Il avait cherché à devenir chasseur, à cesser de se Battre, mais sa propre nature avait fini par le faire rejeter du monde. Et maintenant, il était parti pour une quête qui l'avait privé de toute envie de se battre, en compagnie de... Ce n'étaient pas de mauvais guerriers, mais... Ils n'avaient jamais connu Dessura, et personne ne pouvait comprendre ce que c'était... Cette simple pensée suffit à dilater ses pupilles, non de plaisir, mais... de crainte ? Depuis quand Aaron avait il peur de se battre ? Il n'avait pourtant jamais eu peur de la mort, et la désirait maintenant, alors pourquoi ? Sans parvenir à se l'expliquer, il fixa, avec encore plus d'intensité, le soleil, et leva les bras, armes tendues vers l'extérieur. En position de crucifixion, agenouillé face au soleil, il resta ainsi quelques instants, puis ouvrit la bouche, la referma, et commença à parler.
"Qui es tu ? Tu es venue te moquer d'un Guerrier dont les armes ne répondent plus ? Tu es venue rire de la déchéance d'un Homme qui ne peut plus rien faire d'autre que rester ici, à attendre la mort ? Ton odeur n'est pas celle d'un des membres du groupe, mais tu es humanoïde... Il est donc plus que probable que tu comprends ce que je dis... Et, comme ma Déesse ne me répond plus, je présume que tu n'as pas été envoyée pour abréger ma vie... Joie... Tout n'est donc pas fini. Je n'ai plus d'Honneur, plus de Compagnon, si ce n'est des gosses et des putains de mages... Mais tout n'est pas fini. J'ai encore l'éternité pour trouver la lame qui me tuera."
Sa voix était rauque, dépourvue de sentiment. Il n'avait pas le moins du monde bougé en parlant et pourtant, l'air avait semblé s'arrêter, se stabiliser... Ni le bruit de la cascade ni celui du vent ne masquaient sa voix, elle apparaissait pure, forte, malgré ses tremblements et sa faiblesse. Il tourna la tête pour regarder la personne à qui il s'adressait, lui laissant voir son oeil orange clair, et sourit doucement, avec une tristesse palpable. Une femme, d'une beauté singulière, dans une tenue la desservant fort peu. C'était une robe de chambre, sans doute, bien trop longue pour que l'on voie ses pieds, mais qui suffisait à rendre une partie de sa beauté. Trois rubans marquaient l'étoffe. Deux sur les bras, et un sous la poitrine... La robe elle même semble faite d'un tissu doux, rouge tirant vers le orange, et, même si Aaron se dit qu'elle aurait été bien plus belle dans une étoffe blanche, il tourne de nouveau son visage pour contempler de nouveau le soleil.
"Dans mon pays... Dans mon pays, lorsque j'étais encore un Guerrier... J'étais craint... On disait que ma force pouvait déchirer des montagnes, que ma connaissance de la stratégie guerrière n'avait d'égal que ma rapidité sur le champ de bataille... La lame de mes armes, tout comme leur nom, était connue de tous. Elles se nommaient Tya et Ka. Un sabre et une hache... C'est elle que je tiens, maintenant, et c'est elle qui m'accompagneront dans la Mort... Dans cette éternité que je n'ai jamais quittée... J'étais un prince, autrefois... Mon oncle m'a formé, a fait de moi l'être que je suis, m'a appris ce qu'était une lame, comment me battre, m'a appris le sens de la vie de Guerrier... Il m'a donné ces deux armes, et a toujours fait de son mieux pour me rendre heureux... Mais, dans mon monde, la Paix n'existe pas, pas plus que l'enfance... Ma famille fut décimée, restaurant le Chaos des Dessura, et... J'ai été chassé du château... Ils pensaient que je ne survivrais jamais, seul...
Ils l'ont pensé jusqu'à ce que je fasse tourner Tya dans leur trachée, et que leur dernier hurlement de terreur se transforme en gargouillis immonde. Je n'ai eu de cesse de me battre, cherchant, non pas à rétablir mon trône, mais à tromper cette éternité qui m'était allouée, à transcender la Mort par la Mort... Ne te méprends pas, je ne suis pas un démon... Même si beaucoup l'affirment... Notre race... Notre race est née de l'alliance mille fois maudite de deux engeances bien plus raffinées. Tellement raffinées qu'au lieu d'éliminer les quelques enfants bâtards nés de cette alliance, ils ont préféré les envoyer entre les Mondes, privés de temps, et de leur donner toute l'éternité pour comprendre à quel point il était odieux de naître Dessura... Mon père, le premier des Dessura, s'est hissé au trône, et au bout d'une éternité, je suis né. J'ai passé une éternité à m'entrainer, une autre a me battre...
Puis est arrivée la quatrième éternité, où, sans cesser de me battre, et ne trouvant toujours pas d'égal, je me mis à réfléchir... Je réfléchissais au sens de notre existence, au Chaos permanent dans lequel nous vivions... Dans les contes que l'on me racontait, on me parlait du Bien et du Mal, de l'importance de bien se comporter, mais dis moi... Quel Bien y'a t'il dans la Mort ? Quel Mal, quand elle délivre d'une éternité de combats ? Pour les Dessura, de tels concepts n'ont pas de valeur. Nous sommes les cavaliers de la Mort... Nous la domptons, nous marchons à ses cotés, et nous ne la quittons que lorsque, l'ayant suffisamment nourrie, elle décide de nous offrir le plus beau des honneurs, et d'emporter notre âme, laissant nos corps, minéralisés, là où nous sommes tombés...
Voilà la divinité que mes pairs servaient. Mais j'en ai choisi une autre... J'apportais la Mort, j'étais le meilleur des Cavaliers, mais elle n'a jamais emmené mon âme, alors j'ai fini par croire qu'elle n'existait pas... Que c'était simplement une autre phase de... de ce que vous autres appelez la "Vie". Un autre monde, encore un où nous allions passer une éternité à poursuivre une divinité... Et j'ai fini par trouver la mienne... Elle ne m'a jamais ordonné de combattre, ni ne m'a demandé de l'aimer. Et, un jour, j'ai retrouvé un pendentif autour de mon cou... Depuis, elle est toujours avec moi... Elle m'a envoyé à travers les mondes, pour que je puisse voyager et découvrir... Le "vrai" sens de la vie... Le sens du monde, celui des vivants...
Mais là encore, je n'ai observé que les horreurs de la guerre, de la mort... Mais cela ne me dérangeait pas. J'y trouvais ma part de combat, et je finissais par me dire que le Bien et le Mal n'existaient pour personne. Ce n'étaient que des fables que les gens s'inventaient pour expliquer leur amour de la violence, du sang... De tous les peuples que j'ai rencontré, tous ont connu des guerres. Tous ont soif de sang et de meurtres... Seuls les Dessura le reconnaissent. Et, un jour, je me suis retrouvé dans le Monde de nos Démiurges... Ils étaient en guerre, comme toujours, et tu sais quoi ? Ils ont cherché à me recruter. Les deux camps, après nous avoir condamné à une éternité de guerre, de mort et de souffrance, ont pensé pouvoir faire comme si rien ne s'était passé, et utiliser une arme qu'ils avaient crée comme si tout cela était parfaitement normale...
Pourquoi je te raconte tout ça ? Peu importe... Je suis destiné à passer une éternité ici, bras tendus, à attendre que quelqu'un ait la puissance pour me tuer. Autant avoir un rôle, une leçon à donner... Que toute l'éternité que j'ai vécu, que la Déesse que j'ai aimé, que mes Armes et que mon existence ait servi à quelqu'un, faute de m'avoir servi." |
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Invité | Alors qu'il lui parlait, elle s'était approchée. Elle s'était assise à côté de lui et avait écouté son discours sans l’interrompre, les yeux braqués droits devant elle. Il ressortais de ses paroles une tristesse déchirante, et, un instant, elle eu l'impression de revoir son frère revenant d'une bataille, les mains souillée de sang, quand elle s'appliquait pendant des heures à laver son âme. Aussi, lorsqu'il s'était tut, elle avait prit la parole d'une voix douce.
-Jamais je ne rirais d'un Guerrier, Mon Sire., et encore moins d'un Guerrier assez Noble pour apporter une paix éternelle à ceux qui souffrent comme vous l'avez fait. J'ai juste entendu de l'eau, j'ai voulu venir me rafraîchir... J'ai vu vos larmes et je n'ai pu m'empêcher de penser à un homme qui m'était cher. Vos pleurs sont légitimes: ce sont ceux du repentir, du regret et ils vous poursuivront sans doutes longtemps. Vous parlez de votre indifférence envers la mort, la souffrance d’autrui au passé. Vous n'en aviez que faire mais vous ne pouvez plus les ignorer désormais. Je me demande, presque malgré moi, si quelqu'un à un jour prit le temps de sécher vos larmes. Si non, cela signifie que vous n'en avez jamais versé et je sais à quel point il est dur de ne pas laisser les pleurs venir à nos yeux... Et si cela n'a jamais été une souffrance pour vous, je ne peux qu'imaginer celle que vous ressentez maintenant, alors que pour la première fois vos yeux sont tiraillés par le sel. Si vous souhaitez mourir, je vous offre ma lame et, de mes mains s'il le faut, je vous apporterais la mort pour vous épargner une nouvelle éternité d'attente.
Posant sur lui un regard presque maternel, elle le fixa un long instant avec intensité. Puis, alors que par hasard son regard se portait sur son poignet, elle remarqua, incrusté dans sa peau même, un bracelet vivant. Un bracelet, un bijou de "Volonté" sur la peau de cet homme ?
Elle se leva, un peu brusquement. Un rêve, ce ne pouvait être qu'un rêve... Les reflets de l'anneau de métal, la présence qu'il dégageait... Soudain, sa voix se fit plus dure sous l'impulsion de son trouble. Sans qu'elle l'eu voulu.
-Qui êtes vous Mon Sire ? Vous portez les couleurs de ma sœur à votre poignet... Vous avez une Dame et vous voulez mourir ? Je... Comment est-il possible que vous soyez le Chevalier de ma sœur ? Comment est-il possible que qu'Errelyn vous ai fait allégeance ? Auriez vous été un de ces compagnons de voyage ? Si ce n'est pas le cas, comment ce fait-il que je ne vous connaisse pas... Il n'est pas une personne au château qu'elle n'ai rencontré que je n'ai déjà vu et...
Se pouvait-il qu'il soit la silhouette qu'elle avait aperçu la veille ? Ce pouvait-il qu'il soit l'intrus qui avait mis tout le palais en émois ? Se pouvait-il que sa soeur l'ai fait Chevalier ?
Le désordre régnant sous son crâne se fit plus grand. Elle était fatiguée... Très fatiguée... Son souffle se fit de plus en plus difficile, ses pensées de plus en plus floues... Elle s'intima le calme.
-Veuillez excuser mon... indiscrétion et ma tenue inconvenante. Mon embarras est sans seconde... Il se trouve que je doute de plus en plus du fait que tout ceci ne soit qu'un simple rêve et... Je m'interroge sur la raison de ma venue en ces lieux. J'ignore où je... Nous sommes..
Ce n'était pas un rêve. Elle en était désormais certaine. |
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Aaron Dessura Pièces : 28306 Nombre de messages : 83 | "... Tu es donc la Soeur d'Errelyn ? Nous n'avons jamais été des compagnons de voyage. Des compagnons de Rêverie, tout au plus. Mais je n'ai pas choisi de rester ici. Je lui ai juré allégeance, et je ne déferais jamais cette allégeance. Mais nous sommes en un monde étrange... J'ignore combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai quitté votre monde, mais je suis ici depuis des mois... Le souvenir d'Errelyn, cependant, n'a jamais quitté ma mémoire... A en juger par ta retenue, tes manières, encore plus élégantes que ta soeur, tu es sa grande soeur... Ileïna, c'est bien cela ? Tu es donc celle que j'ai vu, lorsque j'ai quitté la chambre de ta soeur... J'aimerais te rassurer immédiatement : je n'ai pas affronté la division de soldats par simple plaisir. En fait, je n'ai fait qu'atterrir dans votre monde, et il s'est avéré que j'étais juste au milieu d'une salle de garde... Je n'ai pas utilisé Ka, lors de ce combat... Je n'ai fait que frapper avec Tya, du plat de la lame. D'un mouvement à peine perceptible, et pourtant contenant une violence contenue incroyable, Aaron fit pivoter son arme dans sa main, la laissant luire d'un éclat bien plus fort. Dans le feu de l'action, j'ai peut être brisé quelques os, mais aucun n'est mort de ces blessures, je présume.
Je me suis ensuite rendu dans les jardins, pour m'y assoupir... En mon monde, le soleil n'est qu'une sphère en fusion, à l'horizon, aussi rouge que le sang... Baigner dans ses rayons est quelque chose dont je ne me lasse jamais... C'est alors que votre soeur, sous la forme d'un oiseau, est venue m'observer en sifflant... Nous avons eu quelques soucis pour communiquer, au tout début, mais rapidement, nous avons sympathisés... Elle m'a emmené en haut d'une tour en volant, puis on a fait une course dans la ville, et je lui ai juré allégeance... Ne pense pas que je ne l'ai pas pris au sérieux. Je n'ai juré allégeance qu'à deux personnes, jusqu'à présent. La première est ma Déesse, même si ce n'était peut être qu'un rêve, la seconde est Errelyn... Je donnerais ma vie, et bien plus que cela, pour les protéger. Parce que toutes deux incarnent les deux facettes de mon monde...
Tu sais... Comme tous les Dessura, mes yeux ne sont pas identiques. L'Oeil droit appartient au Rêveur en moi, ce qui explique sa couleur orange pâle, tandis que le gauche, et son violet sombre, correspondent au Cauchemaraudeur... Mais, comme tous les Bâtards, les Dessura souffrent de tare génétique... Nous ne voyons pas toutes les couleurs... Dans mon cas, je ne vois que des nuances de gris, et le rouge. La seule couleur, la seule Beauté que j'ai vue, c'est celle du Sang giclant d'une blessure... Je n'avais pas de compassion quand je tuais les gens... J'étais heureux... Pourtant, ta Soeur ne m'a pas jugé la dessus... Errelyn a essayé de me comprendre, elle a négligé ma noirceur... Et a accepté mon allégeance...
Pourquoi portes tu une arme, Ileina ? Cette arme est bien trop lourde pour ton ossature... Elle appartient à un homme... Malgré sa lourdeur, elle semble pourtant équilibrée, délicate... Je ne parle pas des ouvrages dessus, cela n'est que naturel pour des enfants de sang royal... Non, les doigts qui la maniaient étaient agiles... Je me doute que tu ne me laisseras pas la tenir, mais... Cette arme appartient à un soldat d'élite. Tes frémissements indiquent que c'était bien plus que cela. Un frère, ou un amant. Tu détournes le regard... C'était un frère. Un homme comme lui ne serait jamais mort en combat. Pas en combat normal... Une embuscade, ou une maladie... Peu importe. Est il mort du fil d'une lame ? Est il mort en se battant ? Si oui, il a eu une belle mort...
Pourquoi Errelyn ne m'a t'elle pas parlé de cela ?
Toujours est il que... Nous sommes en un pays appellé Hyrule. Moi et mes... compagnons, nous rendons actuellement en un autre pays afin d'affronter... je ne sais pas trop... un tyran, apparemment. Peu importe ce que ça veut dire... On ne peut pas quitter ce monde... Du moins, je n'ai trouvé aucun moyen... Mais... Si tu l'acceptes, par respect pour ta soeur, et parce que je ferais tout pour te protéger, car elle veut te revoir... D'un mouvement parfait, il fit tourner ses armes dans ses mains, les rangea dans ses fourreaux sans se retourner, et se releva. Je te ramènerais à elle. Je dois finir mon engagement auprès de mes compagnons actuels, mais dès que cela sera fini, je reviendrais à ta soeur. Et je tuerais, un a un, les dieux de ce monde, s'il le faut, pour que tu puisses retrouver ta soeur, et pour la revoir à mon tour..." |
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Invité | Il lisait dans le moindre de ses gestes, dans le moindre de ses regards... Comme elle pouvait parfois le faire avec les Braves qu'elle rencontrait. Elle ne s'était simplement jamais retrouvé de ce coté-ci de l'analyse et cela la mettait... Grandement mal à l'aise. Cet être était étrange. Beaucoup plus fin, plus subtil que la majorité des guerriers en ces mondes il semblait en avoir été d'autant plus... Radical. A tel point que le remord semblait désormais le ronger. Pourtant, malgré tout (ou peut-être grâce à tout cela) il était bien plus Noble tout autre combattant et il n'avait, en aucune manière, perdu son honneur.
D'après ce qu'il lui disait, elle était loin de son pays. Très loin, sans doute dans un autre monde (ce qu'elle n'arrivait que très difficilement à concevoir) et qu'elle ignorait quand elle pourrait être de retours chez elle. Et il fallait qu'elle rejoigne sa soeur pour quand... Cela arriverait. Elle ferma le yeux pour chasser cette pensée de son esprit et, lorsqu'elle les rouvrit, son regard se heurta à une gigantesque silhouette.
Il était immense, bien plus qu'il ne paraissait l'être alors qu'il était couché. Cependant, aussi imposant qu'il fut, elle ne paraissait pas écrasée par sa prestance et, bien que paraissant plus frêle qu'avant à côté de la masse de puissance qu'était le Dessura, elle conservait la même force dans sa tenue, dans ses gestes. La même assurance dans son regard. Elle semblait nullement impressionnée par le Guerrier qui la dominait pourtant de toute sa hauteur et quand il lui fit la promesse de la ramener parmi les siens, un sourire doux se peint sur son visage.
-Vous êtes Noble, Guerrier dont j'ignore encore le nom. Vous me dites avoir perdu votre honneur mais je ne vois en vous qu'un être de Parole souhaitant tenir ses engagements. Je ne suis pas étonnée qu'Errelyn vous ai confié ses couleurs et je suis même heureuse qu'elle ai confié son honneur de Dame à un être tel que vous, car je sais que vous porterez ses couleurs avec dignité, sans salir son nom. J'accepte votre aide, Mon Sire, j'en mesure la valeur et je sais vous être désormais redevable. Quel que soit le montant de ma dette, je m'en acquitterais.
Elle marqua un temps de pause, adressant à l'homme une discrète révérence, tête légèrement baissée. Puis, reprenant d'une voix toujours douce.
-Sur mon nom et mon honneur, j'en fais le serment.
Après avoir prononcé ces quelques mots, elle se redressa. Puis, se tournant vers le lac où plongeait la cascade, elle s'agenouilla et bu de tout son saoul. L'eau fraîche pénétra la moindre fibre de son corps, ramenant sur elle une paix certes fragile, mais un paix quand même. Où qu'elle soit, le Chevalier d'Errelyn y était aussi. Elle était certaine de pouvoir rentrer chez elle... Bientôt. Bien qu'encore confuse face à ce qui lui arrivait, elle se raccrochait à cette certitude. Et puis, après tout, les rayons du soleil perçaient à travers le feuillage, l'air était frais et doux... Ça n'était pas une si mauvaise journée.
A cet instant, dans une autre réalité, Errelyn se serait mise à jouer du violon et elle aurait chanté pour elle. Ou, si l'on remontait encore plus loin dans les souvenir, Gall aurait joué sur avec le même archet. Et elle aurait aussi laissé sa voix l'accompagner. Là, il n'y avait pas de violon. Il n'y avait que les sons du bois, celui du vent dans les branches.
Alors, elle laissa de ses lèvres close sortir une mélodie qui se mêla à la brise, qui rejoint les bruits de la forêt. Une mélopée claire, douce, comme elle en avait si souvent offert à sa sœur, partagé avec son frère. Elle la confiait désormais à cet être de puissance, comme pour panser les plaies de son âme. Comme si elle purgeait son esprit jusqu'à la moindre trace de tristesse, de la moindre ombre pour qu'il ne reste plus que l'instant présent. Et à cet instant, même l'air sembla danser autour d'elle. |
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